http://www.le-tigre.net

  • Ecrire « SMS » ne nuit pas à l’orthographe | Peut mieux faire
    http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2014/03/19/ecrire-sms-ne-nuit-pas-a-lorthographe

    La « novlangue SMS » va-t-elle envahir les bancs de l’école ? Va-t-on trouver, dans les copies des élèves, des « tu fé koi ? » (tu fais quoi ?) ou des « g croier que tu devè venir » (je croyais que tu devais venir) ? L’#écriture SMS ne fait pas seulement hurler les défenseurs de la #langue française. Elle inquiète aussi de nombreux parents et enseignants, qui y voient une menace sur le niveau d’#orthographe des adolescents.

    Pour la première fois en France, une étude, publiée mardi 18 mars par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), a de quoi les rassurer. Non, le #langage SMS ne nuit pas à l’orthographe traditionnelle. Ce n’est pas parce qu’un élève écrit « tu fé » dans un #SMS qu’il ne sait pas que le verbe « faire », conjugué à la deuxième personne du singulier, s’écrit « fais ». Il existe un registre de l’écrit traditionnel et un registre de l’écrit SMS ; les deux sont indépendants l’un de l’autre.

    #Jeunes #mobile (déjà recensé par @sylvain)

    Cf. Dossier « L’écriture SMS » du Tigre (sept-oct 2008)
    http://www.le-tigre.net/Ouverture-du-dossier-L-ecriture.html


    http://www.le-tigre.net/IMG/pdf/ecriture_sms.pdf (PDF)

  • Amélie et Théodore. Voyage au bout des mines de Potasse
    http://www.le-tigre.net/Amelie-et-Theodore-Voyage-au-bout.html
    Retour sur l’#histoire de la #mine de #potasse, en Alsace, reprise par Stocamine pour y enfouir les #déchets_toxiques... évoqué hier ici http://seenthis.net/messages/233183

    C’est un film muet de propagande de 1927 ; on y voit en noir et blanc une petite mère excitée pousser une carriole, sa « fruiterie à roulettes » comme elle l’appelle, remplie de vieux choux fripés qu’elle ramène du marché sans en avoir vendu un seul. Une scène de ménage plus tard, la voilà qui repart sur les routes de l’entre-deux-guerres en quête de « beaux légumes bien sains, de bel aspect, de belle conservation » ; les hommes qu’elle croise sont en bretelles et béret ; ils ressemblent à Raimu. Et puis voilà-t’y-pas qu’apparaissent sur la bobine et en plein champ des navets magnifiques « qui feront prime sur le marché », de sublimes oignons, asperges, artichauts, radis. « Mais qu’est-ce que vous y faites donc à vos légumes pour qu’ils soient si beaux ? » demande au maraîcher Mme Amédée. Celui-ci d’expliquer alors son secret : la potasse d’Alsace. « Si j’en avais j’en donnerais bien à mon mari qui est plutôt chétif et mal venu. » Clap de fin et éclat de rire. Presque un siècle plus tard, la potasse est désormais importée de la province du Saskatchewan, dans l’Ouest canadien. Les mines domaniales de potasse d’Alsace (MDPA) ont fermé en 2002. Aujourd’hui, partie des chambres sont le tombeau de quarante mille tonnes de déchets ultimes que l’on a cru malin de des­cendre là, entre 1998 et 2002. Et on rit moins.

  • Le #comestible et le non comestible

    Dans les confrontations de cultures culinaires, il y a toujours la question de ce qui fait qu’un aliment est considéré comme comestible ou non.
    Et vous, avez-vous vécu une expérience de non-comestibilité comme décrite ci-dessous ?

    Car si les Français mangent des escargots, du lapin ou du cheval, ainsi que les Italiens, ce n’est pas le cas des Anglais ou des Américains du Nord. La grenouille, dont la chair est appréciée en France comme en Chine, est refusée dans la plupart des pays européens et en Amérique du Nord. Les insectes, considérés comme comestibles en Amérique latine, en Asie, en Afrique, sont jugés impropres à la consommation en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord. Les termites, par exemple, avec 38% de protéines, constituent en fait un aliment de choix du point de vue diététique. La viande de chien, plus riche en protéines que le bœuf, n’est jugée mangeable qu’en Corée, en Chine et en Océanie. Dans le Nord-est brésilien, les rats, riches en protéines, et les cactus, apportant eau et glucides, suffisent à apaiser la faim et la soif des plus démunis, sans préjudice pour leur santé, ben au contraire. Beaucoup d’habitudes alimentaires des Français semblent répugnantes aux étrangers : la consommation de tripes de divers animaux, de cervelle, de rognons, de ris de veau ; ou encore de pattes et de queue de cochon. Il en va de même de nombreux fromages dont la puanteur est repoussante, et les venaisons ou viandes “faisandées” auxquels les Asiatiques trouvent une odeur fécale.

    Gérard Apfeldorfer, Traité de l’alimentation et du corps, Flammarion, Paris, mars 1994, pp 15-16.

    Dans le cadre de notre discussion sur les #cultures #européennes https://plus.google.com/b/115068483876310576404/communities/112863510233318537981

    • Pas testé mais le Fugu est toxique et je croie que la consommation de son foie est particulièrement dangereuse.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Fugu
      Il y a le Casu marzu, une fromage sarde qui pourrait tourné dans un film d’horreur. J’ai pas gouter non plus ^^
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Casu_marzu

      Sinon je pense à l’alcool et autres psychotropes, si on peu les considéré de ce point de vue. J’aurais tendance à les inclure dans la catégorie comestibles/non-comestibles. Un de mes chats aimait bien le pastis et il y a certaines herbes qui ont l’air de modifier sérieusement les félins
      http://seenthis.net/messages/155092
      Mais il est notoire que les chats sont des débauchés
      http://www.youtube.com/watch?v=XkOYGrZQqmU

      Il y a en Indes des éléphants alcooliques qui causent beaucoup de dégâts.
      http://www.dailymail.co.uk/news/article-2229334/Fifty-drunken-elephants-ransack-village-gulping-500-litres-alcohol.html

      Dans L’école des Chimpanzés de Roger Fouts, le cas d’une femelle chimpanzé (Lucy il me semble) qui prenait un verre de bourbon à 17h en lisant play girl et fumant la pipe.
      http://vegane.blogspot.fr/2008/06/l-ecole-des-chimpanzes-ce-qu-ils-nous.html
      Lucy était très humanisé par son éducation mais les chimpanzés sauvage ne dédaignent pas les fruits fermentés et semblent aimer aussi l’alcool.

      Désolé pour le semi-hors sujet, certains de ces exemples ne sont pas #européens mais j’ai pas résisté à les poster ici.

