Tiens, en passant, j’ai une question pour les statisticiens.nnes / matheux.ses de Seenthis (@simplicissimus @fil) : comment appelle-t-on l’évolution de la somme cumulative d’une permutation ?
Dans notre cas, l’OEP (Organe Électoral Plurinational) publie la somme des votes de chaque candidat, après N bureaux validés, et tout le monde suit l’évolution de cette courbe... Évidemment, il y a des sauts importants, car l’ordre dans lequel les bordereaux sont vérifiés n’a aucune raison d’être représentatif de la répartition des forces : si les nouveaux bordereaux proviennent du Chapare, le MAS fera un bond en avant, s’ils viennent du centre de Santa Cruz, c’est l’opposition qui progressera d’un coup.
Mais... tout le monde (en Bolivie, mais aussi dans les quotidiens français) semble ignorer cette logique, sûrement par mauvaise foi, et commente les sauts « aléatoires » selon ce qui les arrange. Pour l’opposition, si leur candidat passe sous le seuil du deuxième tour, c’est qu’il y a fraude, alors que quand il était au dessus (à 80% des bulletins), c’était le résultat de l’expression démocratique du peuple bolivien. De la même manière, les soutiens du président ont commencé à fêter la victoire lors de ce basculement, alors que depuis, un nouveau « saut » a fait passer le résultat en faveur d’un second tour.
On est donc dans l’attente, qui risque d’être longue puisqu’une partie du matériel électoral est parti en fumée, et qu’il faudra donc peut-être revoter avant d’avoir le résultat final d’ici deux ou trois semaines.