• À propos du syndrome d’Asperger…, sur FB

    En guise de préambule, si une personne vous dit qu’elle est aspie ou qu’elle a le syndrome d’asperger, VOUS NE LA FAITES PAS CHIER ET VOUS LA LAISSEZ TRANQUILLE. merci 🙂
    Si cette personne autiste vous fait suffisamment confiance, vous pouvez lui raconter ce que j’écris ci-dessous.
    Depuis 2018 et après 35 ans d’usage, un nouveau consensus a émergé sur la définition de ce qu’est l’autisme, les critères de validités du diagnostic dans le cadre d’un protocole de recherche, et les méthodes de prises en charge et d’accompagnement. J’expliquerai le détail plus tard.
    Pour les adeptes de la lecture trop rapide, Hans Asperger était un nazi. Il avait pour mission de trier les enfants handicapés afin de décider qui allait vivre librement et qui allait finir sa courte vie dans un camp ou une chambre à gaz. C’est en étudiant ces enfants là qu’il « découvrit » une forme d’autisme et qu’il publia un papier dessus en ~1941.
    Si tu es une personne trop pressée, voilà, c’est fini 😉
    Sauf que …
    Hans Asperger a menti. Il n’a rien découvert, au mieux il a affiné les travaux du Dr Grunya Sukhareva de l’université de Moscou qui a publié en 1925 sur l’autisme en général et le dit syndrome d’Asperger en russe. Puis en 1926, elle a publié une version en allemand complétée. dois je précisée qu’elle est une femme juive ukrainienne ?
    Arrive 1981 c’est à dire en l’an 3 du Tatcherisme, Dr Lorna Wing, une psychiatre et chercheuse dans un hôpital de Londres, redécouvre les descriptions historiques de l’autisme.
    Je rappelle que nous sommes à une époque de guerre froide, où l’effacement des femmes dans l’histoire des sciences est un sport olympique, et où l’antisémitisme était toléré …
    Donc, pour nommer ma découverte, je choisis comme psychiatre à valoriser :
    A. une femme juive bolchévique
    B. un homme catholique ayant combattu les bolchéviques et au passé trouble entre 1935 et 1945.
    vous avez le temps que vous voulez pour vous convaincre de répondre la réponse B.
    Maintenant, parlons de ce qui est nommé depuis 2018 « trouble du spectre autistique ».
    Actuellement, il y a 2 critères pour identifier une personne autiste :
    1. restrictions comportementales
    2. difficultés sociales
    mais avant toute chose parlons auto-diagnostic et souffrance …
    une personne qui ne souffre pas n’a pas besoin d’un diagnostic, une personne qui souffre et qui aimerait souffrir moins a besoin d’un diagnostic. Si la personne en souffrance ne sait pas identifier ses propres symptômes, elle ne pourra pas les décrire autrement que comme « je vais pas bien ».
    Pour faire une analogie, imaginez que vous n’ayez comme concept à votre disposition pour le corps humain que de « boule haute », « boule centrale », « tige haute gauche », « tige basse gauche », « tige basse droite », « tige haute droite », et que des concepts « agréable » et « désagréable ».
    comment énoncer la différence entre « entorse du genou » et « fracture de la cheville », ou entre « diarrhée hémorragique » et « inconfort respiratoire » ?
    dès que vous savez la différence entre une migraine, une céphalée de tension, une névralgie d’arnold, une névralgie du trijumeau, un saddam, une algie vasculaire de la face, le mot « mal à la tête » disparait. mais sans cette connaissance, vous ne savez que dire « j’ai mal à la tête » sans pouvoir préciser la nature de votre souffrance.
    dit autrement, vous faites la différence uniquement parce que vous avez appris à faire cette différence et qu’à partir de là, vous avez réinterprété votre passé, faisant ainsi disparaitre l’existence même de votre ignorance passée.
    Et c’est là, l’importance de l’auto-diagnostic : être capable d’identifier ce qu’est un symptôme pour pouvoir solliciter l’aide un professionnel en cas de besoin.
