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  • La prĂ©caritĂ© dĂ©truit nos vies

    CommuniquĂ© du syndicat Solidaires Ă©tudiant-e-s Ă  propos du geste d’un Ă©tudiant membre du syndicat de Lyon, qui s’est immolĂ© devant le Crous hier, ainsi que le message qu’il a laissĂ©.
    L’universitĂ© a rĂ©agi, pas encore le ministĂšre, ni le Crous.

    Le message que l’étudiant a laissĂ© :

    #France #immolation #bourse #bourses #suicide #précarité_financiÚre #étudiant #Lyon #Université #CROUS

    • Lyon : un Ă©tudiant gravement blessĂ© aprĂšs s’ĂȘtre immolĂ© devant le Crous

      L’étudiant de 22 ans n’avait pas fait part de ses « difficultĂ©s personnelles » Ă  l’universitĂ© Lyon 2 indique sa prĂ©sidente, tandis que des syndicats dĂ©noncent « la prĂ©caritĂ© » de « la vie des Ă©tudiant-e-s ».

      Vendredi aprĂšs-midi, un Ă©tudiant de 22 ans originaire de Saint-Étienne a Ă©tĂ© griĂšvement brĂ»lĂ© Ă  Lyon aprĂšs s’ĂȘtre immolĂ© en pleine rue devant un restaurant universitaire situĂ© dans le 7e arrondissement. Le jeune homme, brĂ»lĂ© Ă  90%, se trouve actuellement « entre la vie et la mort » au Centre des brĂ»lĂ©s de l’hĂŽpital Edouard Herriot de Lyon, indiquent les syndicats. PrĂ©venue du geste de son compagnon par un SMS, c’est la petite amie de la victime, Ă©tudiante Ă  Lyon 2, qui avait alertĂ© les services de secours.

      Une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte pour dĂ©terminer les raisons de son geste, mais dans un long message publiĂ© sur Facebook et relayĂ© ce samedi par le quotidien Le ProgrĂšs, l’étudiant avait Ă©voquĂ© ses difficultĂ©s financiĂšres et justifiĂ© son geste par des revendications politiques, accusant notamment « Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE ». « Luttons contre la montĂ©e du fascisme, qui ne fait que nous diviser, et du libĂ©ralisme, qui crĂ©Ă© des inĂ©galitĂ©s. [...] Mon dernier souhait, c’est aussi que mes camarades continuent de lutter pour en finir dĂ©finitivement avec tout ça », a-t-il soulignĂ© dans ce texte.
      Un dispositif de soutien psychologique mis en place

      L’étudiant n’avait pas fait part de ses « difficultĂ©s personnelles » Ă  l’universitĂ© Lyon 2, a appris l’AFP samedi auprĂšs de sa prĂ©sidente Nathalie Dompnier, qui prĂ©cise que le jeune homme ne percevait plus sa bourse car il « triplait » sa deuxiĂšme annĂ©e de licence. « L’universitĂ© lui exprime tout son soutien, ainsi qu’à sa famille, Ă  ses proches et Ă  tou.tes ses camarades », a Ă©crit Ă©galement la prĂ©sidente dans un communiquĂ©. Un dispositif de soutien psychologique a Ă©tĂ© mis en place avec les services d’urgence, tandis qu’une cellule d’écoute sera mise en place dĂšs mardi sur le campus Porte des Alpes pour les Ă©tudiants et les Ă©quipes, ajoute-t-elle, en prĂ©cisant qu’un numĂ©ro vert spĂ©cifique devrait aussi ĂȘtre mis en place la semaine prochaine.
      « La prĂ©caritĂ© s’étend » pour les syndicats Ă©tudiants

      Les fĂ©dĂ©rations syndicales Ă©tudiantes SUD-Ă©ducation et Solidaires ont pour leur part dĂ©noncĂ© dans un communiquĂ© commun « la prĂ©caritĂ© » de « la vie des Ă©tudiant-e-s ». « Son acte ne saurait ĂȘtre rĂ©duit au seul dĂ©sespoir, c’est aussi Ă  portĂ©e politique. Dans son message, notre camarade dĂ©crit la prĂ©caritĂ© qu’il subit, consĂ©quence des politiques libĂ©rales, et le racisme quotidien », pointe le syndicat, qui souligne que « la prĂ©caritĂ© s’étend » et « broie de plus en plus de vies, y compris la vie des Ă©tudiant-e-s ».

