Glyphosate. Pisser avant de porter plainte - Concarneau

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  • Glyphosate dans les urines. Des tests à la fiabilité contestée - Bretagne - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/glyphosate-dans-les-urines-des-tests-a-la-fiabilite-contestee-03-11-201

    Les résultats des tests d’urine menés par les agriculteurs de la FNSEA et les pisseurs involontaires pour mesurer leur exposition au glyphosate se révèlent diamétralement opposés. Pourquoi ? Qui dit vrai ? Une enquête du Mensuel du Morbihan répond à ces questions.

    Comment des agriculteurs, qui utilisent régulièrement des pesticides, peuvent-ils avoir des taux de glyphosate dans leur urine très inférieurs à ceux des citoyens participants à des pisseries involontaires partout en France ? L’une de ces deux catégories de testeurs trompe-t-elle son monde pour servir sa cause ?

    Le Mensuel du Morbihan a enquêté pour répondre à ces deux questions. Deux journalistes, Laure Le Fur et Thomas Woloch, se sont mués en cobayes. Ils ont soumis leur urine aux deux laboratoires utilisés par les agriculteurs de la FNSEA et les pisseurs.

    Respectivement, le CHU de Limoges et le laboratoire allemand BioCheck. Les échantillons ont été prélevés au même moment en respectant les protocoles requis. Dix jours plus tard, le verdict est tombé. D’abord avec les résultats de BioCheck : 0,90 ng/ml de glyphosate ont été trouvés dans les urines de Laure et 2,48 ng/ml dans celles de Thomas.

    Puis, sont arrivés les résultats du CHU de Limoges. Et là, soulagement. Les collègues se sont retrouvés tous deux en dessous du seuil de détection du labo fixé à 0,05 ng/ml ! Comment deux organismes certifiés peuvent-ils donner des résultats si différents ?
    Les deux labos utilisent des analyses différentes. Le CHU de Limoges privilégie la chromatographie couplée à la spectrométrie de masse. De son côté, BioCheck applique la méthode Elisa, qui se sert de la spécificité des anticorps pour détecter des molécules.

    L’un est-il plus fiable que l’autre ? Le Mensuel a multiplié les avis d’experts et s’est intéressé aux deux labos. Il révèle notamment que la méthode utilisée par BioCheck laisse sceptique la communauté scientifique. Sur le plan éthique, le labo n’est pas exempt de reproches non plus. Sa cofondatrice, Monika Krüger, s’est clairement exprimée dans la presse allemande pour le retrait de la molécule du marché. « Pour être à jour » de connaissances sur le danger des phytos, BioCheck accompagne aussi ses résultats d’une notice invitant les testeurs à consulter un site Internet allemand, dont le titre, traduit en français, signifie : « Pesticide poison mortel non merci ». De quoi nourrir des doutes sur l’impartialité du labo, utilisée par les pisseurs… Une méfiance assumée par certains de leurs responsables, cités dans l’enquête.

    • Glyphosate dans les urines. Labocea ne veut pas du test Elisa - Bretagne - LeTelegramme.fr
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/glyphosate-dans-les-urines-labocea-ne-veut-pas-du-test-elisa-03-11-2019

      Pour détecter la présence de glyphosate dans les urines, le laboratoire public breton Labocea préfère la technique de la chromatographie-spectrométrie au test allemand Elisa. Le match est serré entre les deux méthodes.

      Une neutralité revendiquée. À ceux qui douteraient de son impartialité et préféreraient s’adresser à un labo étranger, Labocea rappelle qu’il est issu du regroupement des laboratoires publics de Brest, Quimper, Ploufragan (22), Fougères (35) et Combourg. Et que son service des « micropolluants organiques » est accrédité par le Cofrac (†), gage de rigueur scientifique. La recherche de glyphosate dans les urines humaines se fait depuis dix ans sur le site brestois de Labocea où la capacité d’analyse est de 100 échantillons par semaine. L’État et les collectivités territoriales, mais aussi les professionnels et les particuliers constituent la clientèle du labo. D’où un champ d’activité très vaste qui amène Labocea à rechercher aussi bien la présence de contaminants chimiques chez les humains, que des traces de l’ESB (vache folle) chez les bovins, de mycotoxines dans les céréales ou de contamination dans les eaux de baignade, etc.

