« La réforme des #retraites d’Emmanuel Macron sera présentée en toute fin d’année voire au début 2020. Mais l’essentiel est déjà connu. Il s’agit d’un braquage à main armé du gouvernement contre TOUS les Français. Voici des faits et des arguments pour démonter leurs mensonges.⤵️ »

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    • La réforme des #retraites d’Emmanuel Macron sera présentée en toute fin d’année voire au début 2020. Mais l’essentiel est déjà connu. Il s’agit d’un braquage à main armé du gouvernement contre TOUS les Français. Voici des faits et des arguments pour démonter leurs mensonges.

      1) Vous l’avez vu, Macron et ses ministres se sont déchaînés ces derniers jours pour répéter que la grande grève du 5 décembre ne concernait que les cheminots et autres professions voulant défendre des régimes spéciaux de retraite et donc « leurs privilèges ».

      Or, c’est FAUX❌ : le passage à un système par points concerne tout le monde, salariés du privé comme du public. Ils instrumentalisent le sujet des régimes spéciaux de retraite mais la grève et manifestation du 5 décembre proteste contre une réforme qui nous fera TOUS perdants.

      En effet, le gouvernement a annoncé que la part de la richesse consacrée aux retraites restera bloquée à 14 % du produit intérieur brut. Comme la population vieillit et qu’il y aura plus de retraités à l’avenir, cela veut dire que les pensions vont nécessairement baisser.

      Selon H. Sterdyniak, économiste à l’OFCE, « Le ratio retraités-actifs va obligatoirement évoluer à la hausse. L’objectif est donc de baisser progressivement le niveau des retraites, de l’ordre de 25% d’ici à 2050 ». La réforme va baisser fortement le pouvoir d’achat des retraités !

      2) Avec la réforme, le montant de la pension sera basé sur l’intégralité de la carrière au lieu des 25 meilleures années dans le privé ou des 6 derniers mois dans le public. En intégrant les mauvaises années, la baisse des pensions est donc mathématique.

      Pour les femmes & les salariés précaires, qui subissent davantage de boulots à temps partiel et à salaire réduit, c’est la double peine. En Suède, modèle de Macron, le passage à la retraite par points en 1994 a fait baisser les pensions de 92% des femmes !

      Aujourd’hui en Suède, 16% des personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, soit plus du double qu’en France. La valeur du point y a baissé à plusieurs reprises, en fonction de la conjoncture : de 3% en 2010, de 4,3% en 2011 et de 2,7% en 2014. C’est ce qui nous attend aussi.

      3) Car avec une retraite par points, le montant des pensions dépend de la valeur du point qui peut être modifié n’importe quand par le gouvernement et par Bercy. C’est ce que François Fillon expliquait en 2016, hilare, devant un parterre de patrons : " la retraite par points a pour but de baisser le montant des pensions ".

      La valeur du point sera votée par les députés avec le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Meilleure façon de permettre aux gouvernements d’imposer des économies, comme ils l’ont fait sur la Sécu et les hôpitaux depuis que leurs budgets sont votés par le Parlement

      4) Les pistes évoquées par le gouvernement pour équilibrer financièrement notre système de retraite sont toujours les mêmes : soit allonger la durée de cotisation, soit retarder l’âge de départ, soit augmenter les cotisations. "There is no alternative !", comme disait Thatcher.

      On nous demande de choisir quel membre nous préférons amputer : le bras, la jambe droite ou le pied gauche ? Et jamais il n’est dit qu’il est possible de faire cotiser davantage les grosses entreprises, les revenus financiers, de supprimer les exonérations indues.

      Depuis 1993 et la réforme Balladur, ce sont toujours les mêmes axes de réforme, répétés depuis par tous les gouvernements, qu’ils soient de droite ou du PS. Ils martèlent leur slogan comme un mantra : « On vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps. »

      Pourtant, c’est FAUX ❌ : L’espérance de vie en bonne santé baisse pour les femmes (64 ans) et stagne pour les hommes (63 ans). De plus, l’espérance de vie dépend fortement des conditions de vie, de travail et de revenus.

      L’écart d’espérance de vie entre un cadre et un ouvrier est de six ans, voire le double pour les métiers les plus exposés aux risques ! Allonger la durée de cotisations, reculer l’âge de départ, c’est priver du droit à la retraite en bonne santé les salariés les plus modestes.

      Mais les salariés les plus formés sont eux aussi perdants : comme ils rentrent plus tard sur le marché du travail, après des études longues (27 ans en moyenne en CDI), ils devront travailler au-delà de 68 ans pour cumuler leurs trimestres.

      5) Travailler plus longtemps est aussi un non-sens économique quand 20,8% des 15-24 ans sont au chômage. Si les vieux partent plus tard à la retraite, ils occupent plus longtemps des emplois au détriment des jeunes qui entrent sur le marché du travail.
      Ainsi, nous sommes passés de 60 à 62 ans, bientôt 64 voire 67 dans 10 ans… Macron a confirmé le 3 octobre à Rodez la nécessité de faire travailler les Français plus longtemps en les frappant au portefeuille s’ils partent avant l’âge légal, avec une décote de 10% avant 64 ans !