      #nourriture #bouffe #alimentation

    • La nourriture industrielle est aussi souvent composé de produits non-comestibles et les europeenEs en mangent en quantités importantes.
      Par exemple le nugget

      white boneless chicken, water, food starch-modified, salt, chicken flavor (autolyzed yeast extract, salt, wheat starch, natural flavoring (botanical source), safflower oil, dextrose, citric acid, rosemary), sodium phosphates, seasoning (canola oil, mono- and diglycerides, natural extractives of rosemary). Battered and breaded with : water, enriched flour (bleached wheat flour, niacin, reduced iron, thiamin mononitrate, riboflavin, folic acid), yellow corn flour, food starch-modified, salt, leavening (baking soda, sodium acid pyrophosphate, sodium aluminum phosphate, monocalcium phosphate, calcium lactate), spices, wheat starch, whey, corn starch.

      http://www.le-tigre.net/Mc-Donald-s-a-nugget-of-truth.html?var_recherche=chicken%20mac%20donalds

      Ici le brevet de fabrication du fromage de synthèse
      http://www.google.com/patents/US4197322

      A synthetic mozzarella cheese was produced by the following procedure: One thousand grams of water was heated to between 95 To the heated water was added 0.85 gram of calcium hydroxide and 30 grams of acid casein. The suspension was maintained between 95 97 reaction between these two materials was complete. At this point, 1.9 grams of a 20% calcium chloride solution was added, the pH was adjusted to about 6.15 by the addition of phosphoric acid, and 0.4 ml of single strength rennet added. The mixture was then stirred for an additional period of one-half hour at 95 time a semi-solid, calcium caseinate curd had formed which was dewatered to separate the curd solids. Sixty-seven grams of the dewatered curd (27 grams of calcium caseinate and 40 grams of water) was placed in a jacketed laboratory blender/cooker and blended with 18.8 grams of emulsified vegetable oil (a blend of soybean oil, cottonseed oil and coconut oil), 1.5 grams of salt and 1.5 grams of sodium aluminum phosphate, and 5 grams of water to allow for evaporation during process. The mixture was heated with agitation and blending to 165 admixture was achieved, 1.2 grams of adipic acid was added to the heated, blended product to adjust the pH to 5.2 and the material stirred under homogenizing conditions until a totally homogeneous product was obtained (approximately 2 minutes). The hot product was then placed in a container and refrigerated.

      Ca me fait pensé à un #hoax sur les œufs de synthèse chinois mais comme c’est un #hoax personne n’a vraiment mangé ce truc
      http://www.youtube.com/watch?v=T55tz4qwFMo

    • La comestibilité est culturelle chez l’humain et le Fugu est remarquable comme contre exemple, puisqu’il suffit qu’il soit mal préparé pour que le poison de la bile se répande sur la chair et le rende mortel. Autrement dit, le fugu est assez souvent non comestible d’un point de vue biologique, mais cela en renchérit la valeur culturelle.

      Votre apport sur la comestibilité des produits industriels est terriblement pertinente et aborde la question de la comestibilité sous un angle nouveau. Cela ouvre la question des fameuses listes d’ingrédients où les industriels doivent user de divers stratagèmes pour que des produits considérés légalement comme compatible avec l’alimentation humaine puissent le rester culturellement. D’où le processus de méfiance et de rejet montant de la nourriture élaborée dans les circuits industriels...

    • Merci @myeurop ^^
      Je colle ici la composition de la Marmite trouvé sur la fiche wikipédia anglaise de cette recette.
      http://en.wikipedia.org/wiki/Marmite

      Today, the main ingredients of Marmite manufactured in the UK are glutamic acid-rich yeast extract, with lesser quantities of sodium chloride (table salt), vegetable extract, niacin, thiamine, spice extracts, riboflavin, folic acid, and celery extracts, although the precise composition is a trade secret.[14] By 1912, the discovery of vitamins was a boost for Marmite, as the spread is a rich source of the vitamin B complex; vitamin B12 is not naturally found in yeast extract, but is added to Marmite during manufacture. With the vitamin B1 deficiency beri-beri being common during the First World War, the spread became more popular

      Au Japon ils ont beaucoup d’aliments industriels non comestibles je pense par exemple à cette collection de parfums de glace improbables


      http://madmegblog.blogspot.fr/2008/08/glaces-et-sorbets-nippon.html

      Et aussi comme j’ai manger beaucoup de Tang quant j’était gamine
      (liste des ingrédients http://dailyingredients.com/beverage/tang-orange-drink-powder )

      Sugar, Acid (citric acid). Thickeners. (Xanthan gum, Gum Arabic, Sodium Carboxy-methylcellulose), Acidity regulator (Tri sodium citrate), flavors (orange), Anticaking agent (Tricalcium phosphate), Maltodextrin, Salt, colors (Titanium dioxide, Sunset yellow FCF, Tartrazine), Vitamin C.

      Il y a au Japon des « bonbons » très chimiques qui me fascine totalement mais qui doivent être l’équivalent sanitaire d’un weekend à Fukushima.
      https://www.youtube.com/watch?v=j1f1u_XUlxA


      https://www.youtube.com/watch?v=AZdtunydWdQ

      Dans les aliments non comestibles que j’ai gouter il y a la morille qui est toxique lorsqu’elle est cru. Je ne sais pas si il y a beaucoup d’aliments qui sont rendus comestibles par la cuisson. Je croie que la pomme de terre est dans ce cas. Voire les crudivores ici http://seenthis.net/messages/149004
      Par rapport à la carotte par exemple, ils expliquent que la manger cru permet d’avoir les vitamine mais qu’on ne peut pas digéré la fibre végétale (il nous manque 2 ou 3 estomacs pour y parvenir) et lorsqu’on cuit les carottes, on perd les vitamines mais on peut assimilé la cellulose. Dans le film des crudivores ils parlent aussi du #lait, quant on est adulte on ne digère plus le lait.

      Dans un autre registre il y a les #detritivores. Une de mes tantes, grand-mère et arrière grand-mère l’étaient plus ou moins sévèrement. Elles mangeaient parfois des aliments qui rendrait malade la plus part des gens. Ca leur venait de la guerre, pendant laquelle le manque de nourriture a provoqué chez elles une manie à stocker la nourriture en quantité trop importante. De fait il fallait finir les stocks et venir manger chez elles était un bon entrainement pour le système immunitaire. Ma tante mangeait aussi les yeux des poulets roti. Manger les yeux c’est pas vraiment du non comestible mais en général les gens ou les peuples qui les mangent ont vécu le manque de nourriture et mangent toutes les parties des animaux. Voire par exemple la cuisine en #Alaska
      https://www.youtube.com/watch?v=f3QGAKe-Jb4


      Un copain m’avait raconté avoir manger un œil de yack en #mongolie et que c’était une expérience aussi cauchemardesque qu’on l’imagine :O
      Certains anthropologues disent que nos ancêtres étaient une espèce opportuniste, on mangeait à l’occasion des charognes quant on en trouvait. Du coup mes tantes et grand-mères sont typiques cro-magnonnes. On gaspille pas la nourriture est un précepte très ancien à mon avis.

      Je pense aussi aux galettes de boue Haïtiennes.
      http://www.courrierinternational.com/article/2008/02/01/des-galettes-de-boue-pour-tout-repas


      #famine

      Manger des aliments non-comestibles peut être fait pour des motivations très variés. En Chine il me semble qu’il y a beaucoup de raisons médicinales. Dans un resto ou j’étais à Shanghaï il y avait une page au menu dite d’espèces rares. Y était proposé l’hippocampe, le nid d’hirondelle, des ormeaux et de l’aileron de requin. Détail surprenant, ce resto était au cœur du Zoo de Shanghaï qui était parsemé de messages incitant à la protection des animaux. L’hippocampe je ne savait pas que ca se mangeait. Pour les ormeaux, les requins et les hirondelles, certaines espèces sont très menacées mais d’autres sont élevées en captivité et j’imagine/espère que dans le zoo c’était pas des espèces braconnés... Le cas du Nid d’hirondelle est surprenant, c’est de la bave d’hirondelle et en principe ca n’a aucun gout ou ca doit ne pas en avoir. Manger un aliment pour son absence de saveur c’est très étrange pour moi.
      le Limule est consommer aussi en Chine et en Asie du sud-est.
      http://www.alainbernardenthailande.com/article-a66-le-limule-un-philtre-d-amour-en-thailande-10606
      Le #limule est pas toxique, mais il n’y a pratiquement pas de chaire, à part un bouillon je ne voie pas trop quoi manger la dedans.


