• Racisme. L’hostilité envers les musulmans n’est pas un mythe | L’Humanité
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    L’Ifop choisit d’utiliser le terme de « musulmanophopie » pour signifier que les individus, et non la religion, sont visés. Mais, quel que soit le vocabulaire employé, l’étude montre que les musulmans souffrent, « indépendamment d’autres variables comme leur nationalité ou leur couleur de peau, de comportements de rejet spécifiques, uniquement imputables à leur confession réelle ou supposée ». L’existence d’une hostilité à l’encontre de ces Français n’est pas nouvelle. Dans son rapport 2018, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) avait indiqué que « les musulmans » étaient avec « les Roms » un des groupes les moins tolérés par les Français, derrière « les juifs », « les Noirs » et… « les Arabes ».

    L’enquête de l’Ifop démontre que cette hostilité est directement corrélée à la visibilité. Le rejet anti-musulmans concerne avant tout les femmes : 46 % ont subi des discriminations, contre 38 % pour les hommes. Ce décalage s’explique par la surreprésentation des femmes voilées : 60 % disent avoir été discriminées, contre 44 % des non-voilées. Elles sont aussi les plus souvent injuriées (42 %, contre 27 % chez les non-voilées). Cette plus grande hostilité à l’égard des marqueurs religieux n’est d’ailleurs pas une spécificité musulmane. Une étude réalisée en 2015 par l’Ifop avait trouvé la même corrélation avec le port de la kippa pour les personnes de confession juive.

    C’est dans le monde du travail que la discrimination est la plus forte. Les musulmans sont 23 % à avoir été traités défavorablement au cours de leur carrière en raison de leur religion, contre 5 % pour le reste des Français. Alors que l’accès au travail salarié est un facteur important d’émancipation de la femme, les musulmanes sont encore les plus frappées : 26 % ont souffert dans leur carrière, contre 20 % des hommes pratiquant l’islam. Dernier enseignement : cette discrimination s’exerce en priorité dans les villes moyennes et les territoires où la proportion d’immigrés est très modérée, inférieure à 8 % de la population.

    Cet état des lieux trouve ses racines dans un contexte délétère, avec une montée des idéaux xénophobes de l’extrême droite, réarmés en permanence par des discours politiques identitaires, de Manuel Valls à Éric Zemmour, sur fond de menaces de terrorisme islamiste et de pseudo-défense de la laïcité. Un faux-nez. En se basant sur les chiffres de la CNCDH, la politologue Nonna Mayer constate : « Plus la personne est hostile à l’islam, moins elle est attachée au principe de laïcité, moins elle est encline à défendre les droits des femmes à s’habiller comme elles l’entendent ou à refuser le statut de femme au foyer, moins elle tend à trouver l’homosexualité acceptable. Le ressort de ce rejet n’est ni un attachement plus marqué aux valeurs républicaines, ni une défense de l’émancipation des femmes ou des minorités sexuelles. »

    • la surreprésentation des femmes voilées : 60 % disent avoir été discriminées, contre 44 % des non-voilées

      C’est une différence minime, au vu de la différence rappelée à longueur de temps entre les musulmans-qui-s’intègrent-eux et les mauvais-communautaristes. Pauvre déguisement du racisme culturel.