Qu’on adore ou pas, le travail est bel et bien pénible | Alternatives Economiques
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Emmanuel Macron « n’adore pas le mot pénibilité ». Il a jugé bon de le préciser, à Rodez le 3 octobre, à l’issue d’une concertation citoyenne sur la réforme des retraites. Avant d’ajouter : « Parce que ça donne le sentiment que le travail serait pénible. » Cette petite phrase, particulièrement maladroite, a suscité un tollé. Et pour cause : le travail est loin d’être une sinécure. Certains salariés mettent fin à leurs jours parce qu’ils n’arrivent plus à supporter leurs conditions de travail.
Lors de cette intervention à Rodez, il a reconnu que les conditions de travail n’étaient pas homogènes et que les salariés n’étaient pas confrontés aux mêmes risques. Difficile de le nier, car en la matière on dispose de précieuses sources statistiques, qui dressent un portrait peu reluisant du monde professionnel.
C’est le cas de l’enquête dite « Sumer », pour surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels, dont la quatrième édition vient d’être publiée par la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Une enquête qui mobilise un dispositif impressionnant : plus de 1 200 médecins du travail y ont participé, interrogeant plus de 33 000 salariés tirés au sort. On est loin, très loin des maigres échantillons interrogés via Internet par des instituts de sondage.
Pourquoi tant de précautions méthodologiques ? Parce que le sujet est hautement sensible : il met en cause l’organisation du travail dans les entreprises.