      Avantages et inconvénients des méthodes. Alors que le laboratoire allemand Biocheck met en avant la rapidité et le faible coût de son test Elisa, Labocea annonce un délai de quinze jours ouvrés pour présenter le résultat et une facture proportionnellement plus lourde. La raison ? La méthode de la chromatographie-spectrométrie de masse utilisée à Brest nécessite un travail long et minutieux de préparation des échantillons avant de procéder avec précision à la séparation, la quantification et l’identification des molécules présentes. Mais elle présente l’avantage d’être adaptée à l’urine. Tandis que le test Elisa est initialement conçu pour l’eau, « une matrice beaucoup moins complexe » souligne Sophie Goulitquer, chef du service des micropolluants. À Labocea, on remarque, par ailleurs que le test du labo allemand se sert de « la spécificité des anticorps » créés en réaction au pesticide pour détecter la présence des molécules de glyphosate. D’où, « un risque élevé de faux positifs » liés à la présence de molécules de la même famille que le glyphosate.

      Près de 100 % de tests positifs pour Elisa. Au bout du compte, les résultats des deux labos sont très différents. Faut-il en déduire pour autant que le test du labo allemand n’est pas fiable ? À Labocea, on se garde bien de toute conclusion en ce sens. D’ailleurs, le labo breton n’hésite pas à mettre au crédit de Biocheck la capacité d’Elisa à révéler de bien plus faibles quantités de glyphosate (0,075 microgramme par litre). Ce qui est impossible avec la chromatographie-spectrographie. Tant que l’Europe n’aura pas tranché entre les techniques ni établi de normes communes à tous les pays, le débat restera ouvert.

      (†) Le Comité français d’accréditation est une association chargée de délivrer les accréditations aux organismes intervenant dans l’évaluation de la conformité en France.

    • Glyphosate. Pisser avant de porter plainte - Concarneau - LeTelegramme.fr
      https://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau/glyphosate-pisser-avant-de-porter-plainte-06-10-2019-12401219.php


      Les participants attendent désormais de connaître leur taux de glyphosate. Les résultats devraient être connus d’ici une quinzaine de jours.

      Prélever des échantillons d’urine pour savoir s’ils contiennent des traces de glyphosate. Voilà l’objectif de la première « pisserie » organisée en Pays de Concarneau, samedi matin. Un rendez-vous organisé par Pig BZH, pour Pisseurs involontaires de glyphosate. Et qui a attiré 45 volontaires.

      « Ça y est ? T’as pissé ? ». Ambiance bon enfant, au petit matin, samedi, dans le hall d’accueil du Sterenn, à Trégunc. Les plus pessimistes auraient pu craindre la présence d’un comité d’accueil peu attentionné, composé notamment d’agriculteurs récalcitrants. Il n’en a rien été. L’opération pilotée par les relais concarnois, trégunois et névéziens de l’association Pig BZH (issue de l’association nationale Campagne Glyphosate) a pu se dérouler sans heurt.

      Tout le monde est contaminé à son insu.

      Au programme de la matinée, une « pisserie » géante, à laquelle 45 volontaires, hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, sont venus participer. Objectif du groupe : « Déceler le taux de glyphosate dans les urines », résume Thomas, adhérent de Pig BZH. Avant de rappeler que neuf « pisseries » similaires ont déjà été organisées dans le Finistère ; 22 sur toute la Bretagne.

      Les participants attendent désormais de connaître leur taux de glyphosate. Les résultats devraient être connus d’ici une quinzaine de jours.
      […]

      Pratique
      Les « pisseries » se poursuivent. Les personnes souhaitant y participer peuvent s’inscrire directement sur le blog de l’association bretonne : pig.log.bzh