• Cyberharcèlement : « Je me lève et je vois une vidéo de moi nue sur Snapchat »
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/01/07/cyberharcelement-je-me-leve-et-je-vois-une-video-de-moi-nue-sur-snapchat_615

    Insultes, menaces, diffusions de photos intimes : les attaques sexistes en ligne explosent. Visant essentiellement les femmes, elles prospèrent d’autant mieux que les sanctions restent rares.

    Par Magali Cartigny

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    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/01/07/cyberharcelement-je-me-leve-et-je-vois-une-video-de-moi-nue-sur-snapchat_615

    Elles s’appellent Marion, Laura, Anne-Cécile, Sara, Sandrine, Alice, Nora, Manon… Elles ont entre 13 et 65 ans, sont de toutes origines et de tous milieux sociaux. Elles sont collégiennes, streameuses, militantes, vidéastes, lycéennes, étudiantes, cheffes d’entreprise, salariées, mères au foyer ou retraitées. Et elles sont des milliers à subir quotidiennement des violences sexistes et sexuelles en ligne, qu’elles soient connectées ou pas, qu’elles « s’exposent » en ligne ou non.

    Leurs visages sont collés sur des corps d’actrices porno, leurs nudes (photos dénudées) ou vidéos intimes sont publiés sur les réseaux, agrémentés de propos dégradants et à caractère sexuel. Elles sont menacées de mort, de viol, insultées. On les incite à se suicider. On les fait chanter, on les attend devant chez elles, sur leur lieu de travail ; elles reçoivent des appels la nuit. Parfois, elles doivent déménager, arrêter de travailler. Certaines tentent de mettre fin à leurs jours. D’autres vivent en sursis, redoutant la prochaine vague.

    Des agressions où la frontière entre monde virtuel et physique s’efface, dans un continuum de violences qui les submerge, parfois les anéantit. Des attaques cyber multiformes, nommées par des termes anglo-saxons (slut-shaming, doxing, revenge porn, sextorsion, flaming, deepfake) révélant des pratiques différentes, qui peuvent se cumuler, et qui ont toutes le même but : faire taire, humilier et détruire la vie de femmes grâce aux outils numériques.
    Prise au piège

    Selon les chiffres de l’association StopFisha, 73 % des femmes ont déjà été victimes de violences sexistes ou sexuelles en ligne, et les femmes sont vingt-sept fois plus susceptibles d’être cyberharcelées que les hommes. Une étude du Centre Hubertine-Auclert datant de 2018 montre qu’une femme sur trois a été menacée par son partenaire ou son ex de voir diffuser des photos ou des vidéos intimes, dont certaines ont été obtenues par la force, la menace ou à leur insu.

    J’oserai ajouter la lecture du livre de Bérengère Stassin.

    #Cyberharcèlement #Sexisme

  • Comment lutter contre le cybersexisme ? par Bérengère Stassin | Vie publique.fr
    https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/284008-comment-lutter-contre-le-cybersexisme-par-berengere-stassin

    Moqueries, insultes et menaces par messagerie ou SMS, pornodivulgation, sextorsion… Le sexisme et les violences en contexte numérique, le cybersexisme, est pluriel et touche surtout les femmes et certaines minorités. L’éducation nationale, le monde associatif et le législateur tentent de s’y opposer.

    Par Bérengère Stassin - Maîtresse de conférences, Université de Lorraine

    L’étude souligne aussi que parmi les 6% de jeunes qui s’adonnent au sexting (c’est-à-dire qui envoient des photos intimes à leur partenaire à des fins de séduction), 10% sont victimes de pornodivulgation (les photos sont diffusées sans leur consentement). Une étude européenne, conduite en 2017 par l’institut britannique Social Care Institute for Excellence (SCIE) auprès de plus de 3 200 adolescents âgés de 13 à 17 ans, chiffre à 6% le nombre de victimes et à 51% le nombre de témoins d’actes de pornodivulgation.

