« Le pire contre-sommet de l’histoire »

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  • LE PIRE CONTRE-SOMMET DE L’HISTOIRE
    Biarritz ou le triomphe de la non-bataille

    On peut être défait pour avoir eu le dessous dans un affrontement, mais au moins a-t-on pour soi l’expérience de s’être battu, et parfois la certitude que d’autres viendront un jour vous venger. La défaite absolue consiste en ce que Guy Brossollet appelait la “non-bataille”. Il n’y a pas même de défaite, et c’est cela la véritable défaite.
    Depuis le sommet du G7 de Biarritz, Macron et son équipe se rengorgent de satisfaction pour les deux ou trois petits effets de scène que la mobilisation de tous les moyens médiatiques, militaires, policiers et diplomatiques à leur disposition leur a permis d’obtenir. Et depuis lors, symétriquement, les organisateurs du contre-sommet et ceux qu’ils prétendaient organiser s’échangent des noms d’oiseaux, se renvoyant la responsabilité de ce que lesdits organisateurs ne peuvent structurellement reconnaître comme un échec. Comme si cette situation ne contre-signait pas à elle seule la défaite advenue. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques n’a pas manqué d’enfoncer le couteau dans le dos de ceux qui lui ont fait confiance par ces félicitations venimeuses : « Il faut saluer les organisateurs des rassemblements qui ont tout fait pour maintenir les éléments violents à distance, notamment concernant le choix des parcours. L’ultragauche et ses black blocs ont été marginalisés par des militants tout aussi hostiles qu’eux au G7 ». Cerise sur le gâteau : le ministère de l’Intérieur, au vu de cet état de choses, s’est même payé le plaisir de verser encore un peu d’huile sur le feu en déclarant au Canard Enchaîné qu’un deal tacite aurait eu lieu entre la préfecture et les organisations de gauche : l’autorisation de la symbolique “manif des portraits” du dimanche 25 août à Bayonne en échange du renoncement à toute action effective de blocage le matin du même jour. Et les organisateurs de se fendre d’un communiqué peu convaincant pour dénier toute collaboration avec les chefs des forces de l’ordre.
    Il n’y a pas jusqu’à la révélation d’une indic particulièrement active depuis un an tant dans l’organisation du contre-sommet que parmi les gilets jaunes de Toulouse et du Sud-Ouest - une ex-syndicaliste CGT d’EDF à Clermont-Ferrand semble-t-il - qui n’ajoute au marasme. Une si complète déroute ne peut procéder que d’un complexe faisceau de causes. Elle ne se laisse ramener ni à des généralités sur les contre-sommets, les Basques, les gauchistes, les anarchistes et les sociaux-démocrates. Plutôt que de courir après la prochaine échéance, le prochain mouvement et la prochaine défaite en déniant celle que l’on vient de subir cuisamment, plutôt que de tenter d’oublier au plus vite comment l’on a pu se méprendre sur ce qui adviendrait à Biarritz, Bayonne ou Hendaye, nous avons tout à gagner à ouvrir le débat afin de comprendre ce qui a bien pu se passer, et ce qu’il faut se garder de reproduire, si l’on ne veut pas produire de nouveaux échecs en série. Des participants au contre-sommet nous ont fait parvenir la contribution qui suit. Nous la publions en espérant que d’autres suivent.

    LE G7 EN FEU, LE CONTRE-SOMMET AU MILIEU

    Il promettait ce G7. Après une année où la France sortait de son atonie, marquée par l’émergence conjointe du mouvement des Gilets Jaunes et d’un renouveau des luttes écologistes et climatique, le rendez-vous avait été fixé fin août au Pays Basque pour contester ensemble le cynique spectacle de l’ordre néo-libéral. Ces deux luttes qui avaient cohabité pendant l’année, sans jamais vraiment se croiser, devaient être le fer de lance d’un combat anticapitaliste, antiraciste, antiautoritaire, féministe et anti-impérialiste. Tout le monde s’attendait à une incarnation en acte du slogan « fin du monde, fin du mois, même combat ». 
    Certain-e-s avait ironiquement sous-titré la réplique qui se préparait à ce sommet « Welcome to Paradise ! », comme un hommage à la beauté combative des côtes Basques et pour se placer dans la lignée de la réponse populaire et conséquente qui s’était dressée face au G20 de Hambourg en 2017 – « Welcome to Hell ! ». Pourtant, et à rebours de ce qui était annoncé un peu partout et par tout le monde, nous avons eu l’impression d’assister à « We love Green », un festival consensuel où l’impuissance est brandie en victoire politique par ses organisateurs. Alors, comment est-on arrivé à ce désastre ?

    NÉGOCIATIONS AVEC LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR ?

    C’est ce qu’avance le Canard Enchainé dans son édition de la semaine dernière. Les concerné-e-s se disent heurté-e-s par de telles allégations et démentent formellement en disant, qu’au vu des organigrammes bureaucratiques, tel-le sous-chef-fe n’a pas pu participer à des réunions avec tel-le autre de la préfecture. 
    Alors, répondons dès maintenant à cette question qui taraude tout le monde : ANV, Bizi, Attac, Alternatiba & co ont-ils secrètement négocié avec le ministère de l’Intérieur ? A vrai dire, on s’en fout, puisque ces orga collaborent ouvertement, et depuis longtemps, avec l’Etat dans le cadre de la préparation de ce contre-G7. Et peu importe qu’il y ait eu ou pas une réunion avec l’une ou l’autre asso : les organisateurs du contre-sommet ont toujours été sur la même ligne politique, stratégique et médiatique que celle des organisateurs du sommet officiel. C’est ce qu’on va tâcher de vous raconter.

    LE G7 ET SON DOUBLE

    Dans un G7 réellement inversé, le contre-sommet n’est qu’un moment de l’officiel. Et c’est un des portes paroles de G7EZ – la plateforme basque - qui l’affirmait en juin : « Pour l’instant, on travaille en bonne intelligence avec les services de la préfecture, mais on n’est pas tout à fait sur la même longueur d’onde. Depuis le début, la préfecture souhaite un contre-sommet réussi pour valider le sommet du G7. Nous, on souhaite clairement invalider le G7 ! Et démontrer que ce sommet n’est que du gâchis. Malgré tout, nous voulons travailler au maximum pour pouvoir permettre aux personnes, aux militants qui souhaitent venir à ce contre-sommet de pouvoir nous rejoindre, dans le cadre de ce que l’on propose, c’est-à-dire une organisation avec un camp, des conférences et des actions pacifistes » [1]. Et étrangement, le « cadre proposé » et négocié avec l’Etat a fait en sorte que « le contre-sommet » soit réussi, c’est-à-dire qu’il ne se passe presque rien. Oupsi. Le ministère de l’intérieur avait de quoi être ravi. Il l’a été.
    Rien qu’à la lecture des plaquettes distribuées à l’entrée du campement d’Urrugne, on pouvait se dire que quelque chose n’allait pas : les trois premiers jours du contre-sommet n’étaient consacrés qu’à des conférences assez consensuelles, le temps des actions ne venant qu’après. « On l’a décidé, vous n’avez pas le choix, sinon partez » a-t-on pu entendre à l’une des premières AG improvisées.
    Dans le campement et dans Hendaye même, beaucoup de gens étaient déçu-e-s, puisque bon nombre, y compris certain-e-s de leurs membres étaient venu-e-s en ayant pris au sérieux leurs communiqués : Si ce G7 est aussi nuisible et cynique que vous le dites, il faut l’empêcher, ou au moins le perturber. A défaut, on leur a seulement proposé d’écouter la bonne parole alternative, dans des amphithéâtres climatisés, flambant neufs, avec leurs caméras et leurs écrans, lors de débats lénifiants et consensuels. La CGT et Greenpeace y ont même promis de se parler prochainement, devant une salle médusée. L’auditoire était venu pour saboter de néfastes réunions, et on leur imposait un piètre simulacre pour militants des conférences du G7. 
    C’est à ce moment-là qu’il est devenu clair que les assos organisatrices de ce contre-sommet voulaient exactement la même chose que Macron, ou plus précisément elles voulaient devenir son double : tout avait été fait pour que ce contre-sommet ne soit rien de plus qu’un droit de réponse télévisuel à l’officiel. La seule chose qui ait été véritablement pensée c’est un partage du temps d’antenne sur BFMTV, où les grand-e-s chef-fes des grandes assos pourraient prêcher la bonne parole, tout comme les grand-e-s cheff-e-s des grands pays prêchaient la leur. Petit théâtre d’ombres sous le soleil basque, où les un-e-s et les autres se répondent, sans que jamais rien ne vienne troubler leur dialogue de représentants.
    De la même manière qu’il est pathétique de se déclarer pour la paix dans un territoire qui connaît une militarisation rappelant les pires moments du franquisme, de se prononcer pour l’ouverture des frontières quand à quelques kilomètres de là des flics de tous pays contrôlent et arrêtent à une barrière de péage, de dénoncer l’impérialisme quand un hélico américain survole Hendaye [2], nos grosses orgas écolo ont demandé « la justice sociale et climatique » à des incendiaires [3], et prôné la non-violence au milieu de leurs policiers armés. Pour ces orgas, l’écologie n’est qu’une vitrine dans laquelle iels peuvent se faire voir, une marchandise symbolique à vendre et à négocier avec les puissants devant les médias du monde entier, et c’est dans cette optique qu’iels ont organisé ce contre-sommet. 
    L’écologie, quand elle est correctement articulée aux autres luttes, peut porter un potentiel immense d’émancipation. Mais elle comporte aussi les pires trahisons : ANV, Bizi, Alternatiba, Attac et consorts n’avaient rien à négocier avec l’État, puisqu’on ne négocie pas avec ses allié-e-s : on s’arrange entre ami-e-s. 