      Dans le genre assez non-comestible il y a les foetus. On mangeait des fœtus de porc en France jusqu’a la seconde guerre. Je ne retrouve pas de liens a ce sujet mais j’étais tombé sur une recette et j’avais trouvé quelques mentions de cette pratique. En Chine il y a l’œuf couvé, on m’a raconté que c’était vraiment pas bon. J’avais vu aussi des décoctions de foetus de rats dans l’alcool de riz comme produit médicinale au museum d’histoire naturelle de Shanghaï. Ca me fait pensé à un super film cannibale « Nouvelle cuisine »
      https://www.youtube.com/watch?v=4lEuAMIUepA

      Bon il fallait bien que je parle de #cannibalisme à un moment
      sorry ^^
      Nous sommes un aliment comestible et probablement riches en protéines facile à digérer pour nous. Après il ne vaux mieu pas manger n’importe qui. Les gens qui mangent beaucoup de nourriture industriel doivent être mauvais pour la santé à cause des conservateurs et des métaux lourds, je conseil plutôt les végétariens et les gens qui mangent bio. ^^

      J’aime bien ce sujet comestible/non-comestible ca ferait un bon #TM #thème_mercredi

    • désolé @Myeurop je me suis emballée sur le sujet. Je vais me concentré sur des exemples européens.
      Pour me rattrapé, voici une pratique Suisse, le ragout de #chat et/ou de #chien.
      http://www.swissinfo.ch/fre/societe/Les_mangeurs_de_chats_refont_parler_deux.html?cid=34842428

      @monolecte
      Pour la carotte, il y a des chances que ca soit un bon compromis, mais je connait pas trop la nutrition. Les crudivores conseil utilisent le citron pour « cuire » certaines recettes. Mais il y a certaines vitamines qui s’altèrent très vite et je sais pas pour la carotte et le citron.

  • Dans l’arrière-boutique des anthropologues
    http://www.le-tigre.net/Dans-l-arriere-boutique-des,26463.html

    Cédric - On n’apprend jamais à faire de l’anthropologie, on n’apprend pas à faire du terrain... On lit des auteurs dont on apprend après que ces gens-là allaient sur le terrain mais vouvoyaient les gens et avaient un interprète... Ils étaient en Afrique, ils vivaient dans la maison du gouverneur, ils allaient de temps en temps voir un informateur à qui ils parlaient... Et c’est les auteurs classiques qu’on lit ! Et après, ben on se démerde... C’est un métier qui ne s’apprend guère... si tant est que (...)

  • « Allô quoi » de Nabilla protégé : Carrefour retire sa pub parodique - actus sur Les anges de la télé-réalité 5
    http://les-anges-de-la-tele-realite.programme-tv.net/les-anges-de-la-tele-realite-5/news/39185-allo-quoi-nabilla-carrefour-retire-pub

    Qu’on se le dise : Nabilla n’est pas du genre à se faire plumer, bien au contraire ! La bimbo brune, qui n’en finit plus de susciter le buzz depuis sa fameuse réplique « Allô, t’es une fille t’as pas de shampooing ? C’est comme si j’te dis, t’es une fille, t’as pas de cheveux » dans les Anges de la télé-réalité 5 (NRJ 12), est même plutôt douée en affaires. Pour preuve, on apprenait hier que Nabilla Benattia avait déposé son célèbre « Allô quoi ! » auprès de l’INPI, l’Institut national de la propriété intellectuelle.

  • Pierre Jourde à propos du Tigre
    http://pierre-jourde.blogs.nouvelobs.com/tag/le+chant+du+monstre

    Le Tigre est une revue généraliste, culturelle au sens large. On trouvera dans le numéro de janvier des photos superbes, quelques extraits de L’Autofictif de Chevillard, des feuilletons, un article sur le mathématicien Grothendieck, une enquête sur la réjouissante République du Saugeais, dans le Jura, des feuilletons, un certain goût du bizarre, et pas mal d’humour. Mais Le Tigre est aussi une maison d’édition qui publie de petites merveilles. Petites merveilles pour la maquette, particulièrement réussie, qui en fait de très jolis objets à 6 euros. Ce serait bête de s’en priver.

    Je partage en tout point ce jugement. Après avoir lu l’an dernier La vie dans les arbres de Sylvain Prudhomme je viens de finir Suburbs de Raphaël Meltz. Des textes passionnants sur la manière de construire les villes, les maisons, entre rêves, utopies et vie quotidienne. Les urbanistes en prennent violemment pour leur grade. Voir aussi : http://www.le-tigre.net/SUBURBS.html
    #littérature
    #urbanisme
    #architecture
    #utopie

  • Après Sarkozy - Antoine Zéo - revue Le Tigre (juillet-aout 2012)
    http://www.le-tigre.net/Apres-Sarkozy.html

    Ce messieur Zéo est plein de talents
    et ce numéro de l’été dernier était un délice.

    Et puis l’événement traumatique suprême est survenu quelques jours plus tard. Une pimbêche de quatorze ans, que mon travail m’amène à fréquenter avec quelques une de ses petites copines, m’a asséné sa vérité comme ça, au coin de la rue : « De toute faзon, зa se voit trop que vous avez votй pour Sarkozy. Vous кtes de droite, зa se voit trop sur votre tкte. Et puis vous кtes super catholique aussi ». Elle aussi semblait porter un masque, celui de la Jeunesse de France, blonde et pleines d’hormones délirantes, l’appareil dentaire s’affairant à standardiser son sourire. Face à des accusations si grossières, je chancelai, et devant tant d’ingénuité satisfaite, je me sentis dans l’obligation de nier. Erreur : elle en profita pour me porter l’estocade : « Alors Le Pen, vous avez votй Le Pen ». J’ai hésité à partir en courant, à les fuir, elle, petite pétasse monstrueuse et sa copine, une grande noire qui l’accompagnait et qui me balança, grave, que « Marine Le Pen, elle dit pas que des choses fausses, par exemple avec tous les envahissants (sic) qui arrivent - et puis moi je pense que vous кtes juif ». Le Pen ? Juif ? Mais putain de bordel, d’où lui venaient ces mots ? A ce moment-là, je voulais pleurer et appeler ma mère, mon grand-père et ma grand-mère, et donner une claque à ces gamines, dans une pulsion de violence à peine maîtrisée - et le RER m’a sauvé. Je mis quelques stations à me remettre du choc : dans quel univers parallèle étais-je parvenu pour qu’on me dise que j’avais l’air sarkozyste ? lepéniste ? juif ou catholique ? Bien sûr, l’ouverture de ce genre de vortex spatio-temporel n’est possible que dans la tête d’une gamine de treize ans ; mais quand même : qu’est-ce qui nous est arrivé ? Que s’est-il passé dans ce vieux pays pour qu’en dix ans, toute la vieille vase remonte à la surface, et imbibe jusqu’aux cerveaux innocents de deux banlieusardes gentiment écervelées ? Comment ces étranges préoccupations ont pu leur polluer la tête à elles aussi, qui ne devraient pourtant penser qu’à leurs amours collégiennes, à fumer des joints derrière le Lidl et faire des tours de scooter avec Karim et Kevin ?

