Agence Media Palestine | SOLIDARITE AVEC LA PALESTINE

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  • Le nouvel esclavage
    par Nahla Chalal, le 3 octobre 2025 - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/10/03/le-nouvel-esclavage

    (...) La guerre d’extermination en cours à Gaza annonce l’avènement d’un capitalisme non productif : purement rentier, pillard, dédié à une petite minorité de gens, et qui estime que les autres sont « de trop ». Cette mutation explique le déclin des partis bourgeois traditionnels en Occident, leur trivialité, leur déboussolement et l’absence de leadership : leurs dirigeants paraissent vulgaires, presque clownesques. Dans ce cadre s’inscrivent aussi les controverses climatiques, atteintes à l’existence même de la vie sur Terre par le comportement des puissants, ainsi que la santé publique négligée et l’éducation en rapide déclin. Ce sont quelques-unes des caractéristiques de cette nouvelle ère.

    On peut multiplier grèves et manifestations, entretenir les divisions à gauche, se réjouir de maigres succès syndicaux – quand ils existent. Tout cela appartient cependant au passé, tant sur le plan intellectuel que pratique. L’équation a changé et nous restons inconscients, comme les « hommes de la caverne »1.

    Besoin de preuves supplémentaires ? La guerre contre Gaza a fait tomber les valeurs humaines énoncées depuis le soi-disant « Siècle des Lumières ». Elles ont été anéanties par cette guerre, malgré leurs limites, imperfections et écarts par rapport aux principes généraux proclamés.

    Les scènes sont désormais brutes. Les dirigeants arabes, tous sans exception, n’ont plus honte et ne dissimulent plus rien. Trump, lui, se vante de son soutien aux complots des dirigeants israéliens. Tous mentent sans hésiter, nient la famine à Gaza et continuent de festoyer. Ce n’est pas seulement la posture d’un président américain, directe et claire, mais celle des autorités occidentales importantes : ruse, hypocrisie et fanfaronnade creuse. Et lorsque le massacre s’aggrave et s’étend, celles-ci désapprouvent timidement, puis n’agissent pas, et ne le feront pas. Les excuses pullulent.

    S’ajoutent la position honteuse de l’Autorité palestinienne et celle, infâme, des autorités égyptiennes. Nombre de dirigeants arabes influents approuvent et soutiennent Israël, pratiquement et publiquement, par armes, matériel et argent, accompagnés de déclarations tordues. D’autres ne tentent même pas d’exercer la moindre pression alors qu’ils détiennent des cartes majeures : suspendre ou geler les échanges commerciaux, menacer de rompre les accords de normalisation. Les deux grands “empires” qui entourent le monde arabe, la Turquie et l’Iran, adoptent des postures hypocrites et fuyantes qui se dévoilent de scandale en scandale.

    Complices du génocide. Ils préféreraient tous qu’on en finisse aujourd’hui plutôt que demain et que Gaza et sa population soient effectivement ensevelies, réalisant le rêve formulé par le Premier Ministre Israélien Yitzhak Rabin en 1992, un an avant les accords d’Oslo : « Je souhaite me réveiller un jour et voir Gaza engloutie par la mer ». (...)

  • Brad Pitt et Joachim Phoenix rejoignent la production du film « The Voice of Hind Rajab »
    Par l’Agence Média Palestine, le 29 août 2025
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/08/29/brad-pitt-et-joachim-phoenix-rejoignent-la-production-du-film-t

    The Voice of Hind Rajab, réalisé par la cinéaste Kaouther Ben Hania, fera sa première mondiale à Venise le 3 septembre, et il fait déjà du bruit. Il sil est déjà annoncé à Toronto, Saint-Sébastien, Busan et Londres, confirmant son statut de véritable événement mondial, et représentera la Tunisie lors de la prochaine édition des Oscars, dans la catégorie du Meilleur Film International.

    Réalisatrice incontournable du cinéma arabe contemporain, Kaouther Ben Hania s’est imposée sur la scène internationale avec The Man Who Sold His Skin (2020), nommé à l’Oscar du meilleur film international, et Four Daughters /Les filles d’Olfa (2023), en lice pour l’Oscar du meilleur documentaire.

    À la notoriété de la cinéaste s’ajoute le soutien de grande figures hollywoodiennes, Brad Pitt, Joaquin Phoenix, Rooney Mara, Alfonso Cuarón et Jonathan Glazer, qui ont annoncé rejoindre le projet The Voice of Hind Rajab en tant que producteur-ices exécutif-ves. (...)

  • Israël assassine le journaliste d’Al Jazeera Anas Al-Sharif et toute son équipe à Gaza - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/08/11/israel-assassine-le-journaliste-dal-jazeera-anas-al-sharif-et-t

    Anas Al-Sharif, journaliste palestinien correspondant d’Al Jazeera à Gaza, est mort assassiné par l’armée israélienne la nuit dernière. L’attaque visait la tente des journalistes située en bordure de l’hôpital Al-Shifa, à Gaza City. Il documentait le génocide depuis 22 mois. Sept personnes sont mortes à cause de l’explosion. Cette attaque porte le bilan des journalistes morts dans le cadre de leur couverture de la guerre génocidaire à 238.

    Par l’Agence Média Palestine, le 11 août 2025.

    La bombe a fauché Anas Al-Sharif, un collègue journaliste, deux caméramans, et le chauffeur de l’équipe de tournage au milieu de la nuit. Les quatre autre s’appelaient Mohammed Qreiqa, Moamem Alouwa, Ibrahim Zaher et Mohammed Nofal. Tous sont morts dans cette attaque décrite comme délibérée par des témoins sur place. Un sixième journaliste s’est ajouté à ce triste décompte en fin de matinée ce lundi 11 août : Mohammed al-Khalidi, lui aussi présent dans la tente de la presse.

    Un symbole assassiné

    Anas Al-Sharif était un journaliste estimé et respecté par ses pairs et reconnu pour sa couverture acharnée du génocide depuis le 7 octobre 2023. “Ce sont mes dernières volontés, mon dernier message. Si ces mots vous parviennent, c’est qu’Israël a réussi à silencier ma voix.” Cet écrit posthume, publié sur son compte X aujourd’hui, avait été rédigé en avril dernier par le journaliste lui-même. Il se savait menacé depuis longtemps. L’Agence Média Palestine avait déjà alerté sur la nécessité d’assurer sa protection l’année dernière.

    Son assassinat par l’armée israélienne a été largement condamné, par les syndicats et les associations de la profession et aussi plus largement par des organisations internationales. Son employeur, la chaîne d’informations qatarie Al-Jazeera, a dénoncé “une autre attaque flagrante et préméditée contre la liberté de la presse”, qualifiant ce meurtre de “ tentative désespérée de faire taire les voix qui dénoncent l’occupation imminente de Gaza”.

    Du côté des Nations unies, le porte-parole du Secrétaire général de l’organisation, Stéphane Dujarric, a appelé une enquête sur les circonstances de la mort d’Anas Al-Sharif, affirmant “qu’à Gaza comme partout ailleurs, les professionnels des médias devraient pouvoir exercer leur travail librement, sans harcèlement, intimidation ni crainte d’être pris pour cible.”

    Son assassinat par l’armée israélienne a été largement condamné, par les syndicats et les associations de la profession et aussi plus largement par des organisations internationales. Son employeur, la chaîne d’informations qatarie Al-Jazeera, a dénoncé “une autre attaque flagrante et préméditée contre la liberté de la presse”, qualifiant ce meurtre de “ tentative désespérée de faire taire les voix qui dénoncent l’occupation imminente de Gaza”.