    LE PACIFISME COLLABORE

    En plus d’être sur la même ligne médiatique que l’Etat, ces assos et orgas ont construit une stratégie commune avec lui et l’ont nommée : « consensus d’action ». Ce consensus d’action a pris des formes assez étonnantes pendant cette fin de semaine : sorti bruyamment quand il visait les manifestant-e-s, et mystérieusement tu quand il aurait pu permettre de s’opposer au G7 et à la violence qu’il comporte intrinsèquement.
    Ce fameux « consensus d’action », si décrié, était présenté en très gros sur la jolie plaquette transmise aux participant-e-s du contre-sommet. Nous vous en proposons une retranscription : 
 
    « Les organisateurs de contre-sommet, nous avons convenu ce consensus d’action : 
     Nous agirons avec calme et détermination, dans un esprit de construction et de résistance.
     Nous ne dégraderons rien, nous ferons uniquement usage de méthodes et techniques non-violentes et pacifiques pour montrer notre détermination, nous ne participerons pas à la surenchère et nous ne mènerons pas de stratégie de confrontation avec les forces policières. En cas de charge et violence policières, nous mettrons en place des techniques de résistance non violente, à définir ensemble.
     Nous sommes attaché.e.s à garantir la sécurité des personnes présentes sur les lieux de nos manifestations et actions. Par notre présence, notre nombre et notre cohésion, nous montrerons que nous sommes la solution.
     Par contre, nous nous opposons à toute tentative de récupération de nos mobilisations à des fins commerciales, réactionnaires ou violentes. »
     À la lecture de ce texte, il devient clair que la défense d’ANV, Bizi, Attac, Alternatiba et leurs compères devient un peu plus futile : peu importe que l’une ou l’autre asso soit membre d’une plateforme, ou juste organisatrice de la marche des portraits ou de l’action de blocage annulée du dimanche, puisqu’elles partagent exactement le même point de vue et la même stratégie. Ce consensus d’action est le même que celui porté par Alternatiba, ANV-COP21 et Bizi lors de leur marche des portraits [4]. Et sur place, toutes ces assos étaient plus ou moins interchangeables, discutant cordialement ensemble pendant les conférences et se soutenant mutuellement dans les AG. Qui se renseigne un peu apprend que Bizi est une organisation basque, qu’Alternatiba est sa déclinaison européenne, et qu’ANV-COP21 est la branche "résistance" d’Alternatiba.
    Alors, oui, ANV-COP21, Alternatiba, Attac, Bizi et leurs associé-e-s dénoncent la violence. Mais quand ça les arrange, c’est-à-dire surtout quand elle ne vient pas de l’Etat. Le seul communiqué qui a été réalisé sur la question de la « violence », l’a été pour dénoncer « l’agression d’un passant » lors d’une manifestation qui amenait une charpente du campement au port d’Hendaye où était situé l’Ambazada (lieu des rencontres intergalactiques organisées par des personnes de Notre Dame des Landes) : un monsieur avec une caméra s’est énervé quand il s’est vu expliquer que la contestation n’était pas un spectacle et que les films qu’il réalisait pouvaient mettre en danger des personnes. Selon plusieurs sources, il aurait engagé une bagarre avec ses interlocuteurs. Cette manifestation n’étant pas au programme négocié avec l’Etat, les plateformes ont vu rouge et ont déclaré : « Comme le rappelle notre consensus d’action, aucune forme de violence morale ou physique ne sera tolérée. Nous appelons les agresseurs à prendre leurs responsabilités et à quitter le lieu de vie qui ne peut accueillir les auteurs de telles violence » [5]. Rien sur le contexte, juste une condamnation morale. On se croirait au Tribunal de Grande Instance. 
    En revanche, quand la police attaque par deux fois, dans la même soirée, coup sur coup, une manifestation et le campement, il n’y a plus de Bizi, d’Alternatiba, d’Attac, d’ANV ou de plateformes. Silence radio. Il ne faudrait quand même pas vexer ceux que l’on conteste. 
    Dans la fin d’après-midi du vendredi 23, deux motards de la gendarmerie et une voiture de la BAC se perdent dans une manifestation qui rentre, solidement escortée, d’une tentative de blocage. Ils en sont joyeusement chassés, mais pour sauver l’uniforme bafoué de leurs collègues, des forces antiémeutes (des CSI-CDI), des BAC et des voltigeurs (BRAV-M) chargent à moto sur les bords d’une falaise une foule de 300 personnes qui n’a pas d’autre choix que de courir ou de se prendre des LBD ou des coups de tonfa. Où est le communiqué appelant l’État à stopper sa violence et à quitter les lieux immédiatement ? Où est le soutien aux interpellé-e-s, aux tabassé-e-s et à ceux et celles qui n’ont pas eu la force ou la capacité de courir assez vite pour leur échapper ? [6]
    Moins d’une heure après, et toujours pour assouvir leur petite vengeance corporatiste, ces mêmes policiers accompagnés d’autres attaquent le campement, allant jusqu’à ses portes pour tirer à vue sur tous ceux et celles qui tentent de les faire reculer. Alors que l’auto-défense s’organise collectivement, toujours pas de Bizi, ni d’ANV, ni d’Attac, ni d’Alternatiba, ni de plateforme. Et elles brilleront encore par leur absence quand dans l’AG du soir on apprendra qu’une indicatrice de la police était vraisemblablement infiltrée dans le campement, et qu’une caméra avait été trouvée dans un arbre.
    À vrai dire, elles ont dû avoir peur, ces orgas : à entendre tous les soirs des « tout le monde déteste la police » qui sortaient gaiement du bar des gilets jaunes, à voir que les participant-e-s étaient prêt-e-s à s’auto-organiser sans leur demander leur accord (marche vers l’Ambazada, manif en non-mixité, concert nocturne, action de blocage de l’autoroute, organisation pour aller à Bayonne le samedi…), et surtout prêt-e-s à s’auto-défendre collectivement en cas d’attaque de la police. Elles ont compris que malgré tout ce qui avait été mis en œuvre avec l’Etat, elles ne contrôlaient pas grand-chose, que la politique était un peu plus compliquée qu’un festival We love Green, que personne n’était venu pour consommer des conférences et des actions. Du coup, prises de panique, elles se sont rangées ouvertement derrière l’État : elles ont convoqué une AG le samedi matin à 8h sur le campement pour « assurer la sécurité des personnes pendant ce week-end », reprenant ainsi le vocabulaire policier à défaut de penser une défense collective. 
    Et alors ça a été la débandade politique des alternatifs [7] : les seuls forces de l’ordre qui ont été aperçues dans Hendaye pendant la grande manifestation « anti-G7 » du 24 août, c’était les gilets verts d’ANV, d’Attac d’Alternatiba et de Bizi protégeant les deux banques du parcours, mais aussi, et plus cocassement, un petit salon de coiffure, comme si le black bloc, quand il n’est pas occupé à manger des enfants, complotait contre les teintures. 
    L’action "désobéissante" du dimanche - des occupations de places, sans "blocage" ni "départ en manif" nous a-t-on bien précisé - a été annulée, puisqu’elle risquait d’être trop désobéissante, et a été remplacée par une projet de "mur populaire". Personne n’a jamais su à quoi ça pouvait ressembler puisqu’il s’est vu sacrifié sur l’autel de la ’sécurité des personnes’. Alors, pourquoi ces renoncements en chaîne ? Parce que les orgas se sont rendu compte qu’elles ne pourraient rien maîtriser, et que malgré les leçons de morale faites à ceux et celles qui voulaient s’auto-organiser, on ne leur reconnaissait pas une once d’autorité : elles ont dû penser qu’il fallait mieux abdiquer que de perdre leur face acceptable. 
    Elles ont dû tellement être chamboulées par cette découverte qu’elles n’ont pas pris le temps de dénoncer l’attaque violente d’une manifestation, du campement et de demander la libération immédiate de toustes les incarcéré-e-s. Sûrement pensaient-elles déjà au prochain We Love Green, ou à écouter de la pop en mangeant du quinoa bio. 
    Reste une grande question : pourquoi la manif des portraits du dimanche a-t-elle été maintenue et n’a pas été agressée par la police comme l’ont été les manifs du vendredi 23 sur la Corniche et celle du samedi 24 à Bayonne ? La réponse est sûrement bien plus simple que des négociations secrètes : elle a été accordée par la préfecture aux opposants officiels, en guise de remerciement pour services rendus. Et c’est même Attac qui le dit : "Si la manifestation n’était pas autorisée, pourquoi les forces de l’ordre ne sont pas intervenues ?" La réponse est simple pour le porte-parole d’Attac. “Ils connaissent les organisations, ils savent qu’elles ne causent jamais de problèmes de maintien de l’ordre. Par exemple, vendredi (24 août, la veille du G7) nous avons pu mener une action pacifique, non déclarée, sans être réprimés par les gendarmes”.
    Et c’est ainsi qu’au milieu du week-end, le campement, dépité, s’est rapidement vidé : beaucoup étaient venu-e-s plein de motivations, mais finalement assez peu préparé-e-s. Peut-être avait-on oublié que les orgas ne font jamais des cadres facilement réappropriables. Peut-être avait-on trop cru aux prévisions sur le débarquement massif de contestataires venu-e-s de tous les ronds points et de toute l’Europe. Peut-être avait-on trop écouté la plateforme basque qui annonçait qu’un sommet ici était l’affront de trop qui ne passerait pas. Peut-être avait-on omis que le modèle un peu éculé de ’contre-sommet’ était peu à même nous faire revivre la créativité de ces derniers mois. Trop sûrement, on a pu penser que ce G7 se bloquerait tout seul, comme par magie, puisque tout le monde l’annonçait. Comme si l’histoire pouvait se faire toute seule. Et même si le déploiement délirant des forces répressives a sûrement rendu impossible toute confrontation frontale, il aurait pourtant été faisable de vietnamiser ce contre-sommet, de défaire Biarritz depuis les collines. Mais rien ne sert de refaire le match perdu, gardons juste à l’esprit que maintenant plus jamais, il ne faut croire les promesses médiatiques et bureaucratiques. 
    Bilan de ce contre-sommet pour ANV, Alternatiba, Bizi, Attac & co : un beau temps d’antenne télé, un joli statut d’opposants officiels, de jolies photos, une belle gestion du maintien de l’ordre des « agité-e-s » (de la même manière que Macron à bien géré son « agité » à lui, Trump), de grands discours pleins de bonnes intentions et des longs silences complices quand la police attaque leur contre-sommet. Et tout le monde peut rentrer chez soi heureux et satisfait. Et le sinistre cirque médiatico-politique peut reprendre. Mais jusqu’à quand ?

