• En #Tunisie, l’#UE refait la même erreur, toujours aussi dangereuse

    Alors que les représentant·e·s de la « Team Europe [2] » serraient la main du président tunisien Kaïs Saïed en juillet dernier, des centaines de réfugié·e·s et de migrant·e·s bloqués aux frontières terrestres désertiques du pays avec la Libye ont été rassemblés par ses forces de sécurité et abandonnés là, sans accès à de la nourriture ni à de l’eau, sans abri.

    Le président du Parti populaire européen (PPE) Manfred Weber a par la suite évoqué ces informations, y compris les multiples décès près de la frontière, en parlant de « vidéos prises dans le désert ou quelque chose comme ça [3] ».

    Les leaders européens se sont rendus en Tunisie pour signer un protocole d’accord visant à freiner l’immigration vers l’Europe. En échange, ils lui offrent environ 100 millions d’euros pour la « gestion des frontières » et près d’un milliard en prêts supplémentaires et soutien financier, dans le contexte de la crise économique sans précédent que traverse le pays.

    Cependant, pendant que la Tunisie et l’Union européenne débattent de la manière de mettre en place ce protocole d’accord, ses coûts humains sont déjà évidents. Tandis que l’Europe ferme les yeux sur la répression croissante des droits humains en Tunisie, la population, y compris les personnes demandeuses d’asile, réfugiées et migrantes, paient le prix fort.
    Les leaders de l’Europe et de l’Union européenne doivent tout de suite changer de cap.

    Tout d’abord, même une fois l’accord conclu, les autorités tunisiennes ont continué d’amener de force les migrant·e·s à la frontière libyenne, où beaucoup ont déjà besoin d’une aide humanitaire d’urgence, les médias internationaux [4] faisant état de nombreux morts. Fait choquant, les leaders de l’UE n’ont pas encore condamné publiquement ces violations.

    En revanche, la Commission européenne s’est engagée à coopérer avec les autorités tunisiennes pour empêcher les personnes demandeuses d’asile, réfugiées et migrantes d’atteindre l’Europe, sachant pertinemment que les mêmes violations se reproduiront – piégeant ces personnes dans des situations de violence et contribuant à l’hostilité qu’elles subissent en Tunisie.

    Plus inquiétant, cet accord a été signé sans aucune condition relative aux droits humains, sans évaluation ni suivi de son impact sur les droits, et en l’absence de mécanisme permettant de suspendre la coopération en cas d’abus. La médiatrice européenne a annoncé la semaine dernière [5] avoir demandé à la Commission européenne de clarifier [6] comment elle veillera à ce que la Tunisie respecte les droits humains.

    Il semble que personne n’ait tiré les leçons de la coopération de l’UE avec la Libye [7] : le soutien du bloc apporté aux forces de sécurité libyennes l’a rendu complice d’une infrastructure de violations infligées aux réfugié·e·s et migrant·e·s – actes de torture, viols, disparitions forcées, homicides illégaux et détentions arbitraires. Une récente enquête de l’ONU [8] a conclu que ces actes pouvaient s’apparenter à des crimes contre l’humanité.

    Les accords visant à contenir les personnes dans des pays ne faisant pas partie de l’UE ne sauvent pas des vies et ne les empêchent pas d’emprunter des itinéraires clandestins. Au contraire, les personnes en mouvement sont contraintes d’entreprendre des périples encore plus dangereux afin de ne pas se faire intercepter par les autorités, tandis que les passeurs en profitent puisqu’elles dépendent encore plus de leurs services. En outre, ces accords ne résolvent en rien les problèmes qui poussent les gens à émigrer en quête de sécurité, et qui vont de toute façon perdurer. Aussi est-il décevant que, dans son « Plan en 10 points pour Lampedusa [9] », la présidente Ursula Von der Leyen renforce l’accord avec la Tunisie.

    L’accord de l’UE avec la Tunisie risque aussi de légitimer l’attaque du président Kaïs Saïed contre l’état de droit et sa répression toujours plus forte de la dissidence. En amont de l’accord, le silence des leaders européens s’est épaissi tandis qu’il démantelait quasiment tous les contrôles institutionnels du pouvoir exécutif, publiait des décrets restreignant la liberté d’expression et s’octroyait des pouvoirs sur le système judiciaire. De très nombreux détracteurs, opposant·e·s, avocat·e·s, journalistes et juges ont fait l’objet de poursuites pénales arbitraires et de mesures restrictives, allant jusqu’à l’incarcération.

    La Tunisie a récemment refusé l’entrée à cinq députés européens qui devaient se rendre dans le pays dans le cadre d’une visite officielle. Parmi eux se trouvaient les eurodéputés Mounir Satouri et Michael Gahler qui avaient auparavant critiqué l’accord [10] en raison de la répression en Tunisie. Le refus de les laisser entrer sur le territoire a été largement perçu comme une mesure de représailles.

    Jadis saluée comme la réussite du mouvement du Printemps arabe et comme un refuge pour les défenseur·e·s des droits humains de toute l’Afrique du Nord, la Tunisie risque aujourd’hui d’emboîter le pas à l’Égypte, qui a vu son président Abdelfattah al Sissi transformer son pays en une prison à ciel ouvert, tout en supervisant l’appauvrissement de millions d’Égyptiens. Les leaders de l’UE ont majoritairement gardé le silence face à cette répression brutale, lorsqu’Abdelfattah al Sissi a bloqué les routes migratoires depuis l’Égypte vers l’Europe, forçant des milliers de personnes à emprunter l’itinéraire meurtrier via la Libye.

    Enfin, tout en sachant sans doute que l’accord augmenterait le risque de violations des droits humains à l’encontre des personnes migrantes et réfugiées, la Commission a choisi de négocier le protocole d’accord en secret. Les négociations se sont déroulées sans le regard aiguisé du Parlement européen et des Parlements nationaux, et loin de toute implication de la société civile.
    Ce manque de transparence sape la légitimité de la politique migratoire de l’UE.

    Pour éviter que l’UE ne se rende complice d’atteintes aux droits et de répression, son engagement avec des partenaires concernant la migration doit s’accompagner de conditions strictes, d’évaluations d’impact et de suivi en matière de droits humains. Nous avons besoin d’une approche équilibrée qui déploie un plus grand nombre d’itinéraires migratoires sûrs et s’attache à protéger plutôt que contenir.

    L’accord avec la Tunisie ne respecte aucune de ces conditions et doit donc être suspendu.
    L’UE doit promouvoir l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et une société civile dynamique dans le pays.

    Notes

    [1] https://www.politico.eu/article/eu-lawmakers-parliament-fumed-by-the-european-commission-tunisia-migration-

    [2] https://www.politico.eu/article/eu-lawmakers-parliament-fumed-by-the-european-commission-tunisia-migration-

    [3] https://www.politico.eu/newsletter/brussels-playbook/weber-calls-on-tunisia-to-bring-down-migrant-numbers

    [4] https://www.nytimes.com/2023/07/20/world/africa/tunisia-african-migrants.html

    [5] https://www.politico.eu/article/eu-ethics-watchdog-ombudsman-question-commission-tunisia-migrant-deal

    [6] https://www.ombudsman.europa.eu/en/opening-summary/en/175102

    [7] https://www.theguardian.com/world/2023/aug/29/video-woman-dead-floor-migrant-detention-centre-libya

    [8] https://www.ohchr.org/en/press-releases/2023/03/libya-urgent-action-needed-remedy-deteriorating-human-rights-situation-un

    [9] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_23_4503

    [10] https://www.theguardian.com/world/2023/jul/12/tunisia-should-not-get-1bn-on-a-silver-plate-in-migration-deal-says-mep

    https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/tunisie-refait-erreur-dangereuse

    ping @_kg_

    #Europe #Union_européenne #EU #externalisation #asile #migrations #réfugiés #accord #gestion_des_frontières #aide_financière #protocole_d'accord #politique_migratoire

    • Immigrazione: gli effetti degli accordi con la Tunisia

      l’Italia e l’Ue, all’aumento degli arrivi via mare dalla Tunisia, hanno risposto chiedendo maggiori controlli e promuovendo l’accordo del 16 luglio scorso tra Tunisia e Ue. I risultati, finora, sono una serie di violenze generalizzate contro i sub-Sahariani in Tunisia e l’ulteriore aumento degli arrivi sulle coste italiane.

      Il 16 luglio scorso la Tunisia e l’Unione europea hanno firmato un memorandum d’intesa che riguarda la cooperazione su diversi fronti ma che è stato motivato in particolare dal desiderio dei governi europei di limitare i crescenti arrivi non autorizzati sulle coste italiane di persone imbarcatesi dal territorio tunisino: cittadini tunisini ma anche – e in misura crescente – cittadini di altri paesi (in particolare sub-Sahariani). A distanza di due mesi l’intesa non sembra avere avuto l’effetto sperato dai suoi principali promotori, i capi di governo dei Paesi bassi Rutte e dell’Italia Meloni, i quali hanno accompagnato la presidente della Commissione europea von der Leyen a Tunisi nella missione preparatoria di giugno e in quella finale della firma.
      Tunisia, paese di imbarco

      La Tunisia era stato il principale paese nordafricano di imbarco verso l’Italia fino al 2004. Quell’anno, in seguito al nuovo accordo tra Italia e Tunisia del dicembre 2003, il regime di Ben Alì aveva adottato una serie di misure volte a limitare le partenze, e la Tunisia era stata superata dalla Libia come principale paese di imbarco. Il primato libico non era più stato messo in discussione per molto tempo: gli stessi tunisini preferivano spesso spostarsi nel paese vicino per partire da lì anziché rischiare l’imbarco dalle proprie coste. Unica eccezione: i primi mesi del 2011, coincidenti con la rivoluzione, quando il vuoto di potere aveva fatto venire meno i controlli lungo le coste tunisine, consentendo la fuga verso l’Italia di oltre 25.000 persone. Poi l’accordo del 5 aprile 2011 tra i due governi aveva pressoché azzerato le partenze.

