Des potagers sur les toits des villes ? – Mondes Sociaux

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  • Les agricultures urbaines se développent rapidement et agissent sur la construction d’une ville jardinée, durable, résiliente
    #agriculture #environnement #écologie #ville #jardins #durabilité

    https://sms.hypotheses.org/20744

    Ces dernières années, les villes sont soumises à de nouveaux défis. Elles doivent combattre les épisodes de canicule, les risques d’inondation et rechercher une autosuffisance alimentaire : c’est ce que l’on nomme la ville durable. Pour y parvenir, les municipalités prennent en considération les différents enjeux, qu’ils soient sociaux, économiques ou environnementaux et les intègrent dans leur urbanité. Dans ce contexte, les agricultures urbaines se développent et agissent sur la fabrication d’une ville jardinée, durable voire résiliente. Elles réactivent ainsi l’utopie d’une autosuffisance alimentaire en se saisissant des terres fertiles épargnées par l’artificialisation des sols ou en s’emparant de nouveaux espaces comme les sous-sols ou sur les toits.

    Un exemple à analyser : en 2013 la Clinique Pasteur de Toulouse installe sur son toit le plus grand jardin potager suspendu français. 200 jardinières occupent ainsi une surface potagère de 500 m2 et recouvrent la toiture de cet établissement de santé. Ce jardin potager permet de récolter chaque année plus de 400 kilos de légumes et de fruits dont profitent les personnels et les patients. Mais la production n’est pas l’unique objectif de l’action potagère : les objectifs sont aussi sociaux, thérapeutiques, environnementaux et paysagers (...)

    • Raaa, je me suis fadée cette #communication_institutionnelle et ce #green_washing pour voir un film ennuyeux qui ne fait rien avancer et ne comporte aucune critique. Mais c’est tout le problème de ces films publicitaires.

      J’ai été durant plus de 6 mois dans cette clinique Pasteur, avec 2 opérations chirurgicales en juillet et aout 2017 donc en plein été avec 12 jours allités, puis un traitement quotidien de 6 semaines de radiothérapie à l’automne et quelques jours de kiné (j’ai abandonné vu le manque de considération) dans ses batiments.
      Pourtant, malgré la plaquette prometteuse qui m’a été donnée et mon intérêt comme mes demandes pour ce potager si bien vanté, je n’ai jamais mangé un seul légume poussé là-haut.
      Le toit sur lequel est fait le potager n’est pas l’hôpital qui est à côté mais l’Atrium, batiment qui accueille les patient·es pour leur traitement anti cancéreux, chimio ou radiothérapie. L’accueil y est glacial, je ne vais pas m’étendre sur les maltraitances perçues mais il convient de savoir que les patients passent à la chaine pour que le traitement de tous puisse être assuré. Pour accéder à l’Atrium en voiture, il faut payer pour y stationner, même si c’est le temps d’un soin, sinon les chauffeurs de taxis se garent en bas. La clinique Pasteur est en pleine ville, avec une avenue en bas qui est une entrée dans Toulouse et donc assez polluée par les bagnoles.

      A 40:00 le film montre la préparation de 8 entrées par 2 personnes avec quelques tomates poussées sur le toit. Je me demandais quel genre de tirage au sort ils font pour attribuer ces assiettes à 8 heureux patients.

      Bon, c’est gentil tout plein de faire des potagers pollués sur le toit du service d’oncologie, mais je me demande à qui et à quoi ça sert, à part pour lustrer le blason de la clinique.

    • #greenwashing et pendant ce temps rien pour sauver les ceintures maraîchères et empêcher les métropoles de s’étendre sur les terres agricoles (sachant que les bassins de population urbains sont sur les terres les plus fertiles du monde, il n’y a pas de mystère). Moi aussi, ça me gonfle, cet enthousiasme pour l’agriculture urbaine et je ne sauve que la culture de champignons sur déchets urbains (le marc de café).

    • Pour appuyer ce que tu dis @antonin1 à Toulouse le quartier du Mirail et ses tours HLM, comme la fac du Mirail, ont été implantés sur les terres limoneuses de la Garonne.
      Il y a 60 ans, des paysans maraichers y vivaient et fournissaient aux citadins les meilleurs fruits et légumes.
      Dixit le père Noël (véridique), papy du Mirail chez qui je faisais le potager dans l’ancienne ferme de ses parents et qui disait atterré : « Mes parents et tous les paysans d’ici ont tamisé cette terre pour en retirer les petits galets et ils ont construits des tours dessus. »

      @mondes ce serait sympa de répondre à la critique qu’ouvre @vraiment sur ce problème