    LEUR ÉCOLOGIE N’EST QU’UNE VITRINE, DEVENONS LE PAVÉ

    Ce début d’automne va être marqué par le retour des luttes sociales et écologiques. Bon nombre d’actions sont d’ores et déjà prévues. Tâchons d’être à la hauteur de l’enjeu puisque ANV, Bizi, Attac, Alternatiba & leurs complices vont encore tenter de sévir, d’étouffer toute forme de lutte et de révolte un tant soit peu conséquente. Leurs actions continuent de se vouloir symboliques, c’est-à-dire insignifiantes, et c’est justement là qu’il faut les attaquer, les déborder. 
    À toustes les membres de ces assos et orga, nous tenons à vous rappeler que si vous voulez être à la hauteur de vos convictions et que vous essayez d’enrayer effectivement le désastre en cours, il n’est jamais trop tard pour déserter des rangs de la police et de tenter des choses nouvelles : 

    N’attendez rien, désirez tout !

    Lundi.am

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    [1] G7 Blokatu et G7 Ez, deux faces d’une même pièce - article à lire attentivement pour ceux et celles qui se laisseraient impressionner par la division du travail bureaucratique défendue par ANV, Bizi, Alternatiba et leur gang. 

    [2] « Pendant ce temps-là, un hélicoptère appartenant à la délégation américaine survolait le port. Ce dernier était arrivé, la veille, dans l’impressionnant avion de l’US Air Force, qui comprenait, en plus de cet hélico, du matériel militaire. » https://www.sudouest.fr/2019/08/21/contre-sommet-du-g7-l-ambazada-de-notre-dame-des-landes-prend-ses-quartiers

    [3] « De plus en plus autoritaires et bellicistes, ces 7 grands pyromanes se rencontrent pour perpétrer un système au service des plus riches et des multinationales. Il est temps de stopper les incendiaires de cette planète ». Contre-G7 et pour un autre monde, 12 juin 2019. Deux mois et demi que les incendies en Amazonie ébranlent le G7 et son double. Tristement prémonitoire

    [4] « Les mouvements Alternatiba, ANV-COP21 et Bizi organisent une « marche des portraits » pour le climat et la justice sociale le dimanche 25 août à 10h00 dans le centre ancien de Bayonne, à l’occasion de la tenue du G7 à Biarritz. (…) La participation à cette marche des portraits doit se faire impérativement à visage découvert et de manière 100 % non-violente, quel que soit ce que pourrait faire la police. » https://anv-cop21.org/g7-appel-a-marche-portraits

    [5] http://g7ez.eus/fr/communique

    [6] Un récit de cette attaque : https://blogs.mediapart.fr/fabrice-loi/blog/280819/incidents-en-marge-du-g7-lopinion-fabriquee-temoignage-de-garde-vue et un autre sous acide : https://www.leberry.fr/bourges-18000/actualites/deux-policiers-berruyers-violemment-agresses-en-marge-du-g7-a-biarritz_13629

    [7] Le sourire béat de la plateforme devant la violence de l’Etat : https://www.sudouest.fr/2019/08/24/apres-les-heurts-a-urrugne-les-organisateurs-du-contre-sommet-reaffirment-l
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    https://lundi.am/Le-pire-contre-sommet-de-l-histoire
    http://resistance-verte.over-blog.com/2019/09/le-pire-contre-sommet-de-l-histoire.html

  • https://desarmons.net/index.php/2019/08/27/declararation-sur-limposture-plateformiste

    Déclaration sur l’imposture “plateformiste”
    Sur le contre-sommet du G7 au Pays Basque

    La plateforme G7EZ, requinquée par sa promenade du samedi 24 août à Hendaye, dont le chiffre des participant.e.s a clairement été gonflé, y compris par la préfecture, écrivait avec une assurance tout a fait déplacée au vu des multiples critiques dont elle fait l’objet : « Ce contre-sommet est d’ores et déjà une réussite ».

    Par ailleurs, il n’y a eu absolument aucun mot de la plate-forme sur la répression en cours ce samedi à Bayonne, sur les 68 arrestations préventives ou arbitraires, ni sur les lourdes condamnations de trois allemands de 18 à 23 ans incarcérés depuis la veille à l’issue d’un procès expéditif, alors même qu’il s’agit d’un scandale absolu.

    • Sans compter que ces organisations surfent sur un imaginaire libertaire et anti-autoritaire, alors même que leurs structures internes, modes de fonctionnement et la sélection par l’argent qu’ils impliquent, témoignent de logiques autoritaires. La seule évocation d’un consensus d’action décidé à quelque-un.e.s pour servir de ligne de conduite à des milliers d’autres est une insulte à 200 ans de combats libertaires et anarchistes pour promouvoir le libre-arbitre et l’autonomie de chacun. e. Qu’on ne nous prenne pas pour des con.ne.s, on ne passe pas de trente ans de lutte armée au sein de groupes communistes autoritaires à un alternativisme babos sans conserver les vieux réflexes disciplinaires qui permettent de garder la face…et de régler ses comptes avec ses détracteur/ices. Sans compter les leaders charismatiques qui interagissent avec leur entourage comme des gourous de sectes, suscitant fascination et crainte, tout en ayant le quasi monopole de la communication officielle de leurs organisations…

      Guerre à l’État de Jtxo Estebaranz – Luttes autonomes au pays basque (1982_1992) Libertalia 2011
      Je finis de lire ce livre, en ce moment. Ce G7 à Biarritz aura, au moins, ouvert ma curiosité sur l’histoire de ces luttes. Ce bouquin donne un bon état des lieux sur ce mouvement autonome, il y a près de trente ans et donc avant l’arrivée des réseaux sociaux mais une pléiade de publications papiers débordaient de contre-informations et d’initiatives politiques aussi riches que diverses.
      http://editionslibertalia.com/catalogue/hors-collection/guerre-a-l-etat
      http://editionslibertalia.com/blog/des-basques-en-guerre

      En miroir, une reprise en mains des récits des évènements, ici c’est en Catalogne :
      http://www.article11.info/?Reprendre-en-main-le-recit-des#nh3
      https://directa.cat
      #autonomie #Euskadi #Catalogne #Euskal_Herria

    • Cerise sur le gâteau : dans le document présenté par Desarmons-les, je découvre que l’organisation « pacifiste » ANV a utilisé une de mes photos, celle de Damien T., énucléé en 2014, faisant passer son action pour de la provocation violente 🤮
      https://pbs.twimg.com/media/EC-61h0XoAIyw6K?format=jpg&name=small
      Pour rappel, Damien T. fait partie des victimes de #violences_policières pendant la manif du 22 février 2014 à #Nantes. Sur la photo en question, il pose TRANQUILLEMENT et sans AUCUNE PROVOCATION devant un groupe de « forces de l’ordre » 3 mois plus tard : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/14019801089/in/album-72157644302321600

      Flickr

      Je les ai donc interpellé sur twitter où ils sont actifs, pas de réponse pour le moment...
      https://twitter.com/ValKphotos/status/1166356285023039489

    • A I’occasion des manifestations sur la voie publique, l’acharnement de ces organisations à penser des dispositifs pour neutraliser toute colère et toute révolte, notamment en déployant des volontaires en chasubles ou affublés de blanc pour protéger les banques, canaliser la foule, faire des chaînes ou ramper à terre devant les forces de l’ordre, sont autant de façons de matérialiser avec leurs corps leur refus de se battre pour I’avenir des nouvelles générations et de confier leur sort au bon vouloir d’éventuels tyrans éclairés qui leur épargneraient toute souffrance. Ou à la police, avec cette croyance ou certitude naïve que la violence d’État peut être évitée si l’on se montre gentil, niant du même coup des décennies d’histoire populaire faite d’oppressions de classe, racistes et sexistes : non, il ne suffit pas de « ne rien avoir à se reprocher » pour échapper à l’arbitraire.

      Ces organisations, après avoir rendu les armes face à l’impérialisme de l’Etat capitaliste, font pression sur les mouvements sociaux pour les pacifier à l’excès, devenant ni plus ni moins des auxiliaires de police. Dans d’autres contextes, on appelle ça des traîtres.

    • Comme beaucoup je suis aussi déçu à de nombreux niveaux de la façon dont le contre-sommet a été mené, la « cerise » ayant été la décision improvisée de changer le format de la « manif arc-en-ciel » prévue dimanche, puis son annulation pure et simple à la dernière minute, suivie lundi d’une marche (également improvisée à la dernière minute) vers Biarritz des porte-paroles des plateformes, pour remettre au G7 une « déclaration d’illégitimité » puis s’asseoir 7 minutes, ça faisait peine à voir.