      Solo la crisi economica e politica degli ultimi anni ha fatto riprendere in modo sensibile gli imbarchi dalla Tunisia, dal 2017 e soprattutto dal 2020, nonostante la conclusione della Mobility Partnership tra Unione europea e Tunisia nel 2014 e ulteriori accordi tra Tunisia e Italia nel 2017 e nel 2020. Nel 2022, in un contesto di aumento generalizzato degli arrivi in Italia via mare, continua a crescere non solo il numero delle partenze dalla Tunisia ma anche la componente dei cittadini stranieri sul totale dei viaggiatori – anche questa una tendenza visibile già da un paio d’anni (Tabella 1).

      Il 18 gennaio 2023 i ministri italiani dell’interno, Piantedosi, e degli esteri, Tajani, si recano a Tunisi per chiedere maggiore impegno nei controlli e maggiore collaborazione nelle riammissioni ma il risultato non è quello sperato. Il 21 febbraio il presidente tunisino Saïed, che tra il 2021 e il 2022 ha svuotato di sostanza la giovane democrazia tunisina sospendendo il parlamento, cambiando la costituzione, arrestando gli oppositori, limitando la libertà di stampa e assicurandosi un potere quasi illimitato, trae ispirazione dalle richieste europee per dichiarare pubblicamente la propria ostilità nei confronti degli immigrati sub-Sahariani. Saïed li definisce ‘orde’ che mirano a cambiare la composizione demografica della Tunisia. Seguono non solo arresti e deportazioni di massa operati dalle autorità, ma anche aggressioni, licenziamenti e sfratti indiscriminati operati da privati cittadini contagiati dalla deriva razzista.

      Per sottrarsi alle violenze c’è chi torna nel proprio paese, ma tanti altri fuggono in Europa. E così, se fino al 19 febbraio, prima del discorso di Saïed, le persone arrivate in Italia dalla Tunisia erano 6.529, di cui un migliaio tunisini, il loro numero al 30 aprile del 2023 è già arrivato a 24.379, di cui meno di tremila tunisini. Molti tra coloro che partono sono sub-Sahariani che risiedevano da anni in Tunisia e non avrebbero lasciato il paese se non fossero stati costretti a farlo dalle violenze generalizzate.
      Il memorandum d’intesa UE-Tunisia

      L’Europa persegue allora la strada dell’accordo, che sarà siglato il 16 luglio 2023. La firma è preceduta da una nuova e cruenta ondata di deportazioni verso i confini desertici con Algeria e Libia, che provoca morte e sofferenza.

      L’intesa delude le aspettative europee. In primo luogo, essa non prevede la riammissione in Tunisia dei cittadini di paesi terzi giunti in Europa dal paese nordafricano, che era uno degli obiettivi principali. In secondo luogo, il numero degli arrivi dalla Tunisia non diminuisce ma aumenta (tabella 2).

      Se nelle sei settimane precedenti la firma dell’accordo tale numero è pari a 17.596, esso sale a 29.676 (+ 168,65%) nelle sei settimane successive. Alla fine del secondo quadrimestre del 2023 il numero delle persone arrivate dalla Tunisia risulta più che triplicato (73.827 al 27 agosto) rispetto alle 24.379 del primo quadrimestre. Nei soli primi otto mesi del 2023 sono arrivate più del doppio delle persone contate nell’intero anno precedente.

      Le politiche europee volte a esternalizzare verso i territori di paesi terzi i controlli delle frontiere raggiungono solo raramente – e mai definitivamente – l’obiettivo di ridurre l’immigrazione. Più spesso esse finiscono per sostenere regimi autoritari e alimentare nei paesi vicini sentimenti razzisti, politiche discriminatorie e pratiche violente e disumane. La Tunisia ne è l’ennesima dimostrazione.

      https://www.neodemos.info/2023/09/26/immigrazione-gli-effetti-degli-accordi-con-la-tunisia

  • Piratage informatique, une campagne liée à une société mercenaire de cybersurveillance - Amnesty International Belgique
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/piratage-informatique-campagne-liee-societe-mercenaire

    Les nombreuses attaques révélées par Amnesty International et des partenaires de la société civile ces dernières années ont démontré que l’industrie de la cybersécurité représentait une grave menace pour les défenseur·e·s des droits humains et la société civile dans le monde. Les préjudices systémiques de la cybersurveillance croissante et non réglementée vont bien au-delà du célèbre logiciel espion Pegasus élaboré par NSO Group.

    -- Permalien

    #surveillance #droitsdelhomme #internet

  • Facebook met au point une version d’Instagram pour les moins de 13 ans
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/facebook-point-version-instagram

    « Facebook représente l’une des plus grandes menaces en ce qui concerne le droit des enfants au respect de la vie privée. S’il est crucial d’accroître la protection des enfants en ligne, il n’en reste pas moins que Facebook va recueillir des données relatives à des enfants et tirer des bénéfices de leur profil détaillé », a déclaré Rasha Abdul-Rahim, codirectrice d’Amnesty Tech. « Les entreprises du secteur des réseaux sociaux sont tenues de protéger les enfants et les jeunes sur internet. Cependant, la (...)

    #Facebook #Instagram #algorithme #manipulation #addiction #enfants #AmnestyInternational

  • Le vote qui pourrait infléchir l’avenir des droits du personnel d’Amazon aux États-Unis
    https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/vote-inflechir-avenir-droits-personnel-amazon-etats-unis

    Les employé·e·s d’Amazon qui travaillent dans l’entrepôt BHM1 du géant de la technologie, situé à Bessemer, en Alabama, participent actuellement à un vote sans précédent sur la formation d’un syndicat, qui pourrait modifier le paysage de l’organisation des travailleurs et travailleuses aux États-Unis. Si une majorité d’entre eux se prononcent en faveur de ce projet, Amazon va pour la première fois devoir reconnaître un syndicat aux États-Unis. Ce vote a attiré l’attention des médias et de l’ensemble du (...)

    #Amazon #GigEconomy #syndicat #travail #AmnestyInternational

  • L’amour au temps de la censure : Lu Yuyu et Li Tingyu, militants chinois
    https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/amour-temps-censure-yuyu-tingyu-militants-chinois

    Lu Yuyu et Li Tingyu étaient en train de récupérer une plante pour Little Stinker, leur chat, lorsque leur histoire d’amour a brutalement pris fin. La police, qui les surveillait depuis le début de leur relation, trois ans plus tôt, les attendait au point de retrait. « Jane » (Li Tingyu) est entrée pour récupérer le paquet, pendant que je l’attendais dehors. Tout à coup, plusieurs hommes ont surgi », a raconté Lu Yuyu à Amnesty International, à son domicile de la province de Guizhou, dans le sud-ouest de (...)

    #Weibo #QQ #activisme #censure #surveillance #AmnestyInternational

  • Turquie, Facebook « risque de devenir un instrument de la censure de l’État »
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/turquie-facebook-risque-devenir-instrument-censure-etat

    Le réseau social, Facebook, a annoncé la désignation d’une personne pour la représenter en Turquie conformément aux dispositions d’une nouvelle loi draconienne relative aux réseaux sociaux. « Au cours des dernières semaines, nous avons vu les entreprises, l’une après l’autre, appliquer une nouvelle loi draconienne qui étouffera la contestation. » a déclaré Milena Buyum, chargée de campagne sur la Turquie à Amnesty International. « À la suite de cette décision, Facebook, Google, Youtube et d’autres (...)

    #Google #Facebook #YouTube #censure #publicité #surveillance #AmnestyInternational

    ##publicité

  • UE : Des défenseurs des droits humains sont exposés pour protéger le secteur de la surveillance - Amnesty International Belgique
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/ue-certains-etats-sont-prets-a-exposer-les-defenseurs-des-droits-humains-pou

    les contrats juteux d’Amesys avec la Lybie ou l’Egypte font rêver ?
    ...sûr que ce ne sont pas les poursuites judiciaires en cours qui vont les effrayer !

    #vente_armes #contrôle_démocratique #AMESYS #eagle #deep_packet_inspection #surveillance_de_masse

  • UE, Le programme de lutte antiterroriste porte un coup terrible aux droits fondamentaux
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/programme-lutte-antiterroriste-porte-coup-terrible-droits

    « Le postulat sur lequel repose cette proposition est vicié. Elle avance à tort qu’un renforcement de la surveillance et des restrictions supplémentaires de notre liberté d’expression sont le prix à payer pour notre sécurité, alors qu’en réalité nos droits fondamentaux sont encore plus importants en temps de crise. Le programme de l’UE porte un coup terrible à tous nos droits, en s’en prenant au cryptage et en élargissant la surveillance, notamment au moyen de drones dans les espaces publics » a déclaré (...)

    #algorithme #cryptage #drone #anti-terrorisme #racisme #législation #religion #discrimination #profiling #surveillance (...)

