La justice peine à dépasser le mythe de la « victime idéale » dans les cas de viol

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  • La justice peine à dépasser le mythe de la « victime idéale » dans les cas de viol | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/181692/mythe-victime-ideale-viol-justice-unbelievable-marc-patrick-o-leary-netflix

    « L’erreur » de Marie est simple : elle n’a pas réagi comme la société l’attend de la part d’une victime de viol. Elle a pourtant porté plainte immédiatement, elle présentait des traces physiques du viol et pleurait —mais pas assez. La jeune femme aurait dû être visiblement traumatisée, effondrée, couverte d’hématomes ou de fractures. Elle aurait dû se souvenir des moindres détails et se montrer catégorique sur le déroulé des événements. Pour être crédible et digne de la protection de l’État, Marie aurait dû être une « victime idéale ».

    La victime idéale (ou parfaite) se comporte de manière irréprochable et infaillible. Elle porte plainte immédiatement (plusieurs années après, c’est suspect), a été tabassée, elle peut prouver qu’elle a essayé de se défendre et résister ; elle ne boit pas une goutte d’alcool, a des relations sexuelles –mais pas trop–, ne se drogue pas, ne drague pas, ne sort pas, en somme ; elle ne doit surtout pas revoir ni recontacter son violeur, encore moins lui préparer son petit-déjeuner ; elle doit avoir l’air faible et fragile, surtout pas en colère, elle doit pleurer, crier, trembler, ne pas supporter la promiscuité.

    « Une victime idéale, c’est une victime morte. »

    Valérie Rey-Robert, autrice

    #culture_du_viol #viol #victime #victime_blaming

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    Edit - Violences conjugales : vers la levée du secret médical
    https://www.nouvelobs.com/societe/20191030.OBS20498/violences-conjugales-vers-la-levee-du-secret-medical.html

    La levée du secret médical, en cas de violences conjugales, pourrait bientôt être effective. C’est la recommandation phare du groupe de travail « justice », créé dans le cadre du Grenelle lancé le 3 septembre dernier à Matignon.

    Ce groupe, présidé par une ancienne magistrate, Isabelle Rome, en charge des questions d’égalité femmes-hommes au côté de la garde des Sceaux Nicole Belloubet, propose de permettre « au médecin et à tout soignant de porter à la connaissance des autorités, sans l’accord de la victime, des faits de violences conjugales en cas de risque sérieux de renouvellement de celles-ci ».
    « Non, ce n’est pas un “drame familial”, c’est un féminicide commis par un policier »
    Révéler les faits sans l’avis de la victime ?

    Actuellement, le Code pénal n’autorise les soignants à le faire que si la victime est mineure ou en incapacité physique ou psychique. La victime n’aurait donc plus à donner son accord mais devrait être informée de la démarche engagée par les soignants auprès du procureur de la République.

    Cela constituerait une véritable avancée tant les femmes violentées et sous emprise hésitent à dénoncer leur conjoint ou ex-conjoint, surtout s’il est le père des enfants. Cette mesure devrait faire partie des conclusions du Grenelle contre les violences conjugales qui seront annoncées le 25 novembre prochain. Elle nécessiterait alors de modifier l’article 226-14 du Code pénal.

    C’est d’une hypocrisie totale. D’abord les médecins sont celleux qui dénoncent le moins les violences faites aux femmes et aux filles, le droit le leur permet deja, illes ne s’en servent pas. Maintenant les femmes ont perdu le droit au secret médicale et elles ont retrouvé le statu légal de mineur à vie. Les médecins ont de leur coté un nouveau moyen de les torturé et de les humilier. Résultat des courses, les victimes n’iront même plus chez le medecin puisqu’elles y risquent la dénociation et vont se retrouvé contrainte de répondre aux blagues salaces des flics et se prendre l’impunité de l’agresseur accrédité par les juges dans la gueule.

    La mesure suscite toutefois des réserves, notamment auprès de membres de la profession médicale, qui s’interrogent sur l’impact qu’elle pourrait avoir sur la confiance entre praticien et patient. Dans « La Croix », le Dr Muriel Vergne, urgentiste à Toulon et membre du groupe de travail de la Haute autorité de santé (HAS), estime ainsi qu’agir sans le consentement risque d’être « contre-productif ». « Si elles savent qu’on peut alerter la justice contre leur gré, elles risquent de ne plus venir consulter », estime-t-elle.