• Rape is becoming decriminalised. It is a shocking betrayal of vulnerable women | Julie Bindel | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/sep/12/rape-decriminalised-vulnerable-women-convictions-cps
    https://i.guim.co.uk/img/media/ff80b0b230a3224e1abebb2386181525b7023276/0_59_3500_2100/master/3500.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    If I were a rapist, I would be laughing all the way to my next victim in the context of today’s news that rape prosecutions are at their lowest level in a decade. And if I was raped today, it pains me to say that I wouldn’t dream of reporting that rape to the police. As a lifelong feminist campaigner against male violence, I feel more pessimistic about the prospect of ending rape – which is what any civilised society should aim for – than I did 40 years ago.

    For decades, the proportion of reported rapes that end in a conviction has been dismally low. But things are getting worse: today’s statistics show that although the number of rapes reported to the police has doubled in the last year, the number of rape cases charged and prosecuted by the Crown Prosecution Service (CPS) has fallen dramatically. Out of 54,000 reports of rape in 2017-18 (thought to be a fraction of the rapes actually committed), only 1,925 ended in a conviction.

    #viol #justice #violence

    • Comme j’ai du mal à me concentrer sur un texte en anglais et que je suis peut-être pas la seule, une traduction dégooglelisée à l’arrache :

      Le viol est en cours de décriminalisation. C’est une trahison choquante des femmes vulnérables
      article de Julie Bindel / @bindelj

      Les viols signalés ont doublé en un an, mais les poursuites sont à leur plus bas niveau depuis une décennie. Le CPS doit être tenu pour responsable

      Si j’étais un violeur, je me marrerai en attendant ma prochaine victime vu l’information d’aujourd’hui, selon laquelle les poursuites pour viol sont à leur taux le plus bas depuis une décennie. Et si j’avais été violée aujourd’hui, cela m’attriste de dire que je ne me verrai pas signaler ce viol à la police. En tant que militante féministe de longue date contre la violence masculine, je me sens plus pessimiste quant à la perspective de mettre fin au viol - chose que toute société civilisée devrait avoir comme objectif - qu’il y a 40 ans.

      Pendant des décennies, la proportion de viols dénoncés qui se sont soldés par une condamnation est extrêmement faible. Mais la situation empire : les statistiques actuelles montrent que, bien que le nombre de viols signalés à la police ait doublé au cours de la dernière année, le nombre de cas de viols portés devant la justice et poursuivis par le CPS, le Service des Poursuites Pénales, a considérablement diminué. Sur les 54 000 rapports de viol signalés en 2017-2018 (considérés comme une fraction des viols réellement commis), seuls 1 925 ont été condamnés.

      Il semble que le CPS se préoccupe davantage de son image publique que de proposer de bonnes idées pour condamner efficacement les violeurs.

      L’année dernière, le Guardian a indiqué qu’il avait été conseillé aux procureurs de supprimer une partie des « cas difficiles du système » afin d’améliorer les taux de condamnation. Un procureur qui a assisté à un cours de la CPS a déclaré au personnel : « Si nous éliminions 350 cas difficiles du système, notre taux de condamnation atteindrait 61%."

      Il semble que le CPS se préoccupe davantage de son image publique que de proposer de bonnes idées sur la manière de condamner efficacement les violeurs. Ce n’est rien de moins qu’une abomination.

      En 2009, un tribunal de la Couronne a estimé que les procureurs devaient adopter une approche fondée sur le mérite pour décider de poursuivre ou non une affaire de viol. En d’autres termes, les procureurs sont supposés examiner objectivement les éléments de preuve pour déterminer s’il y a lieu d’engager des poursuites, plutôt que de deviner si le jury condamnera ou non en raison de la prétendue crédibilité du plaignant. Jusqu’en 2009, ce dernier critère était celui utilisé par les procureurs. Le problème, c’est que trop peu de cas ont été portés devant les tribunaux en raison de la prévalence des mythes et des stéréotypes parmi les jurés et de leur propension à écarter les récits des plaignant-e-s alors qu’iels buvaient, portaient des vêtements "provoquants" ou étaient en couple avec l’accusé.

      Les experts juridiques estiment maintenant que le CPS a abandonné le test du mérite, ce qui explique pourquoi les taux de condamnation sont en si forte baisse. Kate Ellis, du Center for Women’s Justice, souligne que le CPS a simplement supprimé toutes les références à l’approche de la poursuite pour viol fondée sur le mérite. « Nous savons aussi que la nouvelle politique du CPS ne consiste pas à faire référence à l’approche fondée sur le mérite dans les conseils ou les briefings donnés à la police ou aux avocats », a-t-elle déclaré.

      Le CPS le nie. Son directeur des poursuites pénales, Max Hill, a semblé reprocher cette baisse du taux de condamnation à la police lors d’une interview ce matin. « Ce rapport contient un certain nombre de statistiques, dont l’une indique… qu’il y a eu une baisse de 23% du nombre d’affaires renvoyées par la police », a-t-il déclaré au Today programme . « Il est clair que si aucune affaire n’est renvoyée à nous, nous ne pouvons pas commencer à l’examiner. » Le CPS souligne également le nombre croissant de preuves numériques que la police et les procureurs doivent analyser pour chaque affaire afin d’expliquer le nombre décroissant de condamnations.

      Cependant, j’ai vu une analyse détaillée des dernières statistiques du Center for Women’s Justice - qui sera publiée dans les prochaines semaines - qui a révélé que la baisse du taux de condamnations ne peut être entièrement expliquée par le fait que la police n’a pas renvoyé les affaires au CPS.

      À moins que le CPS ne soit tenu pour responsable, les hommes qui devraient être déclarés coupables de viol continueront à évoluer librement. Cela signifie que les violeurs agiront en toute impunité et que les prédateurs sexuels mettront encore plus en danger les femmes que nous le sommes maintenant. Sans une réforme radicale et urgente du système actuel, le viol continuera à être effectivement décriminalisé.

      Julie Bindel est journaliste et militante politique et fondatrice de Justice for Women .

    • Je ne connais pas les chiffres et l’article cité ci-dessous, de février 2019, peine à les rassembler en particulier pour ce qui concerne la correctionnalisation, mais la tendance est nette aussi en France.