      La ministre de l’Enseignement supĂ©rieur FrĂ©dĂ©rique Vidal s’est rendue samedi matin Ă  Lyon pour rencontrer la prĂ©sidente de l’universitĂ© et les Ă©quipes du CROUS pour leur faire « part de sa profonde Ă©motion face Ă  l’acte dramatique » du jeune homme, « auquel elle a adressĂ© ses premiĂšres pensĂ©es », selon le ministĂšre.

      ▻https://www.liberation.fr/france/2019/11/10/lyon-un-etudiant-gravement-blesse-apres-s-etre-immole-devant-le-crous_176

    • L’étudiant de 22 ans n’avait pas fait part de ses « difficultĂ©s personnelles » Ă  l’universitĂ© Lyon 2 indique sa prĂ©sidente

      Il n’avait pas demandĂ© la charitĂ©... Marre de ces bureaux oĂč il faut se battre pour ses droits. Ensuite les autoritĂ©s prĂ©tendent en avoir quelque chose Ă  battre, du non-recours, mais rĂ©pĂštent Ă  l’envi qu’il y a des primes au fait de faire des recours Ă  l’amiable, des alertes, et que la machine peut arrĂȘter de broyer quand on le demande avec beaucoup d’ardeur. Merde !

    • Mardi 12/11 Rassemblements en solidaritĂ© Ă  l’étudiant de Lyon 2 qui s’est immolĂ© vendredi 8/11

      Ci-joints les diffĂ©rents horaires et lieux de rassemblement en solidaritĂ© Ă  l’étudiant de Lyon 2 qui s’est immolĂ© vendredi 8/11 devant le CROUS de La madeleine Ă  Lyon 2.

      Le SNESUP-FSU adresse tout son soutien Ă  cet Ă©tudiant, et Ă©galement aux proches et Ă  la famille de cet Ă©tudiant.

      Il appelle, avec la FSU, à se rassembler pour lui témoigner notre solidarité et pour dénoncer la précarité étudiante grandissante.

      Toutes et tous les étudiants doivent pouvoir étudier dans des conditions dignes et décentes.

      Aix-en-Provence 13h – CROUS Aix-Marseille / Avignon, 31 avenue Jules Ferry

      Amiens (FSE Amiens) 10h – CROUS Amiens Picardie (25 rue St Leu)

      Angers 12h puis 18h – Restau U Belle Beille (3 Boulevard de Lavoisier)

      AngoulĂȘme 12h – Place New York

      Annecy 12h – Au campus d’Annecy, sur le parvis face au resto universitaire (adresse de l’antenne du CROUS) au 3 chemin de Bellevue à Annecy le Vieux

      Avignon 13h – Devant le nouveau batiment du campus Hannah Arendt

      Besançon 18h – devant le CROUS de Bourgogne-Franche-ComtĂ© (38 avenue de l’observatoire)

      Bordeaux 18h – CROUS, place du sĂ©minaire

      Boulogne-sur-mer 13h – devant l’antenne du Crous rue du Vivier.

      Caen 12h – RU A, Campus 1 de l’UniversitĂ©

      Clermont-Ferrand 18h – RĂ©sidence CROUS 25 Rue Etienne Dolet

      Dijon 19h – Place du Bareuzai

      Grenoble 18h – BĂątiment CROUS 351 AllĂ©e de Berlioz (St Martin d’HĂšres)

      Guyane 12h – UniversitĂ© de Guyane bĂątiment E

      La Rochelle 13h – Parvis du campus

      Lille 13h – Siùge du CROUS de Lille 74 rue de Cambrai

      Limoges 12h – campus Vanteaux devant le CROUS

      Lyon 10h – CROUS de la Madeleine

      Marseille 18h – FacultĂ© des sciences d’Aix-Marseille (3 place Victor Hugo)

      Montpellier 14h – Crous de montpellier : 2 Rue Monteil, 34093 Montpellier

      Metz 13h30 – CROUS de Lorraine au Saulcy

      Nancy 12h – CROUS Resto U 16 cours LĂ©opold

      Nantes 12h – devant le pĂŽle Ă©tudiant du campus Tertre

      Niort 17h – CROUS de Niort 7 rue du Galuchet

      OrlĂ©ans 18h – Devant l’entrĂ©e du Forum, cotĂ© Bouillon (antenne du CROUS sur la fac)

      Paris, Ile-de-France 18h – Siùge du CROUS Port Royal

      Pau 12h30 – CLOUS, 7 rue Saint John Perse

      Perpignan (Jeunes Communistes 66) 13h30 – devant le CROUS de l’UniversitĂ© de Perpignan, 52 avenue Paul Alduy
      ▻https://www.facebook.com/events/439076413424300

