• « Deepfakes » : faut-il avoir peur de ces vidéos trafiquées ?
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/11/24/deepfakes-faut-il-avoir-peur-de-ces-videos-trafiquees_6020333_4408996.html

    Les regards se tournent aussi vers les grandes plates-formes où ces vidéos sont diffusées. Certaines, comme le site pornographique Pornhub, les ont interdites dans leur règlement – il en subsiste toutefois, comme nous avons pu le constater. Du côté des grands réseaux sociaux, on reste frileux : pas de traitement particulier chez Facebook, et Twitter a évoqué l’idée de signaler, sans les interdire, les deepfakes aux internautes. Certaines grandes entreprises comme Google, Facebook et Microsoft encouragent par ailleurs la création de logiciels de détection à travers des concours.

    Mais les géants du Web ne se concentrent peut-être pas sur le vrai problème, laisse entendre Alexandre Alaphilippe :

    « On se focalise trop sur la création de la désinformation, qui de toute façon va exploser. Mais il faut aussi s’intéresser à la façon dont ce contenu est distribué. Pourquoi à partir d’une vidéo de rats sur YouTube, vous tombez en deux clics sur une vidéo sur l’immigration ? On ne peut pas mettre toutes les ressources sur la recherche pour repérer les deepfakes, il faut aussi en faire sur les algorithmes de recommandation. »

    L’histoire montre que l’existence même de la technologie contribue à semer le doute, et celui-ci peut être exploité pour manipuler l’opinion. Comme l’expliquait Claire Wardle, directrice exécutive de l’association de lutte contre la désinformation First Draft au New York Times : « Ce qui m’empêche de dormir n’est pas tant la technologie, mais comment est-ce qu’en tant que société, nous réagissons face à l’idée que nous ne pouvons plus croire ce que nous voyons ou ce que nous entendons. »

    #Fake_news #Deepfakes