    Pour le « pétainisme transcendantal », voyez Alain Badiou. Pour Copé en slip dans la piscine de Takieddine, voyez chez Mediapart. Moi ce que je dis, c’est que le nouveau là-dedans, ce n’est pas qu’ils se fassent élire sur des programmes crapuleux et moralement douteux, ni qu’ils aient essayé de servir dans les brouzoufs d’une vieille milliardaire en espérant ne pas se faire choper. Tout cela est fort ancien. Ce qui est nouveau là-dedans, c’est qu’ils s’en foutent. Vraiment : ils n’essaient même plus de se cacher. Quand l’un d’entre eux se faisait pincer, ils le laissaient au gouvernement. C’est parce qu’ils sont, d’une manière ou d’une autre, à l’image de leur chef déchu : des êtres entièrement spirituels, pour qui la carrière politique est la source de tout flux vital. Ils ne touchent pas terre ; depuis qu’ils se sont engagés dans la carrière, ils ne sont plus soumis aux règles des mortels que nous sommes. Ainsi sont-ils capables de séparer leur corps de leur esprit, de séparer le public du privé, et même, tels Eric Woerth, de bâtir dans leur propre tête, des « murailles de Chine » entre différentes parts de leur âme (Eric Woerth avait réussi à séparer son cerveau en compartiments étanches, disait-il ; dans l’un se trouvaient les données concernant ses fonctions de ministre du budget ; dans l’autre celles de trésorier de l’UMP, sans communication possible entre eux). Ils « cloisonnent », et c’est là leur secret : rien ne se tient si la Grande Tâche l’exige - servir le chef, ou quand on est le chef, le rester. Là non plus, rien de nouveau peut-être... si ce n’est l’abolition de la pudeur.

  • Vu les courses dans un hypermarché de deux garçons de 20 ans, j’aurais voulu avoir un appareil photo hier, parce que j’ai vraiment halluciné !
    – 1 laitue serrée dans un cellophane transparent
    – 3 poivrons rouge/vert/jaune sous plastique transparent
    – 200 grammes de carottes rapées en sauce en barquette sous vide
    – Une boite de Fajitas toutes faites (sauce tomate sous plastique)
    – 10 blancs de poulet découpés en barquette polystyrène

    Comme ce n’est pas la première fois que je vois ça, et que j’aime bien faire de l’analyse de panier in vivo, j’ai naïvement demandé
    – Pardon, mais est-ce que vous allez au marché parfois ? Savez vous que c’est quand même moins cher et meilleur ?
    – On a pas le temps, on travaille nous, Madame.
    – Oui, bien sur, à 20 ans, on ne voit pas encore les effets, pour ma génération c’est cancer à tous les étages.
    – Inutile de vous inquiéter de notre santé, on s’en sort très bien.
    – Vous n’êtes pas tout seuls, ce que vous avez sur le tapis, c’est l’exploitation de travailleurs à moindre coût et la pollution de la terre, donc, non, ce n’est pas que votre affaire.

    Faudra que je soigne un peu plus ma diplomatie… ils sont repartis vexés, un seul me souhaitant une bonne soirée :)

    • Mais qu’est-ce que tu faisais dans un hypermarché, @touti ? :D

      J’ai pas le temps d’aller au marché pour acheter des légumes de saisons, vu qu’il est midi et que je ne dispose que de 45 minutes pour me restaurer. Et d’ailleurs, je vous dit ça en passant, les saisons, je ne sais pas ce que c’est, la faute à votre génération qui a consommé du pétrole sans compter avec les conséquences que l’ont sait sur le climat, mais soyez assurés que quand je serai au chômage ou à la retraite, si jamais on me donne des sous quand j’aurai atteint un âge qui ne cesse de reculer à mesure que je cotise, je veillerai à choisir mes aliments, non-seulement en fonction de la date à laquelle ils poussent, mais aussi en fonction de l’endroit, ainsi que de la qualité des conditions dans lesquelles les nobles mains des hommes et des femmes les auront cueillis. Et je vous promets solennellement que j’irai à pieds les chercher et au feu de bois les cuisinerai et ceci afin de ne point porter la responsabilité d’un quelconque soutien financier à l’industrie nucléaire française et à la grande distribution.

      se traduit souvent, l’esprit conditionné par l’exigence de productivité inhérente à la pression patronale par :

      On a pas le temps, on travaille nous, Madame.

      Bon, ceci-dit, vous avez raison, faut les éduquer ces jeunes, ne serait-ce que pour qu’ils aient un peu de répondant. :p

    • Mais @james, merci de me poser cette question, sache que je suis une grande gestionnaire de contradictions :) et que je ne suis pas encore résolue à me passer de PQ ou de croquettes pour le chat (drogué complètement le pauvre) que je ne trouve à bas prix qu’au supermarket. Mais qu’en plus, ajoutant à cela un vice terrible, j’ai fini par adorer observer mes contemporains ritualisant leurs sacrifices dans les temples de périphérie !

      Je crois que c’est le seul endroit ou l’on voit autant de gens de si près qui répondent à ce qu’on leur demande de faire sans jamais broncher, je teste ainsi mon niveau d’intolérance ou de tolérance à leur égard, mon amour pour l’espèce humaine ou mon dégout, je tiens des graphs très précis, une fois par mois, c’est selon. Et j’adore interroger de parfaits inconnus, voir les faire chier s’il faut, à ce moment là, juste pendant leur frénésie d’achat. C’est ma sortie militante à moi toute seule.

    • Les croquettes pour chat, c’est conditionné dans du carton recyclable, ouf, l’honneur est sauf ! :)

      j’ai fini par adorer observer mes contemporains ritualisant leurs sacrifices dans les temples de périphérie !

      Je fais la même chose dans les salons de coiffure les jours de mariage.

      Faudrait faire des slides de tes graphiques, voire les montrer un jour, à l’occasion de... je sais pas moi... une rencontre de seenthiciennes et de seenthiciens, par exemple ? ;-)

    • A Paris, la même chose au marché, c’est plus cher… Ceci dit, ces jeunes gens me paraissent très bien pour leur génération. J’ai été bien plus horrifié par deux hommes d’une quarantaine d’année faisant des courses dans un Leader Price pour préparer une super soirée pour leurs deux familles réunies (apparemment) : des bières, et deux gros sachets de trucs congelés, un à base de patates, un à base de pâtes, mélangées à d’autres trucs aux noms étranges. Là ça fait vraiment peur.

    • @james

      Je fais la même chose dans les salons de coiffure les jours de mariage.

      Génial ! c’est exactement cela : devenir un touriste-ethnologue en tout lieu, personnellement, ça me sauve. Sinon, je ne fais aucun graphes, tout disparait, je ne garde aucune trace de mes interventions, seulement sur seenthis depuis maintenant, avec le plaisir de relater.

      @val_k oui, difficile de ne pas passer pour moraliste, je cherche comment éviter cet écueil, le mieux est de le faire au feeling, juste par envie ! Comme personne n’ose trop échanger de ressources avec des étrangers, les gens ont très peur qu’on leur parle, ou de ne pas être comme comme tout le monde dans ces lieux : muets et rivés à leur bulle-caddie. En fait, ils sont là pour la remplir, basta, je perturbe dans tous les cas à leur adresser la parole sans rien avoir à vendre. Je délivre de l’information (contre-publicitaire souvent) à des personnes que je suppose capable d’entendre, même si je suis en dehors de ma sphère sociale habituelle. Je joue à la croisée du politique (c’est long de former des groupes pour agir) et de la performance artistique (vive l’anonymat), c’est une sorte de TAZ. Je fais cela ou bon me semble, rue, métro, supermarché, avec qui je veux, je prendrais plutôt exemple sur les fous que l’on croise parfois haranguant la foule mais je ne dis que des choses censées ( évidemment ), je m’amuse souvent, ça évite le moralisme :)

      @baroug, effectivement, faut bouger un tout petit peu à Paris, il y a quelques #marchés ou c’est moins cher, en banlieue c’est encore vrai (Montreuil, CLichy, St Ouen, St Denis ou tu trouves des maraichers) mais sinon celui de Belleville est énorme, pareil pour Clignancourt ou Place des fêtes, essayer celui de Château-rouge pour une plongée dans l’Afrique. Celui à éviter absolument c’est Montorgueil, à réserver aux bobos friqués, et je ne connais pas ceux de la rive gauche.