    Donc au niveau psy si vos seuls mots sont « ça ne va pas » et « ça va », et que votre connaissance symptomatique se limite aux conneries diffusées au cinéma, à la télé, dans les jeux vidéos, dans la littérature, et dans la presse, alors tant que vous n’êtes pas persuadée d’être Napoléon alors tout va bien, et si vous n’arrivez pas à sortir du lit c’est que vous êtes un sale gauchiasse assisté qui n’a aucune motivation.
    Pour en revenir à l’autisme, l’autisme est caractérisée par 2 classes d’anomalies appelé la dyade autistique :
    – difficultés sociales&communicationnelles
    – restrictions comportementales
    les difficultés sociales et communicationnelles vont de truc légers comme :
    – « j’ai envie de faire des activités en groupe mais je n’y arrive pas »
    – « j’ai envie de communiquer des choses au gens mais je n’y arrive pas »
    – « souvent il faut qu’on m’explique les blagues »
    – « je n’arrive pas à jeter/vendre des objets qui m’encombrent »
    à des situations beaucoup plus compliquées comme :
    – « je me fais souvent frapper ou insulter et je ne comprends pas pourquoi »
    – « parler avec des gens est fatiguant »
    – « dès qu’il y a un problème, du stress autour de moi, je panique et je n’arrive plus à parler »
    – « j’aimerai sortir mais c’est trop difficile d’interagir avec les gens »
    – « j’arrive pas à parler en présence de gens et cela m’attriste »
    – « l’idée de parler à des gens me donne des pensées suicidaires »
    – « si je reste trop longtemps dans un groupe, je finis par avoir des hallucinations ou une très forte envie de hurler et pleurer »
    – « j’ai un stock de déchets chez moi dont je n’arrive pas à me séparer »
    pour résumer, la personne en souffrance a conscience qu’il y a quelque chose qui l’empeche (plus ou moins intensément) de comprendre et/ou s’exprimer auprès de certaines personnes.
    Sans accompagnement, cela conduit à des difficultés d’apprentissage, des stratégies d’évitement, de la procrastination, de l’anxiété, des dépressions aux long-cours, voire un risque suicidaire élevé.
    les restrictions comportementales vont des choses simples comme :
    – « je ne mange pas de certains d’aliments »
    – « j’aime collectionner tel ou tel objet »
    – « j’aime parler de tel ou tel sujet et raconter plein de chose »
    – « j’aime répéter des mots/sons dans certaines circonstance »
    – « j’aime répéter certains mouvements »
    – « j’aime que mes pieds suivent les joints, ou soient au centre d’une dalle, dans des rues pavées »
    – « j’aime faire X ou Y après avoir fait quelque chose »
    – « j’aime être entourée de telle forme ou telle couleur »
    à des formes plus compliquées comme :
    – « je ne peux manger que d’un seul aliment préparé d’une seule façon »
    – « je ne peux que répéter un son ou un mot »
    – « je ne peux traverser la rue qu’en marchant sur les bandes blanches »
    – « je ne peux que manger des aliments en quantité paire »
    – « dès qu’une chose me stresse, j’ai besoin d’acheter tel ou tel truc pour me sentir mieux »
    Pour résumer, la personne éprouve un besoin qui peut potentiellement être plus ou moins envahissant, de choses dont elle sait qu’elle va apporter un bien être pour compenser les difficultés sociales et communicationnelles.
    Une chose importante, cela évolue dans le temps : tu peux passer des années à manger la même chose puis du jour au lendemain, ne plus pouvoir manger cette même chose jusqu’à la fin de ta vie.
    Tu peux passer des années à te passionner pour les dinosaures, puis passer des années à te passionner pour les trains ou les objectifs photos.
    Encore une fois, ce qui fait la différence entre le normal et le pathologique est l’intensité et la souffrance.
    Si la personne n’éprouve aucune souffrance à rester seule chez elle pour reproduire avec des allumettes des bâtiments, alors la personne n’est pas autiste.
