Retraite

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  • Grosse enquête de France Info à la rencontre d’électeurs de Macron qui se sentent dilatés comme jamais :
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/au-bout-d-un-an-j-ai-l-impression-d-un-quinquennat-gache-ces-electeurs-

    Le profil des personnes interrogées, c’est une parodie, en fait :
    – Béatrice Vallette, « retraitée de 77 ans »
    – Victor Fichtner, « étudiant à Sciences Po »
    – Paul Beyou, « jeune salarié d’un grand groupe français » - si c’est bien le même PB que je trouve sur Linkedin, il est fraîchement diplomé de Sciences Po,
    – Hervé Seguis, « ancien chef d’entreprise », retraité de 62 ans.

    Les « électeurs » de Macron de l’article sont donc : des retraités et des étudiants de Sciences Po. C’est du Guillaume Meurice, mais en sérieux (la journaliste sort elle-même de Science Po). Parody is dead.

    • PB :

      Le jeune homme se réjouit aussi d’un certain retour du politique, depuis que le parti présidentiel a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée lors des dernières élections législatives. « On est obligé d’échanger, ça permet aussi de faire renaître des idées, de la discussion. »

      sure 😃

  • CGT : Sophie Binet succède à Philippe Martinez, Clotilde Mathieu
    https://www.humanite.fr/social-eco/congres-de-la-cgt/cgt-sophie-binet-succede-philippe-martinez-789097

    La conseillère principale d’éducation (CPE) a été élue ce matin secrétaire générale de la confédération. Elle est la première femme à accéder à cette fonction en 128 ans d’existence du syndicat.

    La troisième tentative aura été la bonne. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict-CGT), est désormais le nouveau visage de la confédération. Elle succède à Philippe Martinez comme secrétaire générale de la CGT. La conseillère principale d’éducation (CPE), née en 1982, par ailleurs chroniqueuse du monde du travail pour l’Humanité magazine, est la première femme à accéder à cette fonction, en 128 ans d’existence de la centrale syndicale. La candidate désignée avant le congrès, Marie Buisson, n’est pas parvenue à s’imposer. Le bureau confédéral qu’elle avait présentée dans la nuit a été rejeté à 6 voix près par le "parlement" de la CGT, le comité confédéral national (CCN). S’en est suivie une proposition portée par Céline Verzeletti à l’exécutif confédéral, sans qu’elle soit soumise au vote du CCN.

    Céline Verzeletti, Laurent Brun et Sébastien Menesplier au bureau confédéral

    Après une nuit de discussions, une troisième proposition conduite cette fois par Sophie Binet a émergé au lever du soleil, composée de Céline Verzeletti [la matonne], secrétaire générale de la CGT de la fonction publique d’Etat, mais aussi de Laurent Brun [hostile à l’écologie au nom de l’emploi], secrétaire général de la CGT cheminots, Catherine Giraud, secrétaire générale de l’union départementale (UD) de la Vienne, Nathalie Bazire, secrétaire générale de l’UD de la Manche, Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT mines-énergie, Boris Plazzi, membre du bureau confédéral sortant, Gérard Ré, de l’UD des Alpes-Maritimes, Mireille Stivala, de la fédération santé-action sociale, et de Thomas Vacheron, membre de la direction sortante de la CGT. Cette proposition a été adoptée par le CCN à 64 voix pour, 39 contre et 11 abstentions.

    La veille, le débat des congressistes autour de la composition de la nouvelle commission exécutive confédérale (CEC), dont sont statutairement issus le bureau confédéral et la secrétaire générale, s’était déroulé dans le calme. Plusieurs intervenants, dont beaucoup de primo-congressistes, avaient pris le micro pour demander à leurs camarades d’élargir la proposition de CEC à de nouvelles candidatures, comme celle d’Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD des Bouches-du-Rhône. Une volonté partagée par Céline Verzeletti. Au micro, la surveillante pénitentiaire avait envoyé un message aux militants réunis en conclave, en donnant sa vision du travail de direction : « C’est avant tout un collectif et non une personne qui doit incarner la CGT ». Louant une organisation « plurielle », la responsable syndicale élue au bureau confédéral, cette nuit, avait appelé à sortir du congrès avec une confédération « unie » et « offensive ».

    Sophie Binet : Défis pour le syndicalisme , 5 janvier 2023
    https://www.humanite.fr/social-eco/sophie-binet/sophie-binet-defis-pour-le-syndicalisme-776897

    (...) une réflexion approfondie sur les transformations du salariat s’impose. Les salarié.e.s n’ont à la fois jamais été aussi nombreux mais également fragmentés. Alors que la catégorie ouvrière a longtemps constitué le centre de gravité du salariat, les employés sont maintenant les premiers en nombre et les cadres et professions intermédiaires représentent près de 50 % du salariat. Les luttes ne peuvent donc plus se construire en solidarité avec une catégorie centrale mais doivent faire converger les revendications spécifiques à chacune et s’adresser aussi à tou.te.s les précaires. Ceci exige des pratiques démocratiques renouvelées permettant de répondre au souhait d’implication directe qui préside souvent à l’émergence des coordinations.

    vignettes cégétologiques récentes
    https://seenthis.net/messages/996191
    edit : il se confirme qu’outre sa participation au BN de l’UNEF en 2006, Sophie Binet est « passée par le PS ».

