• Appel à projets national 2021 – « Fonds MARIANNE »
    20 Avr 2021
    « pour promouvoir les valeurs républicaines et combattre les discours séparatistes : le « Fonds MARIANNE »
    https://www.cipdr.gouv.fr/appel-a-projets-national-2021-fonds-marianne

    Journal 20h00 - Édition du mercredi 29 mars 2023 | France tv
    de 00:19:00 à 0024:10 , l’argent du "Fond Marianne"
    https://www.france.tv/france-2/journal-20h00/4719109-edition-du-mercredi-29-mars-2023.html

    #Fond_Marianne #Mohamed_Sifaoui #Printemps_républicain

    • ENQUETE FRANCETV. Prévention de la radicalisation : où est l’argent du fonds Marianne ?
      Publié le 30/03/2023
      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/enquete-francetv-prevention-de-la-radicalisation-ou-est-l-argent-du-fon

      (...) Il y a deux ans, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel, lance un appel à projets pour « soutenir des actions en ligne, à portée nationale, destinées aux jeunes de 12 à 25 ans exposés aux idéologies séparatistes ». Le calendrier est serré. Moins d’un mois plus tard, le 7 juin 2021, le CIPDR fait savoir que « 17 dossiers ont été retenus (...) pour un montant global de 2 017 600 euros ». Cet ancien agent du ministère de l’Intérieur, en charge du suivi du fonds Marianne, revient sur la sélection des associations : « On s’est réuni en interministériel. Certes, on peut toujours critiquer la façon dont on choisit ceux qui vont obtenir ces financements et les délais aussi courts, car menés tambour battant, c’est critiquable, mais c’est le jeu. Il a fallu mettre en lumière l’action de l’Etat. »

      Expliquant ne pas vouloir « porter atteinte à la sécurité de ces porteurs de projets », Christian Gravel refuse de nous communiquer la liste des lauréats, leur nom, ainsi que la ventilation des subventions accordées. Nous avons fini par nous procurer cette liste : parmi les organisations sélectionnées, on compte une association sportive, une société de production audiovisuelle, ou un éditeur de bandes dessinées... Certaines structures obtiennent quelques dizaines de milliers d’euros de subventions, quand d’autres se voient attribuer plusieurs centaines de milliers d’euros.

      Quatre associations se partagent près d’1,3 million d’euros. Soit près de la moitié du fonds Marianne. Nous avons passé les associations au peigne fin. Et parmi elles, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire (USEPPM) retient notre attention. L’association nichée au cœur du Ier arrondissement de Paris, née à la fin du XIXe siècle, présente un objet social en apparence très éloigné de l’appel d’offres. Elle est pourtant dotée de la plus importante subvention : 355 000 euros. Dans la convention d’attribution de subvention établie entre l’USEPPM et le CIPDR, l’association s’engage « à déployer un contenu multimédia, un message positif de réenchantement des valeurs de la république et un autre en déconstruction des attaques violentes subies par la République. »

      L’association, alors présidée par Cyril Karunagaran, un entrepreneur qui affiche un foisonnant CV (édition, restauration, immobilier et aujourd’hui cofondateur d’une entreprise de chaussures sur mesure), s’appuie sur Mohamed Sifaoui, un expert reconnu des questions de radicalisation et également administrateur de l’association. Christian Gravel connaît bien les deux hommes – ce qu’il niera dans un premier temps lors de notre interview avant de le reconnaître. Il partage avec eux une passion pour le close combat. (...)

  • La drôle de fiche envoyée par l’#Université_de_Cergy pour détecter la #radicalisation

    Ce lundi 14 octobre, les profs de l’Université de Cergy-Pontoise ont reçu une « fiche de remontée de signaux faibles » de radicalisation et de terrorisme. Le personnel encadrant dénonce le caractère islamophobe de ce mail.

