Comment le gouvernement Macron prépare discrètement la privatisation des grandes infrastructures…

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  • « Le nucléaire, c’est fini ! »
    https://lundi.am/Le-nucleaire-c-est-fini

    En France, nous n’aimons rien tant que discuter de politique, de changements de régime, de nouvelles constitutions. Qu’un huluberlu surgisse et propose à l’attention publique sa petite réforme institutionnelle qui changera tout - le tirage au sort, le RIC ou on ne sait quelle nouvelle procédure décoiffante -, et l’on ne parle plus que de cela : du grotesque petit théâtre humain. C’est que gouvernants et gouvernés préfèrent en règle générale oublier ou faire oublier que leur liberté est contrainte, et qu’elle est notamment contrainte par une certaine configuration technique, et même technologique, du monde.
    Parler de révolution, d’abolition de l’État ou même seulement de démocratie sans partir de l’évidence qu’il y a un énorme verrou sur la situation, et que ce verrou a la forme de 58 cheminées nucléaires, c’est se payer de mots.

    #nucléaire #lobby (de l’électricité)

    • La vidéo est faite en partenariat @lundimatin & Les Parasites, du coup il doit y avoir une réflexion collective, mais je pense qu’on s’est tou-te-s fait la même réflexion et que le bullshit qu’a fait #Thinkerview sur twitter y est speut-être pour quelque chose dans l’envie de d’interviewer sur les mêmes bases. Mais après le premier réflexe d’association d’idées, on peut aussi rapprocher ce format d’interviews de celles de #Datagueule (bien plus proches, d’ailleurs, pour les plans larges) ou de celles de Tancrede Ramonet, etc. : je ne pense pas que Thinkerview soient les seuls sur cette modalité !

    • Le début poussif de l’émission où ça tente de faire croire qu’on ne parle jamais de nucléaire en France alors que j’ai juste l’impression inverse... Et puis terminer son interview en affirmant qu’on peut être anti-nucléaire sans rien y connaître, c’est un peu fort quand même (et tordu). Sans oublier le point complotiste pour nous faire croire que c’est les USA qui ont installé des centrales nucléaires en France. Bref, trop manichéen et imprécis, c’est décevant (et point technique : on n’entend pas très bien l’intervieweur mais bon pour une première c’est excusable).

    • Je vois pas ce qu’il y a de tordu, c’est exactement comme pour les OGM : il s’agit de se battre sur la politique, pas sur la science. Pour le coup les arguments de PMO ont toujours était clairs sur ce genre de sujet : ça fait 20 ans qu’ils disent que ça n’aboutira jamais à rien de se battre sur des calculs de nuisance, pareil pour le téléphone portable, les compteurs connectés, les OGM, etc. Il s’agit de choix politiques, technocratiques, de dépossession de l’autonomie et c’est sur ces points là qu’il faut argumenter.

      Peut-être que les OGM sont pourris pour la santé (100% ? sûr ?)… et peut-être pas du tout pour certains… et on s’en fout, c’est pas le problème. Si on se met à se battre sur l’aspect scientifique, quantitatif, ça va forcément finir en une bataille d’experts, « et moi je vous dis que des études ont montré que c’est 0,00005 » => « mais non ! voyez cette étude qui montre que c’est 0,0015, et ça change tout ! » => et dans 3 ans l’autre camp va encore sortir une autre étude démontrant l’inverse à l’infini.

      C’était le choix de Marie-Monique Robin pour les OGM, ça l’a été aussi pour les Robins de toits pour les ondes mobiles, ou d’autres pour les compteurs, et ça n’aboutit qu’à des contre-feux d’autres experts dans l’autre sens (qui parfois sont parfaitement ok par rapport aux connaissances actuelles) et qui du coup décrédibilisent la critique de ces technologies de dépossession et de contrôle. Et donc bref : tout pareil pour le nucléaire.

    • J’appelle ça un appel à l’ignorance. Comme si on présupposait que personne n’allait comprendre le sens du combat, on fait appel à des émotions (la peur principalement) en espérant convaincre tout le monde. S’il s’agit de combattre la façon dont ces technologies sont mises en œuvre et non les technologies en elle même alors il faut le dire clairement (mais je ne crois pas que ce soit le fond du discours).
      En début de vidéo ça se gausse du « retour à la bougie ». Pourtant le retour à la bougie est une réalité dans certains pays où l’approvisionnement électrique est mal en point. Pourquoi ça les fait ricaner ? Je trouverais ça plus honnête de dire : « oui il va falloir apprendre à se passer de temps à autre d’électricité ». Ce serait beaucoup plus cohérent. Le nucléaire est une obsession franco-française (c’est pour ça que l’intro est risible), un vrai débat écologique devrait être un entretien de 2 heures pour dire qu’à peu près toutes les façons de produire de l’électricité sont sales.