    ##Amnesty

  • Autoriser la fusion de Google et Fitbit serait une catastrophe pour les droits humains
    https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/autoriser-fusion-google-fitbit-catastrophe-droits-humains

    Dans les jours qui viennent, la Commission européenne semble sur le point de donner le feu vert à l’acquisition de Fitbit par Google. Cet accord est une menace majeure pour les droits humains et doit être stoppé net jusqu’à ce qu’une investigation approfondie et adéquate soit menée sur l’impact de la fusion sur les droits humains. Se contenter de moins reviendrait à faire clairement savoir à la Silicon Valley – et à des milliards d’internautes – qu’en dépit de ses propos musclés [1], l’Union européenne (...)

    #Fitbit #Google #bracelet #biométrie #domination #BigData #santé #Amnesty

    ##santé

  • Stop au commerce des instruments de torture
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/stop-commerce-instruments-torture

    Le monde doit agir de toute urgence pour interdire le commerce mondial d’équipements destinés à infliger des douleurs et des souffrances insupportables, ont déclaré Amnesty International et la Fondation de recherche Omega le 11 décembre 2020, en amont d’une réunion de haut niveau à l’ONU sur le « commerce de la torture ». Dans un nouveau rapport intitulé Mettre fin au commerce de la torture. Vers des mesures de contrôle des « instruments de torture » au niveau mondial, les organisations appellent (...)

    #violence #police #Amnesty

  • Viêt-Nam, Des géants de la technologie complices de la répression
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/viet-geants-technologie-complices-repression

    Les géants de la technologie Facebook et YouTube se permettent de devenir les instruments de la censure et du harcèlement exercés par les autorités vietnamiennes contre la population dans le pays, et cela ouvre des perspectives très inquiétantes quant à la façon dont ces entreprises risquent de plus en plus d’agir dans les pays répressifs, révèle Amnesty International dans un nouveau rapport. Ce rapport de 78 pages, intitulé "Let us Breathe !” : Censorship and criminalization of online expression in (...)

    #Google #Facebook #censure #harcèlement #surveillance #Amnesty

  • France, Des mesures inquiétantes prises suite au meurtre de Samuel Paty
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/mesures-inquietantes-prises-suite-meurtre-samuel-paty

    Amnesty International condamne avec fermeté les meurtres odieux de Samuel Paty, un enseignant, et de trois autres personnes à Nice dans une église et demande à ce que les coupables soient traduit en justice le plus rapidement possible. Pour autant, il est inquiétant que parmi les mesures prises par le gouvernement suite à ces attentats, certaines sont en contradiction avec les obligations internationales de la France en matière de respect des droits humains. Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, un (...)

    #anti-terrorisme #religion #discrimination #surveillance #Islam #Amnesty #législation

    • Le droit à la liberté d’expression impose aux autorités non seulement de s’abstenir de se livrer à des discours stéréotypés et discriminatoires, mais leur impose également de jouer un rôle actif dans la lutte contre les stéréotypes et les préjugés. Tout en garantissant le droit de chaque personne de critiquer les religions, elles doivent aussi veiller à ce que, après ces meurtres, ni les personnes musulmanes ni les personnes réfugiées ne soient la cible de discours discriminatoires et de violences, et elles doivent garantir le droit de chaque personne d’exprimer sa religion ou ses convictions sans craindre de discrimination et de violence. Cependant, malgré cette obligation, ces 20 dernières années, les autorités françaises ont adopté des lois et des politiques qui restreignent le droit de porter des symboles ou des vêtements religieux ou culturels et qui ont été discriminatoires envers les personnes musulmanes et l’exercice de leurs droits à la liberté de religion et de conviction et à la liberté d’expression

      #liberté_d'expression

  • Que penser des mesures de traçage du coronavirus proposées en Belgique ?
    https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-philippe-hensmans/article/penser-mesures-tracage-coronavirus-proposees-belgique

    À l’heure d’écrire ce document, deux propositions de loi sont en discussion au Parlement belge : l’un concerne l’encadrement nécessaire pour le lancement d’une application destinée aux smartphones, l’autre vise à créer une base de données nécessaire (? [1]) à la mise en place de centres de contacts permettant d’avertir les personnes ayant rencontré des personnes porteuses du virus des risques qu’elles courent, et de leur donner des conseils à suivre. SI ces centres n’arrivent pas à contacter par téléphone (...)

    #AutoritédeProtectiondesDonnées-Belgique #LDH-Belgique #Amnesty #fraude #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #santé #BigData #consentement #technologisme (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##santé ##contactTracing ##consommation ##anonymat ##smartphone ##algorithme

  • Applications de traçage des contacts : un test pour le droit à la vie privée en Europe
    https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/applications-tracage-contacts-test-droit-privee-europe

    Alors qu’un tiers de la population mondiale vit confinée dans le but d’endiguer la propagation du coronavirus COVID-19, les gouvernements explorent des solutions technologiques [3] qui permettraient d’alléger les restrictions imposées aux déplacements. Les applications de traçage des contacts [4] sont l’outil high-tech du moment, mais sans contrôle adéquat, elles pourraient bien changer radicalement l’avenir de notre vie privée et d’autres droits humains. Dans la lutte contre la pandémie, ne laissons (...)

    #Apple #Google #algorithme #smartphone #contactTracing #technologisme #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #BigData #métadonnées #COVID-19 #santé (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##santé ##Amnesty

  • Foix : deux trentenaires en garde à vue pour des tags « Macronavirus »
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/foix-deux-trentenaires-en-garde-a-vue-pour-des-tags-macronavirus-15889537

    Deux femmes d’une trentaine d’années ont été arrêtées par la police dans la nuit de jeudi à vendredi. Elles étaient en train d’écrire sur des murs du centre-ville de Foix (Ariège) des messages contre le gouvernement. Elles ont été placées en garde à vue.

    • @arno : seulement chez les autres…

      Coronavirus : quand l’épidémie arrange les dictateurs — 12 avril (JDD)
      https://www.msn.com/fr-fr/actualite/other/coronavirus-quand-l%C3%A9pid%C3%A9mie-arrange-les-dictateurs/ar-BB12vZ6Q

      Assez cocasse quand on pense à la gestion française.

      La plupart des dirigeants des régimes autoritaires affichent depuis un mois déni, opacité et répression face à l’épidémie de coronavirus.

      Personne n’y croit vraiment, mais qui pourrait prouver le contraire ? La semaine dernière, Pak Myong‑su, le directeur du centre de crise épidémique de Corée du Nord, assurait avec aplomb : « Pas une seule personne n’a été infectée par le coronavirus jusqu’à présent dans notre pays. » Zéro cas, zéro décès, un bilan qui ne s’expliquerait que par une multiplication, depuis le début de la crise, des mesures de distanciation sociale associée à une fermeture des frontières avec la Chine, d’où est partie l’épidémie.

      Pour le régime nord-coréen, l’idée est bien de montrer que seule la discipline communiste et le patriotisme ont vaincu le virus. La plupart des autres dictatures, surprises par la vitesse de propagation de l’épidémie, ont d’abord préféré se réfugier dans le déni. Puis, face à l’évidence, jouer sur l’opacité concernant la publication du nombre de victimes.
      Priorité à l’économie

      Dans une note de l’Institut Montaigne à paraître très prochainement, Michel Duclos, ancien ambassadeur de France en Syrie, explique ainsi le comportement du président turc Erdogan, alors que son pays est le deuxième plus touché de la région avec l’Iran. « Sa gestion de la pandémie se rapproche de celle d’autres dirigeants néoautoritaires : priorité donnée à la survie de l’économie, et donc confinement sélectif – par tranches d’âge notamment –, ce qui suscite d’ailleurs des divisions entre le président et le ministre de la Santé, et entre le gouvernement et le maire d’Istanbul. »

      Allusion à Ekrem Imamoglu, devenu depuis l’an dernier, quand il a repris la capitale économique au parti islamiste présidentiel, le premier des opposants. Michel Duclos note que, en Egypte, la réaction au virus du régime du maréchal-président Sissi « s’est inscrite dans ses pratiques habituelles avec déni de réalité, militarisation de la lutte contre la pandémie et criminalisation des lanceurs d’alerte ».

      C’est bien parce qu’épidémie et démocratie sont amalgamées que certains dirigeants ont conjugué dissimulation et opportunisme politique. Qu’il s’agisse de la décision du président Poutine de faire passer en catimini la loi de réforme de la Constitution – qui remet les compteurs de ses mandats à zéro, quitte à différer le référendum censé valider le tout – ou du coup d’éclat du Premier ministre hongrois Orbán consistant à se faire confier les pleins pouvoirs par sa majorité parlementaire. L’opposition, qui a voté contre, est qualifiée de « traître » et accusée d’être « du côté du virus ».
      Opportunisme politique

      Comme l’écrit Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, dans L’année du Rat, un texte remarqué consacré aux conséquences géopolitiques de la pandémie, « certains dirigeants semblent avoir voulu profiter du fait que l’attention de la communauté internationale était accaparée par la crise sanitaire ».

      Allusion évidemment à l’annonce d’une réforme constitutionnelle en Russie, à la reprise en main de la monarchie saoudienne par le prince héritier Mohammed Ben Salman en Arabie saoudite, à la concentration des pouvoirs - au moyen de la proclamation de l’état d’urgence « jusqu’à nouvel ordre »– en Hongrie.

      Sans oublier la répression impitoyable des contrevenants aux mesures de distanciation sociale aux Philippines, le dirigeant populiste Rodrigo Duterte ayant annoncé début avril que la police mais aussi les chefs de village avaient « ordre d’abattre » tout individu suspecté de braver les consignes sanitaires. « Et ce n’est sans doute que le début », estime le chercheur.