    • @touti

      j’ai fini par adorer observer mes contemporains ritualisant leurs sacrifices dans les temples de périphérie !

      Je crois que c’est le seul endroit ou l’on voit autant de gens de si près qui répondent à ce qu’on leur demande de faire sans jamais broncher

      Un peu comme dans les aéroports et dans le Duty Free Shop. Même principe, même constat ---> le directeur de l’aéroport de Kristiansand me raconte que des gens ratent l’entrée du Duty Free en arrivant des Canaries par Charters, un fois arrivés près du tapis de livraison des bagages, la loi interdit qu’ils reviennent vers le magasin. On les voit hurler, pleurer, supplier ... pour qu’ils puissent acheter les plaquettes de chocolat par 40, clops et bouteilles de Gin finalement pas tellement moins cher qu’ailleurs. Ils sont juste bien formatés. Observer le consommateur de Duty Free est soit déprimant si on est de mauvais poil, soit amusant si on a bien dormi :) - Notre niveau de tolérance est proportionnel à notre niveau de fatigue...

      Par ailleurs, bienheureux à vous tous, parisiens, habitants de France qui avez le privilège d’encore pouvoir aller au Marché. En Norvège, ils ont presque totalement disparus. On voit parfois des « rassemblements » d’agriculteurs qui font semblant d’en faire un, mais c’est très indigent. Les grandes chaines de supermarché ont réussi à imposer un quasi-monopole en faisant progressivement disparaître boulangeries, boucheries et marchands de légumes.

      Ici, il est complètement acquis (et personne ne s’en offusque vraiment) d’acheter son pain dans une station essence ou au supermarché.

    • Au mans on a la chance de jouir d’une pléthore de marchés avec chacun les caractéristiques du quartier dans lequel ils sont ancrés. Il n’y a que lundi où il n’y a pas de marché. C’est très réjouissant d’y faire ses courses, j’adore. Ce sont aussi des lieux de rencontre. Selon les heures, on rencontre tel type de personnes.

    • Une salade, des tomates, des poivrons, des carottes ???
      Ils sont plutôt bien ces jeunes, quand ce n’est pas chips, pizza surgelées, coca et nutella ... Leur salade n’était pas pré-découpée ?
      Un peu d’arrogance envers ces jeunes n’améliore surement pas les choses.

      C’est à la société d’organiser correctement la production et la distribution, on a un état, c’est son boulot d’imposer des règles. La population n’a pas le pouvoir de changer les règles, sinon cela voudrait dire qu’on accepte d’être dans un système ULTRA LIBERAL ou seul le billet de banque déterminera la politique à suivre, c’est l’idéal des écolos ultra libéraux.

      Les citoyens ont d’autres préoccupations. J’entends parfois des écolos-fachos qui voudrait imposer que chacun ait son poulailler, son potager etc ... Tout le monde ne peut pas et ne veut pas faire du jardinage, tout le monde ne peut pas faire des courses pour une semaine durant l’unique demie journée de marché. Certains habitent dans des placards à balai et ne peuvent pas faire la cuisine chez eux, etc..., etc ..., etc ...

      L’emballage plastique n’est pas forcément diabolique, c’est juste pratique, les produits du marché sont surement meilleurs mais ce n’est pas une garantie, quand on voit certains jardins privés, ils utilisent parfois 10 fois plus de produits toxiques qu’un potager industriel d’agriculture raisonnée, on subit leur pollution à plus 1km à la ronde.

    • C’est marrant comme l’argument d’écolo-facho est toujours tourné justement vers ceux qui n’ont aucun pouvoir et qui n’en cherche pas... Qui exactement veut imposer quoi et par quel moyen ? J’ai jamais entendu ou lu un « partisan des poulaillers » dire qu’il fallait les imposer par la lois et la réglementation... Et pourtant j’entends régulièrement parler d’"éco-fascisme" ou très très souvent de « khmers verts » aussi (lol !).

      C’est plutôt ceux qui pensent (comme les verts et une grande partie de l’écologie politique) que c’est à l’État d’organiser la production et la distribution, qui sont porteurs d’un système totalitaire.

      Faire de l’écologie sans se questionner sur la liberté, la démocratie et la légitimité de l’État dans le même temps, c’est à mon avis complètement vain.

      C’est pas à chacun d’avoir des poulaillers, mais à des groupes communs pourquoi pas (comme plein d’autres choses peuvent être mutualisés). On peut pas tous tout faire, ça c’est certain, mais on peut tout à fait partager et avoir des choses et outils en commun sans pour autant que ce Commun-là appartiennent à des entreprises (et la plupart du temps de très grosses entreprises industrielles).

      Quant au dernier paragraphe, je vois pas le rapport entre « produits du marché » et « certains jardins privés ». Je connais aussi des papys qui étaient jeunes au moment du boom des pesticides et qui du coup en foutent partout (pire que dans les champs). Mais au marché, même les « pas bios » sont soumis à des contrôles, donc ce n’est pas la même chose du tout que ce font des gens dans leurs jardins privés. Le mieux étant d’aller dans une AMAP ou assimilé, où là on a toujours du normal ou du presque normal.

      Par ailleurs, il y a j’ai l’impression une amnésie historique complète là. C’est très récent que l’on ait autant de travail et qu’à côté on doive aussi passer tant de temps à faire des courses et avoir des Loisirs. Il n’y a encore pas si longtemps, même les gens pauvres faisant un tout autre boulot qu’agriculteur avaient aussi qui une ou deux poules, qui un cochon, qui un bout de terrain, etc. Même dans certaines villes. Donc on peut même dire que si si, presque tous pourraient aussi s’occuper d’autres choses que leur boulot principal (où là ils sont spécialisés), mais pour ça faudrait pas qu’il prenne autant de temps dans la semaine.

      De plus, ya une complète inversion du sens des mots, puisque justement le libéralisme c’est, entre autre, la marchandisation de tout, et que c’est justement lorsque seule une petite partie de la population s’occupe de la nourriture et que les autres leur achètent par le biais de l’argent que là « seul le billet de banque déterminera la politique à suivre »... Quand les gens s’organisent (seuls ou en groupe) pour produire au moins une partie de leur nourriture : c’est le contraire, il n’y a pas d’échange d’argent.

      Faut arrêter de novlanguer comme ça et de tout inverser...

    • En fait c’est même pire, quand on prend la phrase :

      La population n’a pas le pouvoir de changer les règles, sinon cela voudrait dire qu’on accepte d’être dans un système ULTRA LIBERAL

      Non mais ARG quoi : en gros, si le peuple essaye d’être vraiment démocrates (le pouvoir par le peuple et pour le peuple) alors on est dans un système libéral. HAHAHAHA. V’là l’inversion du sens des mots quoi !...

    • Effectivement ma phrase porte à confusion :
      je précise qu’avec des billets de banque et un comportement quotidien , "La population n’a pas le pouvoir de changer les règles ..."
      et effectivement dans le moins pire des régimes sa seule et mince influence reste dans le vote.

      Pour les écolos-fachos, je parle des trouble fêtes, des donneurs de leçons, qui se posent toujours en bon moraliste au dessus de la mêlée de leur entourage .... beurk !!!!!!

      C’est le pouvoir qu’il faut renverser ...

    • Oui James, tout est affaire de dosage de liberté ...

      Aujourd’hui tout est à l’envers, plus on est petit, moins on a de liberté et plus on est gros, plus on peut faire tout ce qu’on veut, même l’assassinat est autorisé !!!