    Du côté des Nations unies, le porte-parole du Secrétaire général de l’organisation, Stéphane Dujarric, a appelé une enquête sur les circonstances de la mort d’Anas Al-Sharif, affirmant “qu’à Gaza comme partout ailleurs, les professionnels des médias devraient pouvoir exercer leur travail librement, sans harcèlement, intimidation ni crainte d’être pris pour cible.”

    Gaza, un tombeau pour les journalistes

    Cette déclaration est loin d’être anodine, quand on sait la difficulté pour les journalistes de couvrir la guerre génocidaire à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Le régime israélien a très rapidement verrouillé l’accès à l’enclave palestinienne pour les professionnels de l’information, ciblant aussi les bureaux de plusieurs grands médias comme Al-Jazeera par exemple.

    D’après le Syndicat des Journalistes Palestiniens, 238 journalistes sont morts depuis le 7 octobre 2023 alors qu’ils couvraient l’actualité du génocide. Ce chiffre terriblement élevé fait de cette guerre “le pire conflit jamais connu pour les journalistes” d’après un rapport de The Watson school of international and public affairs publié en fin d’année dernière.

    La plupart du temps, les journalistes ciblés et tués par l’armée israélienne le sont au prétexte qu’ils seraient des “terroristes”, d’après les éléments de langage des officiels. Cette fois encore, cela n’a pas manqué. L’armée israélienne a reconnu que cette attaque était délibérée, affirmant sans avancer de preuve concrète qu’Anas Al-Sharif était un membre du Hamas. D’après The Guardian, la communication de l’armée aurait justifié la bombe en expliquant “qu’il occupait le poste de chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques à la roquette contre des civils israéliens et les forces de Tsahal”.

    Cette rhétorique du prétendu terroriste dissimulé sous une casquette de journaliste a souvent été utilisée par le régime israélien pour justifier les meurtres de journalistes et limiter au maximum la couverture médiatique des exactions conduites par le régime. C’est en tout cas le point de vue de Yuval Abraham, le journaliste israélien co-auteur du documentaire oscarisé No other land, qui expliquait cette nuit dans un post publié sur le réseau social X cette stratégie de l’armée israélienne : “Après le 7 octobre, une équipe appelée « cellule de légitimation » a été créée au sein du renseignement militaire. Des agents de renseignement recherchaient des informations susceptibles de « légitimer » les actions de l’armée à Gaza : les tirs ratés du Hamas, l’utilisation de boucliers humains, l’exploitation de la population civile, tout ce que vous connaissez. […] Semer le doute comme méthode pour justifier les atrocités. Identifier un journaliste comme un activiste sous couverture blanchit le meurtre de tous les autres journalistes.”

    #Gaza #Journalisme #Eléments_de_langage

  • Microsoft storing Israeli intelligence trove used to attack Palestinians
    By Yuval Abraham | August 6, 2025 In partnership with Local Call
    https://www.972mag.com/microsoft-8200-intelligence-surveillance-cloud-azure

    The tech giant developed a customized version of its cloud platform for Israel’s Unit 8200, which is housing audio files of millions of calls by Palestinians in Gaza and the West Bank, a joint investigation reveals.

    The Israeli army’s elite cyber warfare unit is using Microsoft’s cloud servers to store masses of intelligence on Palestinians in the West Bank and Gaza — information that has been used to plan deadly airstrikes and shape military operations, an investigation by +972 Magazine, Local Call, and the Guardian can reveal.

    Unit 8200, roughly equivalent in function to the U.S. National Security Agency (NSA), has transferred audio files of millions of calls by Palestinians in the occupied territories onto Microsoft’s cloud computing platform, Azure, operationalizing what is likely one of the world’s largest and most intrusive collections of surveillance data over a single population group. This is according to interviews with 11 Microsoft and Israeli intelligence sources in addition to a cache of leaked internal Microsoft documents obtained by the Guardian.

    In a meeting at Microsoft’s headquarters in Seattle in late 2021, the then-head of Unit 8200, Yossi Sariel, won the support of the tech giant’s CEO, Satya Nadella, to develop a customized and segregated area within Azure that has facilitated the army’s mass surveillance project. According to the sources, Sariel approached Microsoft because the scope of Israel’s intelligence on millions of Palestinians in the West Bank and Gaza is so vast that it cannot be stored on military servers alone. (...)

    #complice_génocide

    • la traduction d’une partie de l’enquête :
      Guerre à Gaza : Microsoft stocke des données de renseignement israéliennes utilisées pour cibler les Palestiniens
      https://www.humanite.fr/monde/armee-israelienne/guerre-a-gaza-microsoft-stocke-des-donnees-de-renseignement-israeliennes-ut

      Le géant de la tech a développé une version personnalisée de sa plateforme cloud pour l’unité militaire israélienne 8 200, selon une enquête de « + 972 Magazine » et « Local Call », en partenariat avec « The Guardian ». Ce cloud héberge des fichiers audio contenant des millions d’appels téléphoniques passés par des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. « L’Humanité » publie la traduction d’une partie de cette enquête.

      Publié le 7 août 2025 | Yuval Abraham, Journaliste et cinéaste basé à Jérusalem

      L’unité d’élite de guerre cybernétique de l’armée israélienne utilise les serveurs cloud de Microsoft pour stocker des quantités massives de renseignements sur les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Des informations ensuite utilisées pour planifier des attaques aériennes meurtrières et façonner des opérations militaires, révèle une enquête menée par + 972 Magazine, Local Call et The Guardian.

      Des données de surveillance les plus importantes et intrusives au monde

      L’unité 8 200, dont les fonctions sont à peu près équivalentes à celles de la National Security Agency (NSA, l’agence nationale de sécurité des États-Unis), a transféré des fichiers audio contenant des millions d’appels téléphoniques passés par des Palestiniens dans les territoires occupés vers la plateforme de cloud computing de Microsoft, Azure. (...)

  • Projet Aurora : un cabinet américain chiffre la “relocalisation” des Palestiniens hors de la bande de Gaza
    7 juillet 2025 - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/07/07/projet-aurora-un-cabinet-americain-chiffre-la-relocalisation-de

    (...) C’est un nouveau scandale qui pourrait entacher la réputation déjà bien affaiblie du Boston Consulting Group. Ce cabinet de conseil mondialement connu aurait, d’après des révélations du Financial Times, modélisé financièrement le coût d’un plan de “déplacement volontaire” des Palestiniens de la bande de Gaza.

    La modélisation financière du déplacement des Palestiniens

    Ils seraient une douzaine de collaborateurs du BCG à avoir travaillé sur ce projet, nom de code “Aurora”, entre octobre 2024 et la fin du mois de mai. Le montant des travaux réalisés par le cabinet équivaut à quatre millions de dollars. Parmi ces travaux, une modélisation financière a été réalisée pour estimer les coûts liés à la “relocalisation” de centaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza et à l’impact économique d’un tel déplacement de population.

    L’idée de ce modèle de “réinstallation volontaire” était d’offrir une forme de compensation financière aux Palestiniens de Gaza en échange de l’abandon de leur terre d’origine. Cette compensation a été désignée par le BCG comme un “package de relocalisation” pour chaque Palestinien qui quitterait l’enclave. Le cabinet a considéré qu’un quart des Gazaouis (environ 500.000 personnes) accepteraient de partir et que 75% de ces derniers ne reviendraient plus sur leurs terres. Prix du package ? 9000 dollars par personne, soit un coût d’environ cinq milliards de dollars pour encourager les Gazaouis à partir. (...)

    #Aurora

  • « C’est un champ de bataille » : des soldats de l’armée israélienne ont reçu l’ordre de tirer délibérément sur des Gazaouis non armés qui attendaient l’aide humanitaire - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/06/27/cest-un-champ-de-bataille-des-soldats-de-larmee-israelienne-ont

    Des officiers et des soldats de l’armée israélienne ont déclaré au journal Haaretz qu’ils avaient reçu l’ordre de tirer sur des foules non armées près des sites de distribution de nourriture à Gaza, même en l’absence de menace. Des centaines de Palestiniens ont été tués, ce qui a poussé le parquet militaire à demander l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre.