    #CGT #Congrès_CGT #travail #femmes #salariat #syndicat #précaires #écologie

    • RETRAITES : AVEC LES VIOLENCES, « MACRON JOUE UN JEU DANGEREUX », Sophie Binet
      https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/retraites-avec-les-violences-macron-joue-un-jeu-dangereux

      Après deux mois de mobilisation, nous avons voulu donner la parole à des opposants de la réforme des #retraites, en première ligne sur les plateaux télés : comment ces acteurs de la mobilisation analysent la couverture médiatique du mouvement social ? De quelle manière décident-ils de prendre la parole dans les #médias et sur quels critères ? Quel regard portent-ils sur le récit médiatique et politique de la contestation ? Trois acteurs de la contestation ont accepté notre invitation

      note la vidéo de fin de congrès CGT qui précède est bien triste. si la direction sortante mise en minorité sur son bilan a réussi au finish a se conforter par ce choix de dernière minute, une fois passés les préliminaires destinés à refaire « l’unité » (mais... "l’unité est combat" a-t-on coutume de dire dans le syndicat), les thèmes mis en avant par la secrétaire générale (féminisme, écologie, champs de syndicalisation) ne recueillent que de peu nombreuses réactions polies. elle doit sans cesse utiliser des marqueurs plus standards (camarades / réindustrialisation / on lâche rien) et acceptables (jusqu’au retrait). même le désaveu implicite de l’invocation par Martinez d’une « médiation » avec le gvt sur les retraites au sortir de la dernière manif (raison majeure du vote initial de défiance) ne lui vaut guère de succès. le terme de #grève reconductible n’est employé que pour parler des (rares) secteurs où elle a déjà lieu, et pas comme un objectif du travail syndical immédiat.
      il faut attendre des lectures plus informées sur ce congrès. et voir ce qui se passera avant le 6 avril.

    • Lors de ce congrès, Murielle Morand (Fédération Chimie) a interpellé Philippe Martinez de façon spectaculaire en lui reprochant de mener « une médiation [avec le pouvoir] , alors que les travailleurs sont dans la rue » sachant qu’il n’avait pas reçu le mandat pour le faire.

      https://seenthis.net/messages/996520

      Voilà une forme de critique – vieille comme le monde des militants – pour dénoncer les dérives bureaucratiques au sein de l’appareil, notamment lorsque des « responsables » s’expriment ou agissent sans prendre en compte l’avis des militants.

      J’ai moi-même employé cet argument notamment lorsque je me suis exprimé au nom de mon syndicat pour affirmer notre désapprobation quand des personnalités de la CGT – dont le secrétaire de notre fédération (pas vraiment pro-Buisson, aujourd’hui) – avaient appelé à voter Macron au second tour de l’élection présidentielle de 2017 :

      https://cgt-territoriaux-leslilas.org/Lettre-ouverte-suite-a-l-election-presidentielle-de-2017

      Force est de reconnaître que l’argument de « l’absence de mandat », aussi légitime soit-il, est surtout mis en avant quand « la direction » (quel que soit le niveau concerné) prend une décision qui hérisse le poil de la tendance oppositionnelle, si ce n’est celle de « la base ».

      Je ne suis pas sûr que la camarade Morand se serait exprimée avec autant de véhémence si Martinez avait défendu, dans les mêmes conditions, c’est à dire, sans avoir reçu de mandat explicite, un positionnement inverse : refuser la médiation (le positionnement qu’il aurait fallu avoir, néanmoins, de mon point de vue).

      On me dira peut être, comme je l’ai entendu à propos de la candidature Buisson (défendue par Martinez), que la « non médiation » représente la tendance « naturelle » de la CGT. La direction incarnerait, toujours selon le même point de vue, le « réformisme ». Donc l’opposition à Martinez (Mateu) serait « révolutionnaire » ?

      Quelle bonne blague : la direction de la CGT est, quoi qu’on en dise, à l’image de l’organisation. Elle n’est en rien révolutionnaire. Il n’y a que des personnes qui se meuvent dans un entrelacs d’organisations et de pratiques plus ou moins combatives, plus ou moins institutionnelles et, parmi elles, une bonne partie de camarades salarié·es qui n’ont en réalité pas grand-chose à faire de toutes ces péripéties.

      Comment ignorer que certaines instances de la CGT (notamment les organismes de formation) ont structurellement intérêt au maintien des institutions économiques et politiques pour qu’elles continuent de fonctionner ?