      Combien y a-t-il de viols chaque année ? Combien de plaintes ? Combien de condamnations ? - Libération
      https://www.liberation.fr/checknews/2019/02/08/combien-y-a-t-il-de-viols-chaque-annee-combien-de-plaintes-combien-de-con

      En octobre 2017, le ministère de la justice nous informait qu’aucun renseignement n’était disponible quant à la quantité de viols « correctionnalisés », expliquant qu’il n’était « pas possible de réaliser une étude quantitative précise de cette pratique. » En février 2019, nous avons renouvelé cette question. Le porte-parole de la Chancellerie nous a confirmé qu’il n’existait toujours pas de chiffres sur la correctionnalisation des viols : « Nous raisonnons sur la base du casier judiciaire qui ne donne pas ces informations. » Une étude menée dans le tribunal de grande instance de Bobigny estimait qu’en 2013 et 2014, « 46% des agressions sexuelles étaient des viols correctionnalisés ». Difficile de généraliser la statistique pour tout le pays, mais elle permet de se faire une idée.

    • Au sujet de la régression de l’attention à porter à la parole des femmes, particulièrement quand elles dénoncent des problèmes avec des mecs, ça fait 2 semaines que je suis super mal à l’aise avec ce commentaire https://seenthis.net/messages/805907#message806025 @seenthis et que je sais pas du tout quoi faire, alors voilà, je te le signale par ici... C’est sans doute pas idéal mais depuis la lecture-traduction de cet article, ça m’obsède.

    • Pourma part, je ne peux pas faire de traduction sans passer par linguee [point] suffixe du pays de la langue de rédaction initiale ( linguee.com ou de ou fr ou mx, par exemple) : c’est le seul moyen de voir plusieurs manière de traduire en fonction non pas du mot mais de la construction verbale locale.
      Je vais aller voir ton outil de ce pas, @reka , merci !

  • FactCheck : Men are more likely to be raped than be falsely accused of rape – Channel 4 News
    https://www.channel4.com/news/factcheck/factcheck-men-are-more-likely-to-be-raped-than-be-falsely-accused-of-rape

    The Crime Survey for England and Wales (CSEW) estimates that 8,000 men were raped at some point in the 12 months up to March 2017. That’s about 0.05 per cent of adult men aged 16-59.

    The CSEW also found that an estimated 54,000 men had been raped at some point in their adult lives, i.e., since the age of 16. That’s about 0.3 per cent of men. To be clear, these figures do not include men who were raped as children.

    For comparison, 1.1 million women have been raped at some point since they were 16, which is just over 6 per cent of women. Of those, an estimated 144,000 women were raped in the 12 months to March 2017, which accounts for 0.9 per cent of women.

    The closest we can get to an official figure for the number of false rape allegations is how many people were prosecuted for perverting the course of justice or wasting police time after making a rape claim.

    The latest data on this is from a 17-month period in 2011 and 2012, when the CPS prosecuted 35 people for making false allegations of rape.

    Overall, in the CPS’ view, false allegations of rape are “serious but rare”. They estimate that there is one prosecution for a false rape claim out of every 161 rape cases prosecuted. That means — according to the best available data — false allegations make up 0.62 per cent of all rape cases.

    But from what we can tell: yes, men are more likely to be raped than be falsely accused of rape.

    According to the most reliable data we have, the average adult man in England and Wales aged 16 to 59 has a 0.03 per cent chance of being raped over the course of a year (based on 2016-17 figures).

    The best data we have — the number of people prosecuted for making false allegations — suggests that the average adult man in England and Wales has a 0.00021281 per cent chance of being falsely accused of rape in a year.

    Non seulement les hommes ont 230 x plus de chances d’être violés qu’accusés à tort de #viol mais ils ont 18 x plus de chances d’être violés que condamnés pour un viol qu’ils ont commis.

    Très bon travail de vulgarisation par le service public UK.
    #décryptage #chiffres

    • non, c’est plutôt un jeu (dangereux) de mélanger des chiffres venus d’on ne sait où pour avoir des probas... « The best data we have — the number of people prosecuted for making false allegations — suggests that the average adult man in England and Wales has a 0.00021281 per cent chance of being falsely accused of rape in a year » !!! autrement dit « être faussement accusé » est estimé par le pourcentage de personne qui ont gagné un procès pour « false allegations ». Mais ils le disent constament dans le texte « according to the best available data » ! tu prends des données que tu as pour raconter une histoire... le soucis est qu’avec cette méthode, tu peux dire ce que tu veux !

    • J’aurais même tendance à penser que faire du « fact checking » sur la base de données statistiques est déjà largement borderline…

      Pour deux raisons :

      – une de principe : le fact-checking est destiné à établir si une affirmation est vraie ou fausse, alors que là on passe dans le domaine des probabilités. Certes on peut « checker » qu’une statistique est réalisée dans les règles de l’art ; mais là ce n’est pas le cas : là on utilise des statistiques pour valider l’affirmation.

      – une réalité immuable : les journalistes sont encore plus incompétents en maths que pour le reste. Déjà une règle de trois dans un article c’est l’assurance d’un plantage, alors des statistiques…

    • Oui, c’est vraiment biaisé comme article, d’autant plus que ça invisibilise une fois de plus les victimes et en priorité les femmes, 96% des violences sexuelles sont subies par les femmes.
      Donc voila la réalité statistique il n’y a que 4% des victimes de violences sexuelles qui sont des hommes.
      L’article pourrait aussi croiser des statistiques sur les hommes qui se sont fait écraser le pied gauche par un vélo vert et qui ont moins de chance d’être des violeurs … du moment que les hommes tiennent le haut de l’affiche et que l’auteur peut s’enorgueillir des likes

      … over 140,000 likes at the time of writing.

      https://www.ined.fr/fr/publications/editions/document-travail/violences-rapports-genre

      #petite_fatigue #lèche_frite

    • Toute quantification des violences sexuelles est problématique et affirmer des chiffres est extrêmement délicat tant le processus d’enregistrement quantifié de tels événements dépend du contexte social général et du contexte de l’enregistrement en particulier..

      En gros il y a deux types de sources :
      • les sources judiciaires, donc à la base enregistrement de plaintes par la police ou la gendarmerie, puis suivi du processus judiciaire,
      • les enquêtes de victimation et donc déclaratives en population générale.

      Pour les chiffres issus des premières, on identifie facilement les biais de sélection (terme générique) qui laisse supposer une sous-estimation (assez massive, sans doute, mais le comportement peut changer et entrainer une augmentation de la série par augmentation du recours à la plainte et (on peut rêver) amélioration de l’accueil policier des victimes. C’est à ce niveau (puisque l’origine en est judiciaire) et parce que les pressions sociales et policières ont de grandes chances d’être différentes pour les femmes et pour les hommes que le chiffre 96% / 4% que tu retiens est à prendre avec au moins autant de pincettes que toutes les autres estimations.