    « Absentéisme récurrent : aux heures de prière/le vendredi », « port d’une djellaba/port de pantalon dont les jambes s’arrêtent à mi-mollets », « port de la barbe sans moustache », « apparition du port du voile », une drôle de fiche a été envoyée aux professeurs de l’université de Cergy-Pontoise, ce lundi 14 octobre. Son objet : « Appel à vigilance ». Communiqué par la Direction Hygiène, Sécurité et Environnement (DHSE) de la fac, le mail porte sur les menaces terroristes qui peuvent peser sur l’institution. Il est accompagné d’une « fiche de remontée de signaux faibles », en vue de la « détection de personnes susceptibles d’être en cours de radicalisation ».

    Mais cette fiche qui cible la religion musulmane et aux contours flous a ému plusieurs professeurs. « Selon ce document, un acte terroriste ne peut être que le fait de musulmans ! Ce genre de tableau ne peut que faire plaisir aux racistes et renforcer le racisme anti-musulman. Ça crée une ambiance de délation au travail », commente une professeure jointe par StreetPress. « J’ai honte », écrit sur Twitter Clément Carbonnier, actuellement en recherche à l’université de Sherbrooke et issu de la fac de Cergy. Renaud Epstein, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain (relié à l’université de Cergy), tweete : « La liste des “signaux faibles” qui y figure est sidérante. Si je devais l’utiliser pour une auto-analyse, j’aurais de bonnes chances de gagner un voyage gratuit à Guantanamo ». Il ajoute une sélection de ces signaux, qu’il juge « affligeante ».


    https://twitter.com/Carbonnier_Eco/status/1183750945706008576?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    Une réaction au discours de Macron ?

    Cette fiche liste une soixantaine de critères, dont encore : « arrêt de consommations de boissons alcoolisées », « arrêt de consommations de nourritures à base de porc », « consommations récente de produits halals », etc… À chaque critère, il est possible de répondre par oui et par non. Il faut ensuite la faire remonter, avec le nom de l’élève ou du professeur « signalé », à la DHSE de l’université.

    Embêtée, la DHSE botte en touche. « L’intention de l’université est simplement d’alerter et de se dire : “Faites attention à ce qu’il peut y avoir”, sans pour autant stigmatiser les choses. Pas du tout. »

    Cette initiative, propre à l’université de Cergy, fait écho au discours d’Emmanuel Macron prononcé le 8 octobre, pendant l’hommage aux victimes de l’attaque de la préfecture de police de Paris. Le président Emmanuel Macron a demandé aux Français de « faire bloc » contre « l’hydre islamiste ». Il a également appelé à construire une « société de vigilance » contre la radicalisation, y compris dans le milieu scolaire. Un discours relayé par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer qui décomptait récemment une dizaine de signalements de personnels de l’Éducation nationale pour l’année scolaire passée.

    Le prof Renaud Epstein pointe cyniquement l’absurdité de la fiche :

    « Et le top du top, la cerise sur le gâteau, cette “fiche de remontée de signaux faibles” se conclut par une entrée : “Signaux inquiétants liés au comportement d’une personne connue” qui comprend cet item, “#Dissimulation des #signaux_faibles” »


    https://twitter.com/renaud_epstein/status/1183760076122836993?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    En interne, par mail envoyé au personnel encadrant, et sur Twitter, la DHSE s’excuse et explique que « la démarche de l’établissement consistait à apporter une assistance aux personnes qui peuvent être touchées par ces phénomènes et en aucun cas à organiser un système d’alerte. Cependant, l’Université regrette vivement d’avoir pu heurter ou choquer certaines personnes au sein de l’université et à l’extérieur par une formulation inappropriée et source d’incompréhension et leur présente ses excuses. En particulier et en conséquence, le document joint au message est retiré ».

    https://www.streetpress.com/sujet/1571073503-drole-fiche-universite-cergy-detecter-la-radicalisation
    #université #France #fiche #islamophobie #délation

    ping @karine4 @cede

    • Rions un peu...