      Comment ignorer qu’un certain nombre de militants permanents, quelle que soit la position défendue – pro direction confédérale ou oppositionnelle – sont financièrement dépendant de l’organisation syndicale à laquelle ils sont directement rattachés (Fédération, Union départementale et Union régionale, notamment) ? Dans ces conditions, la liberté d’orientation est toute relative. Peu importe si l’orientation en question est soit-disant « révolutionnaire » ou « réformiste ». Des militants peuvent être contraints tout simplement, comme dans n’importe quel boulot, de rester dans leur milieu militant et d’adopter le comportement qui leur permette d’assurer leur revenu. Quand ils sortent de ce milieu, notamment pour cause de désaccord, ils n’ont souvent d’autres choix que de s’en couper brutalement, complètement essorés, abandonnant le plus souvent toute velléité de lutte sociale.

      Croit-on sérieusement, tel qu’il m’a été donné l’occasion de le lire ou de l’entendre, que le rattachement à la FSM représente un enjeu prépondérant de lutte de classe à la CGT ? Sur quelle planète vivent ces gens soit-disant « révolutionnaires » ?

      Comment ignorer que dans l’organisation très particulière de la CGT - un fédéralisme obéissant aux logiques du centralisme démocratique, ce qui lui donne parfois des allures de féodalisme – on trouve des fédérations (énergie et chimie, notamment) ainsi que certaines UD dont le poids influence fortement les orientations confédérales ? Rien que cela est une contradiction totale avec le fédéralisme.

      On peut apprécier les psychodrames – et la CGT les adore – il n’en reste pas moins que les conflits au sein de la direction de la CGT, lors de son 53e congrès, ont été déterminés par un certains nombre de faits incontestables :

      Les enjeux, bien réels, de la lutte sociale immédiate autour des retraites représentent effectivement ce qui permettra ou non à la CGT de se ressouder mais je ne pense pas, en dépit des mises en scènes, que ces questions ont représenté les clivages les plus déterminant lors de ce 53e congrès.

      La candidature Buisson a été essentiellement torpillée parce qu’elle représentait une ouverture de la CGT à la fois aux thèses écologistes et féministes :

      https://seenthis.net/messages/991262

      Il est incontestable que ces orientations, défendues par Martinez, avant le congrès, ont été menées sans forcément respecter les règles démocratiques vis à vis des organisations de la CGT, mais les mêmes règles n’ont pas été respectées, non plus, lors des précédents mandats et de façon générale, elles ne le sont pas, dans l’organisation confédérale, depuis des lustres, si ce n’est depuis toujours, sans pour autant déclencher de telle bronca.

      Il est tout aussi incontestable que certaines organisations – celles évoquées ci-dessus – se sont montrées particulièrement réfractaires à ces ouvertures et pour cause : des casseroles pour harcèlements sexistes et un positionnement productiviste et pro nucléaire pour le moins borné.

      Tant que la logique de production sera, à ce point, associée à « la défense de l’emploi » on ne s’en sortira pas et la CGT en crèvera. On ne vit pas pour le travail et encore moins pour l’emploi.

      Il faut évidemment combattre radicalement l’exploitation et la misère organisée par la technocratie écolo-libérale qui fait reposer sur les plus pauvres la « transition verte » – on a eu les gilets jaunes, pour bien le comprendre – mais cela ne peut et ne doit en aucun cas se faire en continuant de cautionner la logique productiviste des patrons et de l’État qui nous conduit tous, le prolétariat en première ligne, dans le mur.

      Ce matin, quand j’ai appris que Sophie Binet était la nouvelle SG de la CGT j’ai envoyé un message aux membres de mon ancien syndicat en leur indiquant qu’il s’agissait, de mon point de vue, de la meilleure candidature. Je le pense sincèrement.

      J’ai lu qu’on lui a déjà taillé un costume de social-traître, sous prétexte qu’elle est à la direction d’une organisation de cadres (UGICT) et dans la foulée, on enchaîne une autre ritournelle cégétiste, soit-disant ouvriériste : opposer les cadres (surtout quand il s’agit de femmes) aux « vrais travailleurs ». Moi, je n’ai pas oublié que ce sont des cadres (avec une présence féminine prépondérante) qui ont réactivé mon syndicat périclitant, avant que je le rejoigne. Ces camarades ont décidé de transformer leur syndicat de cadres en syndicat unique, ouvert à toutes les catégories. Dans la fonction publique, tout le monde sait que les cadres sont autant en souffrance que les autres.

      Je ne me fais aucune illusion sur les suites de ce congrès, pas plus que sur la CGT, car je suis convaincu depuis toujours que l’essentiel de ce qu’il faut attendre d’une réelle mise en cause du capitalisme dépasse de loin les enjeux structurels de cette vénérable organisation mais ce qui s’y passe ne me laisse pas indifférent. C’est une partie de mon parcours de lutte, de solidarité et de partage d’humanité.