      Les sources d’enquête sont aussi assez délicates et souvent difficilement comparables. En général, elles donnent des effectifs nettement plus élevés, souvent sous la forme (x personnes sur 100 ont subi des violences pendant telle période de leur vie).

      Tu remarqueras d’ailleurs que le projet d’enquête de l’INED (une enquête de victimation) dont tu donnes la description en lien évite soigneusement de parler de quantification. Je n’ai pas été au delà du sommaire, mais les titres de la partie Objectifs sont explicites :

      Les objectifs de l’enquête : genre, contextes et conséquences
      1. Construire une typologie des violences selon la gravité et le contexte
      2. Identifier les types de violences subies par les femmes et par les hommes
      3. Le devenir des victimes au fil de la vie
      4. Saisir les situations de cumul de vulnérabilités sociales

      Et les premiers résultats de l’enquête VIRAGE donnent, avec beaucoup de prudence — rappelant qu’il s’agit d’estimation à partir d’enquête, des éléments quantitatifs sur les violences subies par les femmes et par les hommes au cours des 12 derniers mois (tableau p. 23) et une estimation des actes déclarés en reconstruisant si possible une qualification juridique (p. 26).
      Estimation au cours de la vie (p.30 et p. 32)
      https://www.ined.fr/fr/publications/editions/document-travail/enquete-virage-premiers-resultats-violences-sexuelles

    • Hé les hommes, il serait peut -être temps de vous rendre compte que le massacre des femmes se fait devant votre porte tous les jours (ah ben non, seulement un jour sur deux) au lieu de toujours changer de conversation.

      @simplicissimus l’autre biais que tu développes ici, même sous un jour scientifique, qualité que je te reconnais vu que tu es statisticien, mais ça doit donc être une déformation professionnelle, bref, ce biais affirme le doute quant aux chiffres de la violence que subisse les femmes et c’est juste inacceptable.

      En fait peu importe ici que les chiffres soient exacts ou non car je n’ai pas à recevoir de leçons de statistiques quant je parle des femmes qui sont tuées devant ma porte par des hommes. Pour moi le résultat est qu’une fois de plus je vois un homme qui vient corriger des fautes d’orthographes ou de chiffres et donner par son discours du grain aux assassins.

      Je ne comprends pas que les manifs pour demander que le massacre des femmes cesse ne soient pas investis à égalité par les hommes, et surtout je ne vais pas risquer ici de donner le chiffre des manifestants par genre de peur qu’on me parle de chiffre au lieu de responsabilité.

      Certes, je n’aurais pas du parler de « vérité des chiffres » car lorsque j’écrivais mon court post précédent, je pensais à la louche qu’il y avait près de 90% de femmes dans les victimes de violences sexuelles et j’ai voulu vérifier rapidement avant, j’avoue avoir recopié le chiffre donné par un média mainstream qui avait extrait ce chiffre de sa lecture de l’enquête de l’Ined. Ça a été une erreur de ma part mais en échange j’ai droit à un exposé sur les doutes statistiques, merci j’en connais la démarche, tout comme celle de la position initiale du chercheur ou de la chercheuse.

      Voila ta phrase ici posée

      le chiffre 96% / 4% que tu retiens est à prendre avec au moins autant de pincettes que toutes les autres estimations

      ça sent un peu le ferme ta gueule dans l’atmosphère de plus en plus masculine de seenthis, on va surtout pas parler de crimes ni des femmes qui meurent sous les coups de leurs compagnons.

      Nous avons été plusieur·es a devoir batailler ici sur seenthis depuis 5 ou 6 ans pour qu’on nous laisse affirmer sans nous faire fermer le bec qu’une femme était assassinée tout les deux jours sous les coups de son compagnon.

      Sauf que je ne fermerai pas ma gueule et je vais essayer de ne pas quitter seenthis.

    • Oui, c’est vrai que les chiffres doivent être pris avec des pincettes et qu’il est présomptueux de prétendre les « checker ». Mais d’une je trouve que le ton de Channel 4 est relativement modeste (et le propos plus étayé) par rapport à la morgue de Libé et Le Monde qui va t’expliquer.

      Et d’autre part, politiquement, il y a un truc à retenir de l’article en question : la peur panique des hommes face à la probabilité d’être accusés à tort est largement injustifiée. Ces réflexes (edit : et la solidarité de classe) expliquent-ils à eux seuls l’inaction policière, voire les encouragements à aller porter plainte ailleurs, voire les menaces de poursuites pour dénonciation calomnieuse (on se rappelle l’affiche maison super classe à ce sujet dans un commissariat, comme si avec seulement 10 % de crimes rapportés, on avait besoin, en tant que société, d’intimider encore plus les plaignantes) ? Ou sont-ils liés à la volonté de violer et de tuer en toute #impunité (qui constitue la #culture_du_viol) ? Après tout, on peut être accusé à tort d’agression physique sur d’autres hommes, de vol, de meurtre... pourquoi donc ces réflexes de défense ne concernent-ils que les violences genrées ? Alors que sur les autres violences un fait reporté est a priori jugé en défaveur des suspects dans les tribunaux médiatiques ?

      Je trouve que si le chiffre n’est pas parfait, l’argument résiste et il me semble largement suffisant pour la pauvre qualité du débat public sur ces questions ! Et que ça vaut la peine de le rappeler avant de couper les cheveux en quatre.

      Je rappelle une autre contribution à cette question des fausses accusations de viol.

      http://www.crepegeorgette.com/2014/10/13/fausses-allegations-viol

    • Touti, je ne suis pas d’accord sur le fait que Simplicissimus minore quoi que ce soit, ou utilise les chiffres comme un « ferme ta gueule ».

      Le présent fil de discussion est lancé par un article de « fact checking » qui prétend donner des chiffres tels que :

      0.00021281

      C’est à dire avec une précision mathématique assez sidérante. Je ne vois pas en quoi on pourrait encore plus « couper le cheveux en quatre » que ça.

      L’avantage d’avoir ici des statisticiens dont c’est le métier est tout de même, dans ce cas comme celui-ci, c’est bien qu’ils interviennent pour expliquer en quoi faire reposer des chiffres d’une telle précision sur des bases aussi faibles est dangereux. A aucun moment ils ne disent que cela doit minorer les affirmations sur la souffrance des femmes : ils disent juste que l’argument statistique/mathématique ne peut pas être utilisé ici.

      Au contraire, je pense que c’est le fait de produire des démonstrations sur des bases pseudo-scientifiques totalement erronées qui nuit à la cause qu’on défend. Parce qu’il n’y a rien de plus facile, ensuite, pour les masculinistes ayant vaguement fait des maths de venir ensuite hurler à la manipulation.