      Donc un musulman pratiquant sa religion ostensiblement serait signalé
      ET
      Un musulman pratiquant sa religion de la façon la plus discrète possible serait lui aussi signalé pour « Dissimulation des signaux faibles »

      « L’individu se rase visiblement tous les jours. Il semble évident qu’il s’agit là d’une manœuvre grossière dans l’espoir de dissimuler le port d’une barbe islamique »

    • Ce que j’aimerais savoir plus précisément : comment ça a été fabriqué une telle liste ? Parce que ce n’est pas une initiative individuelle, il y a un « workflow » avant que ce soit expédié aux gens.

      Est-ce qu’il y a quelqu’un à la tête de l’université qui donne l’ordre à quelqu’un d’autre de « travailler là-dessus », de « me préparer un truc »… ? Ensuite c’est quelqu’un qui a pondu un truc tout seul, ou bien c’est un groupe de travail ? C’est payé sur les heures de travail habituelles, ou on a dégagé des heures sups pour financer un groupe de réflexion ? Comme ça se passe pour inclure « djellaba », « heures de prière » et cinq considérations sur le rapport aux femmes : c’est un truc qu’on trouve déjà tout fait sur l’interwebz, ou bien des gens ont brainstormé dans un bureau ? Selon quel processus décisionnel ils se sont dit que les « signaux faibles » liés à la non-consommation de saucisson, ce serait un peu too much ?

      Une fois que c’est terminé, cette petite liste de signaux faibles islamophobes, comment c’est validé ? Il y a un comité de prise de décision islamophobe qui se réunit pour valider, ou bien c’est une personne dans un bureau qui se dit : c’est vachement bien, ça, je vais l’expédier à tout le monde ?

      Mais aussi : comment on fait dans une université pour pondre,
      valider, mettre en forme et expédier un document aussi long en aussi peu de temps ? On est tombés sur l’administration la plus efficace du pays, ou bien ce genre de document existe déjà par ailleurs, circule déjà, est disponible sur le Webz, ou bien est discuté discrètement dans les services de l’État ?

      Bref : c’est quoi le processus de création de cette saloperie, et c’est quoi la hiérarchie qui a validé et qui a pris la décision de l’expédier ?

      Et donc : est-ce qu’il va y avoir des conséquences pour qui que ce soit ? Est-ce qu’il va y avoir des sanctions, ou bien est-ce qu’on en est déjà au stade où tout ce processus de fabrication d’un document officiel islamophobe va être simplement considéré comme une « erreur de communication » ?

    • Ben pourquoi, il y aurait une erreur ? Tout ce matériel est banalisé et déjà relativement ancien (mars 2016 #je_suis_charlie, toussa…) et issu du SG-CIPD devenu SG-CIPDR (Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation) au ministère de l’intérieur. Son dernier bébé (il y a 6 jours) un Kit pédagogique de formation des entreprises à propos de la radicalisation en entreprise.
      https://www.cipdr.gouv.fr/kit-pedagogique-de-formation-des-entreprises-a-propos-de-la-radicalisatio

      Tout cela issu du Guide interministériel de prévention de la radicalisation (mars2016) (p. ex. ici https://static1.1.sqspcdn.com/static/f/1307504/27032789/1463641554463/guide-prevention-radicalisation2016.pdf mais on le trouve un peu partout. Et notamment le tableau de synthèse en annexe, lui aussi pas mal repris. Il n’y a qu’à piocher dedans.

      Tableau de synthèse des indicateurs de basculement
      http://www.seine-maritime.gouv.fr/content/download/21653/159919/file/synthese-indicateurs-basculement.pdf
      qui met en forme le Référentiel des indicateurs de basculement dans la radicalisation issu du guide ci-dessus (ce sont dans les annexes, les pages 105 à 108)

    • Hé hé Simplicissimus, merci ! C’est exactement où je voulais en venir. Maintenant faudrait prévenir les indignés de Twitter que ce n’est pas une erreur de communication, mais bien une politique officielle.

    • Signaler et détecter - Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation
      https://www.cipdr.gouv.fr/prevenir-la-radicalisation/reperer

      La définition de la radicalisation du sociologue Fahrad Kosrokhavar correspond à cet angle : « processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d’action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui conteste l’ordre établi sur le plan politique, social ou culturel. »

      La définition me semble large.

      #ordre_établi