    • Comment la CGT a placé par surprise Sophie Binet à sa tête | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/310323/comment-la-cgt-place-par-surprise-sophie-binet-sa-tete

      Comment la CGT a placé par surprise Sophie Binet à sa tête

      Le nom de la dirigeante du syndicat des cadres de la CGT, militante féministe reconnue, n’était pas envisagé pour succéder à Philippe Martinez. Jusqu’à ce que l’opposition entre la direction sortante et les tenants d’une ligne dure aboutisse à une impasse, dans la nuit de jeudi à vendredi.

      https://jpst.it/3a8kM

    • « C’est une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement » : ce que change l’élection de Sophie Binet à la tête de la CGT dans la lutte contre la réforme des retraites
      https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/c-est-une-tres-mauvaise-nouvelle-pour-le-gouvernement-ce-que-change-l-e

      Après une semaine de congrès houleux, Sophie Binet, première femme à diriger la CGT, aura la lourde tâche de recoller les morceaux d’un syndicat profondément divisé. « C’est un choix de compromis, qui permet de résoudre les tensions internes à l’organisation, ou du moins les oppositions à la direction sortante de Philippe Martinez », explique à franceinfo Pierre Rouxel, maître de conférences en sciences politiques et spécialiste du syndicalisme. Engagée sur les questions environnementales et coautrice du livre Féministe, la CGT ? Les femmes, leur travail et l’action syndicale (éditions de l’Atelier, 2019), elle apparaît moins radicale qu’Olivier Mateu ou Céline Verzeletti, dont les noms étaient cités pour prendre la tête de la CGT.

      "Personne n’avait intérêt à rompre l’intersyndicale"

      Avec Sophie Binet, l’avenir de l’intersyndicale semble s’inscrire dans la continuité. « Le fait que la voix du compromis ait triomphé rend peu probable à court terme toute fracturation de l’intersyndicale », analyse ainsi Pierre Rouxel. « Personne n’avait intérêt à la rompre, y compris les plus farouches opposants à la ligne de Philippe Martinez », abonde Maxime Quijoux, sociologue au CNRS et au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).

      "On évite une crise assez forte à la CGT, donc on évite une catastrophe qui aurait pu emporter de façon directe ou indirecte l’intersyndicale."

      Son élection a été saluée par d’autres syndicats, à l’instar du secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure. « Je veux dire que je suis très heureux pour elle », a-t-il écrit sur Twitter. Même enthousiasme chez les opposants politiques à la réforme des retraites. « Les dangers étaient la fracture interne et l’affaiblissement du front contre la retraite à 64 ans. Ils sont évités. C’est une bonne nouvelle à mes yeux », souffle à France Télévisions un député de la Nupes.

      La nouvelle patronne de la CGT a confirmé que l’intersyndicale se rendrait mercredi 5 avril à Matignon pour rencontrer Elisabeth Borne. « Nous irons unis pour exiger le retrait de cette réforme de façon ferme et déterminée », a-t-elle lancé. Plus question de médiation ou de pause, comme le réclame Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, auquel Philippe Martinez avait semblé emboîter le pas. « Cela a provoqué un moment de flottement dans le congrès. Là, on revient au retrait de la réforme, ce qui envoie un signal clair en interne », décrypte Maxime Quijoux.

      L’exécutif « pariait sur les divisions de la CGT »

      Dans ce contexte, l’arrivée de Sophie Binet est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l’exécutif ? Officiellement, la majorité salue son élection. « Personne ne peut souhaiter que la radicalité s’impose à la CGT. Sa désignation est d’abord une bonne nouvelle pour le dialogue social », assure à France Télévisions le député Renaissance Marc Ferracci, proche d’Emmanuel Macron. « On ne peut que se réjouir de voir une réformiste à la tête de la CGT », approuve également le député Horizons Paul Christophe, chargé des retraites pour son groupe. « Je trouve préférable d’avoir des syndicats forts et réformistes que faibles et radicaux. Les premiers peuvent faire bouger les choses en mettant en place un rapport de force utile, les seconds montent les tensions dans le pays sans rien apporter de positif », appuie de son côté Nicolas Turquois, député du MoDem.

      Au gouvernement, l’entourage du ministre du Travail, Olivier Dussopt, joue le détachement : « On n’a pas du tout regardé les différentes options sous le prisme de ce qui, supposément, nous arrangerait ou pas. » La Première ministre a, elle, affirmé vendredi qu’elle ne connaissait pas personnellement Sophie Binet et qu’elle n’allait « pas interpréter » ce qui se passe à la CGT, mais qu’elle serait « à l’écoute ». Sacha Houlié, le président Renaissance de la commission des lois, anticipe « une situation identique » à l’actuelle.

      En réalité, l’arrivée de Sophie Binet est « une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement », analyse Maxime Quijoux. Selon lui, l’exécutif « pariait sur les divisions de la CGT pour faire prospérer la stratégie du pourrissement, mais il n’y a finalement pas de crise à la centrale, ce qui maintient le front syndical uni ».

