avec ces commentaires sur le site de la commune (en voie de fusion avec sa voisine)
Les armoiries de Bagnes
Evolution des armoiries
La plus ancienne représentation des armes de Bagnes connue à ce jour figure sur un thaler frappé en 1498 par l’Evêque de Sion. Les formes imprécises laissent deviner trois personnages émergeant à mi-corps d’un baquet, une sorte de cuve en bois à usage domestique. La première reproduction lisible du motif est l’œuvre de Johannes Stumpf, en 1544. Toujours dans un baquet en bois auquel ont été rajoutées des oreilles, deux femmes seulement sont assises, leur bras gauche posé sur le rebord. Cette version a sans doute servi de modèle jusqu’au XIXe siècle, siècle où les innovations se multiplient. Dans un témoignage douteux, Schiner mentionne un seul baigneur (1812), alors que Wick affine la morphologie des baigneuses et les coiffes à la mode du siècle (1864). Dans une version beaucoup moins réaliste, l’en-tête du papier officiel de la commune montre deux enfants dans un baquet d’apparence en osier surmonté d’un soleil et de deux pointes de diamant. Sur la maison de commune, le bas-relief possédait, au début du XXe siècle, un fond de gueules (rouge), dont on connaît une version de 1597, alors que le fond actuel est d’azur (bleu).
Origine du motif
La diversité des versions ne répond pas à la grande énigme créée par les armoiries communales : des bains seraient-ils à l’origine de ce motif ? Une certitude : de 1465 à 1548, dans trois chroniques relatives au Valais où l’on évoque d’autres bains, il n’est fait aucune mention de bains à Bagnes. Le premier à évoquer cette hypothèse pour expliquer les armoiries bagnardes est Simmler, en 1574. La « découverte » des Alpes au XVIIIe siècle entraîne une multiplication des récits. Marc-Théodore Bourrit fait de l’hypothèse de Simmler une certitude. Gilliéron et Bridel qui marcheront sur ses pas se feront un honneur de localiser la source à l’origine de ces bains, tenus désormais pour un fait historique.
Etymologie du nom de Bagnes
Les voix dissonantes qui souligneront l’absence de documents prouvant leur existence ne pourront guère atténuer le développement de ce mythe. Maurice Casanova, après une étude étymologique faisant remonter le nom de Bagnes au gallo-romain Bannius, du nom d’un propriétaire terrien dans la région du Châble, montre comment, lorsque le nom de village Bagnes disparaît, remplacé par celui de Châble, naît la légende des bains.
Cette légende ne s’effacera sans doute jamais, surtout si l’interprétation proposée par Bourrit est maintenue. Pour lui, la destruction des bains et le fait de ne pas les avoir reconstruits prouvent la sagesse du peuple bagnard, refusant le luxe malsain, préservant son havre de paix, ce nouvel Eden.