      Poitiers 12h30 – RU Rabelais, campus de Poitiers,

      Rennes 18h – Siùge du CROUS Rennes-Bretagne, Place Hoche

      Rouen 13h – CROUS de Rouen Normandie

      Saint-Brieuc 18h – CROUS, 1 boulevard Waldeck-Rousseau

      Saint-Denis 16h30 – DĂ©part groupĂ© de UniversitĂ© Paris 8 – Local A079 vers CROUS Port Royal (Paris)

      Saint-Brieuc 18h- Restaurant Universitaire du CROUS

      Saint-Étienne 10h – devant le CROUS du campus TrĂ©filerie

      Strasbourg 12h – devant le Patio (campus central) puis siùge du Crous 1 Quai du Maire Dietrich

      Toulouse 12h30 – Resto U du Mirail (info lutte universitĂ© Mirail)
      14h – CROUS de Toulouse-Occitanie 58 rue de Taur
      (Sciences Po Toulouse en Lutte, UNLToulouse, RĂ©volution Permanente Toulouse, La repolitique-Sciences Po Toulouse)

      Tours 18h – 5 rue du docteur bretonneau (rĂ©sidence CROUS)

      ▻https://www.snesup.fr/article/mardi-1211-rassemblements-en-solidarite-letudiant-de-lyon-2-qui-sest-immole-v

    • Anas, 22 ans, s’immole par le feu et nous regardons ailleurs

      C’est un gamin, mon fils, ou votre frĂšre. Il s’appelle #Anas, un Ă©tudiant de 22 ans, venu de Saint-Étienne Ă  Lyon, pour apprendre et avancer. C’est un jeune homme, dĂ©sespĂ©rĂ© autant que dĂ©terminĂ©, qui, vendredi, a tentĂ© de se tuer sur la place publique. Depuis, la presse dĂ©tourne les yeux. Des rassemblements sont prĂ©vus ce mardi.

      â–șhttps://blogs.mediapart.fr/david-dufresne/blog/111119/anas-22-ans-simmole-par-le-feu-et-nous-regardons-ailleurs
      Un article de @davduf

    • « J’arrivais en cours en larmes » : #prĂ©caritĂ©_Ă©tudiante, une vie sur le fil

      Des Ă©tudiants tĂ©moignent de leurs conditions de vie alors que plusieurs rassemblements ont lieu ce mardi en mĂ©moire de ce jeune homme de 22 ans qui a tentĂ© de s’immoler par le feu Ă  Lyon pour dĂ©noncer une prĂ©caritĂ© grandissante.

      Pendant sa premiĂšre annĂ©e d’études supĂ©rieures en archĂ©ologie et anthropologie, Laura est devenue familiĂšre des petits pains au fromage Ă  quelques centimes du supermarchĂ© Lidl en face de sa fac. Ils lui servaient de dĂ©jeuner les jours oĂč les 3 Ă  5 euros de la cafĂ©tĂ©ria, c’était dĂ©jĂ  trop. La prĂ©caritĂ© Ă©tudiante, cette Lyonnaise ĂągĂ©e de 24 ans l’a donc bien connue.

      C’est ce qui l’a poussĂ©e Ă  arrĂȘter ses Ă©tudes, en dĂ©but de licence 2. Et qui a conduit un jeune homme de 22 ans Ă  tenter de s’immoler par le feu, le 8 novembre dernier, devant un restaurant universitaire Ă  Lyon. Ce mardi, le syndicat Solidaires Ă©tudiant.e.s appelle Ă  se rassembler devant tous les Crous de France, en soutien Ă  cet Ă©tudiant aujourd’hui entre la vie et la mort, brĂ»lĂ© Ă  90 %. En 2017, selon l’Unef, 20 % des Ă©tudiants vivaient en dessous du seuil de pauvretĂ©.