      Je ne vais pas commenter en détail l’article de désarmons, qui mélange des interrogations justifiées avec des accusations de mauvaise foi ou dumoins à côté de la plaque. Mais je comprends et partage en partie le sentiment de colère vis à vis des plateformes. Tout ça aura besoin d’explications posées.

      Sur le fond (je vais pas dire sur la « longue durée » mais disons le quart de siècle écoulé), je dirais que c’est l’histoire d’un mauvais timing, entre d’un côté une dynamique autogestionnaire où les ZAD (notamment nddl) et les GJ ont été très moteurs en France sur les derniers mois/années, de l’autre des changements stratégiques au sein de la majeure partie de la gauche abertzale au Pays Basque (notamment autour du parti Sortu et du syndicat LAB), qui paie aujourd’hui le prix de n’avoir pas su se distancier à temps de l’ETA, et qui après avoir passé trop longtemps à refuser de condamner explicitement une organisation devenue un monstre sans tête (les liens postés par @vanderling en donnent un aperçu), trainent aujourd’hui une espèce de culpabilité qui ne dit pas son nom, et continuent à se faire salir par l’opinion publique espagnole sans oser ouvrir leur gueule à la hauteur des insultes reçues, alors même que l’exécutif de Madrid est plus inflexible aujourd’hui qu’à la fin des années 1990 (zéro reconnaissance du désarmement et de la dissolution d’ETA, zéro avancée sur le sort des prisonniers, emprisonnement de 8 jeunes d’Altsasu pour une bagarre de bistrot qualifiée en « terrorisme », etc la liste est longue) et que le franquisme est plus explicite dans le paysage qu’il ne l’a été depuis les années 1970 (avec l’apparition du parti Vox, qui eux n’ont aucune culpabilité à déverser leur vomi idéologique et à côté de qui le RN fait petit joueur en terme d’extrême droite).

      Dans ce contexte-là, ce souci de la majorité de la gauche abertzale de faire bonne figure part rapport à un passé qui leur est sans arrêt renvoyé à la gueule a probablement contribué à une inflexibilité de la plateforme G7-EZ (puis des deux plateformes par extension) quant au refus de la moindre action qui ne s’inscrive pas dans un cadre strictement légaliste. Et ça, quand on est GJ ou qu’on a bataillé à NDDL (et qu’on était à mille lieues du bourbier basque des années 1990-2000), ça reste en travers.

      C’est en tout cas l’interprétation que j’en fais depuis ce que j’ai vu et entendu ces derniers jours, ça me trottait dans la tête et je le pose ici.

    • Merci de ce commentaire, et je suis assez d’accord qu’il faut le mettre en perspective avec le paysage et les événements politiques de cette région. Ce qui permet d’expliquer, sans forcément justifier :)

      Car du coup certaines orgas se retrouvent avec un raisonnement un peu manichéen, trop de temps sans condamner et du coup maintenant totalement inverse hyper (trop) sur la légalité et la non-violence absolue y compris même dans les mots, les regards… Alors qu’il y a quand même tout un éventail, et que ce que prônent plein d’orgas (anar, autonome, GJ, etc) c’est que le mot violence ne peut pas être utilisé seul et ne veut rien dire (les personnes, les biens, etc) et que certaines sont ok pour celleux qui veulent les utiliser. C’est pas tout ou rien.

    • y compris même dans les mots, les regards

      pas à ce point. Je repense par exemple à un débat récent où Oskar Matute a quand même remis à sa place une crapule de Vox au passé judiciaire peu brillant.
      Mais sinon généralement oui, le retournement de cap affiché depuis 2011 a mis une sorte de tabou sur la question. Ce qui ne manque pas d’énerver la branche ATA (amnistie et liberté), qui fait désormais ses actions de son côté et qu’on n’a pas vue au contre-sommet.

    • Non non là c’est le gros hasard parce que t’as parlé d’Oskar Matute. :D
      Mais je parlais bien d’Alternatiba à Bayonne, dont ANV est issu, sachant que bizi est issu aussi de l’expérience des demos avant, enfin bref, la construction d’ANV, ça vient pas de l’autre bout de la France, c’est bien en lien avec cette partie du mouvement abertzale d’actions non-violentes, non ?

      (Pour la photo oui, après, il reste que le document en question même sans photos parle bien de refuser toute violence, y compris les mots, les regards, ce qui se comprend dans le cadre d’actions légalistes juste pour médiatiser, voler des bustes, des chaises, des photos… mais bon, on peut pas demander ça de tout manifestant)

    • c’est bien en lien avec cette partie du mouvement abertzale d’actions non-violentes, non ?

      Alors, ANV est une émanation d’Alternatiba, mouvement lancé en 2013 par Bizi, dont quelques membres initiaux étaient aupravant chez les Démos, mais ça reste des liens assez distendus (ANV est née en 2015, les Démos c’était les années 2000, et sans lien avec le climat, d’ailleurs bon nombre des anciens Démos ne sont pas dans les mouvements climat, et l’origine de Bizi est dans des débats consécutifs à un cycle de conférence de Hervé Kempf en Pays Basque nord autour de son bouquin « comment les riches détruisent la planète »)

      Mais par contre et surtout, c’est pas du tout lié à la tendance majoritaire de la gauche abertzale, celle dont je parlais plus haut qui ne s’est pas distanciée assez tôt d’ETA et se retrouve emmerdée avec ça aujourd’hui.

      Quant à la plateforme G7-EZ, ANV et Alternatiba (le mouvement climat) n’en faisaient pas partie, par contre plusieurs partis, syndicats et assos liés à la tendance majoritaire de la gauche abertzale y étaient, dont EH Bildu (qui comporte Alternatiba le parti, d’où ma remarque précédente).

    • Merci @koldobika pour le suivi sur l’histoire de la photo, et plus largement, de cette ébauche de plaquette de ANV, horrible, qui, m’a-t-on dit depuis plusieurs sources, n’aurait pas circulé à l’époque (2015). Le texte de la plaquette sur leurs bases de non-violence, lui, n’a pas changé et il contient pas mal de passages qui permettent à des initiatives comme les blancs-blocs d’affirmer que non, entourer des « casseurs, black-blocs » ou pseudo « flics infiltrés » (comment viser les black-blocs sans les nommer) jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre, non, ça n’est pas faire de la délation... Bref, je suis encore pas mal énervée : ça a été super détestable de contacter le copain mutilé pour le rappeler à de mauvais souvenirs...

      Je voudrais revenir sur un de tes commentaires @koldobika quand tu sépares le Pays Basque et la ZAD : je ne peux pas être d’accord ! Ca fait plusieurs années que l’Ambazada est le lieu basque sur la zad et il y a eut énormément d’échanges de savoirs, des réfléxions communes aussi sur la préparation du G7 avec, entre autre, visible, la charpente, certes, mais beaucoup beaucoup de choses moins visibles.

      Non, ce qui est sûr c’est que certaines orgas basques à visée électorales ont fait comme tu le soulignes le choix de se policer, mais beaucoup de gens du pays basques sont tout aussi vénères que d’autres sur l’énorme gâchis qu’est ce contre sommet et encore les chiffres des investissements financiers n’ont pas été communiqués officiellement, desmilliers et des milliers d’euros ont été dépensés en locations diverses, communications « officielles », mais jusqu’à ce week-end, PAS UN CENTIME pour la legal team, par exemple...

      J’arrête là, je vais essayer de mettre dans un deuxième commentaire pas mal de liens que j’ai dans plein d’onglets ouverts, histoire de les rassembler quelque part !

    • Incidents en marge du G7, l’opinion fabriquée. Témoignage de gardé à vue | Le Club de Mediapart
      https://blogs.mediapart.fr/fabrice-loi/blog/280819/incidents-en-marge-du-g7-lopinion-fabriquee-temoignage-de-garde-vue

      (et aussi https://seenthis.net/messages/799133 & https://seenthis.net/messages/799741 )

      Me voilà au sol, comme six autres manifestants d’un cortège de deux cents personnes qui n’ont pas eu de chance. Je me retrouve à côté de citoyens tout sanglants, avec un hélicoptère qui tourne au-dessus de nous, et dix flics cuirassés par manifestant, à trente kilomètres de la zone interdite du G7. Allô l’ONU ? A côté de moi, un pacifique chercheur de l’INRA, myope, ayant perdu ses lunettes en fuyant l’assaut de la police, le crâne entaillé par un coup de matraque, s’entend dire par un flic ricanant que « tes lunettes, on n’en a rien à foutre ». Une jeune femme, les menottes trop serrées, effondrée dans l’herbe, grimace de douleur. Le voltigeur qui me plaque au sol, lui, a l’air plutôt ennuyé de faire partie d’un dispositif aussi honteux. Tout de même, on a sa dignité. Nous convenons d’un regard que chacun de nous deux fera son boulot sans taches : moi d’assistant bénévole tous risques Mediapart, et lui de salarié de l’oligarchie. Le flic et moi contemplons la mer en faisant semblant de travailler. C’est un beau jour pour être interpellé et foutu au trou, et quand même mieux qu’une matraque dans le cul en Seine-Saint-Denis. Remarquez que je suis blanc, ce qui en France, dans ce genre de situations, a son importance.