    Si cette violence touche aussi bien les garçons que les filles, les conséquences sont plus importantes pour ces dernières. En plus de voir leur intimité mise en ligne, elles subissent dans la plupart du temps une campagne de déconsidération les accusant de ne pas se conformer aux normes de respectabilité (en posant nue ou dénudée) et d’être des filles faciles. Elles se retrouvent alors coupables d’être victimes, un ressort classique de la culture du viol. Les normes de genre jouent un rôle important à l’adolescence et celles et ceux qui s’en écartent mettent leur réputation en péril. Le sexisme, qui cible les filles, cible également les garçons ne correspondant pas aux normes de virilité ainsi que les jeunes LGBT+.

    Par quels moyens et instruments peut-on lutter contre ces violences ?

    La cyberviolence étant présente dès l’adolescence, l’école joue de toute évidence un rôle central dans la prévention des comportements sexistes qu’ils aient lieu en ligne ou hors ligne. Depuis la loi de Refondation pour une École de la République du 8 juillet 2013, la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons et la lutte contre toutes les formes de harcèlement (sexiste, raciste, homophobe) sont présentées comme une priorité. Dans le cas du cybersexisme, il convient à la fois de prévenir le sexisme, mais de faire aussi prendre conscience aux élèves de l’importance de faire preuve d’esprit critique dans le cadre de leurs activités numériques : réfléchir avant de relayer ou partager un contenu, respecter le droit à l’image et à la vie privée d’autrui, etc.

    #Cybersexisme #Cyberharcèlement #Bérengère_Stassin

  • Comment lutter contre le cybersexisme ? par Bérengère Stassin | Vie publique.fr
    https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/284008-comment-lutter-contre-le-cybersexisme-par-berengere-stassin

    Moqueries, insultes et menaces par messagerie ou SMS, pornodivulgation, sextorsion… Le sexisme et les violences en contexte numérique, le cybersexisme, est pluriel et touche surtout les femmes et certaines minorités. L’éducation nationale, le monde associatif et le législateur tentent de s’y opposer.

    Par Bérengère Stassin - Maîtresse de conférences, Université de Lorraine

    Si cette violence touche aussi bien les garçons que les filles, les conséquences sont plus importantes pour ces dernières. En plus de voir leur intimité mise en ligne, elles subissent dans la plupart du temps une campagne de déconsidération les accusant de ne pas se conformer aux normes de respectabilité (en posant nue ou dénudée) et d’être des filles faciles. Elles se retrouvent alors coupables d’être victimes, un ressort classique de la culture du viol. Les normes de genre jouent un rôle important à l’adolescence et celles et ceux qui s’en écartent mettent leur réputation en péril. Le sexisme, qui cible les filles, cible également les garçons ne correspondant pas aux normes de virilité ainsi que les jeunes LGBT+.

    Enfin, les outils numériques sont devenus un nouveau moyen de contrôle, de domination et d’humiliation pour des conjoints (ou ex-conjoints) violents comme le met en exergue une autre étude du Centre Hubertine Auclert ("Cyberviolences conjugales" – 2018, Centre Hubertine Auclert et Observatoire régional des violences faites aux femmes, 2018) conduite en 2018 et dédiée cette fois à la « cyberviolence conjugale » : piratage de messagerie, installation de logiciel espion sur un ordinateur ou téléphone portable, changement de mot de passe non consenti pour bloquer l’accès à un compte administratif, envoi de messages insultants ou menaçants, pornodivulgation. L’étude fait également mention d’une possible instrumentalisation des enfants qui sont alors contactés par le père pour surveiller la mère après la séparation.

    Différents dispositifs ont été développés en ce sens : le Parcours Citoyen, l’enseignement moral et civique (EMC) et l’éducation aux médias et à l’information (EMI). L’enjeu de ces dispositifs est d’apprendre aux élèves à dépasser les stéréotypes et les préjugés véhiculés au sein de la société, des médias, de la publicité ou encore de la pornographie, et de leur apprendre à publier de l’information de manière éthique, sûre et responsable. La pornodivulgation est un phénomène pris au sérieux par l’Éducation nationale qui en a d’ailleurs fait en 2018 la thématique principale de sa journée de mobilisation nationale contre le harcèlement scolaire. Un clip de prévention, intitulé « une photo c’est perso, la partager c’est harceler », revenait sur les mécanismes de cette cyberviolence et sur les conséquences, parfois tragiques, qu’elle pouvait avoir sur les jeunes filles qui en étaient victimes.