      Quand elle commence sa licence, Ă  Lyon, Laura vit encore chez ses parents. Sa mĂšre, auto-entrepreneuse, essaie de lancer son entreprise de traiteur, elle travaille trĂšs peu. Son pĂšre gagne « trop bien sa vie » pour que la jeune femme puisse ĂȘtre Ă©ligible Ă  une bourse. Mais pas assez pour financer ses Ă©tudes, au-delĂ  des frais d’inscriptions, trĂšs peu Ă©levĂ©es, Ă  l’universitĂ©. Laura doit se dĂ©brouiller pour les transports et les repas.
      Manger du riz ou des pùtes instantanées

      Elle essaie de faire des petits boulots, « des extras dans des bars ou des restaurants ». Elle aurait pu demander une dispense d’assiduitĂ©, pour travailler davantage. « Mais j’étais dĂ©jĂ  une Ă©lĂšve plutĂŽt moyenne, je ne voulais pas me mettre encore plus en difficultĂ© en ratant des cours pour travailler », explique-t-elle. Elle prĂ©fĂšre se priver un peu le midi, quand cela devient trop difficile. Mais surtout ne rien demander Ă  ses parents qui « se sont toujours saignĂ©s » pour elle, son frĂšre et sa sƓur.

      Selon une Ă©tude menĂ©e par la Mutuelle gĂ©nĂ©rale de l’Education nationale (MGEN), 68 % des Ă©tudiants sautent des repas de temps Ă  autre, comme Laura, et seulement 60 % disent « manger un peu de tout ». Pour ceux qui ne vivent plus chez leurs parents, cela se traduit souvent par du riz, des pommes de terre ou « des pĂątes instantanĂ©es Ă  30 centimes », confie Margot, 26 ans, en 2Ăšme annĂ©e de thĂšse d’histoire de l’art contemporain.
      Compter mĂȘme les dĂ©penses de santĂ©

      Jusqu’à son master 1, la jeune fille bĂ©nĂ©ficiait pourtant d’une bourse de 550 euros par mois -l’échelon le plus Ă©levĂ©. Mais une fois le loyer, l’électricitĂ© de son logement mal isolĂ©, l’abonnement Ă  Internet - indispensable aujourd’hui pour Ă©tudier - et les transports payĂ©s
 il ne reste pas grand-chose pour vivre. Au quotidien, ce sont des petits arrangements permanents : pas de loisirs, ou alors que des activitĂ©s gratuites, des vĂȘtements d’occasion et de bons amis pas trop maladroits pour se faire couper les cheveux.

      Une vie sur le fil, qui ne permet aucun Ă©cart. « Les mois oĂč il faut acheter des livres pour la fac sont compliquĂ©s », explique Margot. Ceux oĂč sa vieille voiture tombe en panne encore plus. Mais impossible de s’en sĂ©parer : elle en a besoin pour se rendre Ă  l’Ephad oĂč elle fait des remplacements pour complĂ©ter son revenu. MĂȘme les soins de santĂ© passent Ă  la trappe : selon l’Insee, 13,5 % des Ă©tudiants ont dĂ©jĂ  renoncĂ© Ă  aller chez le mĂ©decin pour des raisons financiĂšres. Margot, elle, n’a pas vu de gynĂ©cologue depuis quatre ans.
      Friser le burn-out

      Au bout de plusieurs annĂ©es d’études Ă  tout compter, mal s’alimenter, travailler sur les jours de pause
 C’est le stress et l’épuisement qui l’emportent. Margot n’a pris que 6 jours de congĂ©, l’étĂ© dernier, depuis le dĂ©but de ses Ă©tudes il y a 7 ans. En 2Ăšme annĂ©e de master, elle a commencĂ© Ă  faire des ulcĂšres Ă  l’estomac Ă  rĂ©pĂ©tition.

      Pauline, Ă©tudiante boursiĂšre en master d’études de cinĂ©ma Ă  Lyon a fait « une sorte de burn-out » pendant sa 3e annĂ©e de licence. A ce moment-lĂ , elle aussi cumulait un job de caissiĂšre Ă  Franprix, 15 heures par semaine, et ses Ă©tudes. Une annĂ©e difficile : « J’arrivais en cours en larmes, se souvient-elle. J’étais Ă©puisĂ©e, je m’énervais tout le temps pour rien
 Ça a bousillĂ© mon annĂ©e ». Ses rĂ©sultats en ont pĂąti.

      â–șhttp://www.leparisien.fr/societe/j-arrivais-en-cours-en-larmes-precarite-etudiante-une-vie-sur-le-fil-12-1

    • #Pierre_Ouzoulias interroge Gabriel Attal sur la prĂ©caritĂ© Ă©tiudiante - 13 novembre 2019

      On nous souffle dans l’oreillette que la Ministre serait dans l’Antarticque


      Ce mercredi 13 novembre, Pierre Ouzoulias, lors de la sĂ©ance de questions d’actualitĂ© au gouvernement, a interrogĂ© Gabriel Attal (en l’absence de FrĂ©dĂ©rique Vidal) sur la prĂ©caritĂ© Ă©tudiante.