    • @val_k oui il y a eu pas mal d’échanges et de boulot commun entre des gens d’ici et la ZAD (et encore je n’ai suivi ça que de loin, je me doute qu’il y a eu plus que ce que j’en sais) je sais que parmi eux il y avait des gens d’Askapena.
      http://www.askapena.eus/content/euskal-herritik-zadera-zadetik-euskal-herrira
      http://www.askapena.eus/node/3554
      Mais chez Askapena le focus est sur les liens internationaux et il n’y a pas ce souci de distanciation d’un certain passé malaisant (et encore moins de souci électoraliste), qui est par contre présent chez le courant majoritaire de la gauche abertzale (notament autour de Sortu et LAB, pour le dire vite car dans les détails c’est moins simple mais bref).

      Pendant le contre-sommet un des soucis récurrents que j’ai entendus de la part des plateformes c’était « il faut pas que ça pète ». Ce que j’interprète derrière ça c’est la crainte d’être renvoyé à ce dont le courant en question essaie de se distancier : la lutte armée et la guerrilla urbaine. La crainte que sur le long terme ils en auraient payé le prix en terme d’image, que ça sape de longs efforts de « relégitimation » auprès de l’opinion publique.
      Il n’y avait rien de cet ordre dans les autres contre-sommets de ces dernières années, pas un tel enjeu local autour du « risque de débordements ».
      Et cette primauté au « il faut pas que ça pète » a généré les colères qu’on entend ça et là, chez ceux d’ailleurs qui se sont retrouvés « pris en otage » d’un contexte politique auquel ils sont étrangers, et chez ceux d’ici qui trouvent que tout ça va trop loin dans l’acquiescement aux règles du jeu étatique (qui elles ne vont pas en s’assouplissant, que ce soit côté Fr ou Esp https://seenthis.net/messages/799589 ).

      J’ai aussi entendu dire que la location du Ficoba a coûté 36000 euros (!).
      Pour moi, à partir du moment où les plateformes ont accepté de faire ce contre-sommet à cet endroit (loin de Biarritz, logistiquement difficile, cher...) tel qu’imposé par la préfecture, c’était cuit d’emblée. Ensuite les non-dits, les crispations autour du « il faut pas que ça pète », et les improvisations au jour le jour ont amené à l’eau de boudin qu’on a pu voir.

    • [Tribune] Contre sommet anti #G7 : dépasser l’amertume pour imaginer l’avenir
      par Laurent Thieulle,
      militant ATTAC Pays Basque Nord
      membre de la plateforme G7 Ez !
      commissions communication, action, logistique,
      responsable transport et accueil presse sur le camp.

      https://ecologuesenrages.home.blog/2019/09/03/tribune-contre-sommet-anti-g7-depasser-lamertume-pour-imagin & https://seenthis.net/messages/799932

      Le contre-sommet est un échec. Quand on a fait partie de l’organisation, il est important de le dire et de reconnaître les manquements à nos engagements. Mais le constat n’est pas suffisant, il est nécessaire de comprendre les raisons de cet échec pour aller de l’avant, anticiper les prochains mouvements sociaux et imaginer l’avenir de nos approches alternatives. Surtout, il est nécessaire de faire un point objectif au milieu de tout le fatras (généralement non signé) lu sur internet ou dans la presse, mêlant intox, rumeurs, paranoïa ou plus souvent simple méconnaissance.

      /.../

      Quand au mois de juin, on nous annonce que le FICOBA nous coûtera 3 fois plus cher que prévu (plus de 40.000 € contre 16.000€ initialement retenu), la tension entre les deux groupes d’intérêt de la plate-forme explose. Le FICOBA aura permis de siphonner tout le budget du camp, de la legal-team et des cantines. Pour se justifier, certains Nostradamus nous promettent une mobilisation atone des militants et demandent à dimensionner le camp pour seulement 500 personnes (nous serons plus de 4.000 sur le camps le vendredi). Le budget de la legal-team passe d’un coup de 20.000€ à 1.000€. Si on rajoute les discussions insensées autour du consensus d’action ainsi que des mots malheureux écrits (« isoler » et « désavouer » les mouvements violents) mais finalement supprimés suite à une réunion houleuse, les groupes anti-fascistes ont également préféré se retirer.

      /.../

      Tout s’est accumulé pour accoucher d’un grand vide. Rien. Aucune action. Une grande frustration, et une plate-forme qui reçoit même le baiser de la mort de la Préfecture : nous l’avons aidé à conserver le calme dans le Pays Basque ! C’est douloureux parce que c’est mortellement vrai.

      /.../

      Ajout perso : Un bilan encore en dessous de la réalité : il y a eut moins de 15000 personnes lors de la « grosse manifestation unitaire » et à ce jour, à ma connaissance, la Legal Team n’a toujours pas reçu la moindre aide...
      Clairement les anars et antifas se sont officiellement barré mais sans leurs compétences (cuisines, medics, antirep...) même le camp aurait ressemblé à un pétard mouillé :/

    • https://bizimugi.eu/contre-g7-cure-de-desintox

      nous devons aujourd’hui nous exprimer publiquement au vu du nombre d’attaques et d’intox qui circulent sur nous, en lien avec le G7, voire d’insultes et de menaces. Nous devons remettre quelques pendules à l’heure et rectifier mensonges, contre-vérités et amalgames multiples. Nous essaierons de le faire le plus sereinement et objectivement possible.

      1) Bizi n’a rien négocié avec les autorités

      Bizi est entré, tardivement, dans la plateforme G7EZ à la demande de celle-ci. Quand nous avons commencé à participer à ses réunions, bien des mois après sa naissance, la plateforme avait déjà décidé d’organiser un contre-sommet et une grande manifestation, ainsi qu’une action de désobéissance civile (les 7 rassemblements, appelés “arc-en-ciel”). Elle avait déjà participé à des négociations avec l’État et ses services, et accepté l’interdiction du contre-sommet initialement prévu à Bayonne. Elle avait déjà accepté d’organiser ce contre-sommet et cette manifestation à Hendaye et Irun, et le campement à Urrugne dans un terrain proposé par l’État. A cette époque, certains de celles et ceux qui nous donnent aujourd’hui des leçons de radicalité, certains anars ou antifas et autres collectifs ou personnes, étaient pourtant bien dans cette plateforme, et y sont restées même après ces négociations et décisions.
      Bizi a commencé à suivre les réunions parce que la plateforme nous l’a demandé, nous disant qu’il y avait besoin de tout le monde et qu’elle croulait sous le travail. Nous l’avons fait par solidarité, mais en précisant dès le départ les limites de notre engagement, et alors même que nous ne nous sentions pas en phase avec la composition même de la plateforme et les choix stratégiques retenus (1). Nous l’avons fait en toute responsabilité, non pas par rapport aux autorités mais par rapport au mouvement alternatif et à la population du Pays Basque, afin de contribuer à ce que le contre-sommet, qui a été décidé et négocié par d’autres que nous, se passe globalement le mieux possible.
      Quant à celles et ceux qui ne faisaient partie d’aucune des 2 plateformes (la plateforme basque G7EZ ou la plateforme hexagonale Alternatives G7) et qui nous insultent, nous menacent, nous traitent de collabos, elles et ils ont pourtant participé aux diverses activités (semaine intergalactique, manifs ou divers débats) à Hendaye, ont vécu et se sont réunis au campement d’Urrugne. Ils ont donc accepté de vivre et s’organiser dans un campement trouvé par l’État pour qu’ils ne soient surtout pas à proximité de Biarritz, dans un lieu appartenant et prêté par la multinationale Nestlé, et pour se rendre à Hendaye, ils ont pris des navettes de bus affrétés par la communauté d’agglomération du Pays Basque qui se fera sans doute rembourser par le budget d’organisation du G7. Restons donc toutes et tous humbles et modestes quant à nos niveaux respectifs de radicalité et de rupturisme réels.

      2) Alternatiba et ANV-COP21 n’ont pas plus négocié que Bizi avec les autorités

      Alternatiba et ANV-COP21 n’ont jamais été membres d’aucune des 2 plateformes et n’ont participé à aucune de leurs réunions respectives. Leurs militant-e-s, sollicité-e-s chaque fois par Bizi, ont pu aider à diverses activités que ce soit sur le campement (service de médiation par exemple) ou au contre-sommet lui-même (ateliers, formations, service de médiation).
      Mais les 2 mouvements n’ont organisé que deux actions pendant la semaine du G7, les deux en coopération avec Bizi : le décrochage d’un portrait présidentiel à la mairie basque d’Irissary et la marche des portraits du dimanche 25 août. Aucune négociation n’a eu lieu avec les autorités à ce sujet. Ces dernières sont pourtant rentrées en contact à plusieurs reprises avec Bizi pour avoir des informations au sujet de la marche des portraits et pour tenter d’en négocier des aspects. Elles voulaient connaître le parcours de la marche, le lieu de la conférence de presse, le nombre de portraits présidentiels qui seraient présents et ce que nous comptions en faire. Il nous a été demandé si nous comptions défiler en brandissant les portraits, et précisé que les services de l’État ne pouvaient pas l’accepter.
      Le sous-préfet a même demandé une réunion avec un représentant de Bizi le mardi précédant la marche (nous nous y sommes rendu à deux militant-e-s). Nous n’avons jamais donné à ces autorités aucune autre information que ce que nous avions communiqué publiquement. Nous n’avons rien dit sur le parcours, sur le lieu de la conférence de presse et sur nos intentions quant aux portraits. Le sous-préfet nous a informés sur un ton très courtois, mais que nous comprenions évidemment comme une tentative d’intimidation, que les autorités ne pouvaient pas accepter ce qui pourrait constituer “une dégradation de l’image présidentielle”. Nous ne lui avons rien indiqué de nos intentions mais n’avons pas imaginé une seconde ne pas les brandir pendant la marche, qui plus est la tête de Macron à l’envers. Nous n’avons jamais connu les intentions de l’État (laisser la marche des portraits se faire ou tenter de l’empêcher, par exemple en encerclant les quartiers concernés, ou intervenir à partir du moment où des portraits seraient brandis et arrêter les militant-e-s qui les porteraient, etc.).
      Les autorités, quant à elles, ne semblaient pas connaître nos plans ni nos intentions réelles et pour cause : depuis des mois, les réunions préparant cette marche des portraits se déroulaient dans des appartements ou locaux “safe”, avec des activistes sans téléphone et suivant des protocoles de sécurité que nous ne détaillerons pas ici.