    Par Nir Hasson, Yaniv Kubovich et Bar Peleg, le 27 juin 2025

    Des soldats israéliens à Gaza ont déclaré au journal Haaretz que l’armée avait délibérément tiré sur des Palestiniens près des sites de distribution d’aide au cours du mois dernier.

    Des conversations avec des officiers et des soldats révèlent que les commandants ont ordonné aux troupes de tirer sur la foule pour la repousser ou la disperser, même s’il était clair qu’elle ne représentait aucune menace.

    Un soldat a décrit la situation comme un effondrement total du code éthique des Forces de défense israéliennes à Gaza.

    Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, 549 personnes ont été tuées près des centres d’aide et dans les zones où les habitants attendaient les camions de nourriture de l’ONU depuis le 27 mai. Plus de 4 000 personnes ont été blessées, mais le nombre exact de morts et de blessés par les tirs de l’armée israélienne reste incertain.

    Haaretz a appris que le procureur général de l’armée a chargé le mécanisme d’évaluation des faits de l’état-major de l’armée israélienne, un organisme chargé d’examiner les incidents impliquant des violations potentielles du droit de la guerre, d’enquêter sur les crimes de guerre présumés commis sur ces sites.

    Les centres d’aide de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) ont commencé à fonctionner dans la bande de Gaza à la fin du mois de mai. Les circonstances de la création de cette fondation et son financement sont obscures : on sait qu’elle a été mise en place par Israël en coordination avec des évangéliques américains et des sociétés de sécurité privées. Son directeur général actuel est un leader évangélique proche du président américain Donald Trump et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. (...)

    traduction de l’article signalé par @gonzo

    • « La faim… quand la balle devient plus clémente ».
      Abu Amir 27 juin 2025
      https://ismfrance.org/index.php/2025/06/29/21581

      (...) Les Palestiniens de Gaza n’auraient jamais imaginé que les files d’attente pour l’aide humanitaire deviendraient des pièges mortels. Ces centres, annoncés dans le cadre d’une coordination américano-israélienne comme tentative d’atténuer la famine, sont désormais appelés par les habitants « les pièges de la mort ». Les foules se forment dès l’aube, certains passent la nuit à la belle étoile dans l’espoir d’être parmi les premiers à arriver, espérant rapporter à leurs enfants un sac de riz ou une poignée de lentilles. Mais avant même que les centres n’ouvrent leurs portes, avant que la distribution ne commence, les canons parlent. Des soldats, selon des témoignages publiés par le journal israélien Haaretz, reçoivent l’ordre de tirer directement sur des civils non armés – non pas pour les menacer ou les disperser, mais comme une stratégie annoncée : disperser les foules par le feu. Pas de gaz lacrymogène, pas d’avertissements, pas de grenades assourdissantes… seulement des balles réelles, parfois même des obus de chars. L’un des soldats déclare : « C’est un champ de mort. Seules les balles parlent là-bas. Quand nous ouvrons le feu, personne ne proteste, seuls les affamés fuient… ou s’effondrent en silence. »

      Dans l’une des enquêtes les plus choquantes, des soldats et officiers de l’armée israélienne ont reconnu qu’ils tirent intentionnellement sur les foules, même en l’absence de toute menace. L’un d’eux a déclaré : « On nous répète constamment qu’il n’y a pas de civils à Gaza, que tout ce qui bouge est un ennemi. » Ces propos, semble-t-il, ont été enracinés dans l’esprit des soldats au point que viser avec un fusil de sniper quelqu’un courant vers un sac de farine est devenu banal. Pas de honte, pas de remords, juste des ordres exécutés sans question. Les soldats n’ont pas nié les meurtres dans leurs témoignages – ils les ont décrits comme des actes « routiniers ». Certains ont même admis que l’armée interdit la diffusion de vidéos filmées près des centres d’aide, comme si la caméra représentait le danger réel, et non les exécutions.

      Ce que révèlent les soldats dépasse l’entendement. Dans les réunions internes du commandement sud de l’armée israélienne, la question n’était pas de savoir comment protéger les civils ou éviter les pertes humaines, mais de discuter de l’efficacité des obus d’artillerie pour disperser les foules. Oui, l’artillerie lourde – celle qui est normalement utilisée contre des armées – est désormais utilisée contre les affamés attendant de l’aide. Un soldat d’une unité de chars a dit : « Nous tirons des obus d’avertissement, mais ils tombent souvent en plein milieu des foules. Le résultat : des dizaines de morts et de blessés. Et quand on demande pourquoi, personne ne répond. » Il n’y a aucune logique, juste une routine meurtrière qui se répète chaque matin : les foules se rassemblent, les forces observent, une balle tombe, les affamés courent, certains ne se relèvent pas. Et parfois, même après que les gens ont commencé à fuir, ils sont pris pour cibles, sous prétexte qu’ils « ne sont pas encore partis ».(...)

  • Itai Ater et Yossi Spiegel, universitaires israéliens : « Nous ne sommes pas notre gouvernement »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/19/itai-ater-et-yossi-spiegel-universitaires-israeliens-nous-ne-sommes-pas-notr

    Les appels à boycotter les universitaires israéliens se multiplient. S’ils peuvent en comprendre les motifs, deux professeurs d’économie à Tel-Aviv rappellent, dans une tribune au « Monde », que l’université était en première ligne de l’opposition au gouvernement Nétanyahou avant la guerre, et le reste plus que jamais.

    Tribune pathétique mais terriblement révélatrice de deux universitaires israéliens alors que se multiplient les appels à cesser les coopérations universitaires ainsi qu’à suspendre l’accord avec l’Union européenne qui permet à des universités israéliennes de bénéficier de montants très importants, qui alimentent directement de nombreuses entreprises du secteur de la défense, et en fait impliquées dans la colonisation et le génocide (cf. https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/06/17/en-plein-genocide-lunion-europeenne-continue-de-financer-israel ainsi que https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/israel-les-universites-maillon-essentiel-de-l-entreprise-coloniale,8312).
    Dans cette tribune, les deux chercheurs mettent en avant leur opposition au gouvernement Netanyahu, leur défense de la démocratie (opposition à la réforme de la Cour suprème), ainsi que leur volonté d’arrêter la guerre pour permettre le retour des captifs, comme disent-ils 70% de la population. Mais ce texte n’utilise jamais les mots Palestine, Palestiniens ou Cisjordanie. Les massacres en cours sont euphémisés par l’expression "les images horribles de Gaza qui apparaissent dans les médias" qui laisse ouverte l’interprétation que ces images ne sont qu’une fabrication sans lien avec la réalité. Nulle part ils ne condamnent les massacres d’enfants et de civils, ni ne dénoncent la destruction des hopitaux, des écoles et des université, ni la famine organisée, etc. Ils ne comprennent pas où est vraiment le problème : le génocide, le nettoyage ethnique et l’apartheid, le refus de co-exister avec le peuple palestinien en reconnaissant les droits politiques de ce dernier. En fait, l’article les décrit comme seuls, victimes d’un sentiment anti-israélien croissant qui semble n’avoir aucune cause, tandis que ces bons militants de la démocratie affrontent de leurs mains nues un gouvernement autoritaire menaçant les libertés académiques. Nous, Européens, devrions les remercier pour cela et les soutenir, d’abord au niveau du porte-monnaie. Eh bien, je pense que cela montre à quel point il est justifié de poursuivre le boycott académique et de faire pression sur l’Union européenne pour remettre en cause l’accord d’association avec Israël, qui va au-delà des coopérations universitaires et doit toucher évidemment les armes mais aussi faire cesser les facilités aux échanges commerciaux.