    Par contre, si la personne aimerait rencontrer des gens mais fini par stresser et pour se calmer/rassurer construit avec des allumettes en bambou uniquement sa 235e réplique de la tour eiffel au 1:1000 , alors oui, il est évident que la personne est en souffrance et qu’elle a besoin d’aide meme si elle n’en a pas nécessairement conscience.
    J’ajoute que le syndrome de Diogène colle bien à la description d’une personne autiste en détresse extrême, et que le syndrome de Diogène n’existe pas dans la littérature scientifique au sens où il n’a aucune description clinique permettant d’inclure une cohorte dans un protocole de recherche (c’est le rôle du DSM et du CIM). Le syndrome de Diogène peut avoir plusieurs causes, il faut d’abord identifier les causes sous jacentes (dépression, autisme, sénilité précoce, …).
    Enfin, je voudrais parler d’un truc super important : le masking et l’érosion.
    En gros, vous n’êtes pas stupides, et vous avez toutes et tous appris par vos parents, vos profs, vos amis, les inconnus que certaines choses sont socialement acceptables et d’autres ne sont pas socialement acceptables. Donc vous vous pliez à ces règles et vous les respectez.
    Sauf que faire la bise ou serrez la main, ça vous angoisse, ça vous donne envie de vous gratter, et qu’apres vous avez envie de faire X ou Y pour vous sentir mieux.
    Alors vous allez masquer votre inconfort pour paraitre normal, et en cas de nécessité, vous allez compenser par des stratégies comme « après, je vais m’offrir tel ou tel récompense ».
    Sauf qu’au fil du temps, il va se produire des situations compliquées, des situations stressantes, et cela va fissurer voire éroder le masque de « comportements à avoir pour qu’on me foute la paix en société ».
    Progressivement, au fil des années et décennies, on va sortir de moins en moins, on va avoir de plus en plus de mal à se forger de nouvelles amitiés, on va avoir une réputation de personne pas méchante mais solitaire, grognonne, rude, désagréable.
    Vous allez même cumuler des périodes de chômages, vous avez créé une ou plusieurs entreprises en étant toujours en galère permanente.
    Malgré votre bonne volonté, la phobie administrative devient de plus en plus grande, au moins d’accepter de ne pas demander de remboursement ou de payer des choses indues juste parce que l’idée de devoir parler à quelqu’un ou de remplir à un formulaire vous épuise pour la semaine.
    Puis un jour, ça craque et vous allez voir un psychiatre. c’est un burnout ou une dépression. mais cela dure. Puis ça re-craque encore plus fort, et ça re-re-craque encore plus fort. Si vous avez du pognon, vous pouvez acheter votre tranquillité, si vous n’en avez pas, alors la spirale d’effondrement s’installe.
    A titre personnel, je vois des psy depuis l’âge de mes 6 ans, après avoir vu une orthophoniste à partir de mes 2 ans. J’ai été identifié comme « surdouée » mais pas comme « autiste ». J’ai eu plein de craquage. j’ai fait des tentatives de suicide, j’ai été hospitalisée, pour des dépressions atypiques ou des crises d’angoisses atypiques. J’ai une ALD psy.
    Depuis ~7 ans, j’avais une suspicion pour l’autisme et le TDAH, mais avec des lésions cérébrales suite à un trauma cranien et un histoire de violences subies, les toubibs me disaient « peut etre mais ça va être compliqué ».
    Puis vint le nouveau consensus sur l’autisme et sa lente diffusion auprès des praticiens.
    De mon coté, il y a eu un COVID et tout un tas de galère qui m’ont mise quasiment completement hors service.
    Et c’est seulement début 2023 qu’un psychiatre hospitalier m’a dit « Pour moi, vous êtes autiste et vos réponses déjà apportées le confirme. Donc on va organiser les évaluations pour savoir comment vous aider mais ça prend du temps ».
    Donc si par hasard, vous dites que certaines choses que j’ai décrit vous parle, n’hésitez pas à vous renseigner sur l’autisme, contactez le CRA (centre ressource autisme) de votre région, et surtout parlez en à votre médecin avec les documentations officielles car votre médecin n’est peut etre pas encore au courant du consensus 2018.