      Voir ci-dessous le texte de sa question ainsi que le lien vers la captation vidéo de la question.

      2019/11/13 - Question d’actualitĂ© au Gouvernement - Pierre Ouzoulias - « PrĂ©caritĂ© Ă©tudiante »

      « Plus d’un Ă©tudiant sur deux ne mange pas tous les jours Ă  sa faim, prĂšs d’un Ă©tudiant sur deux a renoncĂ© Ă  se soigner par manque d’argent, il n’y a que 175 000 places en rĂ©sidences Ă©tudiantes pour 700 000 Ă©tudiants boursiers et le loyer reprĂ©sente plus de 70 % du budget moyen des Ă©tudiants. Plus d’un Ă©tudiant sur deux est obligĂ© de travailler pour Ă©tudier et subsister. Ils occupent les emplois les plus prĂ©caires, les plus harassants et les moins rĂ©munĂ©rĂ©s. Ainsi, ils composent prĂšs de 60 % de la main-d’Ɠuvre des plate-formes de prestations. À tout cela s’ajoutent des conditions d’enseignement indignes et un sous-encadrement pĂ©dagogique chronique.
      La grande majoritĂ© de la population estudiantine est en souffrance et l’aggravation de sa situation d’existence conduit Ă  la dĂ©sespĂ©rance, Ă  des drames humains et Ă  des gestes dĂ©sespĂ©rĂ©s, comme celui d’Anas, qui sont autant de cris de dĂ©tresse que vous ne pouvez ignorer.
      Les consĂ©quences de ce mal ĂȘtre endĂ©mique sont catastrophiques pour notre pays. De moins en moins d’étudiants poursuivent un cursus complet, le nombre de doctorants baisse chaque annĂ©e et la fuite des cerveaux est maintenant manifeste.
      À cette crise majeure, vous rĂ©pondez par une baisse des moyens allouĂ©s Ă  l’enseignement supĂ©rieur. La dĂ©pense par Ă©tudiant atteint aujourd’hui son plus bas niveau depuis 2008 et votre projet de loi de finances ne porte pas l’ambition politique d’arrĂȘter cette chute.
      À la jeunesse qui souhaite s’investir dans la connaissance, la culture et les Ɠuvres de la pensĂ©e, vous renvoyez le message dĂ©testable qu’elle ne serait qu’une charge, qu’un fardeau improductif qu’il vaudrait continĂ»ment allĂ©ger. »

      ▻http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8543

    • Immolation d’un Ă©tudiant. La stratĂ©gie du chox, et les sinistres connards qui en sont responsables - affordance.info, 13 novembre 2019

      "Dans un monde normal la CPU, la confĂ©rence des prĂ©sidents d’universitĂ©, aurait suspendu l’ensemble de ses travaux, pour une semaine au moins, le temps de comprendre, le temps d’analyser, le temps de chercher ce qui fait qu’en France au 21Ăšme siĂšcle un Ă©tudiant dĂ©cide de s’immoler par le feu devant un CROUS pour dĂ©noncer la prĂ©caritĂ© et la misĂšre de la jeunesse. La CPU aurait Ă©galement pu dĂ©clarer un genre de minute de silence. AprĂšs tout, dans cette « communautĂ© » qu’est l’universitĂ©, si l’on n’est pas capable de fermer sa gueule et de se recueillir un instant pour cet Ă©tudiant lĂ , alors quand le serons-nous ? Mais il n’y a pas eu de minute de silence. Un vieux prĂ©sident qui meurt (Chirac), minute de silence dans toutes les universitĂ©s. Mais un Ă©tudiant qui s’immole par le feu au 21Ăš siĂšcle, et puis rien. "

      Un Ă©tudiant s’est donc immolĂ© par le feu devant une universitĂ©, devant un CROUS, dans un acte politique pour dĂ©noncer explicitement la prĂ©carisation qui touche la jeunesse. En France. En 2019. Au 21Ăšme siĂšcle. Celui que l’on nous vantait encore au siĂšcle prĂ©cĂ©dent comme Ă©tant celui de « l’économie de la connaissance ». Cette jeunesse qui brĂ»le.

      Cette immolation par le feu, cette image que je n’ai pas vue, elle ne me quitte pas depuis vendredi. Parce que cet Ă©tudiant aurait pu ĂȘtre l’un des miens. Il n’était ni plus fragile, ni moins bien entourĂ©, ni plus prĂ©caire que la plupart des miens, que j’ai quittĂ© ce matin, et que je vais retrouver demain. Pour leur dire quoi ?

