enquête sur les collapsologues qui prévoient la fin du monde

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  • Simplismes de l’écologie catastrophiste | AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/opinion/2019/10/21/simplismes-de-lecologie-catastrophiste

    Les « collapsologues », ces militants écologistes qui prophétisent l’effondrement certain de la civilisation industrielle, ont le vent en poupe comme en témoigne le succès populaire de leurs livres. Mais s’il y a effectivement péril en la demeure, ceux qui le clament sont parties prenantes de la panique qui désormais s’installe selon #Jean-Pierre_Dupuy. Le théoricien du « #catastrophisme_éclairé » remet ici les choses au point face à ce qu’il considère comme un flou conceptuel dangereux.

    En résumé : « Annoncer que la catastrophe est certaine, c’est contribuer à la rendre telle. Ce qu’il faudrait, c’est annoncer un avenir destinal qui superposerait l’occurrence de la catastrophe, pour qu’elle puisse faire office de dissuasion, et sa non-occurrence, pour préserver l’espoir. »

    Je n’arrivais pas à l’exprimer comme ça avant de lire enfin ce (court) texte de Dupuy. Brillant !

    • De là à prétendre qu’avant 2030 il est certain que la civilisation industrielle se sera « effondrée », au sens qu’une série de catastrophes, principalement climatiques, auront éliminé la moitié de la population mondiale en moins d’une décennie

      J’aimerais savoir qui a dit ça, concrètement ? Il donne pas de sources. J’ai souvent l’impression que pour critiquer la collapsologie, ya plein d’homme de paille. Par ex pour ce qui est des auteurs centraux, moi j’avais plutôt lu et entendu qu’ils ne « prophétisent » rien, puisqu’ils disent justement qu’on y est déjà dedans, que c’est déjà commencé ! Que ya pas de date précise, que ça va prendre un moment, mais que c’est pas du tout « pour plus tard », on est déjà entré dans le cycle très concrètement. Y compris dans nos pays super-industriels, mais encore plus quand on regarde ailleurs, moins occidentalo-centré. Du coup ya des critiques qui tombent à l’eau.

    • @rastapopoulos Yves Cochet court tous les plateaux télé en ce moment pour donner des dates et il donne 2030 comme date d’effondrement généralisé (ou 2036 selon les moments et parfois il précise qu’il n’est pas à 5 ans près). Cela vire un peu au ridicule, d’autant plus qu’il a fait le coup il y a 15 ans (en annonçant 2010/2015). Note : il finira probablement par avoir raison un jour mais en attendant son discours est effectivement complètement démoralisant.

    • Mais ce n’est PAS Yves Cochet qui parle de collapsologie du tout, lui il a toujours été dans le catastrophisme uniquement depuis plus de 20 ans et sans parler de sujets aussi transversaux comme les livres de Chapelle-Servigne-Stevens. Du coup si on parle vraiment de collapsologie en particulier (et non pas juste de catastrophisme, de millénarisme), il faut revenir aux auteurs de base, et si on veut les critiquer, c’est en s’appuyant sur leurs productions (livres mais aussi conf, interviews).

    • Il n’y a pas que l’effet de serre qui m’inquiète, il y a aussi l’effet de secte (pas pu m’empêcher sic) que la collapsologie génère. Une forme de regroupement de ceux qui espèrent survivre et qui se fait sous l’égide des sachants collapsologues … une nouvelle mode où l’organisation d’#artistocratie_élective semble bien demeurer sans réel questionnement politique et qui génère du profit pour ceux qui sont en haut de l’échelle.
      J’entends parler de sachants collapsologues qui prennent la tête d’investisseurs qui rachètent des terres pour se préparer à l’effondrement, why not. Mais ça ne semble pas ouvert à tout le monde (milieux sociaux, aisance financière, culturelle etc). Non seulement l’interprétation de la « fin du monde » sera toujours sujette à fantasmes mais ça génère aussi de nouvelles croyances. Dès que j’ai un peu plus approfondi, notamment sur Servigne, je reviendrai sur ces nouveaux gourous/prophètes/jésuscrieurs

      Je vois bien un dessin que je nommerai « guerre de chapelles » ou des vendeurs derrière leurs étalages se pouilleraient. « Quoi ? elle est pas fraîche ma fin du monde ? »

    • @rastapopoulos Servigne a aussi déjà donné des dates relativement précises aussi (comme Cochet, il pense que tout va se planter avant 2030)

      En juillet 2017, Pablo Servigne, qui se définit aujourd’hui comme « in-Terre-dépendant », estimait au micro de la RTBF que le collapse était « très probable avant 2020, et sûr avant 2030 ».

      https://usbeketrica.com/article/lanceurs-d-alerte-ou-survivalistes-sectaires-qui-sont-vraiment-les-coll

      De plus Servigne et Cochet sont quand même assez proches (postface du bouquin de l’autre, articles communs dans la presse...). Je ne vois pas de raisons de ne pas les classer dans la catégorie des collapsologues (qu’on les trouve bons ou pas dans le domaine).

      Ceci dit je suis assez d’accord pour dire que nous sommes déjà au commencement de cet effondrement mais ça me semble impossible de dire à quel moment exact tout se sera vraiment cassé la gueule, je ne vois pas quel intérêt il y a à sortir des chiffres aussi précis, à part se retrouver comme un idiot quand la grande catastrophe se fait finalement attendre (et ne plus être pris au sérieux).

    • J’ai une amie de 50 ans, militante écolo depuis la fac, qui m’a dit que son impression, c’est que les gens ne voulaient pas s’engager dans des démarches écolos parce qu’ils niaient l’importance du truc et que maintenant avec les collapso ils ne s’engagent toujours pas parce que de toute façon « on ne peut plus rien faire ». On est passé d’un refus d’agir à un autre, toujours super bien justifié.

      Je ne vois pas l’intérêt de ne pas se suicider tout de suite si on n’imagine pas, comme dit Dupuy, qu’il soit aussi possible d’échapper à la catastrophe. Il a beaucoup donné un exemple très « avec ou sans », le nucléaire, mais en matière de climat chaque degré est dû à notre action ou à notre inaction alors oui, il est toujours possible d’atténuer les 7° en 2100. Je dis ça pour vous qui avez des gosses, moi je m’en fous...

    • Pour info/ajout (article daté du 29 octobre 2019) :

      Pour les collapsologues, ce choc est un passage obligé. C’est « la prise de conscience » qui suit « le déni » de ceux qui réfutent leur thèse. « Ce déni est ce qu’il y a de plus raisonnable, reconnaît Yves Cochet. C’est trop dur de croire à la fin du monde. » D’autant que, de tous les scénarios, le sien gagne haut la main la palme du plus terrifiant. Mais ses prédictions ne font pas l’unanimité. S’ils saluent son rôle pionnier, les « collapso » le trouvent souvent « caricatural à force de donner des dates trop précises » et trop « radical ». À commencer par leur chef de file, Pablo Servigne, qui égratigne le père. « Son livre est intéressant, mais ce n’est pas ma sensibilité, dit-il. Ça me gêne qu’il n’avance qu’un scénario. Et puis les émotions en sont absentes : on doit prendre soin des gens, comme un médecin annonçant une mauvaise nouvelle. Même s’il fait réfléchir. »

      « On va vers le pire » : enquête sur les collapsologues qui prévoient la fin du monde
      https://www.lejdd.fr/Societe/les-collapsologues-prophetes-de-lapocalypse-3927841