• 2012 11 06

    Bonjour à tous,

    Il y environ 3 jours, 3 tanks de l’armée syrienne se sont introduits dans le Golan syrien occupé par Israël. Ce mouvement est survenu au moment même où venait de commencer l’exercice militaire le plus important jamais mené conjointement par les israéliens et les américains intitulé "Austere Challenge 12 ".

    Cet exercice qui a débuté le 31 octobre devrait durer 3 semaines environ et devrait se concentrer sur la défense anti-missile.

    Quelques jours plus tôt, la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères américaine, Hillary Cliton, avait appelé à l’élargissement de l’opposition syrienne en affirmant "la nécessité de redéfinir l’opposition syrienne au détriment du Conseil national syrien " et que son pays voulait « aider l’opposition à s’unir fermement pour résister au régime d’Assad », et à s’élargir au-delà du CNS. « Le CNS ne peut plus être vu comme le leader visible de l’opposition. Il peut être une partie de l’opposition, mais l’opposition doit inclure des gens à l’intérieur de la Syrie et d’autres ». Pourtant, il y a encore quelques mois, Clinton était une des plus ardentes supportrices du CNS.

    C’est évidemment un coup dur porté au CNS qui est parrainé et appuyé par la Turquie, le Qatar et l’Arabie. Les Etats-Unis craignent en effet l’influence grandissante des salafistes et expliquerait la réticence des américains à armer l’opposition syrienne car cela pourrait se retourner contre eux et les Israéliens. Mais c’est surtout l’assassinat du consul américain à Tripoli début octobre qui ont poussé les américains à revoir leur position.

    C’est également dans ce contexte que le ministre des affaires étrangères, Serguei Lavrov, s’est rendu à Aman pour s’entretenir avec Riad Hijab, l’ancien premier ministre syrien qui a fait défection le 10 août dernier avec l’aide de l’armée syrienne libre.

    Les élections présidentielles américaines ayant lieu aujourd’hui, beaucoup s’attendent à une réelection d’Obama. Ceci étant, quel que soit le nom vainqueur, il y aura une période transitoire entre l’actuelle et nouvelle administration qui va s’étendre du 7 novembre au 21 janvier. Même si Obama l’emportait, il est certain que Clinton ne sera plus à la tête de la diplomatie américaine selon ses propres dires.

    Il faut rappeler que c’est durant cette période intérimaire que l’agression israélienne contre Gaza avait eu lieu (27 dec 2008-17 janvier 2009). Et c’est également à quelques jours de l’investiture d’Obama que Condoleeza Rice et Tzipi Livni avaient signé un accord en impliquant les Etats-Unis dans la lutte contre la contrebande d’armes, c’est-à-dire concrètement contre le Hamas palestinien...alors que jamais depuis sa fondation le Hamas s’en était pris aux intérêts américains dans la région...http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cifamerica/2009/feb/02/israel-gaza-us-military-aid

    Donc les deux mois à venir risquent d’être plein de rebondissements.

    Et la nomination du prince saoudien, Mohamed Bin Nayef, réputé pour sa cruauté au poste de ministre de l’intérieur en dit long sur la fébrilité des Saoudiens actuellement. Déjà qu’en août dernier la nomination de Bandar Bin Sultan à la tête des services de renseignements avait été perçu comme un durcissement : on peut dire que c’est la branche dure et ultra-conservatrice qui est en train de prendre la "relève" chez la dynastie des Saoud...

    Tous ces signaux semblent montrer qu’une solution politique en Syrie n’est pas envisageable pour le moment...

    • Les efforts de Clinton pour constituer un gouvernement syrien en exil semblent voués à l’échec

      par Joshua Landis, Syria Comment (USA) 3 novembre 2012, traduit de l’anglais par Djazaïri
      http://mounadil.wordpress.com/2012/11/06/vers-des-negociations-en-syrie

      Le plan C est actuellement en cours. Il s’agit de retourner vers le Syriens éduqués dans l’espoir d’en tirer rapidement quelque chose qui fonctionne. Clinton est en train de reconstituer une sorte de leadership pro-américain à partir d’éléments du vieux CNS en ajoutant force membres des Comités de Coordination, certains transfuges du gouvernement et d’autres qui viendront les rejoindre. On a comme l’impression que le CNS boycotte cette démarche. Michel Kilo a dit qu’il ne s’y associerait pas. D’autres ont choisi une attitude attentiste.

      L’objet de cet exercice semble d’obtenir qu’une sorte d’élite éduqué pro-américaine adhère à un effort militaire qui semble trop islamiste au goût de Washington et pas trop respectueux des droits de l’homme.

      Mais cette correction de trajectoire de dernière minute peut-elle marcher ?

      Cette démarche est presque identique à celle de la Grande Bretagne et des Etats Unis dans les années 1950 pour empêcher la Syrie de tomber entre les mains de l’URSS, de Nasser et de la gauche baathiste.