  • « J’ai peur d’y retourner » : le sombre quotidien des élèves victimes de harcèlement scolaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/17/j-ai-peur-d-y-retourner-temoignages-d-eleves-harceles_6102380_3224.html

    Des témoignages qui rendent plus que triste.

    Et une question lancinante : pourquoi n’y a -t-il aucune prise en compte d’un besoin de penser l’école autrement qu’au travers du seul prisme du "transfert de connaissances" et de penser que c’est un lieu de vie... qui a donc besoin d’un personnel nombreux et qualifié pour apprendre le "savoir-être" aux jeunes générations. Pas le rôle des prof, mais bien des CPE. Qu’on en multiplie le nombre, qu’on les accompagnent d’infirmier.es et de psychologues, et on fera sacrément avancer la société. Sur le long terme, autant que pour prendre en compte/charge les dérives présentées dans cet article.

    En France, un enfant sur dix serait concerné par des violences verbales ou physiques dans le cadre scolaire. A l’occasion de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire, des victimes et leurs parents racontent leur histoire au « Monde ».

    On a publié trois livres sur ces questions que l’on estime vraiment importantes :
    – (Cyber)harcèlement de Bérengère Stassin
    https://cfeditions.com/cyberharcelement

    – L’Ecole sans école. Ce que le confinement nous dit de l’éducation
    https://cfeditions.com/sans-ecole

    – Le désir de détruire de Daniel Oppenheim
    https://cfeditions.com/destructivite

    #Cyberharcèlement #Harcèlement_scolaire

  • Cyberharcèlement – Publictionnaire
    http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/cyberharcelement

    Un article de Bérengère Stassin dans Le Publictionnaire sur le Cyberharcèlement.

    Selon le dictionnaire Le Robert, le cyberharcèlement est un « harcèlement pratiqué par voie électronique, notamment sur les réseaux sociaux ». Le phénomène est lié au développement de l’Internet et à la démocratisation de l’équipement informatique, mais connaît véritablement un essor avec l’arrivée du web 2.0 et des téléphones portables dotés de caméra et d’appareil photo au début des années 2000. À cette époque, les premiers travaux académiques cherchant à comprendre et caractériser cette nouvelle forme de violence se développent également. Ils placent surtout la focale sur les adolescents, car si les médias sociaux et les smartphones leur permettent de poursuivre, le soir, les échanges et les jeux initiés dans la cour de récréation, ils leur permettent aussi de poursuivre les brimades exercées à l’encontre d’un·e camarade. Des élèves victimes de harcèlement scolaire se retrouvent alors victimes de cyberharcèlement. Le harcèlement, qu’il ait lieu en contexte scolaire, familial ou professionnel, renvoie à des violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles qui sont exercées de manière répétée à l’encontre d’une personne dans une configuration où les forces sont déséquilibrées et l’intention de nuire est avérée. En procédant par analogie, il est possible d’avancer que le cyberharcèlement se fonde sur des cyberviolences répétées à l’encontre d’une personne dans une configuration similaire. Cela invite alors à s’interroger sur la nature de ces cyberviolences, mais également sur la dimension répétitive et intentionnelle d’un harcèlement en ligne. La répétition des violences et l’intention de nuire ne s’appréhendent pas toujours facilement en contexte numérique et peuvent être provoquées par le fonctionnement intrinsèque au web et par les publics tantôt captifs, tantôt ciblés, tantôt opportunistes des sites et des médias sociaux qui se font le théâtre des violences.