    • Causes possibles des troubles du comportement :
      3. Communication
      · a fait ce qui ´etait demand´e et ne comprend pas notre irritation (compr´ehension
      concr`ete)
      · n’a pas compris la consigne :
      – ne sait pas qu’il faut dire qu’il (ou elle) n’a pas compris la consigne
      – ne sait pas comment dire qu’il (ou elle) n’a pas compris la consigne
      · a besoin d’aide (ne sait pas faire ou organiser une tˆache) :
      ne sait pas qu’il faut demander de l’aide pour l’obtenir
      – ne sait pas comment demander de l’aide pour l’obtenir
      · doit interrompre une tˆache en cours pour faire ce qui est demand´e
      · a mal compris ou il y a eu une mauvaise transmission de l’information (on dit qu’on
      va au supermarch´e, mais on s’arrˆete `a la poste en chemin)
      · n’a pas compris qu’on plaisante

       :/

    • rapport d’information du Sénat de 2018 sur les violences sexuelles en institution qui cite Marie Rabatel directrice de l’AFFA et le taux de 90% des femmes autistes agressées sexuellement dans l’enfance.

      https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-529-1-notice.html

      page 19

      Marie Rabatel, cofondatrice et présidente de
      l’Association francophone des femmes autistes (AFFA), a mis en avant le fait,
      qui ne peut laisser indifférent, que les enfants en situation de handicap,
      en particulier mental, ont quatre fois plus de risques de subir des
      violences sexuelles que les autres. Selon elle, les enfants aveugles,
      malentendants, ceux qui s’inscrivent dans le spectre de l’autisme et les
      déficients intellectuels et ceux qui sont atteints d’un trouble de
      communication sociale sont plus touchés que les autres. En outre, parmi les
      enfants présentant des troubles autistiques, les filles ont, dans 90 % des cas,
      été victimes de violences sexuelles dans l’enfance2. Marie Rabatel a expliqué
      que cette proportion très élevée tenait à l’extrême vulnérabilité des
      victimes, qui sont aussi aisément manipulables. De surcroît, ces enfants sont
      rarement entendus, du fait de leur handicap. Enfin, la multiplicité des
      personnels intervenant dans les institutions d’accueil constitue un facteur de
      risque supplémentaire pour ces enfants
      +++

      Cf vidéo de l’audition sur le site de l’assemblée nationale du 6 décembre dernier du travail remarquable de la Délégation aux droits des enfants avec M. Édouard Durand, co-président de la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE), également juge pour enfants.

      https://videos.assemblee-nationale.fr/video.12587236_638f33e637080.delegation-aux-droits-des-en

      J’ai fait une retranscription écrite des passages que j’ai trouvés les plus marquants, notamment à 00:19:30

      « … la commission Sauvé avait montré que (…) 5,5 millions de personnes adultes avaient été victimes de viols et d’agressions sexuelles dans leur enfance, 1 personne sur 10, et c’est notamment à partir de ce chiffre si considérable que nous pouvons dire que dans une classe de 30 enfants il y a au moins 1, 2, ou 3 enfants victimes de viols ou d’agressions sexuelles.
      Et la CIIVISE le dit depuis sa création à partir des données du ministère de l’intérieur et des grandes enquêtes de victimation chaque année 160.000 enfants sont victimes de violences sexuelles notamment et principalement dans la famille par l’inceste qui représente au moins 2/3 de l’ensemble des violences sexuelles faites aux enfants … »

      … cela veut dire que la société a progressé, que la CIIVISE est la cristallisation d’un progrès social et politique même, qui fait qu’aujourd’hui vous ou la société toute entière nous demande de recueillir des témoignages, 19000 à ce jour, et donc nous sommes capables de dire « nous vous croyons, nous aurions dû vous protéger » (…) il faut la croire et faire le constat de l’absence de protection, il faut faire le constat de l’impunité des agresseurs …

  • Le fonds Marianne : la dérive d’un coup politique - Rapport du Sénat
    Rapport d’information n° 829 (2022-2023), tome I, déposé le 4 juillet 2023
    https://www.senat.fr/notice-rapport/2022/r22-829-1-notice.html

    Le résumé

    Le 4 juillet 2023, le rapporteur Jean-François Husson a présenté les conclusions de la mission d’information, constituée à l’initiative du président de la commission des finances Claude Raynal, sur la création du fonds Marianne, la sélection des projets subventionnés, le contrôle de leur exécution, et les résultats obtenus au regard des objectifs du fonds. La commission s’était vu conférer, le 10 mai 2023, les prérogatives de commission d’enquête pour mener cette mission.

    Le fonds Marianne, lancé le 20 avril 2021, avait vocation à subventionner des associations via un appel à projets pour des actions de contre-discours et de défense des valeurs de la République sur internet. Si ces objectifs sont importants, la mission a mis au jour de graves dysfonctionnements dans la mise en oeuvre et le suivi du fonds.

    Le fonds Marianne a d’abord été pensé comme une opération de communication. Les délais de l’appel à projets ont été réduits de deux mois à trois semaines par une décision du cabinet de la ministre déléguée à la Citoyenneté, ce qui n’a pas donné un temps suffisant aux associations pour préparer des projets.

