Indymedia London | Articles | Show | Time to move on : IMC London signing off

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  • « Farewell from Indymedia London » : l’un des piliers du réseau d’info alternative annonce sa fermeture
    Traduction du texte du collectif anglais.
    http://atelier.mediaslibres.org/Farewell-from-Indymedia-London-l.html

    Le 13 octobre 2012, le collectif d’Indymedia Londres annonçait la fermeture de son site après 13 ans de participation et une tentative pour faire évoluer ce modèle de site. Dans ce texte, le collectif explique ce qui l’a amené à prendre cette décision. Une contribution intéressante à une réflexion sur ce qui a été expérimenté ces dernières années et les défis à relever aujourd’hui.

    #indymedia #medias_alternatifs

    • http://london.indymedia.org/articles/13128

      The landscape of the internet changed and so too its usage by both individual participants, activist and campaign groups and indeed the mainstream media. The inexorable rise of corporate blogging tools and the mass adoption of facebook, twitter, flickr, youtube and third party curation and sharing tools has created new complex communities of interest and empowered the production, organisation and distribution of content as never before. The main raison d’etre for Indymedia’s existence is no longer there. Correspondingly the usage has dropped significantly over the last few years. Those whose main outlet for their political documentation was Indymedia now use their own blogs or websites, twitter, flickr, demotix, youtube or vimeo and facebook. Use it or lose it.

    • A mais mince l’oubli du lien de la traduction… Réparé. Sinon, oui, les raisons de l’échec d’Indymedia sont à analyser, et pas forcément à attribuer uniquement à l’utilisation des médias de grosses compagnies. L’open publishing et ses limites et la difficulté à animer un réseau mondial peuvent être, avec beaucoup d’autres raisons qu’il faudra analyser, la cause de l’arrêt d’un site comme celui-ci. Du coup si ça intéresse @rezo

    • Concernant les raisons de l’isolement, je comprends (à la lecture du texte original) que la raison primordiale est que la liaison avec les médias sociaux commerciaux n’a jamais été réalisée parce qu’Indymédia défendait l’anonymat de ses contributeurs.
      Ca m’intéresserait que ce soit développé, on ne sait pas si c’est à force de défendre ce modèle qu’ils se sont épuisés. Ou si c’est parce que ce modèle d’anonymat, dans un monde d’égos surdimensionnés d’individus est devenu obsolète.
      Si on s’en tient à la T.A.Z Indymédia n’était pas là non plus pour perdurer, le risque étant de devenir une institution. Je pressens un parallèle avec des systèmes paradoxaux de collectivisme comme Wikipédia, qui s’épuise néanmoins à vouloir tout contrôler.

      Il est important de noter qu’Indymedia est resté l’un des rares espaces en ligne autorisant les utilisateurs à publier anonymement et sans système d’identification. La question de la confidentialité a toujours été essentielle pour nous, ce qui signifie que nous avons cherché à protéger l’identité des utilisateurs des autorités et des entreprises, et nous avons favorisé cette question par rapport à la possibilité de partager du contenu avec des plateformes commerciales. C’est cela, plus que toute autre chose, qui a laissé Indymedia isolé d’autres médias sociaux et a empêché le développement de fonctionnalités similaires.

      L’original en anglais :

      Importantly Indymedia has remained one of the few online places that allows users to publish anonymously and without a logon. We always cared about privacy, which means protecting users’ identities from the authorities or corporations, and we prioritised this over the ability to share content with commercial platforms. It is this more than anything which has kept Indymedia isolated from other social media and similar feature developments so thoroughly.

    • @touti la faiblesse d’Indymedia face aux réseaux sociaux tient certainement à cet anonymat qui implique de fait des liens assez faibles avec les contributeurs et contributrices. C’est l’une des grandes différences avec Rebellyon, autre modèle de site participatif, qui a toujours insisté pour que les gens se créent un compte pour publier, pour développer des liens de confiance mutuelle, pour que localement ça renforce et s’appuie sur des liens réels.

