• Au sud-ouest de Nantes, les causes des cancers pédiatriques toujours sans explication
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/08/30/cancers-pediatriques-en-loire-atlantique-l-ecole-de-sainte-pazanne-restera-o

    L’enquête menée par les autorités de santé à la suite du signalement de dix-sept cas de cancers chez des mineurs et jeunes adultes dans le secteur de Sainte-Pazanne écarte la piste d’une contamination au sein de l’école de la commune.

    La question reste en suspens. Pour l’heure, impossible de déterminer avec précision les éléments pouvant provoquer les cas de cancers pédiatriques recensés dans le secteur de Sainte-Pazanne, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Nantes. Depuis 2015, dix-sept cas de cancers chez des enfants, adolescents et jeunes adultes ont été signalés à l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire. Trois personnes sont mortes depuis.

    Réuni jeudi 29 août pour la troisième fois depuis sa mise en place en mai, le comité de suivi du dossier – regroupant notamment l’ARS, l’agence Santé publique France, le collectif de parents Stop aux cancers de nos enfants, la préfecture, les professionnels de santé et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) – promettait pourtant de faire le point sur les causes potentielles de maladie communes aux enfants.

    Quatre des jeunes atteints de cancer ont fréquenté ou fréquentent toujours l’établissement scolaire Notre-Dame-de-Lourdes, l’école privée de Sainte-Pazanne, située devant un ancien site industriel. Des investigations ont été menées pendant l’été pour « lever le doute » sur cette exposition environnementale.

    A quatre jours de la rentrée scolaire, il fallait s’assurer que l’école Notre-Dame-de-Lourdes pourrait accueillir les enfants dans des conditions de sécurité satisfaisantes. C’est le cas, affirme Nicolas Durand, directeur général adjoint de l’ARS des Pays de la Loire : « Plus de cent cinquante prélèvements et mesures ont été faits sur l’eau, l’air, le sol, le radon [un gaz naturel radioactif], les champs électromagnétiques (…). Il n’y a pas de risques qui dépassent les valeurs de référence. »

    M. Durand convient que des « concentrations importantes de radon » ont été mesurées dans certaines parties de l’école, mais ces premières mesures ne sont qu’indicatives puisqu’elles ont été faites sur une période de trois semaines en été dans des classes fermées, alors qu’elles doivent normalement être effectuées pendant deux mois en hiver. Une nouvelle campagne de contrôles par l’ARS aura donc lieu plus tard dans l’année. Des traces de formaldéhyde et de lindane, un insecticide classé cancérogène par l’Organisation mondiale de la santé, ont aussi été détectées dans l’établissement.

  • De plus en plus de mères sans-abri hébergées avec leur nouveau-né à l’hôpital Lariboisière
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/08/30/de-plus-en-plus-de-meres-sans-abri-hebergees-avec-leur-nouveau-ne-a-l-hopita

    La direction du groupe parisien assure qu’un « transfert » vers une « structure d’accueil adaptée » est en cours.

    Les gestes de Lumbia Maria sont encore hésitants au moment de changer la couche de son bébé, jeudi 29 août. Sans table à langer, elle se contente d’un chariot d’infirmière transformé pour l’occasion. Un peu moins d’un mois après son accouchement, la jeune femme est toujours aux urgences maternité de l’hôpital Lariboisière, dans le 10e arrondissement de Paris. Pas dans une chambre, mais dans la salle d’attente du pédiatre. Depuis quelques semaines plusieurs femmes sans-abri – entre cinq et dix – se partagent cet espace avec leur nouveau-né.
    En les accueillant, l’établissement assure le service public hospitalier, qui se doit d’accepter toute demande d’admission d’une femme enceinte dans le mois précédant et suivant son accouchement. Mais sans aucun confort, avec l’accès à un point d’eau mais pas de douche. Maria dort sur le sol de la salle d’attente depuis plus de deux semaines. Cisse Kady, une autre jeune maman, depuis quinze jours.
    La présence de telles femmes n’est pas une nouveauté. Mais leur nombre a crû en un an. Elles n’étaient que « deux ou trois l’été dernier », estime Jean-Louis Benifla, chef du service de la maternité.
    Reportage en Seine-Saint-Denis : le 115 désemparé face aux « bébés sans-abri »

    Après l’accouchement, ces femmes sont priées de quitter leur chambre au bout d’une petite semaine pour rejoindre la salle d’attente des urgences. Pour Marine, une aide-soignante qui souhaite rester anonyme, « les cadres subissent une pression quand ça bouchonne dans les salles de naissance » : il faut libérer les lits au plus vite. « On n’a pas assez de lits en aval », analyse le chef de service.
    40 % des patients des urgences en situation de précarité
    La direction de l’établissement estime que la mise à l’abri demandée par le règlement intérieur n’exige pas « que cela soit fait dans un lit d’hospitalisation, dès lors que la femme ne le requiert pas médicalement », a-t-elle précisé à la Confédération générale du travail (CGT) en octobre dernier. Une information communiquée par courriel à l’organisation, qui s’était émue de la situation. « Depuis, on est censés être en discussion avec le siège sur comment gérer cette crise, mais on n’a pas vraiment d’informations », regrette Elisabeth Genest, déléguée CGT à l’hôpital. (...)
    L’établissement, situé dans le nord de Paris, est connu pour accueillir des personnes en situation difficile. « Beaucoup de maternités refusent des patientes précaires et nous les envoient », raconte Elisabeth Genest, la déléguée CGT. « Une réflexion est en cours depuis deux ans pour mieux répartir les patientes entre les différents établissements », pointe M. Benifla.

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