    • On devrait créer un tag #seulement_ailleurs

      La répression contre les journalistes affaiblit la lutte contre le COVID-19
      https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/monde-repression-journalistes-affaiblit-lutte-covid

      Les « fausses informations »

      En marge du traitement réservé aux journalistes et professionnels des médias, de nombreux pays, dont l’Azerbaïdjan, la Hongrie, la Russie, l’Ouzbékistan, le Cambodge, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Tanzanie et plusieurs États du Golfe, se servent de la pandémie de COVID-19 comme d’un prétexte pour adopter de nouvelles lois contre la diffusion de « fausses informations ». Le plus souvent, les autorités ont le pouvoir de définir ce qu’est la désinformation ou les fausses informations, et ces lois servent d’avertissement contre toute velléité de débattre librement de la situation.

      En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orban a modifié le Code pénal [2] et adopté de nouvelles dispositions qui menacent les journalistes de peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans pour « diffusion de fausses informations » ou communication de faits d’une manière qui sape la « protection efficace » contre le virus. Des journalistes ont signalé [3] avoir été harcelés, menacés et calomniés pour avoir analysé la réponse du gouvernement à l’épidémie.

  • Le COVID-19, la #surveillance numérique et le danger qu’ils représentent pour vos droits - Amnesty International Belgique
    https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/covid-surveillance-numerique-danger-representent-droits

    "L’histoire moderne nous a appris qu’il existait un réel danger que des mesures de surveillance se transforment en instruments permanents. Une fois que ces compétences et ces infrastructures sont en place, les gouvernements ont rarement la volonté politique suffisante pour les supprimer." — Permalien

    #covid19 #démocratie #santépublique

  • Lutte contre le Coronavirus : comment les droits humains peuvent nous protéger - Amnesty International Belgique
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/lutte-coronavirus-droits-humains-proteger

    Les mesures de lutte contre le Coronavirus— indispensables — devraient inclure certaines dispositions spécifiques aux groupes vulnérables, tels que les migrants, les femmes victimes de violence de genre ou les personnes dont les revenus sont réduits par la crise. Sinon, elles risquent non seulement de perdre en efficacité mais aussi d’avoir des conséquences désastreuses. Il nous faut d’abord saluer les efforts que divers groupes et, bien évidemment en première ligne tous les personnels de santé, (...)

    #féminisme #migration #discrimination #pauvreté #santé #travail #Amnesty

    ##pauvreté ##santé

  • Israël, la représentation des #Palestiniens à la #Knesset discriminée - Amnesty International Belgique
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/israel-la-representation-des-palestiniens-a-la-knesset

    Les Palestiniens élus au Parlement israélien, la Knesset, sont la cible d’un règlement et de lois discriminatoires qui nuisent à leur capacité de représenter et de défendre les #droits de la population palestinienne minoritaire en Israël, souligne Amnesty International dans un nouveau rapport publié le 4 septembre, en amont des élections qui se tiendront en Israël le 17 septembre.

    #sionisme #racisme #discrimination « #villa_dans_la_jungle »

  • Israël/TPO, pourquoi TripAdvisor contribue-t-il à la souffrance palestinienne ?
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/israel-tpo-pouquoi-tripadvisor-contribue-souffrance-palestinienne

    Amnesty International appelle TripAdvisor et les autres entreprises de réservation en ligne à cesser de proposer des lieux d’hébergement et des attractions touristiques dans des colonies israéliennes des territoires palestiniens occupés. Quel problème les colonies israéliennes posent-elles ? Selon nos recherches, TripAdvisor, Airbnb, Expedia et Booking.com contribuent à pérenniser une situation illégale et favorisent les violations des droits humains visant des Palestinien·ne·s en encourageant le (...)

    #Airbnb #booking.com #Expedia #TripAdvisor #militarisation #domination #Amnesty

  • VIOLENCE REPORTS

    The collective expulsion and violent return of asylum seekers to the Bosnian border surrounding #Velika_Kladuša is a routine occurrence. Men, women, and even children regularly return from their attempts to cross through Croatia and Slovenia with split lips, black eyes, and broken bones. The search for safety and asylum is all too often met with police batons and closed fists.

    The brutal practices of the Croatian police are against international laws and directives. Firstly, the beating and deportation of all people on the move, both irregular migrants and asylum seekers, is against the prohibition of collective expulsion (Article 4 Protocol 4 ECHR*), and the absolute prohibition of torture and non-humane or degrading treatment or punishment (Article 3 ECHR*).

    Secondly, according to the EU Directive on Asylum Procedures (2005/85/EC), all people on the move are entitled to information about asylum, translation assistance, the ability to present their case to a competent authority, notification of the outcome, and the right to appeal a negative decision (1). But most importantly, viewing people searching safety as mere illegal numbers and dangerous bodies pushes them to a grey zone. Within this grey zone, they are stripped of the right to have rights, resulting in their humiliation without legal consequence, leaving perpetrators unrecognisable and unpunished.

    Thousands of lives are being slowly destroyed while the EU community silently overlooks the brutality of its own border regime, absolving itself of any real sense of responsibility.

    To this end, No Name Kitchen, in coordination with several other independent groups operating in the area, has been engaged in the collection and presentation of the violence which occurs at Europe’s doorstep. In this capacity, we collect the testimonies of victims of border violence and present them to a variety of actors within the field in the hopes of highlighting the systematic nature of this violence. The methodological process for these reports is centered on leveraging the close social contact that we have as independent volunteers with refugees and migrants to monitor pushbacks from Croatia. When individuals return with significant injuries or stories of abuse, one of our violence monitoring volunteers will sit down with them and collect their testimonies. We collect hard data (dates, geo-locations, officer descriptions, photos of injuries/medical reports, etc.) but also open narratives of the abuse.

    http://www.nonamekitchen.org/en/violence-reports

    Lien pour télécharger le rapport :


    http://www.nonamekitchen.org/wp-content/uploads/2019/01/Finished-Border-Violence-on-the-Balkan-Route.pdf
    #violence #rapport #route_des_balkans #Balkans #asile #migrations #réfugiés #Bosnie #frontières #Croatie #Slovénie

    • Garaža za mučenje migranata

      “Policija je dovela njih sedmero u garažu u Korenicu, gdje su im oduzeli sve stvari. Slomili su im mobitele, uništili punjače. Uzeli su im novac, cigarete i hranu. Kad su skinuli odjeću policajci su ih počeli tući rukama, laktovima, nogama”. U posljednjih pola godine pojavila su se višestruka svjedočanstva koja ukazuju na to da hrvatska policija pritvara i muči izbjeglice i migrante u garaži u policijskoj postaji u Korenici. Garaža s plavim vratima, u kojoj, kako se opisuje u svjedočanstvima, izbjeglice i migranti bivaju pretučeni i izgladnjivani, nalazi se svega par metara od dječjeg igrališta.

      U više izvještaja različitih organizacija, a najnovije i u posljednjem izvještaju Border Violence Monitoringa, opisuju se garažna mjesta za pritvaranja i zlostavljanje, koja po opisu mogu odgovarati policijskoj postaji u Korenici, koja je zbog blizina granice često u službi odvraćanja izbjeglica i migranta natrag u Bosnu i Hercegovinu.

      Prema posljednjim svjedočanstvima u travnju je grupa muškaraca iz Sirije, Alžira i Maroka, uhvaćena blizu granice sa Slovenijom, odvedena u garažu u Korenicu i zatim vraćena natrag u Bosnu i Hercegovinu. Izrazili su namjeru za službenim traženjem azila, ali im je odbijen pristup proceduri, iako na nju imaju zakonsko pravo.

      “Policija je dovela njih sedmero u garažu u Korenicu, gdje su im oduzeli sve stvari. Slomili su im mobitele, uništili punjače. Uzeli su im novac, cigarete i hranu. Jednoj su osobi uzeli čak i naočale. U prostoru je samo prljavi pod, bez deka, spužvi, wc-a. Morali su na njemu ležati, iako je bilo užasno hladno. Kad su skinuli odjeću policajci su ih počeli tući rukama, laktovima, nogama. Imali su i elektrošokere i pepper sprej, koje su koristili nekoliko puta. Svi su ljudi plakali”, stoji u svjedočanstvu.

      Prva svjedočanstva i opisi garaže pojavili su se u prosincu prošle godine, od strane migranata koji su nakon prelaska granice u Hrvatsku uhićeni, odvedeni u “garažu” pa protjerani natrag u Bosnu i Hercegovinu, bez da im je omogućeno pravo da u Hrvatskoj zatraže azil.

      U prosincu 2018. godine, kako je evidentirao Border Violence Monitoring, grupu Alžiraca je nakon prelaska granice pokupio kombi s policajcima u maskirnim uniformama, koji su izgledali kao vojska. Odveli su ih u garažu.

      “Policijska postaja je ispred garaže. Dvorište je između policijske postaje i garaže. Unutra je umiovaonik i grijalica, te svjetla na stropu. Prostorija je malena. Nema prozora, samo plava vrata”, stoji u opisu. Istaknuli su kako je bilo hladno te zbog hladnoće nisu mogli spavati. Policajci su, navodi se, s njima pričali nasilno te su im odbili dati hranu.