      Je suis un ultra libéral à l’endroit : plus on est petit, plus on devrait avoir de liberté et plus on est gros, plus on devrait obéir à des règles ...

      Aujourd’hui ce sont les gros qui imposent les règles car l’état laisse faire ! et sous le prétexte de compétitivité on est en train de rétablir l’esclavage pour les petits ...

      Marre de ces moralistes qui se défoulent sur de braves couillons, c’est de l’autre côté qu’il faut attaquer ...

    • Par ailleurs, il y a j’ai l’impression une amnésie historique complète là. C’est très récent que l’on ait autant de travail et qu’à côté on doive aussi passer tant de temps à faire des courses et avoir des Loisirs. Il n’y a encore pas si longtemps, même les gens pauvres faisant un tout autre boulot qu’agriculteur avaient aussi qui une ou deux poules, qui un cochon, qui un bout de terrain, etc. Même dans certaines villes.

      Je me trompe peut être mais je ne crois vraiment pas qu’on travaille plus qu’avant. Ce qui est clair c’est que le temps de « loisirs » a explosé — qu’on juge ce temps fructueux ou non (télé et cie). Que certains cadres aient globalement plus de travail, c’est à vérifier, mais il me semble vraiment que pour le gros de la population, ce n’est pas le cas. Avant, avoir une poule faisait partie d’une certaine forme de loisir (comme s’occuper du jardin), mais je ne pense pas du tout que ça ai changé par manque de temps…

    • Je suis le roi pour me faire mal comprendre :)

      Pour moi, y a pas de OU exclusif justement... je cherchai juste à décorreler le mode de décision (démocratie) du choix de société (libéralisme, qui n’est pas que « marchandisation de tout », ça c’est une vision strictement économique)

    • @baroug Oh oui ça n’a pas changé que par manque de temps, ya eu changement du temps de travail, changement du temps de loisirs, changement de l’urbanisme, exode rural vers les usines, fin de la paysannerie, etc, etc.

      Ce qui ne milite pas forcément en faveur du « chacun pour soi » hein. Mais par contre qui indique qu’il est possible et que ça a déjà été le cas d’avoir à la fois un métier, une activité plus ou moins précise/spécialisée, et d’avoir en plus une partie de sa nourriture produite chez soi ou par un groupe commun (famille élargie notamment). Faut pas oublié ce qui a existé quoi.

    • RastaPopoulos : il me semble que tu fantasmes un pneu sur le passé où on travaillait 16h par jour, en plein boum industriel, où on se faisait fusillé si on allait pas au front à Verdun. Certe il n’y avait de supermarché, l’agrochimie n’en était pas encore au stade actuel, il n’y avait pas de bagnole, pas de téléphone, on crevait de la syphilis et la notion de temps était différente.
      Alors pour la nostalgie du passé, je laisse ça aux grands pères qui en réalité ont plus la nostalgie de leur vigoureuse jeunesse.
      Dans le passé, il y avait des mieux mais aussi des moins, il y avait des gens qui ne supportaient pas de s’occuper de poules ou qui n’avaient ni les moyens, ni le temps, ni l’espace, pour le faire. Aujourd’hui tout le monde n’a pas un jardin ni un balcon pour cultiver des cochons ou des poules ou des champignons, puis il y en qui n’aiment pas les oeufs et préfèrent faire la sieste ...

    • Ouais, comme disait @touti dans un autre fil : on en revient au grand méchant loup du retour à la bougie dès qu’on évoque tel ou tel aspect précis du passé qui pouvait être mieux. Genre tout ou rien. À d’autres... #progressisme_éhonté

      Quant à la sieste : quel rapport ? Qui n’aime pas la faire ? Mais ne faire que ça et « profiter » du labeur des autres, ce n’est pas mieux. Surtout si ça passe par un échange d’argent.

    • J’aime bien la bougie mais pas pour faire de la couture, je n’y vois plus rien.
      Rastapopoulos, ça n’a rien à voir, tu transformes ce que j’écris comme ça t’arrange. Ton passé idyllique c’est de la bouillie pour soigner des grenouilles atteintes d’aérophagie postérieure !

      je disais simplement qu’au passé il y avait des mieux et des moins, c’est pourtant simple à comprendre, et tes mieux soit disant d’élevage de poulettes, c’est dans les boules de cristal après avoir lancé les os de mouche et tirot les tarés que tu les fantasmes

      Je préfère retourner à mes pots de yaourt en papier recyclé !!

    • La #démocratie, c’est quand on prend une décision ensemble.

      Si on accorde moins de pouvoir à l’état, ou plutôt si un état accorde plus de liberté au peuple, notamment pour qu’il puisse s’auto-gérer, alors oui, on c’est une forme de libéralisme.

      et

      Je me trompe peut être mais je ne crois vraiment pas qu’on travaille plus qu’avant. Ce qui est clair c’est que le temps de « loisirs » a explosé — qu’on juge ce temps fructueux ou non (télé et cie). Que certains cadres aient globalement plus de travail, c’est à vérifier, mais il me semble vraiment que pour le gros de la population, ce n’est pas le cas.

      Vous y êtes presque !

      Les progressistes « d’antan » pensaient qu’en élargissant le temps de loisir, le bon peuple passerait plus de temps à faire de la démocratie, faire de la politique, organiser la société... Une société meilleure allait forcement en découler. Et s’ils avaient su que la lutte contre pour la qualité de la vie passerait par la sauvegarde du poulailler des foyers, ils auraient tous consenti que l’élargissement du temps libre serait passé par là.

      Et bang ! Le capitalisme a digéré le temps libre pour en marchandiser son contenu et monsieur / madame tout le monde en profite non seulement pour consommer du Chèque Vacance plutôt que de faire évoluer la démocratie moderne. Mais en plus, il le fait sur le dos de salariés exploités à des conditions qu’il refuse soigneusement de regarder en face (parce que le militant aussi est en vacances à ce moment là).

      Et double bang ! #révolution_informationnelle est arrivée et le temps libre sert désormais pour une grande partie des travailleurs à se reposer les neurones.

      Et triple bang, la #mondialisation s’est démocratisée (comme on dit hein ?) et la consommation de Club Med s’est ajoutée à celle du chèque vacances. Elle a placé les petites mains bien loin de nos gros yeux revendicateurs, de manière à rendre invisibles les contradictions entre nos habitudes de consommation et notre tradition revendicatrice.

      Alors où en sommes nous ?

      Tout d’abord, essayons de différentier la « démocratie » qui suinte des mass médias occidentalocentré de la #démocratie_participative. C’est la clé majeure du désaccord majeur entre @James et @Rastapopoulos. (au fait, les cubains votaient ce week-end...)

      Elle est difficile à mettre en place cette démocratie, il faut l’avouer. Elle est contre productive à cours, à moyen, voir à long terme. Mais on s’en fout. Car on la veut quand même. Parce que c’est la seule manière de ne pas vivre soit en larbin, soit en exploiteur.

      Ensuite il faudra passer par de la production locale, certes, mais si elle s’accompagne de la séparation de tout ces petits bienfait technologiques qui on vu soulager la vie quotidienne (je parle de la machine à laver, pas du Tamagoshi ), ça ne passera vraiment pas. Et je serai le premier à baisser les bras.

      Il faudra donc passer par la #réindustrialisation de notre partie du globe. Et ça, est-ce que tout le monde est prêt à l’entendre dans cette discussion ?

    • Whaou !
      De l’anecdote d’un tapis de caisse de supermarché, on débouche sur la question de la démocratie et du choix de l’industrialisation, géniale Agora, merci @seenthis !

