Les quartiers irréguliers de #Beyrouth - Chapitre VI - Faire face à la pression de l’occupation illégale - Presses de l’Ifpo
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Après les effets des plans et réglementations d’urbanisme et les conséquences des conflits fonciers non réglés, une troisième grille de lecture, qui se superpose aux deux autres, permet d’éclairer les raisons pour lesquelles les quartiers irréguliers se développent sur certains terrains plutôt que sur d’autres. Il s’agit du rapport que les propriétaires entretiennent avec leurs terrains au regard d’un certain nombre de critères – nous verrons en particulier ici leur constructibilité et la façon dont ils sont détenus, notamment en indivision – qui déterminent leurs attitudes vis-à-vis de leurs biens fonciers. Cette grille de lecture recoupe les deux précédentes et les explique en partie : constructibilité et détention en indivision des terrains, par exemple, sont étroitement liées à l’histoire foncière et urbanistique. Elle permet de lier cette histoire à des stratégies d’acteurs. Car la structure de la propriété et la constructibilité d’un terrain influent directement sur les stratégies individuelles des propriétaires.
2L’implantation des quartiers illégaux respecte parfois les limites cadastrales de façon très précise. Cette anecdote rapportée par un propriétaire en témoigne. Pendant la guerre, des miliciens organisaient l’occupation d’un très grand terrain. Un des propriétaires des parcelles voisines a construit un mur pour protéger ses propres terrains de l’occupation. Or, ce mur était bâti trois mètres au-delà de la limite des terrains qu’il devait protéger. Les miliciens voulaient que ce propriétaire, qui empiétait sur le terrain illégalement occupé, respecte exactement les limites cadastrales. Ils ont obtenu du propriétaire que le mur soit déplacé de trois mètres.
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