    #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement

  • Covid-19 : des médecins lorrains pro-vaccins, victimes de cyberharcèlement
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/vosges/epinal/covid-19-medecins-lorrains-pro-vaccins-victimes-cyberha
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/T1BxDg4EH9WsPK-ZmOglBbdVsrk/930x620/regions/2021/01/06/5ff5d09ebc11c_tete_de_mort-5145216.jpg

    La chercheuse Bérengère Stassin, maîtresse de conférence à l’Université de Lorraine est spécialisée dans le cyber-harcèlement.
    Elle a publié un ouvrage consacré à ce phénomène dans le milieu scolaire. Le déferlement de violence verbale sur une cible s’appelle le flaming que l’on pourrait traduire par : salve d’insultes. Le but est de saturer la zone de commentaire d’un blog afin de créer une controverse interminable jusqu’à rendre toute discussion impossible.

    Bérengère Stassin pointe aussi du doigt la logique des algorithmes qui, à partir d’une image consultée, d’un mot-clé ou de la visite d’un site, enferment l’internaute dans ses convictions et abolissent tout esprit critique en lui faisant des propositions identiques dans le même champ d’intérêt.
    Une minorité active

    Pour le médecin attaqué, les complotistes et autres harceleurs sont l’arbre qui cache la forêt.
    La majorité des internautes lit ses messages mais reste silencieuse pour éviter d’alimenter la machine haineuse. Ce que confirme la chercheuse.

    Le contenu du web est produit par 10% des internautes, 90% se contentent de consommer.

    Bérengère Stassin, maîtresse de conférence. Université de Lorraine

    Education et empathie

    Les discours de haine sont punis par la loi mais la chercheuse estime que la solution passe par l’éducation aux médias.
    Un esprit critique cela se construit dès le plus jeune âge et s’entretient. Le rôle de l’institution scolaire est à ce titre indispensable. Elle prône aussi une culture de l’empathie. De son côté le médecin harcelé partage avec ses confrères la même conviction : cette tempête s’éteindra d’elle-même avec les effets de la vaccination et la disparition du virus de la Covid-19.

    #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement

  • Covid-19 : des médecins lorrains pro-vaccins, victimes de cyberharcèlement
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/vosges/epinal/covid-19-medecins-lorrains-pro-vaccins-victimes-cyberha
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/T1BxDg4EH9WsPK-ZmOglBbdVsrk/930x620/regions/2021/01/06/5ff5d09ebc11c_tete_de_mort-5145216.jpg

    La chercheuse Bérengère Stassin, maîtresse de conférence à l’Université de Lorraine est spécialisée dans le cyber-harcèlement.
    Elle a publié un ouvrage consacré à ce phénomène dans le milieu scolaire. Le déferlement de violence verbale sur une cible s’appelle le flaming que l’on pourrait traduire par : salve d’insultes. Le but est de saturer la zone de commentaire d’un blog afin de créer une controverse interminable jusqu’à rendre toute discussion impossible.

    Pour la chercheuse, cette technique est favorisée par l’anonymat des internautes. Il engendre le passage à l’acte car il est donne un sentiment d’impunité. La bonne foi ne protège pas des violences verbales et les réseaux sociaux sont parfois pavés de mauvaises intentions.

    Il y a bien un discours de haine présent sur internet comme d’ailleurs dans le PMU du coin.

    Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information et de la communication

    Bérengère Stassin pointe aussi du doigt la logique des algorithmes qui, à partir d’une image consultée, d’un mot-clé ou de la visite d’un site, enferment l’internaute dans ses convictions et abolissent tout esprit critique en lui faisant des propositions identiques dans le même champ d’intérêt.
    Une minorité active

    Pour le médecin attaqué, les complotistes et autres harceleurs sont l’arbre qui cache la forêt.
    La majorité des internautes lit ses messages mais reste silencieuse pour éviter d’alimenter la machine haineuse. Ce que confirme la chercheuse.

    Le contenu du web est produit par 10% des internautes, 90% se contentent de consommer.

    Bérengère Stassin, maîtresse de conférence. Université de Lorraine

    #Cyberharcèlement #Bérengère_Stassin #Vaccins

  • Cas d’école - Newsletter de C&F éditions

    Bonjour,

    Un mois après la rentrée, alors que se profilent de nouvelles menace de confinement scolaire pour au moins une partie des classes, et que les universités sont confrontées à de grandes difficultés d’organisation, je voudrais vous parler aujourd’hui de l’école.