      Un article sur un sujet important qui se conclut par une affirmation telle que :

      the average adult man in England and Wales has a 0.00021281 per cent chance of being falsely accused of rape in a year

      peut tout aussi bien être considéré comme desservant son propos. Je remarque que l’article de Crêpe Georgette se contente de pourcentages à base de nombre entiers et (me semble-t-il) ne prétend pas établir des comparaisons entre des données qui ne sont pas comparables au motif que 0.00021281 est plus petit que , comme c’est le cas de l’article qui lance la présente discussion.

      Je reviens sur cette notion de « couper le cheveux en quatre », parce que ça revient aussi à ça (pinailler sur les chiffres). L’article qui est ici discuté prétend fact-checker un simple tweet :


      et pour cela part dans une démonstration mathématique/statistique qui est extrêmement critiquable. Si vous tenez à l’argument « si vous pinaillez les chiffres, c’est que vous essayez de nier la réalité des faits », alors cet argument doit s’appliquer en premier à l’article de fact-checking référencé. Parce que, franchement, dans ce cas, le tweet d’Amanda Wallwin se suffit à lui-même.

    • Quand j’étais gamin, j’ai vu un film qui m’avait choqué et mis terriblement mal à l’aise en tant que mâle blanc éduqué, bien qu’encore enfant.

      Il s’agissait de l’histoire d’un prof’ accusé d’avoir violé une gamine. La gamine a été prise au sérieux, l’adulte enfermé, jugé, condamné. Et à la fin, la gamine a finalement avoué, après que l’adulte ait passé un certain temps en prison, qu’elle avait voulu faire son intéressante et que c’était faux.

      La thèse du film était donc :
      1) Les femmes sont prises au sérieux par la Police et la Justice, quand cela arrive
      2) Les hommes sont condamnés pour viol par la Justice, quand cela arrive
      3) Même les innocents peuvent être condamnés

      Ça m’avait tourneboulé de me dire que ça pourrait m’arriver.

      Alors un article qui te démontre que la thèse de ce film, c’est du bidon, même avec des probas avec 10 décimales... c’est pas si mal finalement.

      Parce qu’on le sait, à force, que dans la vraie vie :
      1) Les femmes ne sont pas prises au sérieux par la Police et la Justice, quand cela arrive (ou peut-être à « 0.00021281 per cent ») ;
      2) Les hommes sont rarement condamnés pour viol par la Justice, et encore, c’est encore trop, il a fallu correctionnaliser la chose, pour en faire baisser le coût de traitement, parce que bon, « on a des choses plus importantes à faire avec les sous de la collectivité bon sang ».
      3) On le sait aussi, que certains innocents peuvent être condamnés (cf. la répression sur les GJ), mais pas pour viol (ou peut-être à « 0.00021281 per cent »).

    • Mais une bonne cause ne gagne rien avec des arguments faux. C’est vraiment dangereux.

      On part d’une affirmation Twitter que est simple et vraie :

      men are more likely to be sexually assaulted than falsely accused

      et là on ajoute un immense article qui, sur la base d’estimations totalement approximatives, conclut :

      a man is 230 times more likely to be raped than to be falsely accused of rape

      ce qui est donc une affirmation fausse. D’où le besoin de faire précéder cette affirmation par la mention « By this measure ». Je ne vois pas ce qu’on gagne (au contraire) à compléter une affirmation vraie par une affirmation fausse, au motif qu’on a ajouté un raisonnement pseudo-scientifique.

    • Mon propos semble inaudible sur seenthis, mais ça ne m’étonne plus trop. Vous préférez démontrer que vous avez la raison scientifique avec vous que de vous questionner sur les féminicides et les atteintes aux droits des femmes.

      C’est ça qui me stupéfie, d’autant que je me suis exprimée clairement sur cet article

      L’article pourrait aussi croiser des statistiques sur les hommes qui se sont fait écraser le pied gauche par un vélo vert et qui ont moins de chance d’être des violeurs … du moment que les hommes tiennent le haut de l’affiche et que l’auteur peut s’enorgueillir de likes

      Et je n’ai même pas voulu lui accorder le droit d’être autrice en gardant ce mot au masculin.

      Mais tu préféres toi aussi @arno faire une démonstration en mon honneur de l’ineptie des chiffres de l’article que de reconnaitre la réalité qui vous entoure. (Ah oui, pardon c’est pas une réalité que vous critiquez c’est les chiffres)
      J’imagine votre discours transposé au temps de l’esclavage, sur le nombre de fruits ou pas dans les arbres, ces chiffres inexacts qui desservent la cause des noirs… etc
      C’est assez dégueulasse n’est-ce pas quand on transpose la question. Il me faut beaucoup de courage pour vous confronter car je ne suis pas formé à la réthorique mais je sais que votre discours vous semble si normal, puisque vous ne subissez pas cette violence tout les jours comme les femmes la vivent, mieux, j’ai une sorte de pitié quand je vois que cette violence faite aux femmes assure votre pouvoir et que votre seule réponse est d’en critiquer les fondements qui seraient mathématiques, ça tient du cocasse.

    • Je suis d’accord avec @touti, ça fait un peu « on a gagné nos galons de mecs déconstruits et tout Seenthis le sait », on peut critiquer cet article sans prendre la peine de dire un mot du fond, des vies de femmes détruites par des hommes en toute impunité et des gens qui essaient de faire bouger les lignes.

      Franchement, j’apprécie vos éclairages et je suis d’accord sur vos stats mais je pense que c’est une assez bonne com au final, malgré ses défauts. Enfin, penser à relativiser une insécurité masculine (ne plus pouvoir nuire, bouh bouh) avec quelques chiffres bien choisis sur ce qui devrait être une plus grande insécurité (être violé, merde !), c’est un bon angle d’attaque.

    • Et puis les arguments ne sont pas faux, @arno, les mots sont importants !

      Mais une bonne cause ne gagne rien avec des arguments faux.

      C’est leur précision qui est à mettre en jeu, pas la vérité profonde du truc : les hommes n’ont pas à avoir peur d’une injustice exceptionnelle en faveur des femmes, ils ont à avoir peur avant tout des autres hommes !

    • Comme toujours, des hommes se posent en arbitres de ce que les femmes ont le droit de dire sur leurs oppressions. Ils accaparent le discours soi-disant objectif, pérorent sur le vrai et le faux, la cause assez « bonne » pour la protéger des erreurs, ressucitent pour la millième fois la spéculation merdique sur les "fausses accusations de viol... mais pour lui « opposer » des statistiques sur les hommes violés, bref que des victimes chez les hommes ! NOS GUEULES, MESSIEURS !!!