      Le profil de Sophie Binet n’est pas non plus un atout pour le pouvoir en place. « Cette femme jeune, qui vient de l’encadrement, rafraîchit l’image de la CGT. Elle va renvoyer une image différente dans l’opinion publique, sur laquelle le gouvernement aura peu de prise », anticipe le sociologue. « Elle modernise la CGT, abonde le politologue Dominique Andolfatto. Elisabeth Borne et Emmanuel Macron ne pourront pas caricaturer la CGT en opposants stériles, car l’histoire personnelle de Sophie Binet est en contradiction avec cette caricature. »

    • [depuis 15 ans, le régime compte sur mdernisation/normalisation] Sophie Binet à la tête de la CGT, un atout pour un syndicat en crise, ANALYSE, Michel Noblecourt

      L’arrivée de la militante féministe et écologiste au poste de secrétaire générale du syndicat pourrait apaiser les tensions entre ses membres et lui permettre de retrouver une cohésion collective.
      Au-delà de la contestation de la réforme des retraites, qui a gonflé les voiles de son aile radicale (raffineries, chimie, énergie, éboueurs), la CGT joue à moyen terme son avenir. Avec la violence de ses déchirements, son 53e congrès, du 27 au 31 mars à Clermont-Ferrand, aurait pu se solder par une nouvelle bunkérisation de la centrale. Or, coup de théâtre, il a débouché in extremis sur un changement historique, cent vingt-huit ans après sa création en 1895, avec l’élection au poste de secrétaire générale de Sophie Binet, jusqu’alors secrétaire générale de l’Union générale des ingénieurs cadres et techniciens (Ugict). Une double révolution : l’ancienne conseillère principale d’éducation de 41 ans est une féministe qui va devoir changer l’image un peu machiste de la CGT, et une cadre, qui va devoir composer avec la culture toujours ouvriériste du syndicat.

      Lire aussi : Manifestations du 6 avril contre la réforme des retraites en direct : « La mobilisation continuera sous une forme ou une autre », promet la CGT

      Pour Philippe Martinez, qui a fêté ses 62 ans le 1er avril, au terme d’un mandat de huit ans, la potion est particulièrement amère. Son rapport d’activité a été rejeté le 28 mars, par 50,32 % des voix – une première –, ruinant automatiquement les chances de sa « dauphine », Marie Buisson, d’accéder à la tête de la centrale. A ce sévère camouflet s’est ajoutée l’élection d’une militante que personne n’avait vu venir et qu’il avait toujours tenue à l’écart.

      Hors du jeu contractuel

      Ce séisme est une double revanche de l’histoire. En 1992, Alain Obadia, secrétaire général de l’Ugict, alors âgé de 43 ans, avait en vain cru son heure venue pour devenir le numéro un de la CGT. « Il nous faut maintenant dépasser, affirmait alors M. Obadia, les pesanteurs héritées d’une ancienne démarche marquée par une conception d’alliance entre les cadres et la classe ouvrière qui considérait que l’activité en direction des ingénieurs et cadres relevait plus des relations publiques, du débat général sur les questions économiques que d’une activité revendicative concrète. »
      En 2012, Bernard Thibault avait innové en défendant jusqu’au bout la candidature de Nadine Prigent pour prendre sa suite. Il avait toutefois été mis en minorité par son comité confédéral national (CCN) et Thierry Lepaon avait été élu par défaut en 2013.

      Depuis cette date, la crise de la CGT s’est amplifiée. Alors qu’elle avait, dès 1996, coupé la courroie de transmission avec le Parti communiste français pour ne pas être entraînée dans sa chute, son déclin s’est accéléré. Au début des années 1970, la centrale flirtait avec les deux millions d’adhérents et pensait atteindre l’objectif des trois millions. En 2020, derniers chiffres officiels, elle n’affichait plus que 606 000 encartés. Et, suprême humiliation, elle a perdu, fin 2018, sa première place aux élections professionnelles, détrônée par la CFDT. Elu en 2015 dans des conditions controversées, M. Martinez, issu de la métallurgie, tout en jugeant que « le syndicalisme est, par essence, réformiste », s’est appuyé sur son aile radicale, sans jamais obtenir vraiment son ralliement. Ne signant aucun accord interprofessionnel, se situant toujours dans la contestation du gouvernement, la CGT, hors du jeu contractuel, s’est isolée.

      Moderniste plutôt réformiste

      M. Martinez a tourné le dos au « syndicalisme rassemblé », cher à ses prédécesseurs Louis Viannet et Bernard Thibault. Les relations avec la CFDT ont été glaciales, au point que Laurent Berger, avec lequel le cégétiste avait une bonne entente personnelle, était interdit de séjour au siège de Montreuil. Ce n’est que récemment, au moment de s’opposer à la réforme des retraites, que M. Martinez a privilégié l’unité syndicale, laissant même le leadership de la lutte à la CFDT. A son tour, Mme Binet a adopté une posture intransigeante, se résignant à aller avec l’intersyndicale à Matignon, mercredi 5 avril, pour « exiger » le retrait de la réforme. L’échec de la rencontre avec Elisabeth Borne a conforté sa détermination.

      Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Michel Wieviorka, sociologue : « Dans la crise actuelle, la seule personnalité significative qui émerge est Laurent Berger » [sic]

      Au-delà de la confrontation sociale, la nouvelle secrétaire générale ne manque pas d’atouts pour tenter d’enrayer le déclin de la CGT. C’est une moderniste plutôt réformiste, ferme dans ses convictions mais suffisamment pragmatique pour ne pas être fermée à la recherche de compromis. Ancienne militante de la Jeunesse ouvrière chrétienne, ex-dirigeante de l’Union nationale des étudiants de France, elle a milité un temps au Parti socialiste, soutenant Martine Aubry lors de la primaire de 2011. Elle a joué un rôle actif dans le mouvement de 2006 contre le contrat première embauche et en 2016 contre la loi El Khomri. Ecologiste, féministe – elle pilotait à la CGT le collectif « femme mixité » –, elle se bat contre les violences sexistes et sexuelles dans l’entreprise. Sa qualité de cadre peut lui permettre de reconquérir au moins partiellement les cols blancs qui ont abandonné la CGT aux élections professionnelles.

      Quelle sera sa marge de manœuvre au sein d’une CGT profondément fracturée ? Plébiscitée à la commission exécutive (86,14 %), elle a été élue par le CCN par 61 voix contre 11 et 16 abstentions. Après un congrès qu’elle a qualifié de « difficile, compliqué », parfois « violent », il lui faut recoller les morceaux et apaiser. Dans son bureau confédéral, elle a dû donner des gages et faire entrer quelques « durs », comme Laurent Brun, administrateur, patron des cheminots, qui confiait à Initiative communiste, en 2018, que « les analyses de Lénine sont toujours d’actualité. Il faut à la fois une idéologie révolutionnaire et une organisation qui la porte ». Et il risque d’y avoir des résistances dans la base ouvrière à être placée sous la houlette d’une cadre. Mais, pour une CGT en difficulté, Mme Binet fait figure de carte de la dernière chance.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/06/l-election-de-sophie-binet-a-la-tete-de-la-cgt-est-un-atout-pour-une-central

      #cadres #cogestion #normalisation

  • Retraites : après un « méga » don de 100 000 euros, la caisse de grève Solidarité interprofessionnelle passe la barre des deux millions
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/retraites-apres-un-mega-don-de-100-000-euros-la-caisse-de-greve-solidar

    Cela représente 299 dons par jour en moyenne, pour un montant moyen de 75 euros, depuis l’annonce, par Elisabeth Borne, des principales mesures de la réforme des retraites, le 10 janvier dernier.

  • DIRECT. Réforme des retraites : le gouvernement décide d’utiliser la procédure du « vote bloqué » au Sénat pour aboutir à un vote, la gauche dénonce « un aveu de faiblesse »
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/direct-reforme-des-retraites-le-senat-adopte-l-article-8-sur-les-carrie

    Au huitième jour des débats sur la réforme des retraites au Sénat, le gouvernement a décidé vendredi 10 mars d’utiliser l’article 44.3 de la Constitution. Ce dernier permet à l’exécutif, via la procédure dite du « vote bloqué », d’accélérer la procédure parlementaire et de faire voter les sénateurs sur la totalité du texte. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a demandé « un vote unique » en prenant en compte certains amendements.

    Le gouvernement enchaîne les coups de force au Sénat. C’est totalement délirant.

  • « Les seniors de la deuxième ligne sont plus nombreux à être ni en emploi ni en retraite que les autres salariés »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/10/les-seniors-de-la-deuxieme-ligne-sont-plus-nombreux-a-etre-ni-en-emploi-ni-e

    La crise sanitaire a mis en lumière un ensemble de salariés travaillant dans des métiers nécessaires à la continuité de notre vie économique et sociale, les « deuxième ligne », salués par le président de la République aux côtés des soignants dans son discours d’avril 2020. Parmi eux, des #ouvriers (dans l’agriculture et les industries agroalimentaires, le bâtiment, la manutention) mais aussi des conducteurs, des bouchers, des charcutiers, des boulangers, des vendeurs de produits alimentaires, des caissiers de la grande distribution, des agents du nettoyage et de la propreté, de l’aide à domicile, de la sécurité…

    La mission lancée par Elisabeth Borne en novembre 2020, dont le rapport a été publié en décembre 2021, a montré la difficulté de leurs conditions de #travail et d’emploi, marquées notamment par des salaires faibles, diverses formes de pénibilité et de faibles chances de promotion en cours de carrière… Pourtant, malgré la richesse du bilan statistique et l’ambition d’un dialogue social renouvelé dans les branches concernées, la « reconnaissance » du rôle essentiel de ces salariés s’est arrêtée à une prime exceptionnelle laissée à la discrétion des employeurs en 2021, et de plus non spécifique à ces métiers.
    Dans le contexte du débat sur la réforme des retraites, il nous semble important de renouer avec la démarche de la mission et de reprendre une approche par métiers pour analyser les fins de carrière et leurs difficultés.