    • @rastapopoulos : ce sont effectivement des longues discussions depuis pas mal d’années. Mais ce n’est pas un face à face : y’a toujours eu plusieurs manières de faire des médias alternatifs, sur le web ou d’autres supports. On essaie plutôt de voir ce qui fonctionne ou pas. C’est dommage que le texte d’ailleurs ne critique pas plus directement l’open publishing. Il ne le fait que de manière détournée (openness dans le texte anglais). Quant à la connexion demandée par Rebellyon pour proposer un article, elle pose d’autres soucis.

    • Oui @ari, ce serait bien de réfléchir au pourquoi de l’échec de l’open publishing. A commencer par savoir si les logiciels contributifs le sont vraiment ? Et qu’est-ce qui bloque ou a bloqué dans le processus ?
      La montée en puissance des émissions publiques « big brotheriennes » qui rendent célèbres des anonymes s’est fait dans le même temps que la « désanonymisation » des réseaux internet et une dépolitisation globale. Je peux citer des responsabilités politiques, tout ça, comme le libéralisme, n’est pas ex-nihilo.

    • @touti En gros : sur un site local, on peut espérer connaître les gens qui proposent des articles (à moins d’être dans une agglomération gigantesque). S’ils proposent un article en se connectant, ça permet d’être un peu plus sûr du contenu (ce sont souvent les mêmes personnes). On peut aussi les recontacter pour plus d’infos (puisqu’on a leur mail), voire même si on utilise l’interface privée de Spip, leur proposer des modifications pour améliorer leur article (ce qu’on appelle dans la presse « l’édition », pour arriver à un article avec une bonne titraille, des illustrations, des intertitres, qui rendent accessibles au plus grand nombre les infos que le rédacteur cherche à transmettre etc.).

      Tout cela permet de proposer aux lecteurs des articles corrigés, aux infos fiables, et d’aider les rédacteurs, en particulier ceux qui ont des difficultés à écrire, à finaliser des articles parfois compliqués. On propose ainsi aux rédacteurs de l’entraide, plutôt qu’un dispositif où ils sont tout seuls à publier (comme sur les réseaux sociaux), et aux lecteurs (dans l’idéal) des articles qui sont un peu plus carrés.

    • N’est-ce pas justement pour cela que les réseaux commerciaux et non militants, qui sont avant tout des outils de liaisons, ont eu la préférence et qu’au-delà le risque d’être jugé a fait fuir les éventuels rédacteurs alternatifs, craignant une sorte d’élitisme malgré l’anonymat ? Parce qu’on ne peut pas reprendre le modèle de rédaction classique d’un journal papier avec l’organisation et la censure du comité rédactionnel (même si elle se justifie intellectuellement) que cela implique lorsqu’on veut « faire participer » et défendre dans le même temps l’internet pour tous.
      Les réseaux Tw Fb ne sont que des outils, jamais un point de vue politique unique administré pour un idéal, les grincheux réacs diront n’importe qui s’y exprime mais en fait tout le monde s’y exprime. Pfff, je collectionne les #paradoxes aujourd’hui.

    • @touti je pense que t’as bien résumé le souci. Indymedia voulait à la fois l’expression de tout le monde, remplacer les médias « dominants », être un outil de coordination, inventer de nouvelles manières de s’exprimer, lutter contre la censure, mettre à bas les schémas antérieurs de rédaction, etc.

      Au final, je pense qu’aucun de ces objectifs n’est réellement rempli, même si l’aventure de ce projet est magnifique.

      En étant plus proche du terrain, en proposant aux camarades de sa ville des services mutualisés (correction, édition, co-écriture), en assurant un nombre de lectures qu’aucun blog ou compte de réseau social ne peut avoir (l’union fait la force), ou encore une information fiable, on construit quelque chose de moins ambitieux théoriquement (c’est moins « nouveau », encore que), mais plus solide. L’ancrage local permet aussi de contrebalancer le fait que toute expérience sur le net est super fragile (parce que les liens numériques sont assez faibles).