    • L’agression sexuelle a un ou des agents, des hommes qui violent. Combien sont-ils ? Quelle proportion d’hommes ont déjà imposé une relation sexuelle ? Quelle proportion d’hommes l’ont fantasmé, quelle proportion d’hommes continuent à le faire et mettent ce désir en acte dans la prostitution ? Ces chiffres existent (comme secret le mieux gardé...) mais notre idéologie patriarcale préfère pinailler sur les hommes comme victimes de viols ou de fausses accusations de viol, en cherchant des femmes à blâmer de ne pas dire exactement ce qu’ils pensent qu’elles devraient dire... Et pendant ce temps-là, le viol ets à toutes fins pratiques, en voie de décriminalisation, comme le signale la journaliste Julie BINDEL : https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/sep/12/rape-decriminalised-vulnerable-women-convictions-cps

    • Quant à la question des fausses allégations de viol… Sachant que même visiblement violées, nous avons déjà du mal à porter plainte ou être vaguement prises au sérieux et que nous n’échapperons pas à une enquête approfondie de notre statut de bonne victime, plus le temps passe et moins je conçois qu’une femme puisse tenter le coup de la fausse accusation.

      Pour clouer définitivement le couvercle de ce concept étrange, je conseille le visionnage de la très éprouvante mini-série de Netflix Unbelievable, qui raconte les mécanisme en œuvre pour acculer une victime à endosser une condamnation pour fausse accusation.

    • @martin4, je trouve que l’angle n’est pas mal.

      notre idéologie patriarcale préfère pinailler sur les hommes comme victimes de viols ou de fausses accusations de viol

      Vu l’absence d’empathie qui caractérise habituellement les hommes confrontés aux femmes, particulièrement aux victimes de violences masculines, je trouve ça intéressant de trouver de quoi surmonter ce mur en parlant des violences sexuelles que les hommes sont capables de s’infliger les uns aux autres.

    • Je perçois plusieurs raisons pour lesquelles un tel focus sur les hommes comme victimes du viol et comme focus de notre réflexion serait un détournement contreproductif de l’exigence des femmes et une stase dans nos ornières actuelles.

    • merci @martin4 c’est aussi ce que je dénonce dans cet article.
      Il faut renoncer à la sempiternelle œuvre éducative féminine et cesser de s’occuper de la pédagogie des hommes. Le processus d’empathie n’est actif que parce qu’une situation de souffrance est déjà mémorisée et peut être reconnue chez l’autre. Il n’y a pas d’empathie chez les tenants du pouvoir.
      Arrêtons de les nourrir intellectuellement, qu’ils fassent donc le chemin seuls, se persuader qu’on peut encore les éduquer est contre productif, nous perdons de l’énergie et des vies. C’est comme le vote, si ça marchait ça se saurait, sinon toutes ces femmes assassinées seraient encore là, parce que ça fait des décennies qu’on sait que les femmes se font buter en France par leurs compagnons sans qu’on voit les hommes sortir dans la rue manifester et dire qu’il faut cesser toutes violences sexuelles.
      D’ailleurs preuve en est ici même que ce discours féministe censé inclure les hommes n’est pas audible.

      Les hommes ont déjà le pouvoir, inutile en plus de leur donner un peu plus la primauté quand on parle des assassinats qu’ils perpétuent sur les femmes.
      Je ne vois pas en quoi cet article (écrit par une femme qui plus est) fait avancer les choses, il se penche -avec pédagogie de statistiques pointues assez mal à propos- sur les problèmes des hommes entre eux et sur leur aptitude à violer un peu ou pas trop.
      Rien à foutre de trouver des biais pour leur prouver qu’ils sont chanceux, il y a un moment où il faut agir, sortir les couteaux, parler de la façon de s’organiser entre femmes pour se défendre des féminicides, mais pas leur servir la soupe encore.

    • A noter qu’en terme de pédagogie, et ce n’est pas pour contredire que j’ajoute cela, juste pour le partage d’expérience, que dans le milieu plutôt aisé que je fréquente, quand tu expliques que les violences faites aux femmes et aux enfants sont équitablement réparties dans les classes sociales, l’intégralité du public est ahurie et prompte à contredire, aussi bien les femmes que les hommes. « mais voyons, la violence, elle trouve son origine dans la misère sociale, c’est pas possible statistiquement qu’il n’y ait pas plus de violence chez les miséreux ».

    • C’est leur précision qui est à mettre en jeu, pas la vérité profonde du truc : les hommes n’ont pas à avoir peur d’une injustice exceptionnelle en faveur des femmes, ils ont à avoir peur avant tout des autres hommes !

      C’est sûrement ça qu’il faut retenir, l’article a pris des chiffres qui n’ont pas de sens car il y a trop de biais et l’article passe son temps à le dire, au bout d’un moment faut se poser la question de savoir pourquoi on l’écrit, si ce n’est pour essayer de pinailler (même si ça part d’une bonne intention).

    • @antonin1

      Vu l’absence d’empathie qui caractérise habituellement les hommes confrontés aux femmes, particulièrement aux victimes de violences masculines, je trouve ça intéressant de trouver de quoi surmonter ce mur en parlant des violences sexuelles que les hommes sont capables de s’infliger les uns aux autres.

      En même temps vu le faible nombre de cas c’est pas ça qui doit vraiment inquiéter beaucoup de mes congénères. A la limite, pour bien faire comprendre qu’on a plus à craindre des hommes que d’autre chose, on pourrait parler des meurtres, presque deux tiers des victimes sont des mecs et la plupart du temps sont tués par des mecs.

    • Un truc sur lequel on peut être d’accord, c’est que les violences sexuelles contre les hommes sont une incongruité statistique et que c’est un sacré privilège, de donner la violence sans jamais (ou presque) la recevoir.

      D’où cette histoire que j’aime bien :
      « De quoi une femme a peur en allant à un blind date ? De tomber sur un serial killer. De quoi un mec a peur ? De tomber sur une grosse. »
      C’est tiré d’une enquête à la con. Voilà comment divergent les expériences des femmes et des hommes. Ça appelle de la part des hommes pour qui cette situation n’est pas acceptable un minimum de responsabilité et de soin.

  • If world leaders choose to fail us, my generation will never forgive them

    We are in the middle of a climate breakdown, and all they can talk about is money and fairytales of eternal economic growth.

