• Le Vatican serait impliqué dans des malversations Afp - 20 Octobre 2019 - L’essentiel
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    Une enquête a été ouverte par la justice de l’État papal, ce dernier étant soupçonné d’avoir mis en place un montage financier complexe via notamment le Luxembourg.

    La justice vaticane enquête sur le circuit d’achat opaque d’un immeuble de luxe londonien financé grâce aux dons à l’Église. Gestion discutable des dons destinés aux pauvres ou règlements de comptes au sommet du Vatican ? L’enquête, commencée durant l’été, pointe « de graves indices de malversations, fraude, abus de fonction et blanchiment », selon le mandat de perquisition publié dimanche par le magazine italien L’Espresso. Elle semble confirmer que le pape François a des difficultés à imposer sa réforme de transparence financière au sommet du Saint-Siège. La justice vaticane avait procédé le 1er octobre à des saisies de documents dans les bureaux mêmes de la Secrétairie d’Éta, le cœur du gouvernement du Vatican, où travaille la garde rapprochée du pape, et de l’Autorité d’information financière (AIF), un gendarme financier indépendant.

    Dans le viseur des enquêteurs aujourd’hui, selon les documents de l’Espresso : les 650 millions d’euros de fonds à disposition de la Secrétairie d’État (en 2019) « provenant en majeure partie des dons reçus par le Saint-Père pour des œuvres de charité et le fonctionnement de la Curie romaine », dont le célèbre « Denier de Saint-Pierre ». Environ 500 millions d’euros de cette cagnotte ont été confiés ces dernières années à la banque Crédit Suisse, chargée de les réinvestir. L’enquête est partie d’un signalement de l’Institut pour les œuvres religieuses (IOR), la « banque du Vatican », à qui la Secrétairie d’État demandait sans trop d’explications en 2018 un versement de 150 millions d’euros pour boucler le rachat final d’un immeuble dans le quartier londonien de Chelsea. Opération d’un coût total de 200 millions d’euros, documente encore L’Espresso.

    Une première participation avait été prise dans le projet en 2014 via un fond luxembourgeois géré par la holding d’un homme d’affaires italien, Raffaele Mincione, qui au final aurait fait une plus-value juteuse. La gestion financière peu avantageuse, via la Suisse et le Luxembourg, a incité le Vatican quatre ans plus tard à y mettre fin, en rachetant l’ensemble de l’immeuble londonien, et en cédant ensuite le contrôle à un autre financier basé à Londres, Gianluigi Torzi, selon des éléments de l’enquête. L’IOR a été secouée dans le passé par des scandales et accusée d’avoir été utilisée par la mafia, mais un grand nettoyage lancé par Benoît XVI (2005-2013) et poursuivi par son successeur François a conduit à la fermeture de près de 5 000 comptes suspects.

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