« Les Pays-Bas bâtissent un Etat de surveillance pour les pauvres » - Le Temps
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La démonstration semble anodine. Mais elle fait sursauter Tijmen Wisman dans son bureau de l’Université libre d’Amsterdam. « A eux seuls, les compteurs intelligents, d’eau ou d’électricité, prennent une mesure tous les quarts d’heure. Cela fait 96 par jour, et cela suffit à vous offrir une vue très détaillée de la vie d’une personne. » Or, le système ne s’arrête pas là. « SyRI peut puiser dans une gamme incroyablement étendue de données. Nous sommes très loin de la simple recherche d’« anomalies ». Ce système ouvre la porte à un Etat de surveillance généralisée. »
Tijmen Wisman sait de quoi il parle. Il a consacré son doctorat au droit européen en matière d’objets connectés. Il est l’un des derniers habitants d’Amsterdam à ne pas posséder de smartphone, et peste à chaque fois qu’il doit introduire sa carte d’abonnement numérisée pour entrer dans le métro qui l’amène à l’université. Il est conscient de chaque trace numérique qu’il laisse, et c’est à ce titre qu’il est devenu l’une des principales chevilles ouvrières de l’opposition qui s’est développée face à SyRI.