      Dans un monde normal on aurait espĂ©rĂ© que ce geste aboutisse au moins Ă  une forme de trĂȘve. Que nous cessions d’ĂȘtre collectivement d’immenses connards et connasses et que nous nous regroupions pour rĂ©flĂ©chir. Pour prendre le temps. Pour laisser la douleur et la colĂšre jaillir. Pour mettre des mots sur l’indicible. En France au 21Ăšme siĂšcle un Ă©tudiant de 22 ans s’est immolĂ© par le feu parce qu’il Ă©tait pauvre, prĂ©caire, et qu’il n’avait plus droit Ă  aucune aide. Dans un monde normal on aurait espĂ©rĂ© que ce geste aboutisse au moins Ă  une forme de trĂȘve. Comme Ă  chaque basculement dans l’horreur. Comme Ă  chaque effet de sidĂ©ration qui saisit une sociĂ©tĂ© toute entiĂšre. Le mois de Novembre semble hĂ©las propice Ă  ce genre de sidĂ©ration. Mais lĂ , rien. Juste rien.

      La ministre FrĂ©dĂ©rique Vidal a fait une rapide visite au CROUS de Lyon, le vendredi du drame, pour « assurer la communautĂ© universitaire de son soutien ». Ella a aussi exprimĂ© son « soutien » Ă  la famille de cet homme de 22 ans qui s’est immolĂ© par le feu. Et elle s’est barrĂ©e. Au Groenland je crois. Ou en Antarctique, je ne sais plus. Pour un voyage bien sĂ»r aussi lĂ©gitime qu’important. Quand on est ministre de la recherche et de l’enseignement supĂ©rieur on ne va pas non plus trop modifier son agenda sous prĂ©texte qu’un Ă©tudiant de 22 ans s’est immolĂ© par le feu pour dĂ©noncer la prĂ©caritĂ© dont tous les Ă©tudiants sont aujourd’hui victimes. Vous ĂȘtes une sinistre et cynique connasse madame la ministre Vidal.

      Sur Twitter, la ministre FrĂ©dĂ©rique Vidal a, depuis le Groenland ou l’antarctique, dĂ©noncĂ© « avec la plus grande fermetĂ© » les actes de dĂ©gradation commis par les manifestants rĂ©unis devant le CROUS de Lyon en hommage Ă  leur camarade toujours actuellement entre la vie et la mort. Car l’important quand un Ă©tudiant s’immole par le feu en France au 21Ăšme siĂšcle c’est de bien rappeler Ă  ses camarades Ă©tudiants que l’important c’est l’ordre public et qu’il ne faut pas dĂ©grader des biens matĂ©riels. Foutez-vous le feu si vous voulez, immolez-vous, mais ayez l’amabilitĂ© de bien nettoyer aprĂšs et pensez Ă  ĂȘtre Ă  l’heure en amphi. Il faut noter que le fil Twitter de la ministre Vidal est parfaitement exempt du moindre Tweet sur un Ă©tudiant qui s’est immolĂ© par le feu en France au 21Ăšme siĂšcle. Vous ĂȘtes une sinistre et cynique connasse madame la ministre Vidal.

      Dans un monde normal la CPU, la confĂ©rence des prĂ©sidents d’universitĂ©, aurait suspendu l’ensemble de ses travaux, pour une semaine au moins, le temps de comprendre, le temps d’analyser, le temps de chercher ce qui fait qu’en France au 21Ăšme siĂšcle un Ă©tudiant dĂ©cide de s’immoler par le feu devant un CROUS pour dĂ©noncer la prĂ©caritĂ© et la misĂšre de la jeunesse. La CPU aurait Ă©galement pu dĂ©clarer un genre de minute de silence. AprĂšs tout, dans cette « communautĂ© » qu’est l’universitĂ©, si l’on n’est pas capable de fermer sa gueule et de se recueillir un instant pour cet Ă©tudiant lĂ , alors quand le serons-nous ? Mais il n’y a pas eu de minute de silence. Un vieux prĂ©sident qui meurt (Chirac), minute de silence dans toutes les universitĂ©s. Mais un Ă©tudiant qui s’immole par le feu au 21Ăš siĂšcle, et puis rien. Il n’est pas mort me direz-vous. Bien sĂ»r. Bien sĂ»r. Dans ce monde qui est le notre et qui est tout sauf normal, la CPU a fait un communiquĂ© qui est Ă  lui seul une Ă©pure du laconisme le plus brut. Parlant de « tentative de suicide » pour ne surtout pas dire la vĂ©ritĂ©. Car oui en France chaque annĂ©e un grand nombre d’étudiants font des tentatives de suicide. Mais ce mois de Novembre du 21Ăšme siĂšcle, en France, un Ă©tudiant s’est immolĂ© par le feu. Les gens qui ont signĂ© le communiquĂ© de la CPU sont de sinistres connards.