  • Un nouveau rapport détaille un « flux ininterrompu » de livraisons d’armes françaises vers Israël - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/06/10/un-nouveau-rapport-detaille-un-flux-ininterrompu-de-livraisons-

    Un rapport publié ce matin démontre que le gouvernement français a menti en prétendant ne pas livrer d’armes à Israël. Selon les 10 organisations à l’origine du document, la France livre des armes, des munitions et des pièces détachées destinées à l’armement « en flux ininterrompu » à Israël.

    Par l’Agence Média Palestine, le 10 juin 2025

    On te me le dit depuis un an et demi que le continuum est parfait, entre la France colonialiste, et l’état israélien, colonialiste.

    Les flics violents et sûrs de leur bon droit (à te prendre de haut, à t’insulter, à te violenter, du moment que tu n’es pas du bon côté de la barrière sociale/raciale/humaine).

    Le traitement des étrangers, pour lesquels le droit ne s’applique pas, ou tout au moins, pour lesquels les actes illégaux à leur encontre ne font jamais l’objet de sanction à l’encontre des exécutants trop zélés.

    Le mensonge, pour tous ces sujets, systématiquement.

  • Le « Groupe de La Haye » doit devenir une initiative mondiale
    Par Francesca Albanese, le 12 février 2025 - The Nation - Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine

    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/02/25/le-groupe-de-la-haye-doit-devenir-une-initiative-mondiale

    (...) À la lumière de ces développements, l’initiative tri-continentale lancée à La Haye par neuf États déterminés à tenir Israël responsable de son agression contre l’existence collective des Palestiniens ne pouvait pas être plus opportune. Les engagements pris par le groupe dans le cadre de cet effort collectif (respecter les mécanismes juridiques nationaux suite aux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, refuser l’asile et imposer un embargo sur les armes) font partie des obligations les plus fondamentales que tous les États ont en vertu du droit international, compte tenu des crimes commis de longue date par Israël dans les territoires palestiniens occupés. Ces mesures constituent une première étape essentielle vers la résolution de la question palestinienne, ou « conflit israélo-palestinien », conformément au droit international.

    Pourtant, une solution ne sera jamais à portée de main tant que l’impunité d’Israël ne prendra pas fin. Malgré les efforts du peuple palestinien et de certains Israéliens engagés, la situation ne peut être changée de l’intérieur d’Israël. Une action internationale est nécessaire.

    C’est la tâche qui incombe désormais à tous les États. Ceux-ci ont des responsabilités juridiques contraignantes face aux violations prolongées du droit international, comme c’est le cas de l’occupation et de l’annexion illégales par Israël du territoire palestinien occupé, du régime d’apartheid qu’il a imposé aux Palestiniens et, plus récemment, du génocide à Gaza. Compte tenu de la gravité des actions d’Israël, les États sont appelés à mettre fin à toutes leurs relations économiques, accords commerciaux et relations universitaires avec Israël.

    #groupe_de_la_Haye

  • Le jour où Israël s’en est pris aux libraires
    Par Oren Ziv, le 11 février 2025 - Traduction (depuis l’anglais) : JB pour l’Agence Média Palestine
    Source : +972 Magazine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/02/11/le-jour-ou-israel-sen-est-pris-aux-libraires

    Mahmoud et Ahmed Muna comparaissent devant le tribunal après leur arrestation lors d’une descente de police israélienne dans leur librairie éducative à Jérusalem-Est, le 10 février 2025. (Oren Ziv)

    Si, à un moment ou à un autre au cours des 18 derniers mois, vous avez pu penser que les autorités israéliennes avaient déjà dépassé toutes les limites possibles en matière de restriction de la liberté d’expression des Palestiniens, vous vous trompiez. En effet, hier, la police israélienne a fait une descente dans deux succursales d’une librairie palestinienne de renommée mondiale à Jérusalem-Est occupée, a arrêté le propriétaire et son neveu, et a saisi une sélection de livres, dont un livre de coloriage pour enfants.

    Lors de l’audience qui s’est tenue aujourd’hui au tribunal de première instance de Jérusalem, le représentant de la police, le sergent-major Ortal Malka, a déclaré avoir identifié huit livres dans la librairie éducative qui répondaient aux critères d’« incitation », mais n’a pas précisé lesquels. Il a également refusé d’aborder le fait que la plupart des livres ne sont même pas écrits en arabe et que la clientèle du magasin est principalement internationale.

    Une arrestation pour suspicion d’incitation nécessitant l’accord préalable du parquet, le propriétaire du magasin, Mahmoud Muna, et son neveu, Ahmad Muna, qui travaille à ses côtés, ont été arrêtés pour « trouble à l’ordre public », une pratique courante dans les affaires liées à la liberté d’expression. Néanmoins, la police a affirmé dans un communiqué que le magasin vendait des livres contenant « des contenus incitant au terrorisme et soutenant le terrorisme », et le mandat de perquisition utilisé par la police pour perquisitionner les deux succursales du magasin citait « l’expression de solidarité avec une organisation terroriste » comme infraction présumée.
    (...)
    Au cours de l’audience, Odeh [ l’avocat des Muna ] a tenté d’expliquer au tribunal que les clients des magasins sont pour la plupart étrangers (diplomates, journalistes et touristes) afin de réfuter l’accusation d’incitation portée par l’accusation. Le représentant de la police a répondu : « Je ne sais pas [qui sont les clients], et cela n’a vraiment pas d’importance. L’important, c’est qu’il y ait un public, et le tribunal devrait le comprendre.

    « Dès que j’ai entendu parler des arrestations, a poursuivi Odeh, cela m’a rappelé deux raids dramatiques. En 1258, lorsque les Mongols ont envahi Bagdad, ils sont entrés dans les bibliothèques, ont confisqué et brûlé des livres, et en ont jeté certains dans le fleuve pour tenter de contrôler le savoir [public] — par vengeance, rien de plus. Le deuxième cas s’est produit en Allemagne en 1933, lorsque la communauté juive a été persécutée. Je ne fais pas de comparaison, [mais] des écrivains et des auteurs ont été arrêtés parce qu’on craignait que leur art ne soit une critique des atrocités du régime. » (...)

    • La Bibliothèque engloutie
      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/La_Biblioth%C3%A8que_engloutie

      Ironie de l’histoire

      Le mémorial de l’autodafé à Berlin (en allemand : Denkmal zur Erinnerung an die Bücherverbrennung, litt. « monument du souvenir de l’autodafé »), aussi appelé La Bibliothèque engloutie1 (en allemand : Versunkene Bibliothek) ou simplement Bibliothek ou Autodafé est une œuvre du sculpteur israélien Micha Ullman (en)2 inaugurée en 1995 et dédiée au souvenir des autodafés de livres perpétrés à cet endroit à Berlin en mai 1933. Entièrement intégré au sol de la Bebelplatz, le mémorial n’est visible que par ceux qui passent à proximité immédiate.

      #Berlin #nazis #palestine #Israel #autodafé_de_livres #censure

    • ‘Ils ont pris chaque livre qui avait un drapeau palestinien sur la couverture : la police a mené un assaut sur la librairie iconique de Jérusalem Est et arrêté ses propriétaires
      Posted on février 12, 2025 | Nir Hasson | Haaretz | Traduction SF pour l’AURDIP

      La police a dit aux propriétaires des commerces spécialisés en livres en anglais et en arabe sur le conflit israélo-palestinien et sur l’histoire de Jérusalem, qu’ils étaient soupçonnés de trouble à l’ordre public. Leur avocat dit que les policiers ont vraisemblablement fait marche arrière une fois qu’ils ont réalisé qu’ils n’obtiendraient pas d’approbation sur des accusations d’incitation.

      https://aurdip.org/wp-content/uploads/2025/02/4fa88d84e7c7636d4859aea6a2a56d92a448a063.webp

      La Police israélienne a assailli dimanche deux librairies iconiques de Jérusalem Est, alléguant que les livres qui y étaient vendus constituaient des incitations, mais ensuite les policiers ont arrêté les propriétaires sur soupçon de trouble à l’ordre public.