    Le politique a outrepassé son rôle au cours d’une procédure de sélection opaque. Plusieurs associations ont été en réalité « présélectionnées » en amont du comité de sélection, qui s’est tenu le 21 mai 2021. En outre, plusieurs jours après la décision du comité de sélection, la ministre déléguée a pris la décision de revenir sur le choix d’attribuer une subvention à une association.

    Le suivi de la réalisation des projets a également été défaillant. Des problèmes majeurs avec la production de deux associations, l’USEPPM et Reconstruire le commun, étaient visibles dès le début de l’année 2022. Toutefois, ces deux associations n’ont fait l’objet d’un contrôle sur pièces qu’en 2023. L’autorité politique, quant à elle, s’est désinvestie du suivi des projets du fonds Marianne, se défaussant ensuite improprement de sa responsabilité sur l’administration.

    Le gâchis du fonds Marianne est d’autant plus regrettable qu’il jette l’opprobre sur une politique publique de lutte contre le séparatisme et la promotion des valeurs républicaines sur les réseaux sociaux. La mission d’information formule ainsi douze recommandations, qui visent à mieux encadrer l’octroi et le suivi des subventions, et à renforcer le cadre pluriannuel du financement public des associations qui mènent ce type d’actions en ligne.

    Consulter le rapport
    https://www.senat.fr/rap/r22-829-1/r22-829-1.html
    La synthèse (PDF)
    https://www.senat.fr/rap/r22-829-1/r22-829-1-syn.pdf

  • Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité - rapport - Sénat
    https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-529-1-notice.html

    Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité - rapport
    Rapport d’information de Mmes Marie MERCIER, Michelle MEUNIER et Dominique VÉRIEN, fait au nom de la MCI Répression infractions sexuelles sur mineurs
    n° 529 tome I (2018-2019) - 28 mai 2019

    Page 19 du rapport
    https://www.senat.fr/rap/r18-529-1/r18-529-11.pdf

    Par ailleurs, Marie Rabatel, cofondatrice et présidente de l’Association francophone des femmes autistes (AFFA), a mis en avant le fait, qui ne peut laisser indifférent, que les enfants en situation de handicap, en particulier mental, ont quatre fois plus de risques de subir des violences sexuelles que les autres. Selon elle, les enfants aveugles, malentendants, ceux qui s’inscrivent dans le spectre de l’autisme et les déficients intellectuels et ceux qui sont atteints d’un trouble de communication sociale sont plus touchés que les autres. En outre, parmi les enfants présentant des troubles autistiques, les filles ont, dans 90 % des cas, été victimes de violences sexuelles dans l’enfance2. Marie Rabatel a expliqué que cette proportion très élevée tenait à l’extrême vulnérabilité des victimes, qui sont aussi aisément manipulables. De surcroît, ces enfants sont rarement entendus, du fait de leur handicap. Enfin, la multiplicité des personnels intervenant dans les institutions d’accueil constitue un facteur de risque supplémentaire pour ces enfants.

    #autisme #femmes_autistes #viols #agressions_sexuelles #rapport_sénat #institutions

  • Cabinet McKinsey : le Sénat saisit la justice pour suspicion de faux témoignage
    Le 25 Mar 2022 | Simon Barbarit Par Simon Barbarit | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/cabinet-mckinsey-le-senat-saisit-la-justice-pour-suspicion-de-faux-temoi

    10 jours après la remise du rapport de la commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseils, le Sénat a officiellement saisi la justice pour suspicion de faux témoignage d’un dirigeant d’une filiale française de McKinsey qui avait assuré que le cabinet payait bien l’impôt sur les sociétés en France. (...)

    #mac_kinsey #McKinsey

  • What the Numbers Say About Men vs Women’s Driving Skills
    https://www.autoloansolutions.ca/blog/are-men-or-women-better-drivers-pt-3-what-the-numbers-say

    Je colle ici les stats (canada) qui montrent bien que les femmes ont moins d’accidents sur les routes que les hommes.