      Mais, mais, l’Etat omniprésent dans son ordre et son pouvoir mental a-t-il réussit à nous retirer responsabilité et autonomie ? Au point de ne pouvoir questionner ses contemporains in vivo sans être traité d’arrogant ? @tomboul
      Pourtant est-ce que le politique n’est pas aussi du droit de chacun, quand médias et élus feignent d’ignorer nos singularités en nommant globalement : LE peuple, LA population, LE consommateur.
      Comment éviter alors la confusion entre idéalisme et idéologie, sinon en ouvrant un dictionnaire, et en se reconnaissant le droit à s’éduquer ?
      Enfin, y a-t-il une économie saine qui crée du mieux-vivre ensemble avec le moins de souffrances possible, de pénibilités, d’inégalités sociales et de pollutions écologiques ?

  • Après Sarkozy
    http://www.le-tigre.net/Apres-Sarkozy.html

    Depuis quelques jours pourtant, sa figure est revenue me visiter. Non que je l’aie jamais rencontré personnellement, ni même approché. Mais son visage, son souvenir sont avec moi. Une sorte de persistance rétinienne après dix ans de surexposition. Depuis quelques jours, je suis assailli par Sarkozy. Parfois physiquement : ainsi, lors d’une soirée qui se passait plutôt bien jusque-là, je m’amusai à porter un masque de Sarkozy sur la tête, acheté avant le premier tour de l’élection chez mon marchand de journaux. Il y avait aussi, chez ce buraliste, des masques de François Hollande ; je ne crois pas que ce soit par hasard que je choisis Sarko. En 2047, quand je le retrouverai au fond d’un tiroir, il sera la madeleine amère d’une époque durant laquelle la France s’est transformée comme rarement : la Révolution Sarkozyste (2002-2012). Je doute qu’il reste quelque chose de la présidence de Hollande en 2047 - à moins que la Grande Crise n’emporte la France et l’Europe dans la guerre civile et la révolution, ce qui 1. est improbable et 2. ne sera que dans une très faible mesure attribuable à l’ami François. Et moi en 2047, j’aurai le Masque de Sarkozy, et ce sera comme les horribles masques d’Ensor qui dansent avec la mort et nous rappellent, avec leur affreux sourire, comme les années 1890 étaient laides et plombées. Les nôtres aussi, nos années 2000, furent affreuses, et le Masque de Sarkozy me le rappellera, ainsi qu’à mes éventuels descendants.

  • Une Bellevilloise sans histoire
    http://www.le-tigre.net/Une-Bellevilloise-sans-histoire.html

    Aujourd’hui, l’endroit est devenu « un lieu branché et arty » (Art actuel), « le dernier salon de gauche où l’on cause » (Les Influences), etc., 2000 m² à « l’ambiance berlinoise » (Elle) fragmentés en un loft, un club, un forum, un café-terrasse, dans une architecture de grands volumes et d’art brut, et qui ne laisse de séduire... autant le supplément « Sortir » de Télérama que les guides touristiques anglo-saxons ; autant d’avant-gardistes stylistes qui y organisent leurs défilés qu’Arnaud Montebourg qui y tint convention en octobre dernier pour y faire de la retape pour sa VIe République : comme si la Bellevilloise était devenue la dernière frontière. Un tel unanimisme cependant finit par interroger, et demande que l’on aille voir ce qu’il y a derrière la façade (décrite plus haut, mais en trompe-l’œil ?). Façade verbale d’abord. À la tête du lieu en effet, un « trio d’agitateurs issu du spectacle vivant, de la production et des médias » (ainsi qu’ils se présentent) qui manie assez bien la novlangue survitaminée de « My little Paris » : « workshop », « nouvelle cuisine bistro », « installations » - et bien sûr l’ineffable « jazz brunch » (deux sessions le dimanche : midi, puis 15h).

    Je viens à la Bellevilloise un de mars où joue El Balcon, musiciens de tango, avec le projet d’écrire mon article in situ. À peine ai-je sorti mes cahiers et stylos, que des serveurs tout à fait dans le ton, tatouage et nuque longue, s’empressent de s’assurer que je compte bien dîner, que je n’ai pas l’intention de mobiliser une table toute la soirée pour mes gribouillis à jeun

  • Avis aux matheux :
    Quelles étaient les probabilités que je sorte au hasard et consécutivement une série de 5 et seulement 5 M&M’s rouge d’un paquet familial (Le paquet fait 400g, le poids moyen d’un M&M’s est de 2,38g. Donc, on va dire qu’il y avait au départ 168 M&M’s dans le paquet. Il y a également 6 couleurs de M&M’s, réparties aléatoirement dans chaque paquet.) ?

    • Bon, comme toujours, le sujet n’est pas si simple…

      1. La répartition des couleurs des M&M’s n’est pas équiprobable. Il semblerait que M&M’s la fournissait autrefois sur son site (en tous cas jusqu’à 2002, année d’introduction de la couleur violette), et même répartition des couleurs par pays, puisqu’elle différait de l’un à l’autre. Mais je ne l’ai pas trouvée sur son site.

      Au hasard de la toile, j’ai trouvé ceci : 24% de bleu, 20% d’orange, 16% de vert, 14% de brun, 14% de jaune et 13% de rouge (avec le pouïème en trop pour l’arrondi). Ce qui met le nombre moyen de rouges dans ton paquet à 22.

      Ce qui divise par 4 la probabilité ci-dessus et nous met à 25 ppm (25 chances sur 1 million)

      2. Si en plus, on introduit l’aléatoire dans la composition du paquet, ça donne ça, par exemple : 95% des paquets ont un nombre de rouges compris entre 14 et 31, ce qui pour la valeur basse donne une probabilité de 2 ppm et la valeur haute nous ramène autour de mon premier calcul, 1,6 pour 10.000.

      3. C’est fou ce qu’il y a d’exercices de proba qui portent sur ce sujet ! ou comment motiver nos chères têtes blondes…

    • Sur Google +, un autre calcul :

      D’après cette étude [http://www.minitab.com/uploadedFiles/Shared_Resources/Documents/Articles/Douceurs_Statistiques.pdf] le nombre de M&M’s n’est pas égal suivant les couleurs (étude sur petit sachet mais supposons les proportions conservée sur le grand format) :
      marron 10.8%
      rouge 10.1%
      jaune 15.4%
      orange 21.1%
      bleu 22.2%
      vert 20.4%
      On a donc, dans un paquet moyen, un nombre de M&M’s par couleur de :
      marron 10.8% 168 = 18.1 => 18
      rouge 10.1%
      168 = 17.0 => 17
      jaune 15.4% 168 = 25.9 => 26
      orange 21.1%
      168 = 35.4 => 36
      bleu 22.2% 168 = 37.3 => 37
      vert 20.4%
      168 = 34.3 => 34
      (on arrondit le nombre de oranges à l’entier supérieur pour récupérer un total de 168)
      La probabilité recherchée vaut :
      P = (17 / 168) (16 / 167) (15 / 166) (14 / 165) (13 / 164) = 5,89209741 × 10-6

      C’est pas beaucoup :)

    • Oui, mais pour reprendre l’échelle du #Probabilomètre_à_taux_fixe http://www.ledemago.com/category/probabilometre ça fait quand même 7 fois plus de chances que de remporter le gros lot à l’Euro Millions

      Rappelons que le Probabilomètre est une chronique régulière dans Le Tigre http://www.le-tigre.net

      #Le_Tigre est un magazine généraliste indépendant et sans publicité, distribué en kiosques et en librairies. Le Tigre a été fondé par deux auteurs, Lætitia Bianchi et Raphaël Meltz, en 2006

      remarquable magazine, dont la périodicité d’apparition en kiosque est actuellement mensuelle. Et qui met en ligne, avec un retard d’un mois, certains de ses articles sur le site ci-dessus.

