• Tollé politique après le dérapage du représentant de Macron sur le chantier de Notre-Dame de Paris
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/15/tolle-politique-apres-le-derapage-du-representant-de-macron-sur-la-reconstru

    https://www.youtube.com/watch?v=AMWYwE_1Atg

    « Je le lui ai déjà expliqué plusieurs fois et je le lui redirai : qu’il ferme sa gueule et nous avancerons en sagesse pour que nous puissions sereinement faire le meilleur choix pour Notre-Dame, pour Paris et pour le monde. »

    #crétin_abyssal
    #ganache

    • L’Elysée semble pour l’heure vouloir empêcher un nouveau départ de feu qui pourrait s’avérer lourd de conséquences pour les délais de reconstruction de la cathédrale fixés à cinq ans. « Le président de la République ne souhaite pas de polémiques autour d’un enjeu aussi important que le chantier de reconstruction de Notre-Dame, indique l’Elysée, au lendemain de la bévue du général. Il souhaite que chacun retourne au travail dans le calme et le respect de chacun. » Si la création officielle de l’établissement public est prévue début décembre, rien n’est dit, en revanche, sur le traitement qui sera réservé à Jean-Louis Georgelin. Certains affirmant, dans l’entourage présidentiel, que le général aurait été « invité à faire preuve de discernement dans ses interventions publiques et à ne pas s’exprimer pour l’heure dans les médias ».

      La commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, « tous groupes politiques confondus », a été beaucoup moins tolérante. Elle a publié, jeudi 14 novembre, un communiqué qui préconise implicitement de démettre le général de toute responsabilité dans ce dossier : « (…) Les conditions ne sont désormais plus réunies pour que le préfigurateur soit en capacité de fédérer autour de ce projet d’une ampleur sans précédent les différents acteurs chargés d’entreprendre, dans les meilleurs délais, la reconstruction de ce joyau de notre patrimoine national et de respecter les compétences dévolues à chacun d’entre eux par la loi. »

      La réaction sénatoriale avait été précédée par celle du ministre de la culture et de la communication. En dépit de l’inimitié notoire entre le représentant spécial du président et Franck Riester, ce dernier a déclaré sur Twitter, sans toutefois appeler explicitement à une sanction, que « les propos du général Georgelin à l’encontre de Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques chargé de Notre-Dame, ne sont pas acceptables. Le respect est une valeur cardinale de notre société. En tant que responsables publics, nous devons être exemplaires ».

  • Vincent Duclert : « Jamais Picquart n’a été le précurseur de Zola, jamais il n’aurait écrit “J’accuse” »

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/12/vincent-duclert-jamais-picquart-n-a-ete-le-precurseur-de-zola-jamais-il-n-au

    L’historien Vincent Duclert estime que le film de Roman Polanski donne une image héroïque qui trahit la réalité du militaire engagé pour faire innocenter Dreyfus.

    Vincent Duclert, historien, est l’un des grands spécialistes de l’affaire Dreyfus, à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages de référence. Il vient de publier « Ecrire, c’est résister », la correspondance entre Alfred Dreyfus et son épouse Lucie, de 1894 à 1899 (éd. Folio Histoire, 304 p., 7,90 €).

    Quel regard porte l’historien que vous êtes sur le film de Roman Polanski, « J’accuse » ?

    Dès lors que le film s’ancre dans l’histoire, on est autorisé à le juger sur son rapport à cette matière. Or je constate, pour aller à l’essentiel, que le film donne de son personnage principal, le colonel Picquart, une image qui trahit la réalité.

    Il y apparaît en effet comme un personnage héroïque, qui se sacrifie à la cause de Dreyfus, et qui travaille main dans la main à cet égard avec le camp des dreyfusards. Il n’en fut rien. Comme le montre le récent ouvrage de Philippe Oriol, Le Faux Ami du capitaine Dreyfus, Picquart, dont il ne faut pas nier pour autant le rôle important qu’il a joué, n’a jamais agi que pour défendre sa propre cause quand il a été menacé, il n’a jamais collaboré avec les dreyfusards. Bien au contraire, il a toujours songé à défendre l’armée, il ne s’est jamais dépris de son antisémitisme ni de son aversion à l’égard de Dreyfus.

    En un mot, rien ne trahit mieux les raccourcis navrants du film que son titre : jamais Picquart n’a été le précurseur de Zola, jamais il n’aurait écrit « J’accuse ».

    Cette héroïsation de Picquart a enfin pour regrettable effet de donner de Dreyfus, par contraste, une image de pure victime. Il se trouve que cette image a longtemps collé au personnage. Or, Dreyfus fit montre d’un grand stoïcisme et d’une remarquable capacité de résistance. Sa correspondance avec sa femme Lucie en témoigne fortement. Dreyfus est en vérité ce qu’on semble encore avoir beaucoup de mal à concevoir : un héros juif.

    […] #mur_d'argent