    Les données de l’enquête Emploi de l’Insee permettent une première approche, en décomposant la population des seniors de 50 à 64 ans selon leur situation à l’égard du marché du travail en fonction de leur métier. Les résultats montrent que les salariés qui exercent ou ont exercé comme dernier emploi un métier de la deuxième ligne représentent 28 % du total des seniors, soit 3,6 millions de personnes. Ils sont un peu moins souvent en emploi que les autres salariés (58 % contre 66 %), et il s’agit davantage d’emplois à temps partiel (18 % contre 10 %).

    Fort risque de pauvreté

    Toutefois, comme ils sont un peu plus touchés par le chômage, et surtout par l’inactivité hors retraite, les seniors de la deuxième ligne sont nettement plus nombreux à être ni en emploi ni en retraite (26 % contre 15 %), situation associée à un fort risque de pauvreté selon une étude de la Drees de 2018. Signe de la dureté de leurs métiers, un tiers d’entre eux (9 %) est en #invalidité, le double de ce qui est observé dans les autres emplois. Chômage et inactivité, hors retraite, ne diminuent que lentement avec l’âge : pour certains métiers, comme les ouvriers du bâtiment, les caissières ou les agents de propreté, cette situation touche encore plus du quart de la population entre 60 et 64 ans. Elle renvoie très probablement à l’impossibilité de ces travailleurs à prendre leur retraite compte tenu de leurs carrières (nombre de trimestres et niveaux de salaires).

    Pour les seniors qui travaillent dans les métiers de deuxième ligne, on retrouve des salaires nettement plus faibles que ceux des autres métiers (salaire médian de 1 400 euros pour les secondes lignes, contre 2025 euros pour les autres métiers entre 50 et 54 ans). De plus, cet écart ne s’explique pas par une différence de durée du travail, mais bien par la faiblesse du salaire horaire, puisqu’il n’est que très légèrement plus faible lorsqu’on se limite à ceux qui travaillent à temps complet. Et il augmente avec l’âge (de 625 euros pour les 50-54 ans à 965 euros pour les 60-64 ans), confirmant des carrières salariales en général très plates. Les travailleurs et travailleuses de la deuxième ligne qui restent en emploi après 60 ans ont toujours des niveaux de salaires faibles relativement aux autres salariés, les métiers les plus défavorisés étant les aides à domicile et aides ménagères, les agents d’entretien, les caissiers et vendeurs en produits alimentaires.

    Ces statistiques confirment, sans surprise, un marché du travail inégal selon les métiers et légitiment le sentiment d’injustice de celles et ceux qui terminent leur carrière dans ces conditions difficiles, et sont le plus souvent exclus des dispositifs de pénibilité, centrés sur des critères correspondant au secteur industriel. L’élargissement de ces critères constitue un enjeu fondamental pour la soutenabilité des fins de carrière des salariés de la continuité économique et sociale… Mais il reste insuffisant pour répondre aux déficits de rémunération et de qualité de l’emploi accumulés tout au long des trajectoires professionnelles, pour lesquels une démarche volontariste associant les partenaires sociaux est plus que jamais nécessaire.

    Christine Erhel est professeure d’économie au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET).

    Laurent Berger
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/10/27/reforme-des-retraites-politiques-et-syndicats-divergent_6147539_3234.html

    ... 40 % des personnes qui partent à la retraite ne sont déjà plus en emploi : ils sont en invalidité ou au chômage ...

    #retraite #chômage

  • Réforme des retraites : à Annonay, l’enfant du pays Olivier Dussopt désormais taxé de « traître » dans les manifestations
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/reportage-reforme-des-retraites-a-annonay-l-enfant-du-pays-olivier-duss

    Raphaël Foïs a monté d’un coup le volume de la sono pile à ce moment-là. « Et maintenant, une chanson que vous connaissez tous : ’L’Opportuniste’ de Jacques Dutronc ! Pour quelqu’un qui a aussi bien retourné sa veste que notre Olivier Dussopt, c’est idéal, n’est-ce pas ? » La foule exulte, reprend les paroles en levant les bras. Le secrétaire de l’Union locale CGT d’Annonay est content de sa trouvaille. Et pour cause : c’est dans cette commune d’Ardèche, située à 70 km au sud de Lyon, que l’actuel ministre du Travail est né il y a 44 ans, qu’il a été élu conseiller régional, puis député, puis maire. Mais depuis qu’il porte la réforme des retraites du gouvernement, l’enfant du pays a les oreilles qui sifflent.

    Samedi 11 février, ils étaient encore 6 500 à marcher dans les rues et 8 500 mardi lors de la dernière manifestation, selon la CGT, 5 500 selon la gendarmerie. « Cela représente la moitié des habitants », calcule approximativement Raphaël Foïs, béret sur le crâne. Dans cette ville d’un peu plus de 16 000 habitants, « normalement, une manif chez nous, c’est 200 ou 500 personnes ».