      3) Le succès de la marche des portraits

      Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Qui veut prouver que les non-violent-e-s sont des collabos se ruent sur toutes les intox qui semblent le montrer, même quand elles sont de toute évidence d’origine policière, devenant soi-même un relai et un collabo de cette intox policière. Une brève du Canard enchaîné affirme le mercredi suivant le G7 qu’ “en échange d’une annulation des sept rassemblements de désobéissance civile, les responsables des deux groupes d’activistes locaux ont eu l’autorisation officieuse de défiler le dimanche dans Bayonne, lors de la marche dite “des portraits” (à l’envers). » Le journaliste anonyme auteur de cette brève n’a respecté aucune règle déontologique et n’a à aucun moment pris contact avec les organisateurs de la marche des portraits pour confronter son information, venant probablement du ministère de l’intérieur, à leur propre version des faits. Pas mal de « radicaux-cales » se sont précipités dans les réseaux sociaux pour relayer cette « information » et insulter Bizi, ANV-COP21 et Alternatiba, les traiter de complices de l’État, etc.

      Or, cette intox défiait toute logique et servait clairement l’intérêt des autorités :
      a) Cette intox défiait toute logique. En effet, aucun des trois organisateurs de la marche des portraits n’était partie prenante de l’organisation des 7 rassemblements, et vice versa. Nous ne suivions pas les réunions concernant leur organisation (2) et n’avons pas assisté aux discussions et à la réunion ayant décidé de leur annulation. Aucun organisateur de ces 7 rassemblements n’était partie prenante de l’organisation de la marche des portraits. Aucun contact n’a eu lieu entre les 2 parties au sujet de l’annulation de ces 7 rassemblements. Nous avons quant à nous appris cette annulation après la fin de la marche des portraits, au moment où se tenait la conférence de presse qui la clôturait.

      D’après ce que les 2 plateformes nous ont précisé, la réunion qui a conduit à l’annulation de ces 7 rassemblements a eu lieu à 8H30 au campement d’Urrugne. A cette heure-là, le dispositif policier concernant la marche des portraits était déjà en place et n’a pas été modifié après. Et de toutes façons, nous avions déjà gagné notre pari : depuis bien des jours, voire des semaines déjà, nous avions déjà fait rentrer et caché dans divers endroits du centre ancien les portraits présidentiels qui devaient être brandis pendant la marche. Nous avions fait rentrer et caché dans divers appartements et locaux du Petit et du Grand Bayonne, dès le samedi en début d’après-midi, 200 activistes, toutes et tous prêt-e-s à être arrêté-e-s et mis-e-s en garde-à-vue, afin d’assurer la marche des portraits même si le centre ancien, composé de ces deux quartiers, devait être complètement encerclé. Nous étions déjà gagnant-e-s à tous les coups : soit nous arrivions à faire notre marche des portraits, soit la police avait pour consigne d’arrêter nos activistes, démultipliant l’impact médiatique international et la portée de notre message. Nous n’avions donc rien à négocier !

      b) Cette intox servait l’intérêt des autorités : outre les divisions et affrontements supplémentaires qu’elle allait inévitablement créer dans le camp des anti-G7, elle leur sauvait un peu la face. Si des portraits présidentiels réquisitionnés et recherchés par police et gendarmerie de toute la France pouvaient ressurgir dans une des zones les plus sécurisées de l’Hexagone, ce ne devait pas être parce que les autorités avaient été incapables de l’empêcher mais parce qu’elles l’avaient autorisé, dealé : « Quand les événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs. »

      Celles et ceux qui s’étonnent de voir que les autorités n’aient pas eu la même attitude avec la marche des portraits qu’avec le rassemblement du samedi après-midi, pour lequel le Petit Bayonne était entièrement encerclé par un dispositif policier disproportionné, et à l’occasion duquel la police a procédé à plusieurs dizaines d’arrestations, sont soit très naïfs politiquement, soit particulièrement de mauvaise foi. Bien évidemment, cela ne représente pas le même coût médiatique et politique pour l’État d’arrêter, devant des centaines de médias nationaux ou internationaux, des activistes au visage masqué et accusés de jeter des pavés sur la police, que d’arrêter des militants climat non-violents, à visage découvert, parce qu’ils sont porteurs de tableaux emballés. Le premier cas de figure ne représente aucun coût politique pour l’État et lui permet même de justifier le véritable état de siège qu’il a imposé aux villes de Biarritz, Anglet et Bayonne. Le second cas de figure met un plus grand coup de projecteur sur le fait que les militant-e-s climat de son propre pays se font arrêter parce qu’ils dénoncent l’inaction écologique du président Macron. C’est un des points forts des stratégies non-violentes, à savoir que la répression et les arrestations, loin de constituer des échecs et des affaiblissements de l’action, en accentuent souvent le succès et l’écho positif (exemples du McDo de Millau ou des Artisans de la Paix à Louhossoa), les rendant plus difficiles à manier pour le pouvoir que dans le cas des stratégies violentes.

      4) « Bizi collabo, protège les banques »

      C’est un des graffitis réalisés sur notre local après le G7, et le message amplement relayé par les réseaux sociaux dits “radicaux” qui l’illustrent d’une photo du service de médiation de la manifestation du samedi 24 août, placé devant une agence du Crédit Maritime.
      Bizi a effectivement activement participé au service de médiation de la manifestation du 24 août à Hendaye, et l’assume pleinement. Nous avons dû fournir un tiers des 300 membres de ce service de médiation et une bonne partie de l’encadrement. Nous n’étions pas les seuls, loin de là, et diverses organisations basques notamment, de la gauche indépendantiste et anticapitaliste abertzale, y ont activement contribué. Ce service de médiation était placé en tête et en fin de manif, et devant tous les commerces et établissements qui longeaient son parcours, dont cette agence du Crédit Maritime. Alors, avons-nous protégé “les banques” ? Non, nous avons protégé et fait respecter la décision collective des 2 plateformes organisatrices de la manif, qui était de réaliser une grande manifestation populaire et pacifique.

      Quand la plateforme G7EZ est venue demander à Bizi de s’investir dans ses rangs, nous avons rappelé que nous ne participions qu’à des actions et mobilisations 100 % non-violentes. Il nous a alors été répondu que la plateforme n’organisait que des mobilisations pacifiques, libre à celles et ceux qui voulaient organiser d’autres types de mobilisations de le faire en dehors. Un tel choix était fait avant même que Bizi ne s’investisse dans la plateforme.
      Quant à nous, nous ne faisons qu’être cohérents et honnêtes envers celles et ceux qui nous suivent et nous font confiance. A partir du moment où l’on déclare que la manifestation du 24 août à Hendaye sera pacifique et populaire, alors il faut s’en donner les moyens et ne pas se contenter d’un vœu pieux. Et cela d’autant plus au cours d’une année marquée par une succession de manifs ayant connus affrontements à répétition et violente répression, et dans un contexte de G7 et d’occupation policière.
      Bref, notre conception de l’action militante est de se donner les moyens de garantir le résultat recherché, et non de se contenter de le désirer. Et de respecter la partie de la population qui nous fait confiance : si on l’invite à participer à une manifestation pacifique, nous devons faire le maximum -rien n’étant jamais sûr à 100 %- pour que ce soit le cas.
      Au-delà de ce devoir de cohérence et d’honnêteté, cela correspondait également à notre analyse politique de ce qu’il fallait faire et de ce qu’il fallait éviter, comme nous l’écrivions dans le texte interne de Bizi déjà cité : “Nous devons maintenant faire en sorte que cette manifestation se déroule le mieux possible car si elle dégénérait en affrontement, l’État gagnerait la partie dès le début du G7. Il aurait beau jeu en effet d’expliquer que la tenue du contre-sommet à Hendaye et à Irun déclenche affrontements et dégradations et qu’il avait donc bien fait d’interdire ce contre-sommet à Bayonne, et de militariser la zone autour de Biarritz. Même si des affrontements éclataient par la suite autour de Biarritz, pour la plupart des gens, tout ça aurait démarré du fait de la mobilisation anti-G7 et non pas du fait de l’occupation policière et militaire de Biarritz, Anglet et Bayonne. Nous aurions dès lors perdu la bataille de l’opinion publique pour la plus grande satisfaction de Macron et des organisateurs du G7.”

      Quant à protéger les banques, que celles et ceux qui comptaient s’y attaquer sachent qu’il n’y a pas que l’agence du Crédit Maritime d’Hendaye en Pays Basque nord. Des dizaines et des dizaines d’agences HSBC, BNP, Société Générale, Crédit Agricole, LCL etc. sont présentes dans ses villes et ses villages. Aucune ne semble pourtant avoir été la cible d’une quelconque attaque durant la semaine du contre-G7 et du G7. Par contre, depuis que Bizi existe, nous attaquons régulièrement, d’une manière non-violente et permanente, ces banques-là et leur politique (campagnes de boycott, premières réquisitions de chaises anti-évasion fiscale, multiples occupations et actions pour dénoncer leurs investissements climaticides, etc.). Et cela nous a régulièrement valu passages au commissariat, procès, descente policière et perquisition du local (à la recherche des sièges réquisitionnés à l’agence HSBC de Bayonne) qui vient d’être graffité “Bizi collabo, protège les banques”.