    • @alexcorp Par rapport à la « bougie », je n’ai pas l’impression que l’on se moque de qui ou de quoi que ce soit. Ce sont juste des exemples pour montrer que celles ou ceux qui critiquent le nucléaire ne sont pas légitimes ou sont « délégitimisés » par le fait qu’ils "consomment de l’électricité.
      Tiens, un vieux souvenir des 70’s : société nucléaire = société policière.

    • Ce que je voulais dire c’est que l’argument de la bougie, qui semble ridicule au premier abord, devrait être pris au sérieux. Il n’y a pas 36 solutions pour alimenter correctement des millions de personnes en électricité. Je ne pense pas que la Parisienne Libérée soit pour un retour des centrales à charbon, gaz ou pétrole ou qu’on mette des barrages partout (qui soit dit en passant font plus de morts et déplacements de populations que les centrales nucléaires). Si elle s’est bien documentée, elle doit savoir que les ENR n’ont absolument pas la même efficacité (sans compter que leur bilan carbone est souvent moins bon que celui du nucléaire). On peut dresser tous les arguments en faveur ou défaveur de chaque technologie, je ne vois pas pourquoi le nucléaire aurait seul le droit à des portraits uniquement à charge, sa gestion par l’Etat étant la même que celles des autres sources d’énergie (c’est à dire une gestion opaque loin des processus démocratiques, qui doit légitimement être remise en cause).

    • On peut dresser tous les arguments en faveur ou défaveur de chaque technologie, je ne vois pas pourquoi le nucléaire aurait seul le droit à des portraits uniquement à charge, sa gestion par l’Etat étant la même que celles des autres sources d’énergie (c’est à dire une gestion opaque loin des processus démocratiques, qui doit légitimement être remise en cause).

      Oui, cela me semble évident. Par contre, que l’état français ait privilégié le nucléaire, c’est le corollaire d’une volonté de contrôle sur toute la société. Le nucléaire dit « civil » n’est qu’un avatar de la main-mise de la sphère militaire sur l’état.

    • Pour rappel, un Tchernobyl à l’échelle française, c’est un quart du territoire qui se retrouve stérilisé. On n’est pas sur un argument scientifique, on est dans le concret compréhensible par tous les citoyens moins pragmatique et scientifique qu’un alexcorp. Et la décision de courir ce risque en plus de 50 exemplaires n’a pas été prise d’une façon démocratique. C’est le moins qu’on puisse dire. Tellement pas démocratique qu’il n’est même pas possible de dire que cette décision a été prise pour protéger l’environnement, puisqu’à priori, elle a été prise pour de sordides arguments économiques. A moins que ce soit pour des arguments géopolitiques. Qui sait. Arguments sans doute recevables. Le Niger est plus facile à envahir que l’Arabie Saoudite. Bref, l’effet de serre n’a pas grand chose à voir avec cette décision.

    • Les centrales françaises (et la plupart des centrales dans le monde) n’utilisent pas la même technologie que celle de Tchernobyl et d’après ce que j’ai pu comprendre leur structure empêcherait un tel échappement de matières radioactives, et quand bien même l’une d’entre elles nous péterait à la figure exactement comme la centrale Ukrainienne (ou si par exemple on privatisait nos centrales comme au Japon avant 2011 et qu’on les laissait être gérées vraiment n’importe comment...), ce ne serait sûrement pas un quart du territoire qui serait contaminé : la zone d’exclusion de Tchernobyl fait la taille du Luxembourg, celle de Fukushima est encore plus petite.
      Le nucléaire civil a été mis en place pour être moins dépendant des énergies fossiles donc oui, pour des raisons économiques et géopolitiques (effectivement l’aspect environnemental ne devait pas être la préoccupation majeure des têtes d’œuf qui ont mis en place ce projet). Je veux bien qu’on fasse le procès du nucléaire mais citez moi d’autres grands projets qui auraient été mis en place démocratiquement ? C’est bien une critique de l’Etat qui est utile. Que je sache, on ne sait pas grand chose non plus de nos approvisionnements en pétrole et en gaz (quelles sont les tractations avec des pays aussi sympas que l’Arabie Saoudite, Russie ou même Etats-Unis, etc.), 2 sources d’énergies primaires qui font et feront toujours plus de morts que l’énergie nucléaire (puisque la Parisienne Libérée raisonne en terme de « danger » et non de « risques », voilà qui devrait l’orienter sur de nouvelles thématiques). Je réclame de tout cœur que la gestion de nos centrales nucléaires soit publique et ouverte et que s’il faut les fermer, on les ferme. Le problème c’est qu’on serait plus sur la pente de leur privatisation qu’autre chose (coucou Tepco !).

    • La vidéo a été ajoutée au site #CaptainFact, outil que je trouve vraiment intéressant, j’en avais parlé au détour d’un coup de gueule sur #Thinkerview en leur reprochant justement (entre autres) de ne pas mettre cet outil en avant puisqu’ils en semblent partenaires.
      Bref, y’a moyen de poser des questions ou de confirmer / infirmer des passages de la vidéo par là : https://captainfact.io/videos/G7rv
      #factchecking #vérification