    Avec la collection « Les enfants du numérique », nous avons essayé depuis des années de réfléchir au pratiques adolescentes et de les confronter au cadre scolaire, aux injonctions parentales et à la réalité des difficultés rencontrées par les adolescents vis-à-vis du numérique. Entre le cyberharcèlement, les paniques morales des adultes et l’idée trop répandue qu’une génération Z aurait la science du web infuse, il est compliqué de trouver un bon regard sur la façon dont le numérique percute à la fois les modes de vie adolescents et l’institution scolaire.

    C’est à ce travail de recul, de regard critique, d’espoir dans les usages adolescents comme de confiance dans la relation éducative que se sont livrées les autrices de la collection « Les enfants du numérique ».

    Pour mémoire :

    Anne Cordier : Grandir connectés, les adolescents et la recherche d’information , ISBN 978-2-915825-49-7, octobre 2015.
    Non, les ados ne sont pas tous autonomes comme La petite Poucette. Ne pas les former à la recherche d’information sur le web, c’est laisser les inégalités sociales des origines l’emporter au sein de l’école. Un ouvrage d’ethnographie scolaire, qui laisse une large place aux paroles des élèves.
    https://cfeditions.com/grandirConnectes

    danah boyd : C’est compliqué, Les vies numériques des adolescents , ISBN 978-2-915825-58-9, juin 2016.
    À la rencontre des adolescents, la sociologue danah boyd démythifie les idées préconçues des parents et des médias sur leurs pratiques. Finalement, les ados sont accros à la relation avec leurs pairs bien plus qu’aux machines. Surtout quand le numérique devient le seul moyen d’avoir une vie sociale, ce que le confinement est venu confirmer.
    https://cfeditions.com/boyd

    Henry Jenkins, Mizuko Ito & danah boyd : Culture participative, Une conversation sur la jeunesse, l’éducation et l’action dans un monde connecté. ISBN 978-2-915825-73-2, octobre 2017
    Un livre à trois voix qui définit la culture participative et qui en montre l’importance dans le monde numérique. Une mise en avant des capacité des adolescents à s’engager dans des actions civiques via des pratiques culturelles.
    https://cfeditions.com/cultureParticipative

    Marion Carbillet & Hélène Mulot : À l’école du partage, Les communs dans l’enseignement. ISBN 978-2-915825-93-0, avril 2019.
    Partant des pratiques ouvertes menées dans leurs CDI, à la découverte des communs et d’une philosophie du partage, les autrices défendent une conception de l’école faite du plaisir d’apprendre ensemble et de la dynamique des échanges inter-personnels et des apprentissages par l’expérience. Un livre majeur à relire suite à l’expérience du confinement pour comprendre que l’école va bien au-delà de la transmission des connaissances.
    https://cfeditions.com/partage

    Bérengère Stassin : (cyber)harcèlement, Sortir de la violence, à l’école et sur les écrans. ISBN 978-2-915825-94-7. juillet 2019
    Oui, la violence entre élèves existe et avec le numérique elle prend des formes nouvelles et se poursuit en dehors de l’enceinte scolaire. De nombreux exemples, souvent dramatiques, sont là pour nous le rappeler. Mais l’intérêt d’en faire un livre est avant tout d’ouvrir des fenêtres pour trouver des voies de sortie, entre Éducation aux médias et à l’information et jeu de rôle, entre action des associations et écoute des victimes. "Sortir de la violence".
    https://cfeditions.com/cyberharcelement

    Nous avons pas mal d’ouvrages en chantier dans cette collection, alors en cette période de rentrée, je tenais à vous re-présenter les livres déjà publiés, avant de parler bientôt de ceux qui vont sortir. Notamment de l’ouvrage « L’École sans école », un ouvrage multi-autrices et auteurs qui essaie de tirer les fils d’analyse et de perspectives suite à la période de confinement du printemps. Et qui parle des "invisibles" de l’école, celles et ceux qui au delà de l’enseignement de spécialité font du lieu de l’école un élément de socialisation et d’apprentissage mutuel essentiel. Mais chuuut, c’est pour bientôt.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

