Nous assistons peut-être au début de la fin d’une toute-puissance. Ou, du moins, à un certain contrôle des pratiques et de l’emprise globale des géants du #Web. Avec l’avènement d’#internet et la digitalisation accélérée de nos vies et de l’économie, les monstres du secteur que sont #Google, #Apple, #Facebook et #Amazon – les GAFA – ont développé d’immenses #empires en surfant sur le manque de #régulation d’un business totalement nouveau et a priori sans frontières. Au point de rendre une partie de l’humanité captive de leurs services et de leurs politiques commerciales.
Mais, après des années de laisser-faire au nom de la libre entreprise, les Etats veulent enfin sonner la fin de la récréation. Les chantiers ne manquent pas, tant les GAFA ont su contourner les lois pour étendre leurs tentacules.
D’abord, la collecte massive de données qu’ils effectuent à des fins publicitaires, voire politiques. Ensuite, leur « optimisation fiscale » poussée au paroxysme. Les géants du net payent, en moyenne, deux fois moins d’impôts que les entreprises traditionnelles, grâce à des délocalisations de bénéfices déclarés dans des pays aux taux minimes. Enfin, les monstres du digital se sont illustrés par leur agressivité visant à s’assurer de quasi-monopoles. Ceci en rachetant presque toutes les jeunes sociétés qui pourraient leur faire de la concurrence.
C’est ce dernier point qui fait l’actualité aux Etats-Unis. Une cinquantaine de procureurs d’Etat se sont réunis lundi à Washington devant la Cour suprême. Ils ont annoncé l’ouverture d’une enquête antitrust contre Google, qui accapare 92% des recherches en ligne, et les détournerait à son bénéfice.
Cet été, la France a pour sa part lancé une nouvelle taxe sur les activités des géants d’internet, qui devrait être suivie par la création d’une imposition mondiale du numérique, négociée au sein de l’OCDE. De son côté, Facebook a été condamné en juillet à une amende de 5 milliards de dollars par les autorités étasuniennes pour ne pas avoir protégé les données de ses utilisateurs. Quant au maintien annoncé mardi de la Danoise Margrethe Vestager, célèbre pour avoir amendé les GAFA, à la tête de la Concurrence à la Commission européenne, il semble confirmer un mouvement de fond.
Il était temps que les Etats sonnent la rébellion. Et il ne faut pas qu’ils en restent là. Car l’idéal d’un internet « libre » est bien mort depuis longtemps, étouffé par le rouleau compresseur de l’ultralibéralisme à outrance incarné par les GAFA.