Un aspect à ne pas perdre de vue pour les « vieux » de ma génération : les gens qui ont moins de 30 ans au Liban sont nés après Taef, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas connu la guerre civile.
Or, pour les gens de ma génération (je rappelle au passage que je suis français, je n’ai pas connu la guerre du Liban autrement qu’à la télévision), les repères et réflexes socio-politiques sont extrêmement liés aux souvenirs de la guerre civile. Mes amis libanais ont tous des histoires horribles qui façonnent leur compréhension du pays. Les gens qui écrivent dans les médias sont, généralement, de cette même génération.
Du coup : l’essentiel des gens qui manifestent au Liban, qui dansent dans les rues sur de la techno de boîte de nuit, sont nés après la guerre civile, avec donc des critères et des expériences radicalement différentes des générations que nous fréquentons habituellement dans nos cercles d’amis et de relations.
[ajout] Pour faire une analogie, c’est comme si on continuait à tout comprendre, expliquer ou justifier par le prisme de la Seconde guerre mondiale, en France, en 1985.