    • @rastapopoulos effectivement, le #pseudonymat est ce qu’on pratique sur Rebellyon. J’ai zappé de préciser qu’on a quand même une possibilité de publication anonyme et qu’on avait aussi mis en place une Privacy Box.
      http://rebellyon.info/Un-formulaire-securise-a-la.html
      Merci pour l’article.

      Le pauvre activiste nord-coréen va donc utiliser son précieux accès TOR en se connectant (sans aucune trace parce qu’il est super doué en informatique) depuis un accès anonyme (et on sait que les dictatures en regorgent (ou pas)) sur son blog (anonyme aussi forcément, sinon tous ses efforts précédents ne servent à rien) pour dénoncer la corruption du pouvoir en place.

      Déjà, là... Non mais : admettons.

      Disons donc que, comme dans les séries américaines, notre super-opposant parvient à se jouer de toutes les sécurités en place grâce à un trombone qui désactive la puce de contrôle gouvernementale (oui je sais, je ferais un pitoyable scénariste). Son article est publié, et rien ne permet de savoir que c’est lui qui l’a écrit. Bravo.

      Qui va croire à ce qu’il a mis dedans ?

      Vous, je ne sais pas, mais moi quand je tombe sur un billet anonyme et dont rien de ce qu’il contient ne pourrait me permettre d’identifier la source, eh bien, j’y accorde à peu près autant de crédit que ce que son auteur y a mis d’identité : zéro, nib, nada.

      Je ne peux pas, quand je lis quelque chose d’anonyme, publié sur un média intraçable, accorder le moindre crédit à ce que je vois.

      Le but c’est donc de garantir l’anonymat, s’il est désiré (on peut toujours signer ses articles), en même temps qu’une certaine fiabilité de l’information pour pouvoir agir. On n’attend pas des lecteurices qu’illes aillent vérifier l’info. On assume collectivement la responsabilité de l’information donnée au sens d’une responsabilité politique devant une communauté politique. Par contre, et c’est là l’impensé du texte de Chemla, on n’a pas forcément envie de donner le bâton pour se faire battre juridiquement par des professionnels de la procédure (les multinationales, les industriels des médias, les serviteurs de l’Etat). @touti aussi ;-)

  • Fermeture du site le plus innovant du réseau Indymedia : « Il est temps de faire bouger les choses »
    http://london.indymedia.org/articles/13128
    Le collectif de Londres, à l’origine du dernier moteur mis en place dans le cadre du réseau #Indymedia, #HyperActive, annonce son arrêt. Dans un long texte de bilan de ces 13 années, le collectif fait un bilan du modèle qu’il juge désormais inadapté tactiquement et dresse quelques pistes.

    Time to move on: IMC London signing off

    The Indymedia London collective has taken a decision to close.

    Collectively we have racked up almost 100 years of involvement with the Indymedia project; from the beginnings of Indymedia in 1999 and the launch of Indymedia UK in 2000 as a manual website and evolution to a content management site, to the creation of local indymedia groups in 2003, and then the launch of the current IMC London website in 2008.

    So it is with a sad heart that we bring this latest chapter to an end. (…) All of us wish to continue working in a similar terrain and view what comes next as a development from the work that’s already been done. However for us, this Indymedia project is for many reasons no longer the one which we think is tactically useful to put our energy into. There are still many features of the project that we believe to be important and essential, but others which are less so. Below we set out some thoughts on both of these, and some of the challenges and limitations of the Indymedia project over the years.

    Côté pistes :

    We in London see the challenges of today more in terms of collectivising the individual outputs, of curating from within the sea of content, of fostering true collaboration and solidarity that survives longer than the latest surge in popularity or fashion.

    À noter dans la même page, une collection intéressante de textes de réflexion sur Indymedia et les médias alternatifs ou la critique des réseaux sociaux marchands.