      Naposljetku su, s drugim migrantima koji su već bili u garaži, bez da im se omogući da zatraže azil, izbačeni u planinama i poslani da hodaju natrag u Bosnu satima. Kad su izišli iz kombija, policajci su naložili vatru u koju su bacili sve njihove stvari. “Jedan je policajac htio uzeti i deku u kojoj je bila umotana djevojčica iz iračke obitelji, ali ga je drugi policajac zaustavio da to ne napravi”, navodi se u svjedočanstvu. Vreće za spavanje i šatori su završili u plamenu.

      “Policija radi što hoće”, komentar je koji se učestalo čuje među brojnim izbjeglicama koji su više puta protjerani iz Hrvatske. Većina odvraćenih i protjeranih u Velikoj Kladuši, gradu blizu granice u kojem smo nedavno bili, žale se upravo najgorljivije na hrvatsku policiju.

      I mještani Velike Kladuše, pogotovo oni koji svakodnevno pomažu izbjeglicama i migrantima, ističu kako ljudi s granice dolaze izmučeni i gladni, nerijetko s modricama, ožiljcima, otvorenim ranama. “Svi ti prizori podsjećaju me na zadnji rat, jedino što nema bombardiranja”, komentira nam jedna mještanka. Nasilje koje provodi hrvatska granična policija tako je postalo svakodnevna tema.

      Krajem prošle godine pojavljuje se još jedno svjedočanstvo o “garaži”, u kojem stoji: “Stavili su nas u ćeliju, ali to zapravo nije ćelija, nego više kao garaža, s plavim vratima i pločicama. Ispred je parkiralište i policijska postaja”. “Kad nas je policija uhvatila, nisu nam dali ništa. Tamo je bio neki stari kruh, dosta star. Zatražio sam taj kruh, ali mi ga nisu dali”, opisuje jedan od migranata.

      Ponukani ovim svjedočanstvima i opisima garaže za mučenje, nedavno smo posjetili Korenicu. Na ulazu u Korenicu primjećujemo jedan policijski auto parkiran kraj šume, i policajca koji se upravo izvlači iz šume prema autu. Tijekom zimskih mjeseci mogli smo čitati kako “službenici postaje granične policije Korenice provode mjere pojačanog suzbijanja nezakonitih migracija”. U razgovoru s mještanima doznajemo kako su pojačane policijske snage u okolici u posljednje vrijeme, a izbjeglice i migrante se intenzivno traži po okolnim brdima.

      Prilikom našeg kratkog boravka u Korenici, ispred policijske postaje se izmijenio velik broj policajaca, dolazili su i odlazili autima i kombijima. Osim policajaca u redovnim uniformama, bilo je i obučenih u tamnozelene uniforme. U postaju dolaze i kombiji bez policijskih oznaka, a prisutni su i policajci u civilnoj odjeći.

      Prednji dio postaje sastoji se od velike zgrade s mnogo prozora, dok je unutarnji dio kompleksa ograđen i s malim dvorištem na kojem je parkirano nekoliko policijskih automobila i kombija, uz prostorije koje nalikuju na garaže, s plavim vratima. Te prostorije s jedne strane gledaju i na obližnje dječje igralište i na tom dijelu nema nijednog prozora. U dvorištu se nalaze i Toi Toi WC-i.

      U najnovijem svjedočanstvu koje je dokumentirao Border Violence Monitoring stoji: “Možemo ići samo dva puta dnevno na zahod, ujutro i navečer. Za ovo nas se vodi van u dvorište, gdje se nalaze tri plastična WC-a”, što ukazuje da postoji mogućnost da se radi upravo o ovoj policijskoj postaji. Aktivisti nam potvrđuju kako su svjedočanstva o “garaži” postala učestalija i sve detaljnija u opisima.

      I u svjedočanstvima iz ožujka izbjeglice i migranti navode kako su bili zatvoreni satima bez vode i hrane, te su iz nužde morali urinirati u kutu prostorije. “Bili smo kao kokoši. Ne želim se prisjećati tog trenutka. Bili smo poput životinja”, opisuje jedan migrant. “Pod je betoniran, hladno je, moramo spavati na njemu. Postoji samo jedna slavina za vodu i mali grijač na zidu. Vrata su plava i na njima je ispisano na mnogo jezika, datumi, imena i mjesta. Pakistanski, alžirski, marokanski, iranski, sirijski, odasvud”, opisuje se.

      Kad su pušteni iz pritvora garaže, kažu, policija ih je ostavila u planinskom području i poslala da hodaju kilometrima natrag prema Bihaću. Učestalo se spominje oduzimanje novca i mobitela i vrijednih stvari koje migranti sa sobom nose.

      Procedure odvraćanja izbjeglica i migranata obično se izvode iza zatvorenih vrata i u skrovitim područjima, čime se umanjuje rizik da će biti onih koji će im svjedočiti. Paralelu možemo povući i sa tzv. trećestupanjskim policijskim ispitivanjima.

      “Većina trećestupanjskih ispitivanja događala se tijekom pritvaranja na izoliranim lokacijama, uključujući policijske postaje, garaže, ponekad i hotele i mrtvačnice. Ali obično se takva mučenja događaju u pozadinskim sobama, incommunicado prostorijama, posebno dizajniranima u ove svrhe. U javnosti se postojanje takvih prostorija poriče, a njihovo održavanje zahtjeva šutnju čitavog sustava. Policija je rijeko kažnjavana za brutalne metode ispitivanja, korištene za izvlačenje priznanja, ali i da se ’nepoželjne’ otjera iz grada”, navodi se u radu Police Interrogation and Coercion in Domestic American History: Lessons for the War on Terror, Richarda A. Leoa i Alexe Koenig.

      “Ovakve prakse postaju sredstvo putem kojeg policija nadilazi svoju ispitivačku ulogu, pojačava svoju moć i zaobilazi ulogu koja je dizajnirana kako bi se spriječila koncentracija i zlouporaba moći od strane države”, zaključuju autori.

      Brutalne prakse zlostavljanja i prisilnih protjerivanja koje provode policijski službenici na hrvatskoj granici i o kojima sad već postoje kontinuirana i detaljna svjedočanstva, protivne su i domaćim i međunarodnim zakonima te direktivama.

      “Premlaćivanje i deportacija ljudi protivni su zabrani kolektivnih protjerivanja (Članak 4 Protokola 4 ECHR) i zabrani mučenja i nečovječnog ili ponižavajućeg postupanja ili kazni (Članak 3 ECHR)”, navodi se u Petom izvještaju o nezakonitim protjerivanjima i nasilju Republike Hrvatske, koji su nedavno objavile organizacije Are You Syrious?, Centar za mirovne studije i Incijativa Dobrodošli.

      Vraćanje migranata u Bosnu i Hercegovinu bez uzimanja u obzir osobnih okolnosti svakog pojedinog slučaja, a posebice zanemarujući njihovu potrebu za međunarodnom zaštitom, pa čak i na izričito traženje azila, uporaba sredstava prisile te ponižavanje ozbiljna su povreda izbjegličkih i migantskih prava, ali i enorman prijestup MUP-a, na što je upozoravala i pučka pravobraniteljica.

      MUP-u smo uputili upit za komentar o opžubama za nasilje i mučenje od strane hrvatske policije, kao i za slučaj “garaže” koju se povezuje s policijskom postajom u Korenici. Upitali smo ih i jesu li, s obzirom na svjedočanstva koja se pojavljuju od prosinca, reagirali na optužbe i posvetili se detaljnoj istrazi i uvidu u potencijalne prijestupe i prekoračenja policijske ovlasti u Korenici. Do zaključenja teksta odgovor na upite nismo dobili.

      Kada su u pitanju optužbe za policijsko nasilje, u prijašnjim reakcijama iz MUP-a su isticali kako “prilikom postupanja prema migrantima policija poštuje njihova temeljna prava i dostojanstvo te im omogućuje pristup sustavu međunarodne zaštite, ukoliko im je takva zaštita potrebna, sukladno općim dokumentima o ljudskim pravima, regulativi EU-a te nacionalnom zakonodavstvu. Želimo naglasiti nultu stopu tolerancije ovog ministarstva na nezakonitu uporabu sredstava prisile od strane hrvatske policije naspram bilo koje populacije, kao i nultu stopu tolerancije nad neprocesuiranjem bilo kojeg kaznenog djela ili prekršaja počinjenog od strane policijskih službenika”.

      Kako je moguće da se u zemlji “nulte stope tolerancije na nezakonitu upotrebu sredstava prisile” kontinuirano pojavljuju svjedočanstva o garažama za mučenje? Ostaje nam zapitati se je li zaista moguće da su sva ova detaljna svjedočanstva, koja se u mnogočemu podudaraju, prikupljena u različitim vremenskim periodima, od ljudi čiji se putevi uglavnom nisu sreli, lažna? Volonteri i aktivisti koji prikupljaju svjedočanstva također se rotiraju i dolaze iz različitih organizacija, pa je i njihova “sugestivnost” faktor koji bi se moglo prekrižiti.

      Garaža za mučenje mali je prostor, ali je bijeg od suočavanja s njenim postojanjem velik i indikativan. Arundhati Roy piše: “Ne postoje oni koji nemaju glas. Postoje samo oni koji su namjerno ušutkani i oni koje biramo da ne čujemo.”

      https://www.h-alter.org/vijesti/garaza-za-mucenje-migranata
      #Korenica

      Commentaire reçu par email de Inicijativa Dobrodosli, le 22.05.2019 :

      H-alter published a text based on refugee testimonies and previously published reports of torture in a blue-coloured door garage that may correspond to the description of the police station in Korenica, located near the children’s playground. The testimonies describe denial of food, limited use of toilet and physical violence that occurs not only at the border but also in the depths of the Croatian territory.

