Extractions judiciaires. Désormais à la charge de la pénitentiaire - France

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    Photo : Yves Madec

    L’organisation des extractions judiciaires - les transferts de détenus entre la prison et le tribunal - relève, à partir de ce lundi, de la seule administration pénitentiaire, au terme d’une réforme de 2010 qui a engendré de nombreux dysfonctionnements.

    Avant la réforme de 2010, les transferts de détenus étaient gérés par les gendarmes et les policiers. Désormais, ils dépendent de l’administration pénitentiaire. Le passage de relais, qui a été progressif, s’achève ce lundi.

    Mais cette réforme a créé des dysfonctionnements, notamment parce que dans un premier temps, les besoins avaient été sous-estimés. Le nombre d’emplois nécessaires avait initialement été évalué à 800 équivalents temps plein (ETP). L’administration pénitentiaire y consacre désormais 1 800 postes.

    En 2016, 21 % des transferts judiciaires n’avaient pu avoir lieu, particulièrement en Bretagne. La situation s’est, depuis, globalement améliorée. En 2017 et 2018, ce taux de carence est passé à 12 %. Sur les huit premiers mois de 2019, 10 % des transferts judiciaires n’ont pu avoir lieu, avec de fortes disparités géographiques : 24 % dans la région de Lyon, 23 % dans celle de Rennes, mais 1 % en Ile-de-France, selon les chiffres de la Chancellerie.
    Les effectifs seront mieux répartis sur le territoire pour assurer les transports de proximité, promet cette dernière.
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    Et des « situations absurdes perdurent », selon l’USM : ainsi, à Mende (Lozère), alors que le tribunal ne se trouve qu’à une centaine de mètres de la maison d’arrêt, les extractions sont confiées à des agents spécialisés venus de Béziers ou de Nîmes, à plus de deux heures de route.

    Le principal danger pour les escortes judiciaires vient de l’extérieur. Une escorte a ainsi été attaquée, en janvier, à Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône : un commando armé a tiré sur le fourgon permettant l’évasion d’un détenu. « Un jour ou l’autre, on sera attaqué. On le sait », craint Mickaël, agent chargé des extractions judiciaires de Meaux (Seine-et-Marne). « Nous sommes vulnérables. Nous n’avons pas les murs (de la prison, ndlr) pour nous protéger », explique-t-il.