      Dans un monde normal la prĂ©sidence de l’universitĂ© de Lyon aurait eu la dĂ©cence de ne pas clore son « communiquĂ© » sur l’immolation par le feu de l’un de ses Ă©tudiants par un dernier paragraphe « condamnant les blocages » aprĂšs 6 autres paragraphes expliquant que ce n’est la faute de personne et surtout pas celle de l’universitĂ©. Les gens de la prĂ©sidence de l’universitĂ© de Lyon qui ont signĂ© ce communiquĂ© sont de sinistres connards.

      Dans un monde normal nous serions tous Ă  l’arrĂȘt. Nous aurions arrĂȘtĂ© de faire cours, nous aurions organisĂ© des temps de parole avec nos Ă©tudiants. Certains collĂšgues l’ont fait. Probablement. Je n’en sais rien. Moi je ne l’ai pas fait. Pas encore. J’ai eu cours hier et aujourd’hui et je n’ai rien fait. Je suis un sinistre connard. Je le ferai peut-ĂȘtre demain. Probablement mĂȘme.

      ▻http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8542

    • "J’ai un euro par jour pour manger" : trois Ă©tudiants tĂ©moignent de leur grande prĂ©caritĂ©

      Plusieurs centaines d’étudiants ont manifestĂ© en France mardi aux abords d’une quarantaine de Crous et d’universitĂ©s contre la prĂ©caritĂ© Ă©tudiante. Certains ont racontĂ© Ă  franceinfo leur quotidien fragile.

      « La prĂ©caritĂ© tue. » Avec ce hashtag, des centaines d’étudiants ont rĂ©agi sur Twitter aprĂšs l’immolation par le feu, vendredi, d’un de leurs camarades, devant le siĂšge du Crous, Ă  Lyon. BrĂ»lĂ© Ă  90% et entre la vie et la mort, cet Ă©tudiant en licence de sciences politiques voulait dĂ©noncer la prĂ©caritĂ© dans laquelle vivent de nombreux jeunes. « MĂȘme quand j’avais 450 euros par mois, Ă©tait-ce suffisant pour vivre ? », s’interrogeait le jeune homme, dans un message postĂ© sur les rĂ©seaux sociaux pour expliquer son geste.

      L’universitĂ© Lyon 2, oĂč est inscrit le jeune homme, a Ă©tĂ© de nouveau fermĂ©e pour la journĂ©e, mercredi 13 novembre, aprĂšs des blocages, menĂ©s dans toute la France pour protester contre la prĂ©caritĂ©. Trois Ă©tudiants racontent leurs difficultĂ©s Ă  franceinfo.
      Sophie*, 26 ans, une thĂšse et deux emplois

      « Pour tenter de vivre dignement, je cumule deux emplois », explique Sophie*, 26 ans, Ă©tudiante en histoire de l’art Ă  Pau (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques). Comme la jeune femme ne souhaitait pas qu’on lui impose un sujet de recherche, elle a dĂ» faire l’impasse d’un contrat de doctorante, qui aurait pu lui permettre de financer une partie de ses Ă©tudes. Elle ne bĂ©nĂ©ficie pas non plus de bourse. En 2016, 22,7% des Ă©tudiants interrogĂ©s dĂ©claraient auprĂšs de l’Observatoire national de la vie Ă©tudiante (OVE), avoir Ă©tĂ© confrontĂ©s « Ă  d’importantes difficultĂ©s financiĂšres durant l’annĂ©e ».

      Sophie, syndiquĂ©e depuis sept ans au sein de l’organisation Solidaires Ă©tudiant-e-s, Ă  l’origine de l’appel national Ă  manifester devant les Crous, travaille Ă  la bibliothĂšque de son universitĂ© et effectue des remplacements dans un Ă©tablissement d’hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes (Ehpad). « Je peux faire jusqu’à 40 heures par semaine, en plus de mes travaux de recherche, mais c’est variable d’un mois Ă  l’autre ». L’étudiante dit gagner entre 900 et 1 000 euros par mois. Difficile de demander de l’aide. Entre « honte » et « dignitĂ© », les Ă©tudiants veulent ĂȘtre ces « jeunes adultes responsables que la sociĂ©tĂ© attend d’eux », analyse Sophie.