    • ‘Nobody Hears You’ : Migrants, Refugees Beaten on Balkan Borders

      Migrants and refugees say they continue to face violence at the hands of police while trying to cross the Balkan peninsula.

      It was supposed to have closed. But migrants and refugees from the Middle East, Asia and Africa are still crossing the Balkan peninsula en route to Western Europe. Many report brutality at the hands of the police.

      In April this year, some 3,600 migrants and refugees – mainly from Afghanistan and Iran – were registered in Serbia, according to the United Nations refugee agency, UNHCR.

      Bosnia last year registered 25,000, though only 3,500 chose to stay in the country while the rest crossed quickly into European Union member Croatia.

      No Name Kitchen, NNK, an NGO assisting migrants and refugees, says police violence is on the rise.

      Between May 2017 and May last year, NNK recorded 215 reported cases of push-backs by Croatian police to Serbia, of which 45 per cent involved physical violence.

      Between May 2017 and December last year, there were 141 push-backs from Croatia to Bosnia, NNK reported, of which 84 per cent involved violence.

      Croatian authorities denied police used violence against migrants and refugees, telling BIRN that such accusations were often made up.

      BIRN journalists spoke to a number of refugees and migrants in Serbia, Bosnia and Slovenia about their experiences with Croatian police. Most chose to be identified only by their first names.

      Ahmed: ‘Nobody hears you’

      “They make the music loud and start beating us, one by one. With sticks, electrical sticks…,” said Ahmed, a Moroccan who had spent the past month in a migrant camp in the small Serbian border town of Sid.

      Ahmed said he had tried several times to cross the nearby border into Croatia, running a gauntlet known among migrants and refugees as ‘The Game’, but had been turned back each time by Croatian police.

      “I’ve been captured and they turn me back, beat me and turn me back,” he told BIRN. “They would come out from the car, one by one and they start, like that until you scream and nobody hears you,” he said.

      Ali: ‘Police have no heart’

      Ali and a group of friends had made it into Croatia from Bosnia in April and walked for six days in the direction of Slovenia.

      “Police officers, they caught us and after that, they brought us in the police station and we were for four hours in the police station like a prisoner and after that… they beat us,” he told BIRN in the northwestern Bosnian town of Bihac, a hub for migrants and refugees trying to cross the Croatian border.

      “Police have no heart. They don’t want to see that the guys are human. It’s really horrible.”

      Nue: ‘I don’t have a country’

      Some of those BIRN spoke to said they were fleeing repression in their own countries.

      Nue, a Palestinian now also stuck in Sid, said: “My country, I don’t have a country because I am from Palestine… I have ID just to say I am from Palestine.”

      Nue said that when he tried to cross the border, he was caught by the Croatian police. He pointed to a cut on his head.

      “When he’s [the police officer] catching me, he does like this,” he said, imitating being beaten. “I have to just stay in the tent because maybe I have a problem in my head because [the beating was] very strong.”

      Nue said he was now sleeping in the street.

      Another man, in the centre of Sid, said police were also violent towards his wife, who was nine months pregnant when BIRN spoke to the couple.

      “They don’t care if she’s pregnant or not,” he said. “There is no human qualities in them, you understand. I never seen such people.”

      Muhamed: Old and new injuries

      Muhamed, from Tunisia, said he had been in Serbia for six weeks having been beating by police on the Croatian border.

      “They done with you everything,” he said, and showed injuries he said were inflicted the day before by Croatian police.

      Muhamed said he was beaten for 10 minutes and then sent back to Serbia.

      “Everytime, doing this, everytime, look, this old and this new,” he said, pointing to the bruises and cuts.

      Khalid: It was necessary

      In a migrant camp in Slovenia, Khalid, from Eritrea, said he had been deported back to Bosnia eight times.

      “I came to Ljubljana by walk,” he said.

      “[Croatian police] deported me eight times – four times to [Velika Kladusa] and four times to Bihac. They beat us, and they take [our] phones. They make many things.”

      Though he personally had not faced violence, Khalid said he knew of many others who had.

      “All the people now, they forget everything because they crossed the borders and also we have to tell them sorry, we cross your country… It was necessary to do it.”

      Activist: ‘It’s worse and worse’

      Diego Menjibar, an activist with No Name Kitchen, told BIRN:

      “They are beaten by batons in borders. Also, with fist, kicking them. We have a lot of cases every week of people beaten with batons, with physical violence, also verbal violence and some of them, they also passed out while they [were] beat, so we have a doctor here.”

      Menjibar spoke in a disused factory in Sid that is now filled with tents for migrants and refugees. Roughly 100 pass through the camp each day.

      “We talk with the people in the squat and we listen what they say and every time it’s worse and worse,” he said.

      Beaten around the legs

      In April, Swiss broadcaster SRF and the crew of the TV programme “Rundschau” spent three weeks in the fields on the Bosnian-Croatian border speaking to migrants and refugees in the moment after they were turned back by Croatian police.

      “I was literally running after these people when they came down [after being deported],” SRF journalist Nicole Vögele told BIRN. “I was aware that now what we really need is a full line of evidence.”

      In May, SRF broadcast a piece showing Croatian police pushing back migrants and refugees into Bosnia. Vögele said many sustained injuries to their legs from being beaten by police with sticks.

      “Most of them were showing me the [lower] parts of the legs,” Vögele said. “Two days later, I asked them if they have same traces because just an hour after the beating, as you can imagine you can see a bit of red. But two days later it is clearly visible.”

      In the SRF report, an Afghan family, including small children, spoke of bring stopped in the forest by Croatian policemen.

      “They pointed their guns at us and said ‘Stop’. We were very scared and cried,” said the oldest of the children. When the family asked for asylum, the police officers laughed and said that they would be given “Bosnian asylum” – meaning that they would be deported back to Bosnia.

      Injuries

      The Serbian-based NGO Asylum Protection Centre has also gathered extensive evidence of Croatian police brutality.

      In late April, Rados Djurovic, the director of the centre, said instances of violence were on the rise.

      The NGO has also gathered evidence of migrant families, including children, being starved and exhausted and illegally pushed back into Serbia by Hungarian police.

      Police denial

      The office of the Croatian ombudsperson said it had acted in more than 50 cases concerning refugees and migrants.

      The cases “often involve complaints on various grounds, including police treatment,” the office said in a written reply to BIRN.

      Most complaints concerned Croatian and Hungarian police.

      “The complaints relate to various types of violence, from hits by hands and sticks to the bite of official dogs,” the office said.

      The local health centre in Bihac, in northwestern Bosnia, said it saw up to 10 cases of violent injuries each month, “but injuries are done by various subjects, i.e. the internal conflicts of migrants, third parties and / or police”.

      Croatia’s interior ministry said it had looked into all complaints of alleged coercive measures against migrants and that none had warranted further criminal investigation.

      “In all these cases, detailed field inspections were carried out in police administrations, and so far in none of the cases have been found that police officers are using forced means against migrants,” it told BIRN.

      The ministry stressed its respect for the fundamental rights and dignity of migrants and that it used “prescribed procedure for returning to the country from which they illegally entered into the Republic of Croatia.”

      “Migrants are most often falsely accusing police officers of violence, expecting such accusations will help them with a new attempt to enter the Republic of Croatia and continue their journey towards the destination countries,” it said.

      In Bosnia, a police spokesman in the Una-Sana canton, where Bihac is located, said police had not received any complaints of violence against migrants and refugees by Bosnian police.

      https://balkaninsight.com/2019/06/13/nobody-hears-you-migrants-refugees-beaten-on-balkan-borders

    • Un monde de murs : en Bosnie, la matraque et les poings comme frontière

      L’Europe a fait tomber ses murs mais bétonne ses frontières. Depuis 2018, des milliers de personnes tentent de traverser le corridor croate depuis la Bosnie pour atteindre l’espace Schengen. Migrants et ONG dénoncent des refoulements ultra-violents.

      Le camp de #Vučjak est situé sur une ancienne décharge. D’après le responsable de la Croix-Rouge, du méthane s’échappe du sol dans certaines zones. Autour des terrains empruntés chaque jour par les migrants sont susceptibles d’abriter des #mines_antipersonnel. - Kristof Vadino.

      Ici, on appelle ça le « #game ». Tenter de franchir la frontière entre la Bosnie et la Croatie et atteindre la Slovénie puis l’Italie sans se faire pincer. Le « game », Anwar peut en parler : il a « joué », il a perdu. Ils sont un petit groupe d’adolescents pakistanais et afghans dans le coin d’une grande tente du camp de Vučjak, dans les montagnes du nord de la Bosnie, à manger à même le sol le deuxième (et dernier) repas de la journée. Certains sont majeurs. « La police a tout pris : mes vêtements, mes chaussures… Ils ont tout jeté dans le feu. Et puis, ils ont frappé, fort », raconte le jeune Pakistanais. Parce qu’on demande, il précise : coups de poing, coups de pied, coups de matraque. « Ils nous ont poussés dans la rivière, l’eau était vraiment très froide, mais ils nous ont forcés à rester là deux heures. Ensuite, on a dû monter dans un véhicule et ils ont mis la climatisation à fond. » Ils ont été renvoyés pieds nus dans la forêt.