    Je cherche les datas en france, histoire de comparer. Et je le fais parce que je remarque que les femmes subissent toujours des préjugés sexistes au volant. Pour ma part, et je pense malheureusement ne pas être la seule, je me reçois régulièrement des insultes putophobes ou autres et me fait doubler méchamment et avec vrombissements par de fiers mâles qui semblent ne pas supporter qu’une femme conduise. Je ne sais pas quel genre de test faire, avec des vitres teintées peut-être ? Ou comparer sur un même trajet avec un homme ? Je remarque aussi que sur blablacar les conductrices semblent toujours moins bien notées que les hommes sur leur conduite. Parce que oui, sur cette bouse de capitalisation du copolluons ils vont jusqu’à faire noter ta conduite. Et même après 50 covoyages, tu trouves toujours des nazes sexistes qui en plus d’agir anonymement collent une sale note.

    2008 2009 2010 2011 2012
    Males
    Number of accidents
    All ages 1863 1717 1718 1630 1618

    2008 2009 2010 2011 2012
    Females
    Number of accidents
    All ages 765 689 732 624 691

    #sexisme #accident #sécurité_routière

    • La présentation des statistiques officielles françaises « d’accidentalité routière » ne se préoccupe pas une seule fois de la question. Pas une seule occurrence du mot « femme » dans la version 2018…
      https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/L-actu-du-Ministere/Bilan-definitif-de-l-accidentalite-routiere-2018
      publication du 29/05/2019
      (idem pour l’année précédente, et, j’imagine celles encore avant)

      Pourtant la question est posée ou plutôt, a été posée, c’était en 2016, et la réponse (cf. infra) n’a en rien modifié la présentation des résultats.

      La problématique de l’accidentologie sous l’angle hommes-femmes analysée au Sénat | Sécurité Routière
      (mai 2016)
      https://www.securite-routiere.gouv.fr/actualites/la-problematique-de-laccidentologie-sous-langle-hommes-femmes

      En 2015, 2 604 hommes ont été tués pour 857 femmes : ils représentent 75 % de la mortalité. Dès l’enfance, la surreprésentation des garçons est notable (62 % des blessés sont des garçons entre 0 et 14 ans). La mortalité masculine en deux-roues motorisés (2RM) est plus importante que celle des femmes, les 2RM étant beaucoup plus utilisés par les hommes que par les femmes.

      82,5 % des auteurs présumés d’accident mortel sont des hommes.92 % des conducteurs alcoolisés impliqués dans un accident mortel sont des hommes.91 % des conducteurs contrôlés positifs aux stupéfiants dans les accidents mortels sont également des hommes.

      et donc, sur le site du Sénat, en date du 20/09/2016 :
      • la présentation du rapport annoncé dans le lien précédent
      https://www.senat.fr/notice-rapport/2015/r15-835-notice.html
      • le rapport en ligne, avec lien vers une version pdf
      http://www.senat.fr/rap/r15-835/r15-835_mono.html
      • le compte-rendu des débats
      http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20160919/femmes.html
      introduits ainsi :

      Délégation aux droits des femmes : compte rendu de la semaine du 19 septembre 2016
      http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20160919/femmes.html

      Mme Chantal Jouanno, présidente, co-rapporteure. - Mes chers collègues, notre ordre du jour appelle la présentation du rapport « Femmes et voitures ». L’objet de ce rapport ne se limite évidemment pas à la caricature habituelle qui est faite de la conduite des femmes, à travers de nombreux clichés et stéréotypes, au demeurant très tenaces.

      L’idée est également d’aborder des sujets plus fondamentaux et plus graves, qui posent de réels enjeux d’égalité :

      • tout d’abord, alors que les statistiques de l’accidentalité routière démontrent une conduite plus respectueuse des règles de la part des femmes, les clichés sur les femmes au volant ont la vie dure : comment expliquer ce paradoxe ?
      • Ensuite, il existe un écart de dix points entre les hommes et les femmes dans la réussite au permis de conduire, élément très important pour l’autonomie et l’insertion sociale et professionnelle : comment expliquer cet écart et y remédier ?
      • De plus, l’industrie automobile demeure marquée par une féminisation encore très limitée, alors qu’elle offre des perspectives de carrière intéressantes et variées. Comment inverser la tendance ?
      • Enfin, et c’est la problématique à laquelle je suis la plus sensible, il existe un lien marqué entre la précarité, qui touche plus particulièrement les femmes, et les contraintes de mobilité qui conduisent à aggraver leur fragilité économique et sociale. Comment favoriser la mobilité des femmes précaires ?

      Le rapport explore ces différentes questions.