      @monolecte le document de Minitab est sympa, mais leurs probabilités viennent du comptage d’UN seul paquet. Les chiffres que j’ai utilisés viennent (certes indirectement) du site de M&M’s. Vu, par exemple, dans ce document de 2007 : M&M’S Color Distribution Analysis http://joshmadison.com/2007/12/02/mms-color-distribution-analysis
      Il fait une étude sur 48 paquets et compare à la « norme » de M&M’s. On peut y voir, pour chaque couleur, les fluctuations d’un paquet à l’autre…

    • Attention tout de même à l’énorme biais de sélection de l’expérience de @monolecte : j’imagine que ce n’est pas la première fois que tu manges des M&M’s… mais c’est la première série que tu relèves comme sortant de l’ordinaire, et dont tu nous parles.

      Pour le dire autrement si tu fais quelques milliers de lancers de pile ou face tu finiras très probablement par tomber sur une série de 10 « pile », et ça n’aura rien d’extraordinaire, même si la probabilité de cette série n’est que d’un sur mille (enfin 1024).

      L’esprit humain remarque plus facilement les coïncidences sortant de l’ordinaire que les séries « banales ». C’est aussi ce qui explique qu’on s’inquiète beaucoup plus des phénomènes mineurs mais frappants que des autres, même si leur impact est beaucoup plus élevé (cf. discussions sur le nombre de morts dus au terrorisme vs. d’autres causes).

    • Heu... je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai mangé des M&M’s... plus de 10 ans, ça c’est certain, et j’ai commencé cash par la série des 5 rouge, d’où ma confusion probabiliste !

      Que je mange des M&M’s est déjà une singularité en soi. En tout, dans toute ma vie, j’ai dû en bouffer moins de 100g... tu peux ressortir la calculette !

    • Ah oui @fil, vu comme ça, ça change tout ! Un jour j’ai jeté une cigarette par terre et elle est tombée droite comme un petit poteau et mon ticket de train pour la Roumanie en décembre de la révolution portait le numéro 1789. Donc, je suis la seule à avoir vécu cela, sur 7 milliards d’êtres vivants et tout ceux qui sont morts, ouaouh c’est beau la vie exceptionnelle :)

    • La superstitition est la première mécanique de notre raisonnement, une sorte d’ancêtre de l’esprit cartésien, c’est un réflexe qui nous pousse à établir des relations de cause à effet pour essayer de faire reculer la mainmise du « hasard » sur notre destinée.

      Moi je trouve ça jubilatoire quand je me sens animé par ce réflexe primitif, ça montre que l’évolution nous a laissé intact tout notre « patrimoine » hérité (dis-je en essayant d’allumer un feu dans ma caverne...)

  • Une audience à la Cour nationale du droit d’asile (Le Tigre)
    http://www.le-tigre.net/Une-audience-a-la-Cour-nationale.html

    Mercredi 9 novembre 2011, 13 heures 30, Cour nationale du droit d’asile, Montreuil, Seine-Saint-Denis. Premier étage au bout du couloir bondé, à l’entrée de la salle d’audience n°14, une feuille A4 scotchée au mur avec une liste de treize noms surlignés au stabilo bleu, suivis des nationalités et des références de dossiers, des heures de convocation, des noms des avocats. Au-dessous de quatre Bangladais rayés au stylo bille face à l’inscription manuscrite Annulé, en septième ligne dans l’ordre de passage : Abishak Roy. (...) Source : Le Tigre

  • Dans l’arrière-boutique des traders (Le Tigre)
    http://www.le-tigre.net/Dans-l-arriere-boutique-des,26364.html

    Et les clichés du trader avec une Richard Mille [14]au poignet, ça existe vraiment ? ANDRÉS : Je le connais ! Dès que c’est un peu calme, un type de mon desk va sur Watch Club. Et des fois je lui demande : « Qu’est-ce que tu regardes ? - La Audemars Piguet. J’ai envie de l’acheter, j’ai envie de l’acheter... » Et une semaine après, il l’achète. Ça vaut 15 000 ou 20 000 livres, la montre. Un mois après, il rachète la même, d’une couleur différente ! Bon, tu peux te dire qu’il est sérieusement dérangé, mais le mec, il vit comme ça. Après c’est un Brit, il a commencé à vingt ans, il en a quarante maintenant, il a sa grosse baraque, sa Maserati, il s’achète ses montres, il kiffe, il est content. Mais je pense que nous, on est très différent. Les Français de Londres qui travaillent dans la finance, ils sont nombreux ? ANDRÉS : Tu vas te promener vers Battersea Park, et tu les vois, les couples de la finance. À Chelsea, tu traverses le pont, tu les vois les femmes avec leurs poussettes, pendant que leur mari est au bureau : y’en a une armée ! C’est elles qui lisent How to Spend It [15], c’est pas leurs maris. Elles, c’est un peu l’équivalent des WAGs [16]des footballeurs. C’est assez triste... Et les enfants, ils vont tous au lycée français. Source : Le (...)

  • Dans l’arrière-boutique des nègres littéraires (Le Tigre)
    http://www.le-tigre.net/Dans-l-arriere-boutique-des-negres.html

    Ils ont la peau blanche, mais on les appelle des « nègres » : ils écrivent les livres des autres. À eux trois, ils ont dû écrire près de cent livres signés par d’autres noms que les leurs. Comme à son habitude dans cette rubrique, Le Tigre a modifié certains détails permettant d’identifier les personnes citées. Source : Le Tigre

    • Il y avait mon nom sur la couverture, et j’avais fait un post-scriptum du nègre, où je définissais ma manière de faire le nègre, disant que j’avais le droit d’être un nègre à plume, je suis une comédienne de l’écriture, je changerai à chaque fois de style. Mais, ce qui est intéressant, c’est que je me suis quand même planquée, je ne voulais pas qu’on me reconnaisse. J’ai un analyste qui me dit : « tu seras guérie quand tu seras capable de publier en ton nom ». Moi, je trouve une justification à l’existence du livre parce que je le donne à quelqu’un. C’est pas du gâchis, parce que le mec, ou la nana, il est heureux, elle est heureuse, elle a du sens dans sa vie, et ça justifie que je fasse un livre.

      [...]

      Elle m’appelle, elle me hurle dessus : « c’est quoi cette merde ? » Je réponds : « j’ai fait mon boulot de nègre, je n’ai pas outrepassé, je suis V. » Et là, l’éditrice me dit un truc incroyable, en gueulant : « mais je ne te paie pas pour être V. ! J’en ai rien à foutre de V. ! Putain, s’il n’y a pas de toi, il n’y a pas de livre. »

      Excellente lecture, merci beaucoup pour ce partage

  • [Le Tigre] Envoyé spécial dans mon ordi : Twitter
    http://www.le-tigre.net/Envoye-special-dans-mon-ordi-juin.html

    Écrire un tweet me prend à peu près le même temps qu’écrire un article pour Le Tigre, c’est dire. J’ai pu constater trois phases dans mon écriture. La première produit un truc qui dépasse systématiquement les 140 caractères, pleins d’adverbes et de relatives, du Proust sans le génie. La seconde consiste en un processus de condensation extrême et aboutit à une sorte de vers mallarméen. Mallarmé c’est très beau mais moyennement efficace en termes de communication. Quand, à force d’ajustements enclins à rendre impossible la manifestation du moindre esprit, j’arrive à une formulation acceptable - troisième phase -, c’est l’heure du dîner, plus personne n’est devant son écran et mon tweet disparaît dans le flux.