    This is all wrong. I shouldn’t be standing here. I should be back in school on the other side of the ocean. Yet you all come to me for hope? How dare you! You have stolen my dreams and my childhood with your empty words. And yet I’m one of the lucky ones. People are suffering. People are dying. Entire ecosystems are collapsing. We are in the beginning of a mass extinction. And all you can talk about is money and fairytales of eternal economic growth. How dare you!

    For more than 30 years the science has been crystal clear. How dare you continue to look away, and come here saying that you are doing enough, when the politics and solutions needed are still nowhere in sight.

    You say you “hear” us and that you understand the urgency. But no matter how sad and angry I am, I don’t want to believe that. Because if you fully understood the situation and still kept on failing to act, then you would be evil. And I refuse to believe that.

    The popular idea of cutting our emissions in half in 10 years only gives us a 50% chance of staying below 1.5C degrees, and the risk of setting off irreversible chain reactions beyond human control.

    Maybe 50% is acceptable to you. But those numbers don’t include tipping points, most feedback loops, additional warming hidden by toxic air pollution or the aspects of justice and equity. They also rely on my and my children’s generation sucking hundreds of billions of tonnes of your CO2 out of the air with technologies that barely exist. So a 50% risk is simply not acceptable to us – we who have to live with the consequences.

    To have a 67% chance of staying below a 1.5C global temperature rise – the best odds given by the Intergovernmental Panel on Climate Change – the world had 420 gigatonnes of carbon dioxide left to emit back on 1 January 2018. Today that figure is already down to less than 350 gigatonnes. How dare you pretend that this can be solved with business-as-usual and some technical solutions. With today’s emissions levels, that remaining CO2 budget will be entirely gone in less than eight and a half years.

    There will not be any solutions or plans presented in line with these figures today. Because these numbers are too uncomfortable. And you are still not mature enough to tell it like it is.

    You are failing us. But the young people are starting to understand your betrayal. The eyes of all future generations are upon you. And if you choose to fail us I say we will never forgive you. We will not let you get away with this. Right here, right now is where we draw the line. The world is waking up. And change is coming, whether you like it or not.

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/sep/23/world-leaders-generation-climate-breakdown-greta-thunberg
    #Greta_Thunberg #climat #jeunesse #résistance #croissance #croissance_économique #espoir #discours #collapsologie #effondrement #nouvelle_génération #accusation #responsabilité #technicisme #action

    ping @reka

    • Environnement.À l’ONU, Greta Thunberg s’en prend aux leaders du monde

      Conviée à New York pour s’exprimer lors d’un sommet spécial des Nations unies sur la question du climat, la jeune activiste suédoise s’est lancée dans une allocution enflammée.

      Les paroles utilisées sont fortes et l’image qui les accompagne est tout aussi poignante. Lundi 23 septembre, lors du sommet sur l’urgence climatique organisée par les Nations unies, Greta Thunberg s’est attaquée une nouvelle fois aux leaders du monde, coupables de ne pas en faire suffisamment face aux bouleversements climatiques en cours.

      Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan. […] Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Les gens souffrent, les gens meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous pouvez parler, c’est de l’argent. Comment osez-vous ? Comment osez-vous regarder ailleurs et venir ici en prétendant que vous en faites assez ? […] Vous dites que vous nous entendez et que vous comprenez l’urgence, mais je ne veux pas le croire.”

      La jeune Suédoise a prononcé ces phrases le visage rempli d’émotion et presque en larmes, comme on peut le voir sur les images de cette vidéo relayée par le quotidien britannique The Guardian :

      https://www.youtube.com/watch?v=TMrtLsQbaok

      Hier, le 22 septembre, la veille de cette allocution de Greta Thunberg aux Nations unies, le journal suédois Svenska Dagbladet avait également épinglé le comportement des responsables de la planète en faisant aussi référence aux nombreuses manifestations pour le climat organisées par des jeunes activistes ces deux derniers jours.

      “Pour les hommes politiques et les entreprises, cela a une grande valeur en matière de relations publiques d’être associés à des jeunes représentant l’espoir pour l’avenir […], mais il y a quelque chose dans les cris de soutien joyeux qui néglige le sérieux du message de ces jeunes”, pointe le journal qui ajoute :

      “Les adultes utilisent des clichés quand ils parlent de la prochaine génération […]. Mais ils deviennent rarement sérieux et ne mènent pas de dialogue réel avec ceux qui, un jour, prendront le relais. Seuls ceux qui ont vraiment le pouvoir peuvent décider du monde qu’ils laissent derrière eux.”

      https://www.courrierinternational.com/article/environnement-lonu-greta-thunberg-sen-prend-aux-leaders-du-mo

      #this_is_all_wrong

    • Women and non-binary people of colour on what the Global Climate Strike means to them

      Today, millions of people across the world mobilised for the Global Climate Strike, calling on their governments to start enacting solutions to climate breakdown.

      Here in the UK, the environmental movement has a whiteness problem. People of colour will be the first to be affected by climate change, but they’re the voices we seem to hear from the least on this matter. The face of the climate movement has seemingly become the white middle-class because they have the privilege of being able to take time off work for these protests, the money to significantly change their lifestyles to be more eco-friendly and the security of being able to trust the police.

      With that in mind, I headed out to Westminster to join the protests and talk to women and non-binary people of colour about why they came out today and what organisers could be doing to better include people colour.


      https://gal-dem.com/women-and-non-binary-people-of-colour-on-what-the-global-climate-strike-mea

    • On environmentalism, whiteness and activist superstars

      After a powerful and emotional speech at the climate summit in New York, climate activist Greta Thunberg’s profile is bigger than ever, as if that were even possible. Founder of the school strike movement, it feels that Greta has played a huge part in galvanising an incredibly cohesive and urgent movement for climate justice in the short period of one year. I am also personally a huge admirer of hers, and am particularly heartened by the way she has discussed disability in the spotlight. But in the past few days, I’ve seen a number of people, notably artist and activist Bree Newsome Bass, discussing Greta’s whiteness in relation to size of her platform.

      In some ways this is an important point – activists of colour like Mari Copeny a.k.a. Little Miss Flint, who has been raising awareness and funds for the water crisis since she was eight, have received far less attention for their activism. But I’m less interested in this criticism levelled towards Greta as a person – she is a 16-year-old, autistic girl who has endured a lot of ableism and misogyny in her time in the public eye. Instead, I think it’s important that we think about the structures that consistently centre whiteness, and white individuals, both within coverage of the climate crisis and outside of it. It is this that speaks to a larger problem of white supremacy and an obsession with individuals in the media.

