• Benalla, une zone d’ombre dans les comptes de campagne de Macron
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/29/benalla-une-zone-d-ombre-dans-les-comptes-de-campagne-de-macron_5494526_3224


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    le #feuilleton_Benalla

    Selon nos informations, des versements à des membres du service d’ordre du candidat à la présidentielle auraient échappé au contrôle de la CNCCFP. Des anciens du SO interrogés par « Le Monde » évoquent d’autres bizarreries dans la gestion des notes de frais.

    Le 10 décembre 2016, Emmanuel Macron réussit sa démonstration de force. Le candidat à l’élection présidentielle réunit, selon son équipe, 15 000 personnes porte de Versailles, à Paris. Ce succès est aussi celui d’Alexandre Benalla, tout juste nommé directeur de la sûreté et de la sécurité d’En Marche !

    A l’époque, c’est un inconnu de 25 ans. Aujourd’hui, difficile de le rater sur les images du meeting. Il ouvre le chemin à Emmanuel Macron, bousculant parfois les militants et les photographes. Sur ces clichés, on peut aussi identifier de futurs piliers du SO, le service d’ordre. Comme Kamel « Gladiateur », Jamel « Judoka » ou « Tino », un professionnel basé sur la Côte d’Azur et venu spécialement à Paris. Selon les informations du Monde, la petite société parisienne Tego Sécurité a aussi fourni une dizaine d’hommes.

    La présence de ces professionnels n’a pourtant pas laissé d’autre trace. Dans les documents remis à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), les dépenses pour la sécurité du meeting se limitent aux 16 500 euros versés à VIP Sécurité, un gros acteur du secteur. Selon ses factures, cette société a fourni une quarantaine d’agents chargés du contrôle des accès du public ou de la sécurité incendie, loin du candidat lui-même.

    Des membres du SO présents ce jour-là assurent au Monde qu’ils n’étaient pas bénévoles. « J’ai été payé plus tard au QG de campagne, de la main à la main par Benalla, 120 euros en liquide », raconte l’un d’eux, affirmant avoir aussi assisté à une distribution de billets « pour dix gars », après un meeting à Lyon, début février. Ce garde du corps expérimenté a demandé à rester anonyme : « La sécurité est un petit milieu. » Il a enchaîné les meetings et les déplacements de décembre 2016 à mai 2017, mais la plus ancienne fiche de paie qu’il peut nous présenter date de février, deux mois après son arrivée au SO.

    Il n’est pas le seul à raconter avoir vu circuler des billets au QG de campagne, pour rémunérer des missions ou rembourser des notes de frais. Si les sommes concernées sont difficiles à évaluer, de tels versements seraient par nature restés intraçables et auraient échappé au contrôle de la CNCCFP, chargée de valider l’ensemble des dépenses de campagne.

    Joint par Le Monde, Alexandre Benalla a démenti que des rémunérations aient pu être versées en liquide au sein du service d’ordre. Il a assuré que ces questions n’étaient pas de son ressort, renvoyant aux responsables financiers de la campagne et du parti.

    #si_Benalla_le_dit
    #paywall, mais c’est pas grave ;-)

    • Le Monde est reparti en campagne, … ou il a décidé de lancer une nouvelle série d’été.
      Après le précédent à 6h30, celui ci à 10h.

      Dans le téléphone « perdu » de Benalla : « Tous des cons Alexandre sois zen et fort »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/29/dans-le-telephone-perdu-de-benalla-tous-des-cons-alexandre-sois-zen-et-fort_

      L’ex-chargé de mission disait l’avoir égaré... les enquêteurs ont retrouvé plusieurs messages échangés avec l’Elysée, tous supprimés.

      « Monsieur le Président, hier après-midi j’ai été invité par la Préfecture de Police à observer de l’intérieur la manifestation du 1er-Mai, j’ai donc été équipé d’un casque et intégré à une équipe de policiers en civil et accompagné par un major de police. En fin d’après-midi nous nous sommes retrouvés place de la Contrescarpe, où la situation a plus que dégénéré, je ne me suis alors pas cantonné à mon rôle d’observateur (…) La scène assez violente a été filmée et même si on ne m’identifie pas très nettement je suis reconnaissable. Cette vidéo tourne actuellement sur les réseaux sociaux. Alexandre. »

      Ce message, Alexandre Benalla dit l’avoir adressé via Telegram à Emmanuel Macron dans la nuit du 1er au 2 mai 2018, soit quelques heures après l’épisode de la Contrescarpe. Le jeune chargé de mission l’a ensuite transféré, peu après 9 heures du matin, à Alexis Kohler. Discrètement entendu par l’Inspection générale de la police (IGPN), les 17 et 18 avril 2019 (Patrick Strzoda l’a été en mars), le secrétaire général de l’Elysée a montré aux enquêteurs le numéro de téléphone expéditeur du message. Il s’agit du « 06 » de M. Benalla, mais pas n’importe lequel : celui correspondant à son fameux portable « personnel » – un appareil resté à ce jour introuvable.

      « Je l’ai perdu (…). Je ne l’ai plus (…). Je ne souhaite pas donner d’éléments sur ce téléphone », répétait M. Benalla lors de sa première garde à vue, le 21 juillet 2018. Il s’était présenté aux policiers de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) avec son seul téléphone professionnel. (…) Les données de son autre portable, le personnel, auraient été conservées « sur une clé USB », ajoutait-il le 5 octobre 2018, mais « il faut que je la trouve (…) dans mes affaires qui sont en Normandie ». Lors d’un nouvel interrogatoire, le 19 février 2019, l’ex-adjoint au chef de cabinet de l’Elysée expliquait que la clé « s’était perdue dans [ses] déménagements successifs ». Il remettait pourtant aux enquêteurs la copie imprimée du message transféré le 2 mai à M. Kohler.

      Aidés par le témoignage de ce dernier et les réquisitions adressées par les juges à l’opérateur téléphonique, les enquêteurs ont retrouvé la trace du téléphone. Et découvert que le 22 juillet 2018, à l’issue de la première garde à vue de M. Benalla, le portable soi-disant « perdu » retrouve son activité et entre en correspondance à 22 h 01 avec le chef de cabinet de Brigitte Macron, Pierre-Olivier Costa. « L’assertion de M. Benalla, le 21 juillet 2018 : “Cet appareil, je l’ai perdu”, est fausse », concluent dès lors les enquêteurs.

      Ça commence fort. La suite derrière le #paywall