« Manigancer une majorité juive à Jérusalem » : les Palestiniens chassés par les politiques « vertes » d’Israël
Par Jan-Peter Westad – WADI YASUL, Jérusalem-Est occupée
Date de publication : Mardi 20 août 2019 - 16:30 | Dernière mise à jour : il y a 1 heure 18 min | Middle East Eye édition française
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Sur une colline juste au sud de la vieille ville de Jérusalem se dresse une pinède florissante de 54 hectares, au cœur du quartier palestinien de Silwan – l’une des zones les plus ghettoïsées de Jérusalem-Est occupée à la suite des initiatives du gouvernement israélien et des colons.
Le parc, baptisé « Forêt de la Paix », est une attraction touristique présentée comme un « trésor naturel » lié à la Cité de David, un site archéologique israélien ouvert au public.
Créée et baptisée peu après l’occupation israélienne de Jérusalem-Est en 1967, cette forêt est l’œuvre du Fonds national juif, une organisation qui soutient financièrement des projets de colonisation juive illégale dans des quartiers palestiniens.
Depuis les années 1970, le gouvernement israélien a fait du quartier une zone « verte », un statut qui interdit toute construction.
En 1977, les autorités israéliennes ont confié le contrôle du projet de la Cité de David à l’organisation de colons juifs El’ad.
Le secteur de Wadi Yasul à Silwan, qui compte plus de 500 habitants, doit être démoli par les autorités israéliennes.
Faute de place pour s’étendre au cours des décennies, les habitants de Wadi Yasul ont dû construire sans permis israéliens difficiles à obtenir, ce qui les a exposés à des ordres de démolition et à des déplacements.
« Chaque fois que l’on sort de sa maison, on court un risque »
Les familles se battent devant les tribunaux depuis plus de quinze ans pour retransformer le secteur en zone résidentielle, mais le gouvernement a maintenu qu’il devait rester « vert ».
Un certain nombre de bâtiments du secteur ont déjà été démolis – les forces israéliennes ont détruit une étable et un entrepôt le 17 avril ainsi que deux habitations le 30 avril, provoquant le déplacement d’onze personnes. (...)