      We know that under white supremacism, both the media and its audiences disproportionately spotlight and uplift whiteness. And as we saw most recently in criticisms of Extinction Rebellion, the climate justice movement certainly isn’t exempt from reducing people of colour to an afterthought. This feels all the more frustrating when the issue of climate justice disproportionately affects indigenous communities and people of colour, and has rightly led many people of colour to ask: will white people only pay attention to the climate catastrophe when it’s other white people delivering the message? This doesn’t mean we should pay less attention towards Greta on the basis of her whiteness, but instead we should criticise the white supremacist climate that means that activists like Mari Copeny get sidelined.

      “The media prefers individual ‘star’ activists to faceless movements. But this complicates representation”

      Part of this problem also lies in the issue of fame in and of itself. To a certain extent, we buy into the cult of the individual when we inject 16-year-old activists into the realm of celebrity, when they really came to tell us to take action. The media prefers individual “star” activists to faceless movements. But this complicates representation – it’s impossible for one person to truly represent everyone. Equally, when we suggest swapping out one activist for another (e.g. swapping a white autistic woman for say, a black neurotypical man), we buy into a mindset that insists there is only space for one person to speak.

      This focus on the individual is evident in conversations around Greta’s work; each time she makes a speech, pens an article or crafts a viral Instagram post, it feels as though around 50% of the aftermath involves discussion of the climate issues she’s talking about – while the other 50% is usually about Greta herself. This is also why the pressure and criticism directed towards her sometimes feels unfair – it’s worth considering that Greta didn’t ask to be a celebrity, we made her into one. We can address and deconstruct this problem by thinking beyond individuals – and also talking about movements, community groups and even our most abstract modes of thinking about the climate crisis (particularly with regards to decolonisation). This will naturally involve making much-needed space for the voices of people of colour. Although we may always seek leaders and figureheads for movements, an obsession with star power can only take us so far.

      The first and most obvious thing we should do is to remain aware of the ways in which the media, and viewers who participate in it, centre whiteness. Then we should resist it. This doesn’t mean attacking white activists who are doing good work, but instead spotlighting and uplifting activists of colour whose messages equally need to be heard. A good place to start would be reading and listening to the words of Artemisa Xakriabá, Helena Gualinga, Mari Copeny and Isra Hirsi. When we bring focus towards activists of colour, we prove that activism isn’t a project that has only limited space for a certain number of voices. It reduces the amount of misogynistic and ableist abuse that young activists like Greta face, whilst in turn tackling the issue of putting whiteness on a pedestal. Importantly, this goes hand-in-hand with pushing against the media’s constant need to position individual people as the monolithic faces of particular movements. Signal-boosting groups like Black Lives Matter, Wretched of the Earth, Indigenous Environmental Network, Grassroots Global Justice Alliance and Climate Justice Alliance also emphasises the importance of collective work. After all – the issue of the climate operates along so many axes of oppression, including racism, misogyny, ableism and class – so we need more marginalised voices than ever involved in the conversation.

      http://gal-dem.com/on-individualism-whiteness-and-activist-superstars

      #blancs #noirs #activisme #activisme_climatique

    • La haine contre Greta : voici ceux, avec nom et adresse, qui la financent !

      Il est généralement accepté que les vainqueurs des élections européennes du 26 mai ont été l’extrême droite et les Verts. Et il est aussi généralement accepté qu’aux succès des Verts ont contribué grandement les mobilisations sans précédent d’une jeunesse s’inspirant de la combativité et des thèses radicales de la jeune suédoise Greta Thunberg. En conséquence, il n’est pas surprenant que cette extrême droite choisisse d’attaquer ce qu’elle appelle « le mythe du changement climatique » et surtout, cible de plus en plus son attaque sur la personne de cette Greta Thunberg qui galvanise la jeunesse en Europe et au-delà !

      À la tête de la campagne contre Greta, ponctuée de centaines de textes et de photomontages souvent très vulgaires, il y a trois des plus importants partis européens d’extrême droite : Le Rassemblement National français, le #AFD allemand et l’#UKIP britannique. Et derrière ces partis d’extrême droite et de leur campagne abjecte, deux think-tanks climato-sceptiques conservateurs, le #EIKE (Institut Européen pour le Climat et l’Énergie) et le #CFACT-Europe (Comité pour un Lendemain Créatif), lesquels soutiennent de manière multiforme, et pas seulement avec des « arguments » et des conférences, la négation de la catastrophe climatique par l’extrême droite.

      L’Institut #EIKE, de la bouche de son vice-président, nie évidemment d’avoir le moindre rapport avec AFD, bien que ce vice-président du nom de #Michael_Limburg ait été récemment candidat de ce même... AFD ! Il faut dire que EIKE qui, ensemble avec AFD, a pu organiser des journées climato-sceptique même... à l’intérieur du Parlement allemand, est sorti de l’anonymat grâce à la conférence annuelle qu’il organise depuis des années avec un certain succès, puisqu’elle a pu influencer l’attitude de l’Union européenne au sujet du changement climatique. Cependant, c’est exactement cette conférence annuelle de EIKE qui est coorganisée par deux organisations américaines : Le CFACT-US, lequel finance évidemment sa filiale européenne du même nom. Et surtout, l’#Institut_Heartland, lequel, selon The Economist, « est le think-tank mondialement le plus connu parmi ceux qui défendent le scepticisme au sujet du changement climatique dû à l’homme ».

      C’est exactement à ce moment que les enquêtes et les révélations du Institute of Strategic Dialogue (ISD) britannique et de Greenpeace acquièrent une énorme importance politique car elles mettent en lumière les forces économiques qui sont derrière ceux qui nient la catastrophe climatique, mais aussi derrière le « phénomène » d’une extrême droite européenne (et mondiale) qui monte en flèche. En effet, tant CFACT-US que l’Institut Heartland sont financés plus que généreusement par le très grand capital américain, par #ExxonMobil, la famille #Koch, deuxième plus riche famille nord-américaine qui domine – entre autres – dans le secteur du pétrole, la famille #Mercer qui est aussi un des principaux financeurs du président #Trump, ou même #Microsoft et #RJR_Tobacco ! Il faut noter que Heartland a des antécédents en tant que serviteur des visées inavouables du grand capital, puisqu’il fut jadis l’agent principal de la propagande des géants du tabac qui niaient le rapport existant entre le tabagisme et le cancer. Ce n’est pas donc surprenant qu’à cette époque son principal financeur fut... #Philip_Morris... [1]

      Mais, il ne faut pas croire que l’Institut Heartland est un simple “outil” indolore et incolore dépourvu de ses propres thèses et actions. De ce point de vue, le CV de son nouveau président #Tim_Huelskamp est très éloquent et didactique. Dirigeant du très conservateur #Tea_Party, #Huelskamp s’est distingué comme député (qu’il a été jusqu’à 2017) de l’aile la plus réactionnaire des Républicains et a toujours entretenu des liens étroits avec l’extrême droite américaine. Il est aussi à noter que de tous les députés américains, c’est lui qui, pendant très longtemps, a reçu les plus grandes sommes d’argent de la part des compagnies de combustibles fossiles, et qu’il les a « remerciés » en votant toujours contre toute tentative de légiférer contre leurs intérêts...