      Avec 680 euros de frais fixe (loyer, Ă©lectricitĂ© et tĂ©lĂ©phone), il lui reste souvent moins de 300 euros pour la nourriture, les livres et l’épargne, en prĂ©vision du second semestre. Sophie Ă©conomise afin de pouvoir se consacrer pleinement Ă  ses Ă©tudes Ă  partir de janvier. « En gĂ©nĂ©ral, les Ă©tudiants qui s’auto-financent tiennent six annĂ©es », confie la jeune femme. « Moi, je ne tiendrai pas plus de quatre ans. Si j’arrĂȘte avant d’avoir rendu ma thĂšse, j’aurai perdu toutes ces annĂ©es et dĂ©veloppĂ© des maladies chroniques pour rien. » A cause de son rythme de vie, la jeune femme souffre de fatigue et de troubles dĂ©pressifs chroniques. Selon l’Observatoire de la vie Ă©tudiante, environ 60% des Ă©tudiants interrogĂ©s en 2016 Ă©prouvaient de la fatigue, autant souffraient de stress quand 45% Ă©voquaient des troubles du sommeil et 32% parlaient de dĂ©prime.
      Ugo, 19 ans, un euro par jour pour manger

      « Je me suis fixĂ© cette somme de 1 euro par jour pour manger, pour tenir le mois », explique Ugo, 19 ans, Ă©tudiant en deuxiĂšme annĂ©e d’histoire et sociologie Ă  Rennes (Ille-et-Vilaine). Boursier « Ă©chelon zĂ©ro bis », le plus bas de l’échelle des bourses, le jeune homme touche environ 100 euros par mois. Ses parents, qui ont aussi ses deux petites sƓurs Ă  charge, financent son appartement, car il n’est pas Ă©ligible pour une chambre au Centre rĂ©gional des Ɠuvres universitaires et scolaires, le Crous. Ugo gĂšre le reste de ses frais fixes en alternant les pĂątes, le riz et les pommes de terre. « Je compte toutes mes sorties », ajoute-t-il.

      AprĂšs avoir Ă©tĂ© livreur dans diverses enseignes, le jeune homme a trouvĂ© un emploi fixe comme agent d’escale Ă  la gare de Rennes. PrĂšs d’un Ă©tudiant sur deux (46%) travaille en dehors de ses Ă©tudes, selon l’OVE. IntĂ©rimaire, son nombre d’heures est variable et il gagne entre 600 et 900 euros par mois.

      J’ai peur de perdre mes aides, alors j’essaie de mettre un maximum de cĂŽtĂ© cette annĂ©e, pour ensuite faire un master Ă  Paris.Ugo, Ă©tudiantĂ  franceinfo

      Pour pouvoir travailler, Ugo bĂ©nĂ©ficie d’une « dispense d’assiduitĂ© » qui lui permet de « rater » certains cours. En contrepartie, il ne bĂ©nĂ©ficie pas du contrĂŽle continu et joue « son annĂ©e » uniquement au moment des examens de fin de semestre. Une absence que toutes les facultĂ©s ne permettent pas.
      Karine*, 22 ans, endettĂ©e, a arrĂȘtĂ© ses Ă©tudes

      « J’étais tellement stressĂ©e et dĂ©pressive que je n’arrivais plus Ă  aller en cours », lĂąche Karine, 22 ans. Prise dans un engrenage entre petits boulots, soins psychologiques et cours de sociologie Ă  la facultĂ© de Poitiers (Vienne), la jeune femme a tout arrĂȘtĂ© en fin de deuxiĂšme annĂ©e, en 2018.

      Elle a grandi avec peu, sa mĂšre touchant le revenu minimum d’insertion (RSA), mais l’étudiante bouclait difficilement les fins de mois avec 350 euros pour vivre. Karine cumule encore les dettes. Ses petits emplois lui faisaient manquer certains enseignements. « Quand vous ĂȘtes boursier, vous avez une obligation d’aller en cours, sinon le Crous vous demande de rembourser », explique la jeune femme qui, un an aprĂšs, est toujours en litige avec l’organisme. SollicitĂ© par franceinfo, le Crous n’a pas souhaitĂ© rĂ©pondre.

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