      5) Aveu d’impuissance

      Cette rage à vouloir faire endosser aux stratégies et mouvements non-violents la quasi-absence d’affrontements ou de perturbations violentes contre le G7 (qui rappelons-le ne se tenait pas à Hendaye ni à Irun mais à Biarritz) cache surtout un refus de regarder la vérité en face et de tirer les vrais bilans politiques de ce G7. Celles et ceux qui avaient pour objectif de bloquer le G7, voire d’en empêcher la tenue (Bizi de son côté ne s’est jamais fixé ces objectifs stratégiques-là, ne les pensant pas possibles), n’ont pas réussi à le faire de par leur faible mobilisation d’une part, et du fait des moyens énormes mis en place par l’État d’autre part. Bizi a participé au service de médiation de la manifestation d’Hendaye, que ses organisateurs voulaient pacifique, mais nous n’avons jamais tenté d’empêcher ni de gêner quelque action que ce soit, violente ou non-violente, du moment qu’elle n’affectait pas les événements et mobilisations dont nous étions co-organisateurs.
      Nous ne portons aucun jugement sur les stratégies autres que la nôtre, et ne perdons pas d’énergie ni de temps à les attaquer, du moment qu’elles se font de leur côté et qu’elles ne prétendent pas s’imposer dans celles que nous organisons ou co-organisons.
      Bien que présents en nombre dans les rues, appartements et locaux du Petit Bayonne le samedi 24 août, il ne nous serait pas venu à l’idée d’essayer d’empêcher celles et ceux qui voulaient s’affronter avec les forces de l’ordre de le faire. Pourtant, nous pensions qu’il s’agissait d’une erreur. Les manifestants étaient pris dans une véritable nasse, et la disproportion des forces en présence ne laissait présager qu’un seul scénario : les forces de l’ordre -encore moins le G7- ne souffriraient d’aucune perturbation conséquente, et par contre elles disposeraient enfin des quelques images d’escarmouches violentes justifiant l’occupation policière de la côte basque, et de quelques dizaines d’arrestations. Mais nous n’étions pas partie prenante de cette manifestation et n’avions pas à y introduire nos visions stratégiques ou nos mots d’ordre. Nous demandons juste que les partisans de la violence fassent de même avec nous, et se concentrent plutôt à gêner l’État et le système capitaliste, que les mouvements avec lesquels ils ne sont pas d’accord.
      Quand nous lisons “Le vrai ennemi de ce sommet ne résidait pas dans le carnaval de Biarritz, inatteignable, mais bel et bien dans une gauche qui tente de se recomposer à travers des mobilisations pacifistes. Détruire leur mobilisation, les déborder, a été la chose la plus productive qui a été faite cette semaine-là. Ce qu’il fallait faire ? Déborder la manifestation d’Hendaye. Montrer à ce vieux monde qu’il n’a plus aucune place dans le nouveau contexte.” (3)” ou bien encore “Les altermondialistes comme Bizi ou Attac sont nos pires ennemis” (4), cela ne nous intimide pas plus que la répression policière. Par contre, nous y voyons un aveu d’impuissance de certaines stratégies. Se révélant incapables de détruire le système, elles se fixent un objectif paraissant plus à leur portée : détruire celles et ceux qui ne pensent pas comme elles et eux.

      Pour conclure, nous utilisons régulièrement les guillemets quand nous utilisons le mot « radical ». Car nous ne confondons pas radicalité et violence. Sont pour nous radicales les stratégies et les actions qui affaiblissent l’adversaire et renforcent le camp alternatif.
      Nous essayons au quotidien, à travers les luttes auxquelles nous participons et les alternatives que nous contribuons aux côtés de beaucoup d’autres à construire, d’être radicales et radicaux. Nous avons pour notre part choisi la stratégie 100 % non-violente. Nous avons le sentiment au cours de ces 10 ans d’avoir globalement renforcé le camp alternatif, et à certains moments d’avoir aidé à remporter des victoires qui ont gêné le système que nous combattons, même si c’est à notre -très- humble niveau.

      Bizi, le 4 septembre 2019

    • Deux traducs de tribunes publiées ces derniers jours, qui donnent un aperçu assez limpide des positions exacerbées au Pays Basque suite au contre-sommet. cc @val_k @rastapopoulos @vanderling

      Réflexions après le G7 : du ghetto à la politique en majuscules
      https://www.naiz.eus/es/iritzia/articulos/reflexiones-tras-el-g7-desde-el-ghetto-a-la-politica-con-mayusculas
      Miguel Angel Llamas Montoya « Pitu »
      (journaliste chez ahotsa.info, précédemment chez apurtu.org, webtélé antirépressive, son travail d’information sur la situation des prisonniers politiques basques et de leurs familles l’ayant amené à être incarcéré sans jugement en 2011 pour 18 mois, sur ordre du juge Grande-Marlaska, devenu entre-temps ministre de l’intérieur, NdT)

      La frustration de certains éléments « super-révolutionnaires » basques qui n’ont même pas été en mesure de se mobiliser contre la présence du G7 est maintenant destinée à critiquer la gauche abertzale, pilier fondamental de l’organisation de ce contre-sommet.

      Après le contre-sommet contre le G7, une réflexion sur ce qui s’est passé à Irun-Hendaia et sur les mobilisations et les activités organisées par la plate-forme G7Ez devient nécessaire.

      Tout d’abord, il est essentiel d’analyser le contexte dans lequel le G7 est arrivé en Lapurdi : Euskal Herria est plongé dans un « processus de paix » guidé par le changement de stratégie de la gauche abertzale et par son engagement à adopter des méthodes exclusivement démocratiques. ; le G7 était protégé par des milliers et des milliers de policiers de toutes les couleurs qui ont imposé un état d’exception dans lequel tout mouvement contestataire devait être réprimé, ce qui a semé la peur avec un message clair : ne venez pas en Euskal Herria, ne sortez pas dans la rue pour protester.

      Dans ce contexte, le pari de la plate-forme G7Ez était de démontrer qu’il existe des alternatives au capitalisme sauvage et d’essayer de donner une réponse aussi massive que possible à l’occupation militaire. Pour cela, et en raison des relations et des complicités tissées pendant des mois avec des secteurs très divers, une série de conférences et d’activités de hauts niveau et qualité a également été organisée, qui ont disposé également de toutes les infrastructures nécessaires pour que des milliers de personnes puissent y participer : Ficoba , des locaux et des espaces publics à Hendaye, le camp d’Urruña ... Que tout cela se soit passé de manière normalisée malgré la grande présence policière et l’arrivée de centaines de personnes en dehors de l’organisation interne des événements, a exigé un grand effort militant. En soi, cela a mis à l’épreuve la capacité de la plate-forme et montre que l’organisation populaire peut être une alternative au capitalisme.

      Les activités réalisées au Ficoba se sont passé comme prévu, ainsi que la manifestation massive organisée entre Hendaye et Irun. En ce sens, l’évaluation de la plate-forme G7Ez a été très positive. Cependant, ils ont décidé de suspendre certains actes, en comprenant que les garanties pour la sécurité des personnes qui allaient y participer étaient insuffisantes. Quelques heures avant de prendre cette décision, de graves incidents s’étaient produits dans le camp. Certaines personnes extérieures à la plate-forme G7Ez ont fait face à la police qui se trouvait à proximité immédiate du camp samedi soir, créant une situation dangereuse pour tous ceux qui dormaient déjà sur les lieux. Deux jours auparavant, des incidents similaires avaient eu lieu et la police était sur le point de l’expulser. La médiation de la plate-forme G7Ez l’a empêché.

      Des groupes extérieurs à la plate-forme G7Ez et certains gilets jaunes ont critiqué le pari de la plate-forme de faire en sorte que leurs actes soient toujours pacifiques, et ont opté pour une action directe sans éviter la confrontation avec la police. Mais la forte présence policière et le petit nombre de personnes rassemblées ont rendu impossible la réussite de ces actions : la marche qui a quitté jeudi le camp pour tenter de couper l’autoroute à Urruña a été interceptée par la police et s’est terminée par plusieurs arrestations et charges à proximité immédiate du camp ; la manifestation de samedi dans la capitale labourdine n’a pas réussi à esquiver le contrôle de fer imposé par la police autour du Petit Bayonne, et il y avait presque autant de journalistes que de manifestants dans la marche ; d’autres mobilisations en dehors de la plateforme n’ont rassemblé que plusieurs dizaines de personnes totalement contrôlées par la police française, comme ce fut le cas dimanche à Bidart. Tout cela montre que la stratégie de ces groupes n’était rien de plus qu’un coup de spectacle, un pari sans véritable base, un château de cartes qui au moindre vent contraire s’écroulait. Une fois encore, des groupes avec des slogans plus révolutionnaires et ultra-gauches ont démontré leur manque de réalisme et leur capacité à faire de la politique avec des lettres majuscules. Bien entendu, leurs critiques de la plate-forme G7Ez les accusant de collaborateurs et de fascistes ont été entendues dans toutes les assemblées.

      D’ailleurs, totalement inacceptables les graffitis et dégâts dans le camp construit avec l’infrastructure du mouvement populaire et dans les maisons voisines, les manques de respect dans les assemblées, les agressions et menaces à l’encontre de journalistes couvrant certaines mobilisations, l’agression sexiste produite la veille du contre-sommet ... En outre, il a été découvert qu’au moins une flic s’était infiltrée dans un groupe venant de France. Il y en avait sûrement plus, et je ne serais pas surpris que ce soit une de ces personnes qui, à tout moment, incitait à la violence. L’histoire nous montre que les appareils d’État utilisent ces infiltrations pour conduire les mouvements révolutionnaires à des paris stratégiques insensés. Parce que nous savons déjà que dans certaines ambiances, le plus révolutionnaire est celui qui se montre le plus radical, bien que ce qu’il énonce manque de réalisme.

