Les chasses à l’homme
Chasse aux esclaves fugitifs, aux Peaux-Rouges, aux peaux noires ; chasse aux pauvres, aux exilés, aux apatrides, aux Juifs, aux sans-papiers : l’histoire des chasses à l’homme est une grille de lecture de la longue histoire de la violence des dominants. Ces chasses ne se résument pas à des techniques de #traque et de #capture : elles nécessitent de tracer des lignes de #démarcation parmi les êtres humains pour savoir qui est chassable et qui ne l’est pas. Aux #proies, on ne refuse pas l’appartenance à l’espèce humaine : simplement, ce n’est pas la même forme d’#humanité. Mais la relation de chasse n’est jamais à l’abri d’un retournement de situation, où les proies se rassemblent et se font chasseurs à leur tour.
Si la chasse à l’homme remonte à la nuit des temps, c’est avec l’expansion du #capitalisme qu’elle s’étend et se rationalise. En Occident, « de vastes chasses aux pauvres concourent à la formation du #salariat et à la montée en puissance d’un pouvoir de #police dont les opérations de traque se trouvent liées à des dispositifs d’#enfermement… Le grand #pouvoir_chasseur, qui déploie ses filets à une échelle jusque-là inconnue dans l’histoire de l’humanité, c’est celui du #capital. »
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En lien avec la question des #migrations, voici le petit extrait du mémoire de master de Sarah Bachellerie (pas encore soutenu), où elle cite le livre de #Grégoire_Chamayou :