De nouvelles formes de refus violent de l’égalité

/de-nouvelles-formes-de-refus-violent-de

  • De nouvelles formes de refus violent de l’égalité | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/08/13/de-nouvelles-formes-de-refus-violent-de-legalite

    « En France, sept cent mille élèves sont victimes de harcèlement scolaire… ». Il ne s’agit pas d’une somme de cas individuels ou de pratiques marginales. Des brimades nouvelles s’ajoutant à d’autres formes de subordination des enfants

    Bérengère Stassin aborde les conséquences du harcèlement scolaire, la nécessité à « reconnaître l’enfant harcelé comme une victime, à ne pas minimiser sa souffrance et encore moins à lui faire porter la responsabilité et à le culpabiliser », les stratégies d’adaptation négatives les conduites auto-agressives, l’enfermement dans le silence, l’isolement, le suicide…

    Elle parle aussi des affaires de sexting et de revenge porn auxquelles de jeunes filles sont confrontées, de la naissance des rumeurs. Elle conclut le chapitre par les stratégies d’adaptation positives comment passer de victime à acteur et actrice de la lutte contre le harcèlement et plus généralement dans la vie…

    Il ne faut pas oublier que les premières violences – dont les violences sexuelles – exercées sur les enfants le sont par des adultes du proche entourage, dont les parents.

    Reste qu’il ne faut négliger aucune des modifications possibles dans les procès d’éducation, permettant de construire l’empathie, la solidarité, l’autonomie, les compétences et les goûts – ici plus particulièrement du numérique – et d’encourager les expériences, les pratiques plus émancipatrices, tant au niveau collectif qu’au niveau individuel.

    De ce point de vue, le livre permet à la fois de connaître les formes prises par la cyberviolence, de comprendre ce phénomène, de nommer et de rendre public des éléments dont les victimes ne sont en rien responsables, d’agir sur des usages et des signes de « reconnaissance », de dégager des pistes de construction sociale de soi…

    #C&F_éditions #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement

  • De nouvelles formes de refus violent de l’égalité | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/08/13/de-nouvelles-formes-de-refus-violent-de-legalite

    Le cyberharcèlement, « la nouvelle bouteille que constituent Facebook, Twitter, Instagram et autre Snapchat ne donne-t-elle pas au vieux vin un nouvel arôme, un nouveau goût… ? ». Pour l’autrice c’est entre autres la « dimension répétitive » qui fait la différence entre le harcèlement traditionnel et le cyberharcèlement. Il convient d’interroger ce dernier « au prisme de la réputation et de l’identité numérique ». Bérengère Stassin indique qu’il n’y a pas de consensus sur la définition du cyberharcèlement, que la question de la répétition est difficile à appréhender. Elle parle d’abolition de frontières, « Cette abolition des frontières et la chambre d’écho que constituent les médias sociaux donnent au harcèlement une nouvelle audience… », de vitesse et de viralité, de pérennité des traces numériques, de banalisation des actes sous couvert de l’humour.

    Je souligne les paragraphes sur les question de « réputation », de nuisance à l’image et à la « réputation » de la victime, du cadre maintenu de la différence (de la double morale en particulier en matière de sexualité) qui s’attache aux filles et aux garçons, des gains de « popularité » au sein des médias sociaux (pour moi, une forme très fétichisée des relations sociales), de l’identité numérique et du rôle des algorithmes, de la construction volontaire d’une « meute », du rôle des « camarades de classe » et des réseaux « amicaux », de l’anonymat et de la désinhibition (le sentiment que l’on peut agir en toute impunité), des clichés liés au genre ou à la sexualité…

    Dans le dernier chapitre Bérengère Stassin propose des pistes pour lutter contre le harcèlement et le cyberharcelement à l’école. Elle insiste sur les dispositifs éducatifs que « sont l’« éducation à l’empathie » et l’« éducation aux médias et à l’« information » » et aborde les différent·es acteurs et actrices de la prévention. Elle parle, entre autres, d’empathie, de « compétences émotionnelles », de socialisation et de sensibilité aux autres, de conscience et d’inconscience, de dispositifs ludiques, du théâtre de l’opprimé d’Augusto Boal, du jeu des trois figures de Serge Tisseron, d’estime de soi, de parcours éducatif de santé, d’éducation aux médias et à l’information (voir chez le même éditeur, le récent livre de Marion Carbillet, Hélène Mulot : A l’école du partage Les communs dans l’enseignement : jecoute-mal-un-sot-qui-veut-que-je-craigne/ ), du fonctionnement des géants du web…

    « Le harcèlement et le cyberharcèlement ne forment bien souvent que les deux faces d’une même pièce. Ils doivent donc être appréhendés ensemble et peuvent être combattus par l’éducation à l’empathie, à l’esprit critique, à l’intelligence des traces, aux médias et à l’information, mais aussi par le développement des compétences psychosociales et émotionnelles : apprendre à exprimer ses émotions pour mieux reconnaître celles des autres, apprendre à se respecter soi-même pour mieux respecter l’autre ».

    Je ne pense pas que l’éducation suffise pour éradiquer les violences, à l’école comme ailleurs. Il faut s’attaquer aux conditions matérielles (et leurs dimensions idéelles) générant les dominations, la compétition, la méritocratie, l’inégalité, les carcans dans lesquels les adultes enferment les enfants et les violences qu’iels exercent directement sur elles et eux, les heurts entre individus soi-disant entrepreneurs/entrepreneuse de soi, l’absence de solidarité, l’individualisation égoïste différente des procès d’individuation, les hiérarchies sexuelles et/ou racistes, l’omniprésence des GAFAM (collecte de données et revente, dictature des algorithmes…), le fétichisme des outils, l’immédiateté opposée à la réflexion, le fantasme de reconnaissance (like)…

    Il ne faut pas oublier que les premières violences – dont les violences sexuelles – exercées sur les enfants le sont par des adultes du proche entourage, dont les parents.

    Reste qu’il ne faut négliger aucune des modifications possibles dans les procès d’éducation, permettant de construire l’empathie, la solidarité, l’autonomie, les compétences et les goûts – ici plus particulièrement du numérique – et d’encourager les expériences, les pratiques plus émancipatrices, tant au niveau collectif qu’au niveau individuel.

    De ce point de vue, le livre permet à la fois de connaître les formes prises par la cyberviolence, de comprendre ce phénomène, de nommer et de rendre public des éléments dont les victimes ne sont en rien responsables, d’agir sur des usages et des signes de « reconnaissance », de dégager des pistes de construction sociale de soi…

    #C&F_éditions #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement #Violence_scolaire