      Si, à vol d’oiseau la frontière n’est qu’à quelques kilomètres du camp, il faut plusieurs heures de marche pour passer la montagne, notoirement habitée par loups, serpents et ours (un psychologue croate de Médecins du Monde raconte avoir suivi une enfant traumatisée après que sa famille a été prise en chasse par un ours). Cette fois-ci, Anwar s’en sort bien, des contusions mais pas de blessures. Celle d’avant, au tibia, a cicatrisé. Une fois, il est parvenu à marcher pendant dix jours en Croatie. Il approchait de la frontière slovène lorsqu’on l’a attrapé. « A chaque fois, ils nous lâchent dans la montagne quand ils nous ramènent. » Les violences ? « Toujours. » Un ami l’a dépanné d’une paire de chaussures et de vêtements, mais il faudra quelque temps avant de réunir à nouveau le matériel nécessaire pour camper dans la « jungle » le long des routes croates. Avant d’avoir une opportunité avec les passeurs aussi. Le tarif : 1.200 euros – payables à l’arrivée – pour rejoindre Trieste à pied depuis la Bosnie. L’option « taxi » est beaucoup plus sûre, mais trois à quatre fois plus chère.

      « C’est dur », mais pas question de dévisser de l’objectif. « Inch Allah, je retenterai et je rejoindrai la Belgique », assure Anwar, dans un grand sourire fayot. « Il n’y a pas de vie pour nous au Pakistan. » Autour, les copains qui comprennent un peu l’anglais acquiescent, sérieux.
      Une petite équipe pour 700 hommes

      L’acharnement, c’est l’impossibilité de faire machine arrière : la dette contractée auprès de sa famille – les terres vendues, les sacrifices pour financer le voyage –, l’obligation de réussite. C’est aussi que, si violentes que puissent être les fins de partie, le « game » vaut le coup. Depuis 2018, un peu plus de 50.000 migrants sont entrés en Bosnie. D’après les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ils seraient actuellement autour de 7.000 sur le territoire ; 700 ont fait le choix de rentrer dans leur pays d’origine. Les autres sont vraisemblablement passés en Europe.

      Comme beaucoup, Anwar a passé quelques nuits devant les portes de Bira, le vaste entrepôt qui parque depuis un an plus de 1.500 hommes, mineurs isolés et familles à quelques kilomètres de là. Il est complet en permanence (1.800 personnes en ce moment). L’espace permettrait de rajouter des containers pour ouvrir 500 places supplémentaires, mais le gouvernement local restreint strictement la capacité. Les conditions sont rudes mais, à côté du camp « cauchemar » de Vučjak, c’est trois étoiles. « J’ai dit à la barrière de Bira que j’avais 17 ans », raconte Anwar. « Mais ils n’ont pas voulu que j’entre. » Il a fini par lâcher l’affaire et revenir au camp.

      Dans la tente des garçons, le container de la Croix-Rouge locale conserve les pains qui restent du petit-déjeuner. Les retardataires et retournés frappent régulièrement à la porte pour en récupérer. « It’s oooooopeeeeeen. » Affalé sur la table, le garçon aux traits tirés retire prestement le masque médical en se redressant. Mohamed Cehic gère la toute petite équipe de la Croix-Rouge qui tente tant bien que mal, seule, de répondre aux besoins des 700 hommes du camp. Cinq « volontaires » mobilisés sept jours par semaine. Il est épuisé. « Rien à voir avec le travail, j’ai juste mal dormi », assure le responsable. Avant de prendre les rênes du camp, il avait travaillé un mois dans les centres gérés par l’OIM, où la Croix-Rouge assure la distribution des repas. Et avant cela, il était à l’école. Il a 19 ans.

      « On fait tout : on a monté les tentes, on collecte et distribue la nourriture, les vêtements, tout », explique Mohamed Cehic. « Ce n’est pas un camp, je dirais plutôt un… site de transit. La situation n’est pas bonne. Ce n’est pas facile pour les gens. » Il est parfois interrompu par les puissantes rafales de vent qui rabattent pluie et branches contre la paroi du container. Reprend quand cela se calme. « L’hiver approche. C’est la montagne ici, il fait beaucoup plus froid qu’en ville. Ça va vite devenir très difficile. » Est-ce qu’il y a d’autres questions, parce qu’il devrait y aller là, il y a encore… beaucoup.
      « Si une solution n’est pas trouvée rapidement, les gens vont mourir »

      Dehors, les sollicitations reprennent. Deux hommes reviennent de l’unité mobile que Médecins sans frontières fait désormais venir quatre fois par semaine à un kilomètre de là (il n’y avait avant cela aucun accès à l’aide médicale). Ils ont un papier certifiant leur diagnostic : tuberculose. Il faut organiser leur transport à l’hôpital. Entendant parler de « docteur », d’autres arrivent. Un homme a le poignet blessé. « Police. » Il a improvisé un bandage avec un t-shirt déchiré et de la ficelle. Un autre encore ; une plaie suinte à travers le tissu à sa cheville. « C’est trop tard pour le docteur. Demain. » L’eau dans la tente ? « Je sais, on n’a rien pour réparer. » Médicament ? Vêtements ? Non ; plus tard : désolé, je ne peux rien faire ; demain. « Je ne sais pas si on pourra continuer comme ça », reconnaît Mohamed Cehic. « Les autorités ont dit que le camp fermerait le 15 novembre, mais honnêtement, je ne sais plus à qui faire confiance. » Même la nourriture manque. Dans son dernier rapport, la Croix-Rouge affirme ne pas parvenir à fournir les 2.200 calories minimum nécessaires. Le chef de mission de l’OIM, Peter Van der Auweraert, est, lui, plus catégorique : « Si une solution n’est pas trouvée rapidement, les gens vont mourir. »

      Vučjak n’a rien d’un camp spontané. Il résulte de la volonté du gouvernement cantonal d’éloigner les migrants des centres-villes et des habitations. Nouvellement empruntée, la route bosnienne a vu le nombre de migrants soudainement augmenter début 2018, passant de 1.116 personnes en 2017 à 23.848 l’année suivante. Même si un centre d’accueil existe à Sarajevo (saturé, comme les autres), la population se concentre dans le seul canton d’Una Sana, très proche de la Slovénie et de l’Italie. Ce qui a pesé sur la population. En l’espace de dix mois, la police du canton a ouvert 185 dossiers criminels à l’encontre de migrants, incluant un meurtre, trois tentatives de meurtre et des intrusions dans des maisons (« Plutôt en quête d’abris que de vol », nuance le porte-parole de la police). Des migrants étaient victimes dans 26 dossiers. Mais s’agissant de Vučjak, l’OIM et la plupart des autres organisations (y compris l’Union européenne, qui finance tous les centres) ont refusé de jouer le jeu. Le site, une ancienne décharge, n’a pas été testé pour sa toxicité. Sans eau courante, ni électricité, il est entouré de zones toujours susceptibles d’abriter des mines antipersonnel, résidus de guerre.
      Violences policières

      Seule la Croix-Rouge a répondu à l’appel du gouvernement et jongle depuis avec des bouts de ficelle. Enfin, des colsons pour l’heure, seul moyen de rabibocher les tentes déchirées par les intempéries. Au petit matin, les hommes transis de froid se rassemblent près des feux aux abords des tentes. Voire à l’intérieur. C’est dangereux, mais comme tout. Encore emmitouflé dans une mince couverture, un homme se lance dans une grande supplique à l’Union européenne. « Vous nous repoussez, d’accord, mais s’il vous plaît, arrêtez de nous punir. Arrêtez les violences. »

      La violence « supposée » de la police croate, toutes les personnes rencontrées qui sont revenues de la frontière disent en avoir fait l’expérience. Les estropiés qui « se sont fait mal » en tentant de traverser font désormais partie du paysage cantonal. Tant à Vučjak que dans les rues et les centres gérés par l’OIM. Comme Ghulem, 38 ans, croisé à Miral, le centre de Velika Kladusa, dans son fauteuil roulant. Lorsque ses amis l’ont ramené du « game » il y a un mois, incapable de tenir sur ses jambes, les médecins ont fait une radio. Mais on ne lui a jamais communiqué les résultats. Il peut légèrement les bouger maintenant, pas plus. Il a mal, surtout le soir. C’était sa première tentative. Un seul coup de matraque sous les genoux. Il y pense tout le temps. Des migrants racontent que la police tape toujours plus dur sur les Pakistanais – majoritaires en ce moment – sans qu’on sache pourquoi.

