On a tous, peu ou prou, des problèmes de... - Je lis des trucs

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  • Judas, Je lis des trucs
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    On a tous, peu ou prou, des problèmes de #famille et des trucs pas toujours réglés avec cette étrange entité. De ce point de vue, toutes les familles peuvent être décrites comme plus ou moins dysfonctionnelles et la plupart des gens ont vécu dans des familles « raisonnablement » dysfonctionnelles. Mais pas Astrid Holleeder. Son daron alcoolique et violent avait déjà mis la barre très haut en plaçant les pains dans la tronche et la torture mentale comme éléments quotidiens de la vie de famille, mais Wim, son frère, a su relever le défi. La plupart d’entre nous, on est plutôt au niveau « J’ai des problèmes pas résolus avec maman/dysfonctionnel », et pas « Mon frère parrain de la #pègre a mis un contrat sur ma tête/dysfonctionnel ». Faut dire que le frangin est du genre spectaculaire et a tendance à résoudre tous les problèmes par le chantage, la #brutalité et le meurtre, au bout d’un moment, forcément, ça crispe.

    Plongée oppressante dans la vie quotidienne avec un psychopathe qui tient tout le monde sous un règne de menace et de terreur, « Judas » est le tableau glaçant d’un monde dont les films sur la pègre ne parlent jamais ou effleurent : celui des proches des truands. Qui, sans surprise, vivent dans un stress permanent au milieu d’histoire sordides et violentes jusqu’à ce que ça devienne la seule réalité, à moins que les victimes ne se décident à rompre la loi du silence, à leur risques et périls. Le livre montre ce qu’est réellement vivre avec le « milieu », et contrairement à ces histoires de « codes d’honneur de truands » dont ces derniers aiment à se gargariser (quand ils ne sont pas glamourisés par des cinéastes brillants mais complaisants, oui Scorsese et Coppola, on parle de vous), dans la pègre il n’y a ni code ni honneur ni morale : rien que la loi du plus violent, du plus menteur, du plus cynique, où on peut faire assassiner un ami et se mettre ensuite en couple avec sa veuve. Et où menacer des mort les enfants des autres est un moyen comme un autre d’arriver à ses fins.

    Un système de #violence qui ne tient que grâce à l’#exploitation des #femmes : ce sont elles qui se chargent de toutes les tâches domestiques et logistiques et toutes, mères, sœurs, épouses, petites amies plus ou moins officielles, prostituées etc. ont intérêt à obéir sans moufter à des sociopathes capables de littéralement tout. Mais en se chargeant de tout, elles sont aussi au courant de tout, jusqu’à ce qu’une poignée d’entre elles se révoltent, entre courage et désespoir.

    #livre