      Du point de vue de la méthode, nous avons travaillé entre la fin du mois d’avril et le début du mois de septembre, la dernière audition ayant eu lieu la semaine dernière, avec des femmes pilotes.

      Notre travail s’est articulé autour d’auditions et tables rondes, mais aussi d’entretiens et témoignages avec des représentants des entreprises du secteur automobile, d’associations oeuvrant en faveur de la mixité professionnelle ou de la mobilité solidaire, et des femmes exerçant - ou ayant exercé - dans le secteur automobile. Je pense à cet égard à deux jeunes femmes que nous avions reçues le 8 mars dernier grâce à Christiane Hummel pour la rencontre avec des femmes Meilleures ouvrières de France (MOF).

    • Les seuls à s’en préoccuper vraiment sont les assureurs, qui prévoient des tarifs inférieurs pour les femmes... Je n’ai plus accès aux stats à ce sujet, mais lors de mon passage chez les actuaires, on avait en réunion les deux exemples d’influence sur les tarifs en IARD (assurance auto en particulier) : la couleur de la voiture, et le sexe du conducteur.

    • première proposition gg :

      Assurance auto : les femmes payent toujours moins cher - LesFurets.com
      https://www.lesfurets.com/assurance-auto/actualites/assurance-auto-femmes-payent-toujours-cher

      Si depuis le 21 décembre 2012 les assureurs auto n’ont plus le droit de proposer des tarifs différents en fonction du sexe de l’assuré, dans les faits, les femmes payent toujours moins cher que les hommes pour assurer leur voiture.

      L’écart est certes faible, mais il est bien réel. En janvier 2018, le prix de l’assurance auto pour les conductrices françaises s’élève en moyenne à 572 € contre 616 pour les hommes, surprimes jeunes conducteurs incluses. Des primes en baisse par rapport au mois de septembre où les hommes payaient 620 euros et les femmes 579.

      Plusieurs raisons à cela : d’abord, les femmes assurées sont nettement moins nombreuses que les hommes, 34 % contre 66. Ensuite, et il s’agit sans doute du principal facteur, les femmes sont de meilleures conductrices. En tous cas, elles ont moins d’accidents graves et les assureurs valorisent cette sinistralité moindre en leur proposant des primes d’assurance moins élevées.

      Vu la suite des propositions, le thème revient annuellement (certainement lors de la sortie des calculs d’accidentalité des assureurs) mais n’est pas massivement repris.

      Tu as des choses là-dessus, @freakonometrics ?

    • Bonjour, merci pour vos posts.
      Je note @freakonometrics sur le pdf que tu pointes

      « L’assureur ne peut moduler son tarif qu’en fonction de critères objectivement liés à l’importance du risque, pour autant que l’assuré en ait la maîtrise, en rejetant les critères sur lesquels l’assuré n’a aucune maîtrise. (Note touti : soit genre, age) En poursuivant la logique, on considère juste ce qui advient à chacun par l’effet du mérite et de l’effort personnel. On finit alors par remplacer certaines inégalités par d’autres, et le principe de sélection des risques se heurtera toujours à des considérations sociales ou morales. »

      … ou des considérations culturels comme le patriarcat, qui permet toujours aux hommes en instaurant des lois qui leurs sont favorables de ne pas se poser de questions sur les dangers qu’ils génèrent. On sait pourtant que la violence est essentiellement masculine (+ de 96% de la population carcérale en france est masculine) et je ne vois aucune raison pour que cette #violence_de_genre ne se traduise pas aussi sur la route. Sauf que là, l’égalité prônée par les féministes se transforme à nouveau en profit pour les hommes. Certes il faut soutenir un traitement égalitaire, et je suis d’accord avec le fait que les assureurs ne distinguent pas les « critères sur lesquels l’assuré n’a aucune maîtrise » mais alors quid des handicapés qui payent plus cher leur assurance ? (Et là je collerai bien l’idée que le genre masculin créé un handicap mental fort sur celui qui l’a intégré). Mais dans une construction patriarcale ou les personnes derrière le volant qui sont des hommes tuent du fait de leur genre, on ne s’intéresse pas en premier à comment soigner les acteurs de ces meurtres et on préfère le déni en soutenant que c’est parce que LA femme (hop, un point sur le bingo féministe) conduit moins.
      #femmes #violences_routières