      Naeem était presque en Italie, lorsque la police slovène l’a intercepté et remis aux forces croates. Retour à la montagne. Le bâton a frappé tellement fort qu’il a creusé des trous dans la chair. Sa jambe a doublé de volume avec l’infection. Un mois plus tard, les plaies suintent encore à travers les pansements. Il a de la chance, il a accès à un docteur.
      Histoires de disparitions

      Contactée, la Commission européenne assure prendre la situation très au sérieux et attend que la Croatie la « tienne informée ». Fin 2018, Bruxelles débloquait une enveloppe de 6,8 millions d’euros pour permettre à la Croatie de renforcer le contrôle de ses frontières – condition pour une intégration future du pays dans l’espace Schengen – « dans le respect du droit de l’Union européenne ». Outre l’achat de matériel, la création de nouveaux postes-frontières et le renforcement des équipes, l’argent devait financer un « monitoring indépendant », censé essentiellement passer en revue les procédures en place. Quant aux violences policières et au déni d’asile, la Croatie « s’est engagée à enquêter sur toute allégation de mauvais traitement de migrants et réfugiés à la frontière ». Le ministère de l’Intérieur croate n’a pas donné suite à nos requêtes (refusant par ailleurs l’accès à un centre d’accueil de Zagreb).
      Quotidien de migrant

      Le monitoring se fait surtout du côté des ONG. Une poignée d’organisations actives dans les Balkans alimente continuellement le Border Violence Monitoring de rapports d’entretiens menés avec des migrants, souvent complétés de rapports médicaux corroborant les témoignages. De quoi conforter l’idée d’un usage systématique de la violence incluant torture par le froid, passage à tabac, destructions des biens et vêtements et, dans certains cas, des morsures de chiens, os brisés par des coups de bâton…

      L’angle mort pour l’heure, ce sont les disparitions. Dans les camps circulent de nombreuses histoires de noyade lors de la traversée de la Glina, la rivière qui sépare la Bosnie de la Croatie. Mais elles restent quasi impossibles à documenter. Alertées par les migrants, les ONG ont amené (poussé) la police bosnienne à découvrir trois corps – dont un dans la rivière – depuis le mois de septembre, induisant ainsi l’ouverture d’enquêtes. Depuis son lit superposé dans l’immense dortoir de Miral, un garçon essaie de se faire entendre, cherche du regard un Pakistanais capable de traduire. « S’il vous plaît, mes amis, ils sont restés là-bas. » Quatre jours plus tôt, il a laissé quatre compagnons dans les bois, à proximité de la frontière slovène, raconte-t-il. « Ils ont mangé des baies empoisonnées. Ils ne se sont pas réveillés. » Les informations lui manquent, il n’a pas de données GPS. « C’est près d’un village. S’il vous plaît. Il faut les aider. »

      Déni d’asile

      L.K.

      D’après les témoignages de migrants et d’organisations locales, de nombreux cas de refoulements se feraient depuis les commissariats de police croates, seuls endroits où les personnes peuvent déclarer leur intention de demander l’asile. « Il est déjà arrivé que des personnes viennent directement dans nos locaux, qu’on les renvoie vers les commissariats… et qu’elles se retrouvent en Bosnie le lendemain », raconte Tajana Tadic, de l’association citoyenne Are you Sirious. « Ça nous met dans une situation compliquée. C’est délicat de demander aux gens de faire confiance une autorité dont ils ont peur, tout en sachant qu’ils ont de bonnes raisons de se méfier. »

      La Croatie, cela dit, accueille des demandeurs d’asile. Des familles surtout. Médecins du Monde y assure le screening médical et les consultations psychologiques. « On constate essentiellement des maladies de peau, des blessures traumatiques et des problèmes respiratoires. Côté psychologique, leur esprit est encore tourné vers la route, l’urgence d’avancer. Ce n’est qu’après quelque temps que les problèmes apparaissent, quand ils sortent du “mode survie” », explique une psychologue. « On voit des symptômes dépressifs, des crises de panique, de l’anxiété, des troubles de stress post-traumatiques… »

      https://plus.lesoir.be/259302/article/2019-11-08/un-monde-de-murs-en-bosnie-la-matraque-et-les-poings-comme-frontiere
      #Vucjak #the_game #Cazin #Bihac #Vedika_Kladusa

    • Réfugiés en Bosnie-Herzégovine : à la frontière croate, le « game » a repris

      Bloqués depuis la mi-avril par les mesures de confinement liés à la pandémie, les candidats à l’exil sont de plus en plus nombreux à reprendre la route de Bihać pour tenter de passer en Croatie puis se diriger vers l’Europe occidentale. Malgré les violences, les humiliations et les actes de torture commis par la police, dénoncés par Amnesty international (https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/croatie-violences-policieres-torture-infligees-migrantes)

      « Je vais en Italie. J’ai fait 100 km à pied pour arriver ici », raconte Velid, un Afghan. Trois jours plus tôt, il est parti du camp de Blažuj, près de Sarajevo, afin d’essayer de passer la frontière croate par Bihać, dans le nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine. Velid dort dans des bâtiments abandonnés en attendant de tenter le « game ». « Je n’ai rien à boire ni à manger. Les conditions de logement sont mauvaises, sans eau, ni électricité. On a essayé d’aller dans un camp officiel, mais les gens de la sécurité nous disent qu’il n’y a pas de place pour nous. ». Velid est accompagné d’Abdul Samed, lui aussi venu de Blažuj avec l’objectif de rallier l’Italie.

      Muhamed Husein est Pakistanais. Il y a trois semaines, il logeait au camp Lipa, à 30 km de Bihać. Il a fini dans les locaux désaffectés de Krajinametal après avoir échoué à passer la frontière croate. « Nous sommes arrivés dans ce bâtiment. Nous n’avons pas d’eau, pas de chaussures. Le camp de Lipa est plein et de nouvelles personnes arrivent. Quand on essaie de pénétrer en Croatie, la police nous attrape et nous reconduit à la frontière. Mais nous, on veut aller en Italie. »

      Suite à l’assouplissement des mesures de lutte contre la pandémie, l’arrivée de réfugiés et de migrants sur le territoire du canton d’Una-Sana (USK) est en forte hausse. Selon les informations de la police locale, ces dix derniers jours, 1500 à 2000 nouveaux réfugiés et migrants seraient entrés dans le canton. « Chaque jour, entre 100 et 150 nouveaux migrants en moyenne arrivent dans notre canton en autocar, depuis Sarajevo, Tuzla et Banja Luka », confirme Ale Šiljededić, porte-parole de la police de l’USK. « Comme nous avons pu nous en assurer lors de nos contrôles, certains ont des cartes de camps en activité en Bosnie-Herzégovine, plus précisément à Sarajevo, ce qui signifie qu’ils en partent librement, sans le moindre contrôle ni surveillance. »

      Dans le canton de Bihać, les autorités sont inquiètes

      Selon les autorités municipales, l’augmentation des arrivées à Bihać réveille la crainte que la situation ne revienne à son état d’avant l’état d’urgence, quand les bâtiments abandonnés, mais également les parcs de la ville, étaient devenus des lieux de rassemblement et de vie pour les migrants faute de place dans les camps officiels saturés. « Il n’y a pas eu de nouvelles arrivées pendant la pandémie », précise Ale Šiljededić. « Nous avons vidé les bâtiments squattés et installé les migrants dans le camp Lipa. Ces jours-ci, ces espaces se remplissent à nouveaux, car les centres d’accueil affichent complet. »

      Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en charge de la gestion des camps officiels en Bosnie-Herzégovine, 3500 migrants séjournent actuellement dans les camps du Canton d’Una-Sana, dont 1200 dans le nouveau camp de Lipa. Autre problème pour les autorités municipales, le camp de Bira, situé dans la ville de Bihać, dont la fermeture traîne depuis des mois. D’après l’OIM, il accueille à l’heure actuelle quelque 610 migrants. « Bira doit fermer, c’est notre objectif à long terme, mais fermer Bira et avoir des milliers de migrants dans la nature et dans les rues, ce n’est pas non plus une solution », a déclaré le maire Šuhret Fazlić lors d’une conférence de presse le 4 juin.

      Sur la base des conclusions du Groupe opérationnel de suivi de la crise migratoire dans le Canton d’Una-Sana, la police contrôle les autocars qui entrent sur le territoire du canton. « Malheureusement, nous n’arrivons pas complètement à dissuader les migrants d’entrer dans le canton, car la majorité d’entre eux poursuit son chemin vers Bihać à pied ou par d’autres moyens », précise Ale Šiljededić.

      Les migrants ont le même objectif que les Bosniens

      Azra Ibrahimović-Srebrenica, directrice du camp d’Ušivak, près de Sarajevo, confirme que les migrants sont à nouveau en mouvement. Pendant le confinement, il y avait dans ce centre d’accueil dirigé par l’OIM environ 900 migrants, ils ne sont plus que 400 aujourd’hui. « Leur objectif n’est pas la Bosnie-Herzégovine, mais les pays d’Europe occidentale », rappelle-t-elle. « Toute surveillance de la direction du camp cesse quand les migrants les quittent », poursuit-elle. « D’après ce qu’ils nous disent, ils utilisent les transports publics, selon l’argent dont ils disposent. Certains paient leur voyage, et ceux qui ne peuvent pas s’acheter un billet partent à pied. »

      Les restrictions de déplacement des migrants sont-elles toujours en vigueur ? Pour l’OIM, « depuis l’adoption de la décision du Conseil des ministres sur la restriction des déplacements et du séjour des étrangers, qui a suivi l’annonce officielle de la pandémie de Covid-19, il est impossible de quitter les centres d’accueil temporaires de manière régulière ». Cette décision, adoptée le 16 avril, interdit les déplacements et le séjour des sans-papiers en dehors des centres d’accueil. Mais les migrants, comme l’a confirmé l’OIM, quittent en général les camps en sautant les barrières.

      La population locale est inquiète, « mais c’est principalement à cause des préjugés envers les migrants », affirme la directrice du camp Ušivak. L’objectif de ces derniers, rappelle-t-elle, est exactement le même que celui des citoyens bosniens qui quittent le pays : une vie meilleure. « Les gens se font des idées fausses et des préjugés sur la base de quelques individus problématiques. En réalité, nous avons dans nos centres des gens charmants, bien élevés, éduqués, cultivés, des sportifs talentueux, comme ce groupe de six footballeurs qui se sont entraînés avec le petit club près du camp. Nous avons aussi des musiciens, des enseignants, des médecins... » Selon les données de l’OIM, il y aurait actuellement sur l’ensemble du territoire de la Bosnie-Herzégovine, plus de 5700 migrants logés dans les sept centres d’accueil sous sa tutelle.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/A-la-frontiere-Bosnie-Herzegovine-Croatie-les-migrants-tentent-de