      Après avoir saisi les livres et arrêté les propriétaires des magasins, la police a décidé de changer le chef d’inculpation d’incitation à suspicion de trouble à l’ordre public, maintenant les propriétaires en garde à vue jusqu’au matin. Ils seront présentés au tribunal lundi matin pour une audience, la police ayant demandé une prolongation de huit jours de leur détention.
      (...)
      L’avocat Nasser Odeh, qui représente les propriétaires, a déclaré que pendant leur interrogatoire, on leur a dit qu’ils étaient soupçonnés de trouble à l’ordre public, non d’incitation.

      Pour ouvrir une enquête pour incitation, la police a besoin de l’approbation d’un ministère public. Il semble que les policiers aient réalisé qu’ils n’avaient aucune chance d’obtenir cette approbation, aussi ont-ils changé le chef d’accusation pour l’infraction plus commune de « trouble à l’ordre public ». Je n’ai jamais vu un cas où quelqu’un soit en garde à vue une nuit pour une suspicion de trouble à l’ordre public » a dit Odeh.
      (...)
      Des manifestants, après l’arrestation, se sont rassemblés devant le tribunal correctionnel de Jérusalem pour manifester contre l’arrestation des propriétaires de la librairie.

      Des représentants diplomatiques des Pays-Bas, du Royaume Uni, de Belgique, du Brésil, de France, de Suisse, d’Irlande, de Suède et de l’UE se sont tous rendus au Palais de Justice où l’audience doit se tenir, pour montrer leur soutien aux propriétaires de la librairie.

      Steffen Seibert, l’Ambassadeur d’Allemagne en Israël, a écrit sur les réseaux sociaux qu’il était « préoccupé d’entendre parler de l’attaque et de la détention (des propriétaires) en prison ».

      « Comme de nombreux diplomates, j’apprécie de consulter des livres à la librairie éducative. Je sais que ses propriétaires, la famille Muna, sont de fiers jérusalémites partisans de la paix, ouverts à la discussion et à l’échange intellectuel » a-t-il dit.

    • Jérusalem. La porte de Damas, épicentre de la révolte palestinienne
      https://orientxxi.info/magazine/jerusalem-la-porte-de-damas-epicentre-de-la-revolte-palestinienne,4753

      Le 9 février 2025, Mahmoud Muna et son neveu Ahmed, responsables de la librairie Educational Bookshop à Jérusalem-Est, ont été arrêtés par la police israélienne. Plusieurs centaines de leurs livres, dont certains publiés par les plus grandes maisons d’édition universitaires internationales, ont été confisqués. En solidarité avec cette institution culturelle, Orient XXI republie le témoignage de Mahmoud Muna sur la colonisation et les expulsions de familles palestiniennes dans sa ville en 2021.
      Orient 21 > Mahmoud Muna > 11 mai 2021

  • Bombarder la zone, gazer les tunnels : la guerre effrénée d’Israël contre les souterrains de Gaza
    Par Yuval Abraham, le 6 février 2025 - Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
    Source : +972 Magazine : https://www.972mag.com/tunnels-hamas-lethal-gas-bombs-gaza
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/02/07/bombarder-la-zone-gazer-les-tunnels-la-guerre-effrenee-disrael-

    L’armée israélienne a bombardé intensivement des zones résidentielles de Gaza alors qu’elle ne disposait pas de renseignements sur l’emplacement exact des commandants du Hamas qui se cachaient sous terre, et a délibérément utilisé des produits toxiques émanant des bombes pour asphyxier les militants dans leurs tunnels, comme le révèle une enquête menée par le magazine +972 et l’organisation Local Call.

    L’enquête, basée sur des conversations avec 15 officiers des services de renseignement militaire israéliens et du Shin Bet impliqués dans des opérations de ciblage de tunnels depuis le 7 octobre, montre comment cette stratégie était destinée à compenser l’incapacité de l’armée à repérer des cibles dans le réseau de tunnels souterrains du Hamas. En ciblant les hauts commandants du groupe, l’armée israélienne a autorisé l’assassinat de « nombres à trois chiffres“ de civils palestiniens en tant que ”dommages collatéraux », et a maintenu une étroite coordination en temps réel avec les responsables américains concernant le nombre de victimes attendues.

    Certaines de ces frappes, parmi les plus meurtrières de la guerre et dans lesquelles des bombes américaines ont souvent été utilisées, sont connues pour avoir tué des otages israéliens, malgré les inquiétudes exprimées à l’avance par des officiers militaires. Faute de renseignements précis, l’armée a en outre largué, lors d’au moins trois grandes frappes, plusieurs bombes de 2 000 livres destinées à briser des bunkers, qui ont tué de nombreux civils – dans le cadre d’une stratégie dite de « pilonnage », sans parvenir à tuer la cible visée.

    « Il est difficile d’identifier une cible à l’intérieur d’un tunnel, c’est pourquoi on attaque dans un [large] rayon », a déclaré une source du renseignement militaire à +972 et à Local Call. L’armée n’ayant qu’une vague approximation de l’emplacement de la cible, ce rayon peut atteindre « des dizaines, voire des centaines de mètres », ce qui signifie que ces opérations de bombardement ont fait s’effondrer plusieurs immeubles d’habitation sur leurs occupants sans avertissement. « Tout d’un coup, on voit comment un membre des FDI se comporte vraiment lorsqu’il a la possibilité d’anéantir tout un quartier résidentiel : il le fait », a ajouté la source.

    L’enquête révèle également qu’Israël sait depuis des années que l’utilisation de bombes de type « bunker-buster » dégage comme sous-produit un gaz mortel, le monoxyde de carbone, qui peut tuer par asphyxie les personnes se trouvant à l’intérieur d’un tunnel, même à une distance de plusieurs centaines de mètres du lieu de la frappe. Après l’avoir découvert par hasard en 2017, l’armée l’a testé pour la première fois en tant que stratégie à Gaza en 2021 et l’a utilisé dans ses efforts pour tuer les commandants du Hamas après le 7 octobre. De cette manière, l’armée pouvait attaquer des cibles sans connaître leur emplacement précis et sans avoir à compter sur des frappes directes. (...)

  • « Un #échec moral et éthique total » : #Omer_Bartov, spécialiste de l’Holocauste, sur le #génocide israélien à #Gaza

    Depuis le 7 octobre 2023, l’assaut israélien sur Gaza a tué plus de 45 500 Palestiniens et en a blessé plus de 108 000. Dans le même temps, les autorités de Gaza continuent d’accuser Israël de bloquer délibérément les livraisons d’aide. Les organisations de défense des droits de l’homme condamnent Israël pour avoir attaqué des infrastructures palestiniennes vitales, notamment l’approvisionnement en eau et le système médical de Gaza. Tout cela a conduit le plus grand spécialiste mondial du génocide à déclarer qu’Israël mène une combinaison « d’actions génocidaires, de nettoyage ethnique et d’annexion de la bande de Gaza ». Omer Bartov, professeur israélo-américain d’études sur l’Holocauste et les génocides à l’université Brown, explique pourquoi il pense qu’Israël commet actuellement un génocide à Gaza. « Il y a eu en réalité une tentative systématique de rendre Gaza inhabitable, ainsi que de détruire toutes les institutions qui permettent à un groupe de se maintenir, non seulement physiquement mais aussi culturellement », déclare Bartov, qui prévient que l’impunité pour Israël mettrait en danger l’ensemble de l’édifice du droit international. « Il s’agit d’un échec moral et éthique total de la part des pays qui prétendent être les principaux protecteurs des droits civils, de la démocratie et des droits humains dans le monde. »

    Retranscription de l’émission du 30 décembre 2024

    (Il s’agit d’une transcription rapide. Le texte peut ne pas être dans sa forme finale.)