      6) Dans un système par points, les périodes liées aux aléas de la vie (chômage, maladie, maternité, invalidité) n’entrent pas dans le décompte des trimestres. Elles seraient en partie financées par l’impôt, et deviendraient des aides sociales pouvant être réduites & conditionnées

      Une étude de l’Institut de la protection sociale montre que la réforme est catastrophique pour les femmes avec enfants & les familles nombreuses. 1 mère avec 1 enfant ayant cotisé pour un salaire de 25000€ par an durant 152 trimestres subirait ainsi une perte annuelle de 1250€.

      ‏Un couple ayant cotisé pour un salaire global de 35000€ par an durant 162 trimestres chacun essuierait une perte de 10624€ par an, soit plus de 20% du revenu amputé. Les pertes s’aggraveraient avec le nombre d’enfants, les femmes étant les premières à les subir.

      Mais quelle que soit notre situation familiale, salariés du privé comme du public, enseignants, soignants, professions libérales, ouvriers, employés, agriculteurs, cadres, toutes les simulations montrent que nous serons TOUS perdants.

      7) Pour vendre sa réforme, le gouvernement ose promettre une retraite minimum de 1000€. C’est FAUX❌ ! Car ce qu’ils ne précisent jamais, c’est que c’est pour une carrière complète de 43 annuités, un total quasiment impossible à atteindre pour les femmes et les précaires.

      Autre mensonge : Édouard Philippe dit faire la réforme pour rendre le système plus « simple » et plus « lisible ». Or, il a annoncé hier qu’il négocierait la réforme secteur par secteur, donc il n’y aura pas un système universel mais de nombreux régimes…

      La simplification est un argument totalement bidon, le même qui a servi au détricotage du code du travail soi-disant trop épais. Ce sont toujours nos droits sociaux qu’ils veulent simplifier, mais jamais les innombrables niches fiscales qui permettent la fraude des riches…

      Quant à la lisibilité, quelle blague : en réalité, comme la valeur du point changera fréquemment, personne ne pourra connaître la réalité de ses droits avant 62 ans. Simplicité, lisibilité, prévisibilité ? Non, complexité, régimes différenciés et opacité totale.

      Le vrai but de cette réforme, c’est de faire des économies en nous retirant du pouvoir d’achat. Elle permettra de booster le secteur assurantiel privé, qui nous vendra des retraites complémentaires par capitalisation. Des produits financiers coûteux et risqués car spéculatifs.

      8) Avant même que les détails du projet de loi soient sur la table, avec les annonces de Macron et de ses ministres, nous savons donc que cette réforme est une arnaque totale pour TOUS. Pourtant, il existe des solutions pour consolider notre système de retraites par répartition.

      Comme le note la CGT, le problème des retraites est d’abord un problème d’emploi. En améliorant l’emploi, les salaires, les carrières, on fait rentrer davantage de cotisations sociales, donc on permet au système de se financer. Il faut un grand plan de lutte contre la précarité !

      Il faut aussi revenir sur les 66 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociale accordées aux entreprises. Ces cadeaux au patronat ont permis de grossir leurs profits et ont déséquilibré notre système par répartition. Assez !

      Imposer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes rapporterait 5,5 milliards d’euros de cotisations pour la retraite. Intégrer les primes et tous les éléments de rémunération dans les revenus soumis à cotisation rapporterait 36 milliards.

      https://twitter.com/MaximeCochard_/status/1200160747533287425

    • « Qu’on arrête ces régimes spéciaux qui créent des inégalités très fortes » : Olivier, plombier, favorable à un régime de retraite « pour tout le monde »

      Olivier Beurton le "Plombier" basique de #FranceInfo 🤔🤣
      –Militant #LREM
      –Fils de #Chirurgien
      –Diplômé d’#HEC
      –Ancien #CadreSup de l’agro-alim
      –Ajd #Patron à 6600€ nets/mois‼️

      « Qu’on arrête ces régimes spéciaux qui créent des inégalités très fortes » : Bruno Bonnell, plombier chauffagiste à 12200€, favorable à un régime de retraite « pour tout le monde » 😂😂😂

      « Sortir les rames »
      https://twitter.com/Poulin2012/status/1200429118271213568

    • Le texte de positionnement de la Confédération paysanne nationale sur la réforme des retraites et le mouvement du 5 décembre :

      Solidaire avec l’ensemble des travailleurs et travailleuses, la Confédération paysanne participe à la convergence du mouvement social et appelle à rejoindre la mobilisation contre la réforme des retraites, en participant aux manifestations du 5 décembre. Nous nous battrons pour un système de retraite par répartition solidaire et équitable, où chacun-e cotise selon ses moyens et perçoit selon ses besoins.

      Le système des retraites agricoles est à bout de souffle si tant est qu’il ait déjà respiré. Il reproduit les inégalités de la vie active et conduit à des retraites misérables en particulier pour les femmes et retraité-e-s d’outre-mer. C’est pourquoi nous revendiquons dès aujourd’hui une revalorisation des pensions les plus basses : pas de retraite en dessous du seuil de pauvreté (1015€) !

      Le futur système de retraite doit garantir l’égalité entre les femmes et les hommes, instaurer une retraite plancher quel que soit le parcours professionnel et un plafonnement des plus grosses pensions. Pour être à la hauteur de nos ambitions, il est temps de stopper l’évasion sociale et fiscale qui affaiblit le financement de notre protection sociale.

      La précarité des retraité-e-s agricoles est le reflet de celle des actifs et actives. Se battre pour nos droits sociaux, c’est se battre pour de meilleurs revenus pour les paysan-nes. Un système de retraite universel et équitable est un des fondements du combat de la Confédération paysanne.