  • Bérengère Stassin, (cyber)harcèlement. Sortir de la violence, à l’école et sur les écrans
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/22022

    En France, 5 à 6 % des élèves du premier et du second degré sont victimes de harcèlement scolaire. C’est par ce chiffre éloquent que débute l’ouvrage de Bérengère Stassin, où l’auteure investigue les transformations du phénomène en lien avec l’émergence du cyberharcèlement. Elle apporte une contribution essentielle aux réflexions dans ce domaine, en nous livrant tout d’abord une synthèse de la littérature existante sur le sujet de la violence entre enfants, longtemps invisibilisé, ainsi qu’une définition précieuse du harcèlement scolaire, de la cyberviolence et du cyberharcèlement – dont elle étudie l’ensemble des manifestations. Si le harcèlement scolaire commence à faire l’objet de recherches en sciences humaines et sociales dans les années 1970, ce n’est qu’à l’aube des années 2010 qu’il devient un problème public. En effet, son prolongement via les médias sociaux attire l’attention des pouvoirs publics tandis que l’on découvre les chiffres des premières enquêtes de victimation. Par la richesse des exemples mentionnés, les chapitres I à III balayent un certain nombre de mythes et apportent un lot de résultats marquants. Non, le harcèlement et la cyberviolence ne sont pas qu’une affaire de jeunes, qui prendrait magiquement fin à l’issue du lycée : la violence se poursuit dans l’enseignement supérieur et dans le monde professionnel. Et elle n’affecte pas de la même manière les différents groupes sociaux, se colorant notamment d’une dimension genrée et d’une homophobie qu’il convient de prendre en compte. Une fois ces constats dressés, une partie conséquente du livre (chapitre IV) se consacre à un inventaire des moyens de lutte à disposition des acteurs de la prévention. S’appuyant sur les outils de l’éducation aux médias et à l’empathie, l’auteure montre la nécessité d’impliquer directement les jeunes dans ce processus, nous invitant aussi à dépasser les discours technicistes et catastrophistes en rappelant la richesse et la diversité de leurs activités en ligne.

    Cherchant à établir si les violences en ligne ne sont « qu’un “vieux vin […] dans une nouvelle bouteille” » (p. 91), l’auteure de l’ouvrage astucieusement nommé (cyber)harcèlement, situe à la fois le phénomène dans une logique de rupture et de continuité avec le harcèlement scolaire. D’un côté, les cyberviolences apparaissent comme le prolongement logique de rapports de sociabilité préexistants, constituant la trace d’une violence entre jeunes que personne ne voulait voir. Mais par les canaux de diffusion originaux qu’elle emprunte (smartphones, médias sociaux…), cette violence se prolonge en dehors du temps scolaire et pénètre le lieu du foyer, qui pouvait autrefois constituer un espace de répit et de repos. Reprenant à son compte le concept de chambre d’écho, Bérengère Stassin montre aussi très bien et à travers plusieurs cas concrets l’amplification démesurée des phénomènes violents que le web peut parfois induire.

    Pour lutter contre le harcèlement et le cyberharcèlement à l’école, Bérengère Stassin passe en revue les outils de l’éducation à l’empathie, couplés à ceux de l’éducation aux médias et à l’information. S’attachant à décrypter le rôle des émotions dans le déclenchement des violences, elle déconstruit l’image de tyran tout-puissant associée à la figure du bully (p. 136) : « Bien qu’il renvoie l’image de quelqu’un de fort et sûr de lui, le meneur souffre souvent, de par son histoire personnelle, d’une faille narcissique et d’une faible estime de lui-même ». Ses agissements sont liés à son incapacité de se mettre à la place d’autrui, et ceux des suiveurs, motivés par la peur des sanctions normatives exercées par le groupe. C’est dans le cas de ces derniers que la marge de manœuvre des équipes éducatives est la plus grande, certains d’entre eux pouvant changer de comportement une fois repérés. Le choix de conclure son ouvrage par un volet consacré à l’éducation aux médias dénote le caractère engagé et émancipatoire des recherches conduites par Bérengère Stassin, qui mobilise une approche compréhensive des cultures juvéniles. Après avoir souligné les nombreux risques des médias sociaux, elle rappelle la richesse des usages développés par les jeunes en ligne : le prolongement d’une sociabilité entre pairs et l’acquisition d’une forme d’autonomie, la recherche d’informations et d’apprentissages, la prescription et la création culturelles, ou encore la construction identitaire via l’appartenance à des communautés etc. Pour la chercheuse, « il ne s’agit donc pas de condamner les pratiques des adolescents ou le manque de recul que certains peuvent avoir, mais de renforcer leurs compétences numériques et de leur apprendre à publier et à partager de l’information de manière réfléchie et responsable » (p. 150).

