Prof en scène – Samedi 14 mars
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“ Les établissements et écoles restent ouverts. Les personnels rejoignent leur lieu de travail autant que possible. Les personnels qui ne pourront se déplacer (personnels fragiles, parents devant garder leur enfant à domicile, situations particulières) seront recensés par les responsables. “
Et là je soupire. Je soupire parce que je comprends que même une pandémie est incapable d’infecter la défiance qui règne depuis l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement. Je vais donc, tant que durera la maladie, être tenu de prendre tous les matins les transports en commun. Peu importe si le collège est vide d’élèves. Peu importe si, hier soir, j’ai passé un temps non négligeable à paramétrer un système de diffusion vidéo en direct, qui, je l’espère, me permettra de garder un peu de corps dans mon enseignement. Peu importe si je n’aurais pu faire cela sur les bécanes affligeantes qui nous servent d’ordinateur dans mon bahut.
Je viendrai au collège et je tenterai de mettre en place des cours. Me manquera-t-il un ouvrage, un outil, ou une ressource dont je dispose chez moi ou dans la librairie à côté (parce que oui, ça ne me dérange pas, exceptionnellement, d’investir quelques euros de ma poche dans mon matériel pédagogique), eh bien tant pis. Vous me direz que je n’ai qu’à déplacer ce matériel dans mon lieu de travail. Créant de nouveaux supports dans une situation inédite, j’ignore de quoi j’ai actuellement besoin. Par contre, je sais que je n’ai pas besoin, encore une fois, qu’on me flique, et que mon chef d’établissement soit obligé de me faire émarger lorsque je me pointe au bahut le matin.