Marc’O, l’acteur, autrement

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  • A la rencontre de Marc’O
    https://lundi.am/A-la-rencontre-de-Marc-O

    Maquisard en Auvergne à quinze ans, marlou de Saint-Germain-des-Près après la guerre, programmateur au Tabou avec Boris Vian, introducteur de la poésie lettriste, producteur du Traité de bave et d’éternité d’Isidore Isou qu’il impose à Cocteau en 1951 à Cannes, éditeur du premier texte de Debord dans la revue Ion financée par le cagoulard Robert Mitterrand, animateur dès les années 1950 du groupe et du journal « Le soulèvement de la jeunesse » basée sur l’idée du prolétariat externiste (le prolétariat déserte de plus en plus une classe ouvrière toujours plus intégrée et se concentre chez les jeunes et tous ceux qui se vivent comme étrangers à cette société), inventeur du théâtre musical et d’un théâtre où le comédien n’est plus réduit à interpréter des rôles, mais à créer la pièce elle-même, mentor de la jeune troupe formée entre autres par Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon, Pierre Clémenti et Jacques Higelin, critique impitoyable des yéyés, de la célébrité et de la télé-réalité (et quasi-inventeur du style punk) dès 1966 avec Les idoles, pionnier de l’occupation des théâtres dès 1967 à Reggio Emilia contre la guerre du Vietnam, co-fondateur avec Monique Wittig et Antoinette Fouque à la Sorbonne en mai 1968 du Comité Révolutionnaire d’Action Culturelle (CRAC), ancêtre du MLF (Mouvement de Libération des Femmes), passeur continu, avec Guattari, entre la France et l’Italie des années 1970, présent à Bologne, toujours avec Guattari, en septembre 1977 lors du fameux Congrès international contre la répression, initiateur en 1979 de l’opéra-rock Flashes rouges porté par la jeune Catherine Ringer, chercheur dans les années 1980 autour des nouvelles possibilités qu’ouvre pour l’image le développement des techniques audiovisuelles, animateur dans les années 1990 avec Cristina Bertelli des Périphériques vous parlent et de la jeune troupe Génération Chaos, où officient des anciens de l’excellent groupe de rock Witches Valley et qui ira jusqu’à faire des premières parties de concerts de Noir Désir, et puis on s’arrête là.

    Karen O n’est pas la fille de Marc’O

    https://www.youtube.com/watch?v=n8GTewTUQeg


    https://karenomusic.com/projects/i-shot-the-sheriff
    https://karenomusic.com
    https://www.discogs.com/artist/245778-Karen-O
    #musique

    • Jean-Pierre Kalfon . « my friend, mon ami »

      https://popsuperette.bandcamp.com/album/my-friend-mon-ami-3-7-ep

      Au mitan des 60’s, Jean-Pierre Kalfon, qui ne pense qu’à suivre le cours de ses désirs, est confronté à un choix : être acteur à la filmographie impeccable ou vivre sa vie de rocker psychoactif de l’underground parisien. Il n’hésite pas une seconde : il opte pour les deux.
      Aujourd’hui, devenu acteur-culte, sa vraie passion a sans doute toujours été le rock’n’roll et le rhythm’n’blues. En 1965, juste avant d’incarner Simon le Magicien dans le film Les Idoles (un pamphlet situationniste à contre-courant de la yéyéitude réalisé par #Marc’O en 1968), Kalfon sort un EP chez CBS, guère éloigné de son personnage. « Avec frange stonienne, guitare fuzz et un ton pour le moins déglingué qui n’a guère marché mais est aujourd’hui un must sixties » dixit Patrick Eudeline.
      La turbulente Chanson Hebdomadaire anticipe de dix ans le punk français, quelque part entre le persiflage morveux des Olivensteins, l’art de la déglingue d’Asphalt Jungle et la gouaille en bamboche des Rita Mitsouko. Les trois autres morceaux sont aussi de véritables pièces de #pop_culture, théâtralisées par le contest’acteur Kalfon et magnifiquement arrangées par Michel Portal et Ivan Jullien. La Guerre est un explosif folk-rock anti-militariste, My Friend, Mon Ami, une épatante « chansong » légèrement déjantée et L’Amour À Fleur De Peau, co-écrite avec Valérie Lagrange, une ballade sans chiqué digne des meilleures productions Saravah.
      Plus de 50 ans après, Kalfon se souvient dans sa biographie narrant les contes filousophiques de sa vie hors-norme : « Mon disque n’a pas marché. Je chantais comme une casserole rouillée, ce qui est tout à mon honneur. En bon punk préhistorique — dix ans trop tôt et en France, ce n’était ni le lieu ni le moment pour s’y coller. »
      Kalfon est devenu une personnalité unique du théâtre et du cinéma français mais aussi un chanteur et un auteur-compositeur accompli (il fut un artiste du label mythique parisien New Rose). Sa présence, sa voix et sa diction au cinéma sont tellement magnétiques que leurs équivalents dans la pop musique des 60’s nous ramènent inéluctablement à Serge Gainsbourg. Ce n’est pas un mince compliment chez #Pop_Supérette, vous vous en doutez bien.

      #Jean_Pierre_Kalfon