    #Cyberharcèlement #Bérengère_Stassin #C&F_éditions

  • Bérengère Stassin, (Cyber)harcèlement
    https://journals.openedition.org/lectures/38358

    La réflexion de l’autrice pour « sortir de la violence, à l’école et à l’écran » s’articule autour de quatre chapitres dans lesquels elle décrit les phénomènes de harcèlement scolaire, de cyberviolence, de cyberharcèlement puis analyse les moyens de lutte contre ces fléaux à l’école. De grandes questions structurent le propos : harcèlement et cyberharcèlement sont-ils toujours liés ? Existe-t-il un profil type des agresseur/se·s et des victimes ? Quelles conséquences la cyberviolence a-t-elle sur les harcelé·e·s et leur(s) harceleur/se(s) ? De quels moyens dispose l’école pour endiguer ces violences ?

    Grâce à de nombreuses citations de chercheur/se·s, Bérengère Stassin montre que la définition du cyberharcèlement ne fait pas consensus dans la littérature scientifique : il est parfois défini comme l’envoi numérique de contenus violents, d’autres fois ce sont les critères propres au harcèlement appliqué à l’espace numérique qui sont mis en avant (p. 93). En prenant appui sur le slogan « Liker, c’est déjà harceler »10, l’autrice explique qu’en ligne, la fragmentation des actions peut conduire à la répétition : un contenu est posté, liké par d’autres jeunes, partagé et commenté à de multiples reprises. Même si chaque internaute n’a effectué qu’une seule action, chacune est un nouveau coup pour la victime. La répétition peut naître de l’exhumation de publications anciennes, qui sont autant d’éléments constitutifs de l’identité numérique d’un individu. L’exemple de Mennel lors de son passage dans The Voice atteste que la pérennité des contenus et des traces numériques peut aboutir, des mois plus tard, à des situations de cyberviolence ou de cyberharcèlement, et compromettre des ambitions personnelles11.

    Les compétences émotionnelles sont nécessaires à la socialisation d’un individu et lui permettent de s’adapter à son environnement et de développer sa sensibilité aux autres. Dans les situations de harcèlement les émotions jouent un rôle, aussi bien pour l’agresseur/se, les suiveur/se·s, la victime que les témoins. Éduquer à l’empathie, travail de fond qui doit être répété en classe et à la maison, permet de développer une bonne estime de soi et un goût pour les autres. À l’étranger, ces méthodes ont déjà fait la preuve de leur efficacité18.

    L’EMI, quant à elle, permet d’éveiller l’esprit critique, de former les élèves aux différentes sources d’information, de maîtriser leur identité numérique, de les amener à être des protagonistes réfléchi·e·s de l’usage du numérique (notamment en termes de publication). L’EMI est préconisée par le ministère de l’Éducation nationale pour faire des élèves des acteurs/trices responsables du web et de la lutte contre les cyberviolences.

    Bérengère Stassin propose ici une synthèse accessible à tous/toutes. Dans le cadre plus spécifique de l’école, c’est un livre qui trouvera toute sa place dans les CDI et qui peut, au travers des nombreux exemples actuels, servir de base à des activités pédagogiques pour parler, décortiquer et lutter contre le fléau du (cyber)harcèlement.

    #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement #Violences_scolaires #C&F_éditions