      Il y a ceux qui sur les réseaux sociaux ont fait des comparaisons entre le sommet de Biarritz de 2000 et celui-ci, avec la nostalgie des incidents survenus à l’époque. Ni l’appareil de police n’a été le même (de tels incidents n’auraient plus été possibles aujourd’hui) ni l’enjeu du contre-sommet n’était d’offrir cette image. La frustration de certains éléments « super-révolutionnaires » basques qui n’ont même pas été en mesure de se mobiliser contre la présence du G7 est maintenant destinée à critiquer la gauche abertzale, pilier fondamental de l’organisation de ce contre-sommet. Mais c’est une pure frustration, ni plus ni moins. Pratiquement, aucune organisation située dans ce que nous appelons « la dissidence de la gauche abertzale » n’a appelé à des mobilisations ou n’a été vue en Pays Basque Nord.

      Je crois que la gauche abertzale et son projet politique anticapitaliste sortent renforcés après le G7. J’aurais aussi aimé que les mobilisations soient plus fortes et massives, mais il ne faut pas perdre de vue le contexte marqué par cette militarisation de l’ensemble du territoire. Et l’important, à cette occasion, a été de montrer qu’il existe une alternative au capitalisme que dirigent ces pays, et de tisser des alliances avec les secteurs politiques qui se trouvent dans ces éléments clé, projetant envers l’ensemble de la société une image de sérieux et de crédibilité qui manque à ceux qui évoluent encore dans les mêmes ghettos politiques d’il y a 20 ans. Lorsque le système capitaliste est plus cruel que jamais et que ses interrogations se développent dans de larges couches de la société, c’est là que l’offre d’une alternative réelle devient plus nécessaire. Et là, la gauche abertzale a été le protagoniste incontesté.

      Enfin, je tiens à remercier l’organisation du contre-sommet pour le travail accompli et les facilités accordées aux journalistes qui ont couvert les événements, eskerrik asko !

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      Suite au contre-sommet du G7
      https://www.argia.eus/albistea/g7aren-kontragailurraren-harira-sendoa-jurado-eta-ziortza-fdez-larrazabal-sup
      Sendoa Jurado et Ziortza Fernandez Larrazabal, "super-révolutionnaires"
      (membres du mouvement ATA, Amnistie et Liberté, NdT)

      Après l’article de Miguel Ángel Llamas publié dans Naiz (« Réflexions après le G7 », 2019/08/27), nous ne pouvions pas rester sans répondre. Ce désir ne vient pas du fait que nous croyons devoir répondre à quiconque ne correspond pas à notre opinion, mais parce qu’il rassemble des idées que Sortu répand depuis un certain temps et, en outre, parce que nous pensons que cela inclut une tentative d’essayer de criminaliser d’autres secteurs.

      Pour commencer, nous t’expliquerons quel est le rôle de la social-démocratie vis-à-vis du mouvement populaire et, le cas échéant, vis-à-vis des expressions révolutionnaires. Nous n’expliquerons rien que tu ne saches pas déjà, car nous supposons qu’à une autre époque, tu as également critiqué l’attitude des sociaux-démocrates, puisqu’ils ont longtemps eu pour fonction de ne rien laisser protester contre les différents sommets capitalistes, y compris à des moments où ils nous ont tous et toutes, y compris toi, mis dans le même sac de "super-révolutionnaires".

      Le rôle de la social-démocratie est de désactiver le mouvement populaire et de faire en sorte que personne ne dépasse le cadre juridique de ceux qui nous piétinent. Pour cela, elle occupe et contrôle les espaces naturels du mouvement populaire, elle le fait avec son message et convertit ces espaces, au nom du possibilisme et du pacifisme, en slogans vides.

      La social-démocratie est la carotte que nous montre le capitalisme, tandis que le bâton est celui de la police. Les deux se sont retrouvés à Biarritz lors du sommet du G7 et cherchent à désactiver le mouvement populaire. Le premier par l’assimilation et le second par la peur.

      La social-démocratie n’accepte rien de ce qui se trouve à sa gauche, et pour cela elle remplit de merde tout l’espace entre le mur et elle. Comment ? En méprisant et caricaturant les personnes et les mouvements qui veulent occuper cet espace. Avec des expressions comme « super-révolutionnaires », « ils sont loin de la réalité », « ils font le jeu de l’ennemi » et autres du même genre. Certainement, Miguel-Angel, que cela t’est également familier, car ça ressemble à des expressions que tu utilises également dans ton article. Pour maintenir l’hégémonie, la social-démocratie juge essentiel de détruire tout ce qui reste à sa gauche. Ils sont la gauche.

      Pour expliquer la façon de faire de la plateforme G7 Ez ! tu mentionnes le contexte politique d’Euskal Herria et le « processus de paix ». Dans le même paragraphe, tu expliques l’état d’exception imposé par la police. Alors quel processus de paix, bordel ! Il s’agit ici d’un processus de désactivation du mouvement populaire et de la ligne révolutionnaire, joint à l’acceptation du monopole de la violence pour les gestionnaires du système. Ce processus a eu lieu à partir de 2009 sur les conseils des faux pacifistes venus en Euskal Herria main dans la main avec l’impérialisme, et a bénéficié de l’aide essentielle du réformisme, comme l’a expliqué Otegi [secrétaire général de la coalition EH Bildu dont la composante majoritaire est Sortu, a été membre d’ETA dans les années 70 et à oeuvré à sa dissolution à partir des années 2000, NdT] dans le procès Bateragune [voir https://seenthis.net/messages/799589 ]. Contrairement au militantisme, il l’a bien expliqué au juge, marquant une ligne de démarcation entre les "bons" et les "mauvais". Cette ligne tu la traces également dans ton article, et c’est vraiment pas beau : "C’était pas moi, monsieur !"

      En quelques années, certains ont fait l’innommable pour faire éclater le mouvement populaire, ont rompu les relations avec ceux qui n’entrent pas dans la bergerie, en sont venus à voler des bureaux en utilisant les outils de la légalité bourgeoise, ont discuté avec la police (nous attendons toujours des explications à propos de la rencontre avec Ares [ancien ministre de l’intérieur de la Communauté Autonome du Pays Basque, NdT]), ils ont tabassé des jeunes, ils ont censuré ... et pourtant, Miguel-Angel, il te semble étrange que la "dissidence" n’ait pas eu la force d’organiser quoi que ce soit contre le G7. Vous avez volé le papier toilette et vous dénoncez maintenant le fait que chez nous il n’y a pas moyen de se nettoyer le cul.

      Ceux d’entre nous qui n’ont pas eu la capacité d’organiser quoi que ce soit contre le G7 ont des questions sur lesquelles réfléchir et sur quoi travailler. Nous vivons dans une autocritique constante. Nous pensons que sur cette voie il y a de quoi être optimiste et que, à l’avenir, nous pourrons développer une ligne révolutionnaire renforcée. Vous autres, Miguel-Angel, vous avez le droit de prendre le chemin que vous voulez, c’est tout ce qui manquait. Continuez à louer des salles de congrès coûtant des milliers d’euros, continuez à pacter votre activité politique avec l’ennemi, continuez à donner de la stabilité au gouvernement espagnol, continuez à transformer ceux qui ont été libérés en fonctionnaires politiques, continuez à mettre des cordons humains pour protéger les banques, continuez à essayer d’obtenir que les familles reçoivent les prisonniers en privé [référence aux ongi etorri cf https://seenthis.net/messages/799589 ], mais de grâce, arrêtez d’occuper avec vos pieds la chaise que vous avez abandonnée il y a longtemps.

      [edit du 07/09 : quelques corrections de passages mal traduits]

    • Au sommaire du dernier CQFD n°179
      http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-no179-en-kiosque

      La société civile « Bayonnée » – G7 : un contre-sommet noyé dans le kaki > Depuis l’émergence du mouvement altermondialiste, jamais un contre-sommet du G7 n’avait connu une si faible mobilisation. En cause notamment, la militarisation du maintien de l’ordre, la « neutralisation stratégique » du mouvement social, des arrestations arbitraires et des interdictions administratives de territoire.

      pas encore lu because pas encore reçu peut être plus tard sur leur site mais je préfère lire CQFD sur le papier.


      https://commesuit.tumblr.com
      #Pirikk pour la couverture de ce 179 ème numéro de CQFD

    • @rastapopoulos anars français qui pour le coup sont assez en phase avec la ligne ATA. La ligne Sortu, celle qui a changé de stratégie ce dernières années, laisse l’impression d’avoir gardé certains réflexes d’une autre époque, en termes de dirigisme (en ce sens la remarque de désarmons "on ne passe pas de trente ans de lutte armée au sein de groupes communistes autoritaires à un alternativisme babos sans conserver les vieux réflexes disciplinaires qui permettent de garder la face…et de régler ses comptes avec ses détracteur/ices" met le doigt sur un malaise, même s’il ne s’adresse pas à la bonne cible).

      Pitu c’est quelqu’un que je trouve respectable mais sa tribune là c’est presque une caricature dans l’autosatisfaction aveuglée.
      Et les ATA même si je partage pas leur vision stratégique j’ai de la sympathie pour eux vu ce qu’il se prennent dans la gueule.

      Bref de quoi relire Simone https://seenthis.net/messages/326630