      Grâce à un document interne de Heartland, qui a fuité, on a pu apprendre – et en détail – non seulement l’étendue de son financement par le très grand capital (plusieurs millions de dollars), mais aussi l’ « investissement » de ces sommes dans un large éventail d’activités qui vont du paiement des « salaires » à des bloggeurs qui influencent l’opinion publique et des « scientifiques » qui parcourent le monde niant la catastrophe climatique, à l’écriture et la publication du matériel propagandiste qui cible les écoles et leurs élèves. Par exemple, le groupe de « scientifiques » chargé de « contredire » les conclusions des travaux du Groupe d’Experts Intergouvernemental... coûte 300 000 dollars par an, tandis que la propagation de la thèse qui veut que « la question du changement climatique soit controversée et incertaine »... dans les écoles primaires leur coûte 100 000 dollars !

      Nous voici donc devant la révélation d’une réalité qui jette quelque lumière sur quelques-uns des grands « mystères » de notre époque. Tout d’abord, l’extrême droite européenne ou tout au moins quelques-uns de ses poids lourds, entretiennent des liens étroits – s’ils ne sont pas dépendants – avec un centre/état-major politique et économique qui se trouve aux États-Unis, et plus précisément à la Maison Blanche et aux financeurs et autres soutiens du président Trump [2] ! Ensuite, ce n’est pas aussi un hasard que cette « internationale brune » semble être arrivée à la conclusion que la question de la catastrophe climatique et plus précisément, le – plus en plus ample et radical – mouvement de jeunes qui luttent contre elle représentent la plus grande menace pour ses intérêts et pour la domination du système capitaliste dans les années à venir. Et enfin, ce n’est pas également un hasard si cette « internationale brune » et plus précisément sa « section » européenne concentrent aujourd’hui en toute priorité leur attaques sur la personne de Greta Thunberg, l’incontestable égérie, théoricienne et en même temps coordinatrice des mobilisations de jeunes presque partout en Europe et au-delà.

      Voici donc comment se présente actuellement le rapport de l’extrême droite avec le grand capital. Non pas de façon abstraite et dogmatique, mais concrètement, avec des financeurs et financés qui ont non seulement nom et adresse, mais aussi des intérêts tangibles et des « causes » à servir. Cependant, tout ce beau monde ne fait que son boulot. Si la gauche faisait le sien, la situation serait bien différente…

      http://www.cadtm.org/La-haine-contre-Greta-voici-ceux-avec-nom-et-adresse-qui-la-financent

  • Think only authoritarian regimes spy on their citizens?

    Use of AI surveillance technology is becoming the global norm, even in liberal democracies.

    Almost half the world’s countries now deploy AI surveillance systems. So says a new report, The Global Expansion of AI Surveillance, from the #Carnegie_Endowment_for_International_Peace (https://carnegieendowment.org/2019/09/17/global-expansion-of-ai-surveillance-pub-79847). Such technologies vary from “#smart_city” projects, which use real-time data on residents to aid delivery of public services and enhance policing, to facial recognition systems, to border security, to governments spying on political dissidents.

    The main driver is China. The tech company Huawei alone is responsible for providing AI surveillance technology to at least 50 countries. But it’s not just Beijing pushing such technology. Western companies, from IBM to Palantir, are deeply involved. In Saudi Arabia, for instance, Huawei is helping create smart cities, Google and Amazon are building cloud computing servers for government surveillance and the UK arms firm BAE is providing mass monitoring systems.

    While authoritarian countries are investing heavily in such technology, it is most widespread in democracies. “Liberal democratic governments,” the report observes, “are aggressively using AI tools to police borders, apprehend potential criminals, monitor citizens for bad behaviour and pull out suspected terrorists from crowds.” Projects range from Baltimore’s secret use of drones for daily surveillance of the city’s residents, to Marseille’s mass monitoring project, built largely by the Chinese firm ZTE and given the very Orwellian name of Big Data of Public Tranquility, to the array of advanced surveillance techniques being deployed on the US-Mexico border.

    The technologies raise major ethical issues and questions about civil liberties. Yet even before we’ve begun to ask such questions, the technology has become so ubiquitous as to render the debate almost redundant. That should be as worrying as the technology itself.

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/sep/22/think-only-authoritarian-regimes-spy-on-their-citizens
    #surveillance #démocratie #intelligence_artificielle #big_data #index #Chine #Huawei #IBM #Palantir #Google #Amazon #BAE #drones #Baltimore #Marseille #ZTE #Big_data_of_public_tranquility

  • Think only authoritarian regimes spy on their citizens? | Kenan Malik | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/sep/22/think-only-authoritarian-regimes-spy-on-their-citizens

    While authoritarian countries are investing heavily in such technology, it is most widespread in democracies. “Liberal democratic governments,” the report observes, “are aggressively using AI tools to police borders, apprehend potential criminals, monitor citizens for bad behaviour and pull out suspected terrorists from crowds.” Projects range from Baltimore’s secret use of drones for daily surveillance of the city’s residents, to Marseille’s mass monitoring project, built largely by the Chinese firm ZTE and given the very Orwellian name of Big Data of Public Tranquility, to the array of advanced surveillance techniques being deployed on the US-Mexico border.

    #démocraties #surveillance #IA

  • The Crazy Story of How Alabama Accidentally Passed a Bill Upending Parental Rights – Mother Jones
    https://www.motherjones.com/politics/2019/09/the-crazy-story-of-how-alabama-accidentally-passed-a-bill-upending-pare

    After Alabama lawmakers banned almost all abortions in May, with no exception for rape or incest, Jessica Stallings, a rape survivor from Fort Payne, was frustrated. But not for the reasons you might expect.

    Stallings, a mother of two, actually supported the strict ban. She had been raped as a teen by her uncle, multiple times, and decided not to abort the resulting pregnancies. She loved her children, now teens themselves. But she was upset that it was still exceptionally easy for rapists in the state to get parental rights over the babies born from these assaults. A court had given her uncle permission to regularly visit her kids.