• L’ordre des médecins sévèrement critiqué par la Cour des comptes


    Dans un audit publié lundi, la Cour des comptes a condamné le fonctionnement de l’ordre des médecins, dénonçant sa gestion « dispendieuse » et de « graves lacunes » dans l’exercice de ses missions.

    Une gestion « dispendieuse » marquée par des « faiblesses, voire des dérives, préoccupantes », de « graves lacunes » dans l’exercice de certaines missions, de « sérieux dysfonctionnements » de la justice disciplinaire…

    La Cour des comptes a publié, lundi 9 décembre, un audit particulièrement sévère du fonctionnement de l’ordre des médecins, un organisme privé chargé d’une mission de service public, auquel 290 000 médecins sont tenus de s’enregistrer et de cotiser. Sitôt le rapport publié, l’ordre a annoncé en contester « des pans entiers », regrettant notamment que « de nombreuses actions correctives menées depuis presque deux ans » n’aient pas été prises en compte.
    Villa avec piscine sur les hauteurs de Marseille

    Premier axe de critique : les finances. A raison de 335 euros versés annuellement par chaque médecin en activité, l’ordre des médecins disposerait de « ressources abondantes, supérieures à ses besoins », avec près de 152 millions d’euros de réserve fin 2017. Combinée à de « grandes faiblesses managériales, organisationnelles et comptables », cette situation a favorisé des « pratiques contestables », estime la Cour.

    Le conseil régional de l’ordre de Provence-Alpes-Côte d’Azur (trois salariées) a par exemple acheté en 2012 sur les hauteurs de Marseille une villa « avec vue dégagée » de 318 mètres carrés, avec jardin et piscine, pour 1,7 million d’euros et 1,1 million de travaux. Le coût total des travaux du nouveau siège national de l’ordre, dans le 17e arrondissement de la capitale, n’a, pour sa part, « pas été maîtrisé ».

    La Cour des comptes relève en outre une politique salariale « particulièrement avantageuse » pour les salariés du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), avec des salaires « élevés » et des primes « généreuses ». Les seize membres du bureau de ce conseil se sont partagé plus d’un million d’euros d’indemnités en 2017, le président touchant 9 177 euros brut d’indemnité forfaitaire chaque mois.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/12/09/l-ordre-des-medecins-severement-critique-par-la-cour-des-comptes_6022207_322
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    Ici les noms de ces dispendieux médecins, presque tous des hommes alors que la profession est majoritairement féminisé.
    https://www.conseil-national.medecin.fr/lordre-medecins/conseil-national-lordre/lorganisation-conseil-national

    Membre désigné par le Garde des Sceaux - M. Marcel POCHARD.
    Membre désigné par l’Académie nationale de médecine - Pr Jean-Pierre OLIE.

    Depuis juin 2019, le Conseil national est renouvelé par moitié tous les trois ans sur le mode paritaire hommes-femmes. Il en est de même pour les conseils départementaux et régionaux.
    Le Bureau
    Le bureau du Conseil national a été élu le 26 juin 2019 suite au renouvellement par moitié des conseillers nationaux du 20 juin 2019. Le Dr Patrick Bouet, président sortant, a été renouvelé pour un troisième mandat.

    Président : Dr Patrick BOUET

    Secrétaire général : Dr François ARNAULT

    Trésorier : Dr Walter VORHAUER

    Vice-présidents :

    Dr Marie-Pierre GLAVIANO-CECCALDI
    Dr Jean-Marcel MOURGUES
    Dr Gilles MUNIER
    Pr Serge UZAN

    Présidents de section :

    Section Ethique et déontologie : Dr Anne-Marie TRARIEUX
    Section Exercice professionnel : Dr François SIMON
    Section Formation et compétences médicales : Pr Robert NICODÈME
    Section Santé publique : Dr Bruno BOYER

    Délégué général aux relations internes : Dr Jacques MORALI
    Délégué général aux affaires européennes et internationales : Dr Jean-François RAULT
    Délégué général aux données de santé et au numérique : Pr Stéphane OUSTRIC

    Secrétaires généraux adjoints :

    Pr Bernard GUERRIER
    Dr Gérard ICHTERTZ
    Dr Pierre MAURICE

    Le Conseiller d’Etat assiste le Bureau avec voix délibérative (article L. 4132-4 du code de la santé publique).