    NERMEEN SHAIKH : Ici Democracy Now !, democracynow.org, The War and Peace Report. Je suis Nermeen Shaikh.
    Alors que l’année 2024 touche à sa fin, de nouvelles informations émanant du ministère de la Santé de Gaza confirment que plus de 108 000 Palestiniens ont été blessés par les attaques d’Israël depuis le 7 octobre 2023, et que plus de 45 500 ont été tués – bien que l’on pense que le bilan réel soit bien plus élevé. Pendant ce temps, les autorités de Gaza continuent d’accuser Israël de bloquer délibérément les livraisons d’aide, et l’UNRWA a mis en garde contre une « famine imminente » à Gaza, où les habitants sont confrontés à une grave insécurité alimentaire.
    Des milliers d’Israéliens ont manifesté samedi contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, exigeant la fin de la guerre à Gaza et un cessez-le-feu qui ramènerait les otages toujours détenus par le Hamas.
    Notre prochain invité affirme qu’Israël mène une combinaison d’« actions génocidaires, de nettoyage ethnique et d’annexion de la bande de Gaza ». Omer Bartov est professeur d’études sur l’Holocauste et les génocides à l’université Brown. C’est un universitaire israélo-américain qui a été décrit par le United States Holocaust Memorial Museum comme l’un des plus grands spécialistes mondiaux sur le sujet du génocide. Il s’est récemment rendu en Israël et en est revenu au début du mois.
    Professeur Bartov, bienvenue dans l’émission Democracy Now ! Pourriez-vous commencer par expliquer pourquoi vous pensez qu’un génocide est en train de se produire à Gaza ?

    OMER BARTOV : Oui. Merci de m’accueillir à nouveau. Je voudrais commencer par dire que j’ai écouté l’interview du Dr Abu-Sittah, et je voudrais juste exprimer ma gratitude pour tout le travail qu’il fait et tout ce qu’il a dit dans la partie précédente.
    J’ai commencé, comme vous le savez peut-être, en novembre 2023 déjà, j’ai publié un article d’opinion dans le New York Times dans lequel j’écrivais que je pensais que les FDI commettaient ce qui semblait être des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, mais que je n’étais pas encore convaincu que nous avions suffisamment de preuves qu’il s’agissait d’une action génocidaire. Mon point de vue a vraiment changé en mai 2024 avec la décision des FDI, malgré l’opposition des États-Unis, d’envahir Rafah, la dernière zone de la bande de Gaza qui n’avait pas été prise. Il y avait là environ un million de Palestiniens qui avaient déjà été déplacés à plusieurs reprises, et les FDI les ont déplacés une fois de plus vers la zone de la plage, la zone de Mawasi, sans aucune infrastructure appropriée, dans des villes de tentes le long de la plage, et ont ensuite procédé à la démolition d’une grande partie de Rafah.
    C’est à ce moment-là que j’ai commencé à examiner l’ensemble de l’opération, en commençant par les déclarations faites au tout début, les 7, 8 et 9 octobre, par les dirigeants israéliens, les dirigeants politiques et militaires dotés d’une autorité exécutive, qui disaient qu’ils voulaient raser Gaza, la détruire, que tous étaient impliqués, et ainsi de suite. Il est apparu à ce moment-là qu’il y avait en fait une tentative systématique de rendre Gaza inhabitable, ainsi que de détruire toutes les institutions qui permettent à un groupe de se maintenir, non seulement physiquement mais aussi culturellement, son identité, sa mémoire collective, ce qui impliquait une destruction systématique des universités, des écoles, des mosquées, des musées et, bien sûr, des logements et de l’infrastructure. Ainsi, on pouvait constater qu’il y avait ce qu’on appellerait un urbicide, une tentative de détruire les centres urbains, de les détruire physiquement ; un scolasticide – c’est-à-dire l’assassinat des membres des institutions éducatives, des écoles, des professeurs d’université, et ainsi de suite – de sorte que la population, ayant été déplacée de nombreuses fois et, comme vous l’avez entendu précédemment, un grand nombre d’entre eux ayant été tués, blessés et affaiblis, ne serait jamais en mesure de se reconstituer en tant que groupe dans cette région. Telle est l’idée générale.
    Au début du mois d’octobre de cette année – c’est-à-dire un an après le début de la guerre – les FDI ont lancé une opération dans la partie nord de Gaza, au nord de ce que l’on appelle le corridor de Netzarim, qui n’est plus vraiment un corridor – c’est une sorte de boîte d’environ huit kilomètres de large et huit kilomètres de long – pour vider entièrement la zone située au nord de ce corridor de sa population. C’est un plan qu’un général israélien à la retraite, Giora Eiland, vendait à la télévision israélienne depuis des mois. L’idée est de forcer toute la population à partir par une action militaire et par la famine, en privant la population de nourriture et d’eau. Et une grande partie de la population a effectivement été expulsée. Cette dernière attaque contre l’hôpital dont vous parliez tout à l’heure est une phase supplémentaire dans cette tentative de vider toute la région de sa population.
    Dans les médias israéliens, l’ancien chef d’état-major et ministre de la défense israélien, qui est lui-même un voyou politique, a qualifié cette opération de nettoyage ethnique. Mais le nettoyage ethnique signifie que vous déplacez des personnes d’un endroit où vous ne voulez pas d’elles, un groupe ethnique particulier, vers un autre endroit où elles peuvent être au moins à l’abri de ces attaques. Mais, bien sûr, à Gaza, lorsque vous déplacez des gens d’un endroit à un autre, vers des zones dites sûres, ils ne sont pas en sécurité, et ils sont de plus en plus et constamment victimes d’attaques. C’est ce qui fait que ce soi-disant nettoyage ethnique fait en réalité partie d’une opération génocidaire.
    Quant à l’annexion, ce que nous entendons souvent dans les médias israéliens, c’est qu’au moment où le tiers nord de Gaza est rasé et vidé de sa population, des groupes de colons attendent dans les coulisses, juste de l’autre côté de la barrière, pour s’installer et commencer à coloniser cette zone, dans l’optique de l’occuper entièrement. Et je ne vois pas – s’ils le font, une fois que l’armée les aura laissés entrer, je ne vois aucun mécanisme en Israël ou, à vrai dire, au niveau international, qui permettrait de les déloger de là. Ce serait donc le début d’une annexion et d’une colonisation rampantes de Gaza, qui se viderait de sa population palestinienne.

    NERMEEN SHAIKH : Eh bien, Professeur Bartov, je voudrais vous poser une question sur ceux qui facilitent ce génocide, comme vous le dites. Dans un article du Guardian de la semaine dernière intitulé « Un consensus émerge : Israël commet un génocide à Gaza. Où est l’action ? », l’éditorialiste Nesrine Malik condamne la complicité de l’Occident dans ce qui se passe à Gaza, écrivant, je cite, “Le danger maintenant est que les Palestiniens meurent deux fois, une fois dans la réalité physique et une deuxième fois dans une réalité morale où les puissants rabaissent les standards mêmes qui façonnent le monde tel que nous le connaissons. En refusant même d’accepter les désignations de génocide et de nettoyage ethnique, et encore moins d’agir en conséquence, les alliés d’Israël imposent au monde une adaptation après laquelle il devient simplement accepté que les droits ne sont pas accordés par l’humanité, mais par les entités qui décident qui est humain. » Voilà ce qu’écrit Nesrine Malik dans le Guardian. Professeur Bartov, pourriez-vous répondre à cela ? Et en particulier, un génocide, comme vous le dites, est en train de se produire à Gaza. Ce génocide ne serait pas possible sans la complicité et l’implication directe des puissances occidentales, en particulier des États-Unis. En ce sens, les États-Unis sont-ils également coupables, par association, de commettre un génocide ?

