Une #métropolisation heureuse est-elle possible ? | Marianne
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La métropolisation représente toutefois un moment particulier de cette longue histoire des desseins économiques et politiques dans et par l’urbain. Elle est le stade néolibéral du #capitalisme #patriarcal, engagé depuis une quarantaine d’années, d’abord dans les pays tôt convertis à cette doctrine, puis dans toutes les grandes agglomérations mondialisées. Ce stade est celui de la
#polarisation urbaine des nouvelles filières économiques postindustrielles et d’une conversion rapide des pouvoirs urbains aux logiques de firme entrepreneuriale. Le statut de Métropole en vigueur en France depuis 2014 entérine et diffuse nationalement un tel mouvement, alors même que ses effets sont déjà largement connus à bien des endroits.
Tout d’abord, un espace métropolitain n’est pas égalitaire. Les #ségrégations et #relégations y sont légion. Comme toute grande ville de l’ère thermo-industrielle me direz-vous, mais avec néanmoins une ampleur inégalée des #exclusions et évictions sociales. Au point d’interroger ce que la pensée dominante a longtemps défendu comme vertus intégratives de la grande ville : mélange et brassage, anonymisation et émancipation. A en juger par le sort réservé aux migrants, les métropoles ne sont pas les lieux idoines de l’urbanité ou encore de l’hospitalité. Nous y reviendrons. De même, on a connu plus vertueux d’un point de vue écologique. Le fait urbain c’est 55 % de la population mondiale (70 % en 2050 selon l’ONU) pour 70 % des déchets planétaires, 75 % de l’énergie consommée et 80 % des émissions de gaz à effet de serre.