Mort de Steve Maia Caniço : les témoins accablent la police
6Medias, publié le dimanche 11 août 2019 à 14h00
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Le Journal Du Dimanche a eu accès aux témoignages des personnes présentes le soir de la mort de Steve Maia Caniço à Nantes le 21 juin 2019. Ils n’épargnent pas les forces de police.
L’affaire Steve Maia Caniço est encore très loin d’être arrivée à son épilogue.
Le JDD est parvenu à consulter les témoignages des nombreuses personnes présentes le 21 juin 2019 à l’occasion de la Fête de la musique à Nantes. Au total, 148 témoins ont exprimé leur version des faits sur les affrontements avec la police, des versions recueillies dès le lendemain par l’association locale Média’SonToutes.
Si jouer de la musique était autorisé jusqu’à 4 heures du matin, un des sound system n’aurait pas respecté cette directive et aux alentours de 4h30, l’opération policière aurait débuté. 33 grenades lacrymogènes, 10 de désencerclement et 12 tirs de lanceurs de balles de défenses (LBD) ont alors été utilisés contre la foule, comme l’indique le rapport controversé de l’IGPN. Pour rappel, ce dernier stipule qu’aucun lien n’a été établi entre la disparition de Steve Maia Caniço et l’intervention des forces de police.
La plupart des témoins décrivent un sentiment d’incompréhension. Face au simple non-respect d’un horaire, ils ne comprennent pas la violente réaction policière. « Leur rôle est d’assurer la sécurité, non d’orchestrer le chaos », estime l’un d’entre eux. « C’est encore douloureux dans mon esprit, j’ai vu des attaques violentes et gratuites dans ma vie, mais celle-ci était parfaitement infondée. Des matraques sur des gamins en tee-shirt, c’était terrifiant d’incompréhension, surréaliste. ’Disproportionnée’ n’est pas le même terme adéquat », s’insurge un autre.
Le JDD précise que 18 des 148 témoins affirment avoir vu des jeunes tomber dans le fleuve sans que les policiers ne s’en préoccupent. « Quand on est allés voir la police pour leur dire qu’il y avait des gens à l’eau, on s’est fait envoyer balader : ’Cassez-vous ou on vous embarque’ », relate un témoin. Des dires confirmés par un autre : « On était une dizaine près de l’eau, on suivait un mec qui se débattait dans la flotte. On est allés voir les flics pour qu’ils nous aident, ils ont répondu texto : ’C’est pas notre boulot, c’est celui des pompiers’ » (...)