    OMER BARTOV : Oui, écoutez, je commencerai par dire que, d’abord et avant tout, la population qui est la plus responsable de ce qu’Israël fait en ce moment est la population d’Israël, et qu’il y a une profonde complicité de la population israélienne, y compris non seulement le gouvernement mais aussi les partis d’opposition en Israël qui soutiennent l’opération dans la bande de Gaza. Nous pouvons donc en parler.
    L’administration américaine, sous la direction de M. Biden, aurait pu mettre fin à cette guerre dès novembre ou décembre 2023, parce qu’Israël ne peut pas mener de telles opérations à une telle échelle sans l’aide constante des États-Unis, tout d’abord par la grande quantité de munitions qui sont envoyées à Israël quotidiennement, des obus de chars et d’artillerie, des roquettes d’interception. Tout cela est fourni à grande échelle par les États-Unis, pour un montant d’environ 20 milliards de dollars, payés par le contribuable américain. Si une administration américaine avait dit à M. Netanyahou en décembre 2023 : « Vous arrêtez tout, ou vous vous débrouillez tout seul « , il aurait dû arrêter, parce que cela aurait été tout simplement impossible. Mais cela n’a pas été fait.
    Le résultat en est évidemment, tout d’abord, la destruction massive de Gaza. Deuxièmement, cela signifie que tout l’édifice du droit international mis en place à la suite de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste pour empêcher qu’un génocide ne se reproduise, par l’intermédiaire du tribunal de Nuremberg, de la convention sur le génocide de 1948, des accords de Genève de 1949 et ainsi de suite, et maintenant du statut de Rome plus récemment – tout cet appareil s’est révélé vide de sens si un pays comme Israël, soutenu par ses alliés occidentaux, peut agir en toute impunité. Il en résulte que tous les autres États voyous du monde peuvent désormais se dire : « Si Israël peut s’en tirer, pourquoi ne le ferions-nous pas ? » En ce sens, il s’agit d’un échec moral et éthique total de la part des pays qui prétendent être les principaux protecteurs des droits civils, de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde. Outre la catastrophe régionale qui se produit actuellement, cette situation a des ramifications beaucoup plus importantes pour l’avenir.

    NERMEEN SHAIKH : Et, Professeur Bartov, vous venez de mentionner que vous étiez en Israël au début du mois. Vous avez parlé à un grand nombre de personnes là-bas. Quel est leur – quel est votre sentiment sur la façon dont Gaza est perçue ? Les actions d’Israël à Gaza sont-elles aujourd’hui critiquées, de manière beaucoup plus large, qu’elles ne l’étaient, disons, au début de l’année, pendant l’été, lorsque vous étiez là-bas, ou l’année dernière ?

    OMER BARTOV : Oui, j’étais en Israël en juin 2024. À l’époque, lorsque je parlais avec des gens et que je mentionnais ce qui se passait à Gaza – et la plupart des gens avec qui je parle sont des libéraux de gauche – il y avait une énorme réticence à en parler. Les gens étaient complètement pris par le traumatisme et la douleur qui ont suivi l’attaque du Hamas du 7 octobre, qui a tué environ 900 civils, ainsi que plusieurs centaines de soldats.
    Lorsque j’ai visité Israël cette fois-ci, au début du mois, j’ai eu l’impression que davantage de personnes étaient au courant de ce qui se passait à Gaza – pas à cause de la télévision israélienne, qui bloque toujours entièrement, volontairement, tout véritable reportage en provenance de Gaza. Tous ces reportages sont filtrés par les informations fournies par l’armée. Mais il y a eu des reportages dans les journaux. Il y a eu beaucoup de reportages sur les réseaux sociaux. Je pense donc que davantage de personnes sont désormais conscientes de ce qui se passe là-bas.
    Mais comment réagissent-ils ? J’ai l’impression qu’il y a un sentiment croissant de résignation, de désespoir, d’impuissance dans ces cercles, dont on pourrait espérer qu’ils constituent la principale opposition aux politiques d’un gouvernement d’extrême-droite.

    NERMEEN SHAIKH : Professeur Bartov, je suis désolé que le temps nous soit compté. Nous allons devoir nous arrêter là. Professeur Bartov, Omer Bartov, professeur d’études sur l’Holocauste et les génocides à l’université Brown. C’est un universitaire israélo-américain qui a été décrit par le U.S. Holocaust Memorial Museum comme l’un des plus grands spécialistes mondiaux du génocide. Nous serons de retour dans une minute.

    https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/12/31/un-echec-moral-et-ethique-total-omer-bartov-specialiste-de-lhol

    #échec_moral #échec_éthique #éthique #Israël #destruction #inhabilité #impunité #droit_international

    signalé aussi par @loutre :
    https://seenthis.net/messages/1090813

  • « Un échec moral et éthique total » : Omer Bartov, spécialiste de l’Holocauste, sur le génocide israélien à Gaza
    Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
    Retranscription de l’émission du 30 décembre 2024 de Democracy Now - Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/12/31/un-echec-moral-et-ethique-total-omer-bartov-specialiste-de-lhol

    (...) NERMEEN SHAIKH : Omer Bartov est professeur d’études sur l’Holocauste et les génocides à l’université Brown. C’est un universitaire israélo-américain qui a été décrit par le United States Holocaust Memorial Museum comme l’un des plus grands spécialistes mondiaux sur le sujet du génocide. Il s’est récemment rendu en Israël et en est revenu au début du mois.
    Professeur Bartov, bienvenue dans l’émission Democracy Now ! Pourriez-vous commencer par expliquer pourquoi vous pensez qu’un génocide est en train de se produire à Gaza ?

    OMER BARTOV : Oui. Merci de m’accueillir à nouveau. Je voudrais commencer par dire que j’ai écouté l’interview du Dr Abu-Sittah, et je voudrais juste exprimer ma gratitude pour tout le travail qu’il fait et tout ce qu’il a dit dans la partie précédente.
    J’ai commencé, comme vous le savez peut-être, en novembre 2023 déjà, j’ai publié un article d’opinion dans le New York Times dans lequel j’écrivais que je pensais que les FDI commettaient ce qui semblait être des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, mais que je n’étais pas encore convaincu que nous avions suffisamment de preuves qu’il s’agissait d’une action génocidaire. Mon point de vue a vraiment changé en mai 2024 avec la décision des FDI, malgré l’opposition des États-Unis, d’envahir Rafah, la dernière zone de la bande de Gaza qui n’avait pas été prise. Il y avait là environ un million de Palestiniens qui avaient déjà été déplacés à plusieurs reprises, et les FDI les ont déplacés une fois de plus vers la zone de la plage, la zone de Mawasi, sans aucune infrastructure appropriée, dans des villes de tentes le long de la plage, et ont ensuite procédé à la démolition d’une grande partie de Rafah.
    C’est à ce moment-là que j’ai commencé à examiner l’ensemble de l’opération, en commençant par les déclarations faites au tout début, les 7, 8 et 9 octobre, par les dirigeants israéliens, les dirigeants politiques et militaires dotés d’une autorité exécutive, qui disaient qu’ils voulaient raser Gaza, la détruire, que tous étaient impliqués, et ainsi de suite. Il est apparu à ce moment-là qu’il y avait en fait une tentative systématique de rendre Gaza inhabitable, ainsi que de détruire toutes les institutions qui permettent à un groupe de se maintenir, non seulement physiquement mais aussi culturellement, son identité, sa mémoire collective, ce qui impliquait une destruction systématique des universités, des écoles, des mosquées, des musées et, bien sûr, des logements et de l’infrastructure. Ainsi, on pouvait constater qu’il y avait ce qu’on appellerait un urbicide, une tentative de détruire les centres urbains, de les détruire physiquement ; un scolasticide – c’est-à-dire l’assassinat des membres des institutions éducatives, des écoles, des professeurs d’université, et ainsi de suite – de sorte que la population, ayant été déplacée de nombreuses fois et, comme vous l’avez entendu précédemment, un grand nombre d’entre eux ayant été tués, blessés et affaiblis, ne serait jamais en mesure de se reconstituer en tant que groupe dans cette région. Telle est l’idée générale. (...)