    • Pour rappel l’an dernier c’etait pareil avec à l’époque une dénonciation de la violophilie du conseil. Cette année on s’en fout des violences sexuelles.

      Abus sexuels, comptabilité « insincère »… L’Ordre des médecins étrillé dans un rapport de la Cour des comptes

      Le Canard enchaîné, qui paraîtra mercredi 27 février, dévoile un rapport provisoire de la Cour des comptes qui esquinte l’Ordre des médecins, accusé de ne pas sanctionner des abus sexuels et de comptabilité « insincère ».

      https://www.ouest-france.fr/politique/institutions/cour-des-comptes/abus-sexuels-comptabilite-insincere-l-ordre-des-medecins-etrille-dans-u

      En fait non il y a toujours un grave problème de violophilie dans le conseil, c’est juste le journal le monde qui s’en fiche

      La Cour des comptes étrille la gestion des plaintes sexuelles par l’Ordre des médecins
      Dans un rapport publié ce lundi, la Cour des comptes dénonce la complaisance de l’Ordre à l’égard de praticiens soupçonnés d’agressions sexuelles et critique aussi le manque de rigueur financière. L’Ordre conteste en bloc.

      http://www.leparisien.fr/economie/la-cour-des-comptes-etrille-la-gestion-des-plaintes-sexuelles-par-l-ordre

      La Cour cite par exemple les procès de deux gynécologues de la région parisienne, d’un généraliste de la région Nord et de plusieurs psychiatres de la Sarthe. Pour l’un des gynécologues, condamné à huit ans de prison en 2014 pour le viol ou l’agression sexuelle de six patientes, la Cour rapporte qu’en 2012 l’Ordre a été condamné à indemniser une victime pour avoir couvert les agissements du médecin pendant plusieurs années. Après l’analyse d’une cinquantaine de décisions rendues par l’Ordre entre 2016 et 2017, elle relève des « irrégularités de procédure. Les plus fréquentes concernent des plaintes traitées comme de simples doléances ».

      43 % des plaintes rejetées. Entre 2014 et 2017, 150 plaintes concernant des atteintes sexuelles ont été enregistrées dans les chambres disciplinaires des ordres départementaux. 43 % ont fait l’objet d’un rejet. L’une d’elles parce que la plaignante n’avait pas acquitté le droit de timbre… Seules 12 % des plaintes ont en fait abouti à des radiations fermes. L’une d’elles, prononcée en 2016, concerne un médecin condamné par un tribunal correctionnel à six mois d’interdiction d’exercer en 2000, et qui avait récidivé en 2015… Le reste des plaintes s’est soldé par des blâmes ou des interdictions-suspensions toujours assorties de sursis.

      Un Ordre peu représentatif. Age, sexe… Quand elle a scanné l’ensemble des 3 311 conseillers ordinaux, le décalage avec la réalité a sauté aux yeux de la Cour : moins d’un tiers sont des femmes alors qu’elles représentent 46 % des médecins. Et si l’on remonte la hiérarchie, au sein du conseil national, elles ne représentent que 9 % des conseillers. Idem pour l’âge moyen : 68 ans au conseil national, contre 51 pour les médecins actifs. Enfin, malgré un généreux défraiement des conseillers ordinaux sollicités, la Cour a été surprise de son constat : « Le taux d’absentéisme aux scrutins ordinaux est de 75 % et le cumul des mandats fréquents ». Ceci explique peut-être cela.