La conférence de J Street affronte le « chèque en blanc » des États-Unis donné à Israël

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  • La conférence de J Street affronte le « chèque en blanc » des États-Unis donné à Israël
    Mairav Zonszein – +972 – 1er novembre 2019 | Traduction : BP pour l’Agence Média Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2019/11/06/la-conference-de-j-street-affronte-le-cheque-en-blanc-des-etats

    (...) D’une certaine façon, c’est juste ce que J Street a fait. La conférence a été dominée par le message que le gouvernement US ne devait plus – comme l’a dit le président de l’organisation, Jeremy Ben-Ami – donner un « chèque en blanc » à Israël. « Il est très important pour les États-Unis d’examiner de très près si notre argent devait ou non allé à des activités qui rendent impossible la voie vers une solution à deux États » a déclaré Ben-Ami à +972. Et il précise de quelles activités il parle, les démolitions des maisons palestiniennes et l’expansion des colonies de peuplement par Israël.

    Les cinq candidats à l’investiture du Parti démocrate qui ont participé à la conférence – Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Julián Castro, Michael Bennet, and Bernie Sanders – ont tous accordé des interviews à Ben Rhodes et Tommy Vietor, reçus par Pod Save the World qui ont insisté auprès des candidats pour qu’ils abordent la question de l’aide états-unienne à Israël. Sanders, un favori de la conférence qui a reçu de loin les applaudissements les plus exubérants quand il est venu sur scène, a été le seul à demander explicitement à conditionner, et même rediriger, cette aide ; le sénateur du Vermont a suggéré qu’une partie des 3,8 milliards de dollars qu’Israël reçoit chaque année devait être réorientée vers une amélioration des conditions de vie à Gaza, qu’il qualifie d’« inhumaines, inadmissibles et insoutenables ».

    La conférence de J Street marque un changement significatif dans le discours sur la relation USA-Israël en général, et le rôle de J Street en particulier. Depuis sa fondation en 2007, J Street œuvre avec une détermination obstinée à une solution à deux États négociée par les USA ; jusqu’à cette année, cependant, il n’avait jamais suggéré, ni même abordé, la question des conditions de l’utilisation de l’aide financière et militaire à Israël. En même temps, la situation sur le terrain s’est détériorée de façon significative au cours de la décennie passée, avec des colonies de peuplement qui s’étendent, trois agressions militaires israéliennes contre Gaza, et l’adoption de la loi dite de l’État-nation juif. Netanyahu, qui domine le paysage politique israélien quasiment depuis que J Street existe, est passé d’un discours où il se disait d’accord pour la solution à deux États en 2009, à l’adoption d’une politique explicitement antidémocratique et anti-Arabe. (...)