    Génocide

  • Criminaliser la solidarité : un an de répression en France du mouvement pro-palestinien - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/12/06/criminaliser-la-solidarite-un-an-de-repression-en-france-du-mou

    En février dernier, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, s’était attiré de nombreuses critiques en France pour avoir simplement rappelé le contexte colonial dans lequel s’inscrivent les attaques du 7 octobre 2023, tout en déplorant les pertes civiles israéliennes.

    Dans la polémique qui en a suivi et la furieuse condamnation de ses propos par de nombreuses personnalités politiques, on observait un double-standard bien réel, qui a prévalu en France tout au long de l’année écoulée : imposer le narratif selon lequel les attaques israéliennes qui suivent le 7 octobre 2023 « répondent » directement aux attaques palestiniennes, mais interdire d’étendre l’analyse chronologique aux 75 ans de colonisation qui le précèdent.

    Depuis le début de l’offensive génocidaire d’Israël à Gaza, de nombreuses voix alertent de la répression du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. De tribunes outrancières en condamnations pénales pour « apologie du terrorisme », les attaques pleuvent de toute part et isolent les militant·es : l’Agence Média Palestine propose un tour d’horizon de la criminalisation institutionnalisée de la solidarité.

    Par l’Agence Média Palestine, le 2 décembre 2024

    #Démocratie #Droit_manifester #Palestine #France

  • À Beit Lahiya assiégée, les rues sont jonchées de décombres et de cadavres en décomposition
    Par Ibrahim Mohammad, le 28 novembre 2024 - Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine - Source : +972
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/11/29/a-beit-lahiya-assiegee-les-rues-sont-jonchees-de-decombres-et-d

    « Où que l’on aille, on trouve des cadavres sur le sol. Certains sont presque décomposés, d’autres ont été écrasés par des véhicules blindés israéliens. Nous sommes encerclés de toutes parts et les gens ne savent pas où aller ».

    Telle est la scène qui se déroule actuellement à Beit Lahiya, une ville située à l’extrémité nord de la bande de Gaza qui subit un siège et des bombardements israéliens continus depuis le début du mois d’octobre, comme le décrit Ali Hamouda, un habitant de 43 ans.

    « La ville a fait l’objet de destructions massives de bâtiments et d’infrastructures, dans le but de forcer les derniers habitants à partir », poursuit M. Hamouda. « Il n’y a ni eau ni nourriture, et nous sommes actuellement confrontés à une véritable famine. Il s’agit d’un génocide contre les résidents et les personnes déplacées qui s’abritent ici ».

    L’armée israélienne a lancé un assaut aérien et terrestre intense sur les zones les plus septentrionales de la bande de Gaza aux premières heures du 6 octobre, dans le but de vider la région de ses Palestiniens. Une grande partie de l’opération visait initialement le camp de réfugiés de Jabalia, mais après avoir déplacé de force les résidents et détruit la plus grande partie du camp, l’armée a de plus en plus concentré son attention sur Beit Lahiya.

    Plusieurs centaines de Palestiniens ont été tués lors des récentes attaques israéliennes sur la ville, dont au moins 50 lors d’une frappe aérienne sur un immeuble résidentiel de plusieurs étages le 17 novembre, et 93 lors d’une autre frappe sur un immeuble d’appartements le 29 octobre. Dans ces deux cas, on compte environ un tiers d’enfants parmi les victimes.

    Les secouristes de la défense civile de Gaza, qui peuvent à peine opérer dans la zone nord assiégée, ont déclaré Beit Lahiya « zone sinistrée ». Les deux hôpitaux de la ville, Kamal Adwan et l’hôpital indonésien, ont été attaqués à plusieurs reprises. En raison du nombre élevé de victimes, les habitants ont transformé en cimetière une partie de ce qui était autrefois le quartier animé du marché.

    L’ONU estime qu’il reste entre 65 000 et 75 000 habitants de Gaza dans les villes assiégées de Beit Lahiya, Beit Hanoun et Jabalia. Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile, estime que ce chiffre est légèrement plus élevé : plus proche de 80 000. (...)

  • Israël a assassiné 10% des journalistes de Gaza - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/11/26/israel-a-assassine-10-des-journalistes-de-gaza

    Je ne comprends pas pourquoi la profession des journalistes, d’habitude si prompte à s’offusquer, ne dit rien sur cette volonté délibérée d’obliger au silence. Quatrième pouvoir qu’y disaient...

    Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), qui cite des données du Syndicat des journalistes (PJS) palestiniens, près de 10 % des journalistes opérant à Gaza ont été tués depuis le début des hostilités. Contactée par l’Agence Média Palestine, la porte-parole du PJS Suruq As’ad confirme que le nombre de journalistes palestinien-nes tué-es à Gaza s’élève à 182, auxquels s’ajoutent 164 blessé-es. 136 journalistes ont été arrêté-es à Gaza et en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023, dont 58 sont toujours en détention. 88 établissements de presse palestiniens ont été détruits, dont 73 dans la bande de Gaza.

    Dans son allocution au séminaire international des médias sur la paix au Moyen-Orient, qui s’est tenu le 1er novembre à Genève, le secrétaire général des Nations unies a fait remarquer que « le nombre de journalistes tués à Gaza a atteint un niveau sans précédent dans les conflits modernes ». Il a qualifié d’« inacceptable » l’interdiction faite aux journalistes internationaux d’entrer dans la bande de Gaza, soulignant que « les voix des journalistes doivent être protégées et la liberté de la presse défendue ».

    #Journalisme #Gaza

  • Le « pacte du silence » entre les Israéliens et leurs médias
    Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
    Par Edo Konrad, le 16 octobre 2024 – Source : +972 - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/10/21/le-pacte-du-silence-entre-les-israeliens-et-leurs-medias

    Les médias d’Israël, depuis longtemps asservis, ont passé l’année dernière à imprégner le public d’un sentiment de légitimité à l’égard de la guerre de Gaza. Selon l’observateur des médias Oren Persico, inverser cet endoctrinement pourrait prendre des décennies.

    Au milieu de notre conversation, Oren Persico fait un aveu surprenant. Ce journaliste israélien chevronné, dont le travail a consisté pendant la majeure partie des vingt dernières années à surveiller les médias de son pays, ne regarde pas les journaux télévisés israéliens.

    « Je n’y arrive tout simplement pas », m’explique Persico, qui travaille depuis 2006 comme rédacteur pour le site israélien de surveillance des médias The Seventh Eye. « C’est déprimant et exaspérant — c’est de la propagande, c’est plein de mensonges. C’est surtout le reflet de la société dans laquelle je vis, et il m’est difficile de rompre la dissonance entre ma vision du monde et ce qui m’entoure. J’ai besoin de garder la raison ». Au lieu de regarder la télévision, Persico se tient au courant en faisant défiler les sites d’information, les médias sociaux et en regardant des clips sélectionnés que les gens lui envoient. (...)

    https://www.972mag.com/israeli-media-pact-of-silence-gaza