    Ici, encore plus qu’ailleurs, on n’a toujours pas digéré qu’"Olivier", comme tout le monde l’appelle, soit devenu macroniste. A l’avant du cortège, une banderole donne le ton : « Dussopt socialiste un jour, traître toujours. » Michel, 51 ans, « pas syndiqué, pas politisé », a « ’les boules ». "J’ai tout le temps voté pour lui. Mais là, comment peut-il se regarder dans un miroir ? "Le père de famille a eu « un choc » en entendant l’élu du coin redire du bien de la réforme.

  • « La #fraternisation des #forces_de_l’ordre avec les manifestants marque le passage d’une révolte à une révolution » - Basta !
    https://basta.media/Entretien-Mathilde-Larrere-la-fraternisation-des-forces-de-l-ordre-avec-les

    À partir de la Révolution justement, puis au 19è siècle, la Garde nationale fraternise à plusieurs reprises. Pourquoi ?

    La #Garde_nationale a pour particularité d’être une force de l’ordre issue du corps social. Cette force citoyenne est instituée pour défendre davantage les droits, la Constitution, que le pouvoir en place. Créée à la Révolution, elle est pensée pour mettre fin au monopole de la violence par le pouvoir, et faire valoir un droit de résistance à l’oppression. Sa composition, son insertion dans le corps social, sa nature politique, son faible entraînement au combat, tout la prédispose à fraterniser.

    Ce ne sont ni des #soldats, ni des #policiers, ni des #gendarmes, mais bien de simples citoyens. Tous les citoyens soumis à l’impôt – des commerçants, des travailleurs, des artisans, etc. – doivent effectuer ce service d’ordre public. Ils sont donc mobilisables en cas d’#insurrection. N’étant pas « encasernés », leur discipline est moins encadrée, il est plus difficile de les sanctionner, en plus on les envoie souvent réprimer leurs voisins… Les conditions pour fraterniser sont donc réunies plus facilement.

    En même temps, il ne faut pas négliger l’aspect #lutte_des_classes, qui s’exprime aussi au sein de la Garde nationale. Lors de la #révolte des #canuts à Lyon, en 1831, ce sont les ouvriers tisserands qui se révoltent. Une partie de la Garde nationale, composée justement d’ouvriers tisseurs, rejoint les ouvriers, délaissant leur uniforme. Une autre partie, plutôt constituée de « marchands-fabricants », des patrons donc, répond au contraire à l’appel à #mobilisation et réprime très violemment la #contestation.

  • La lâcheté de ces gens. Passer la mère des réformes libérales à quelques jours de Noël, dans le dos du peuple
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/reforme-des-retraites-elisabeth-borne-confirme-que-le-texte-sera-presen

    « Nous tiendrons le calendrier. » Dans un entretien au Parisien (article pour les abonnés), jeudi 1er décembre, Elisabeth Borne confirme que les contours de la réforme des retraites seront présentés le 15 décembre, « à l’issue des concertations avec les organisations patronales et syndicales ». « Le texte devra ensuite être présenté en Conseil des ministres au début de l’année prochaine, pour un examen au Parlement au printemps et une entrée en vigueur avant la fin de l’été », ajoute la Première ministre.

    Le gouvernement « sera à l’écoute des propositions des uns et des autres », assure Elisabeth Borne. La proposition initiale d’Emmanuel Macron était de reporter progressivement l’âge de départ à 65 ans, mais il s’est dit depuis « ouvert » à un report à 64 ans avec un allongement de la durée de cotisation. Pour faire adopter le texte, Elisabeth Borne compte sur Les Républicains, avec qui elle espère « pouvoir trouver un chemin ».

    Application à partir de la génération née en 1961

    Elle assure que la réforme sera « progressive » et que les premières personnes concernées seront celles nées "au deuxième semestre 1961, qui « travailleront quelques mois de plus avant de pouvoir atteindre l’âge légal ». Elle précise que le principe des « carrières longues » permettant de partir deux ou quatre ans avant l’âge légal sera « assoupli pour ceux qui ont vraiment commencé à travailler très tôt ». « Pour faire une réforme juste, notamment pour les femmes, nous avons décidé de ne pas augmenter l’âge d’annulation de la décote, qui restera à 67 ans », ajoute-t-elle.

    Le dernier cycle de concertation avec les partenaires sociaux sur la réforme, axé sur le « financement » du système, a démarré jeudi soir au ministère du Travail. Sur les éventuelles manifestations des opposants à cette réforme, Elisabeth Borne admet qu’"il y a un droit de manifester" mais réaffirme que « cette réforme est nécessaire pour sauver notre système de retraites ».

    #ReformeDesRetraites

  • Emmanuel Macron répond sèchement à un enseignant opposé à la réforme des retraites : « Vous n’êtes pas sympathique, ni respectueux »
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/emmanuel-macron-repond-sechement-a-un-enseignant-oppose-a-la-reforme-de

    Vous patachonnez dans la tête. Vous mélangez tout. Ça n’a rien à voir.
    Emmanuel Macron

     ??? mais ???

    cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Patachon

    Un #patachon était, aux xviiie et xixe siècles, un #conducteur ou une personne affectée au service ou à la garde d’une patache, sorte de #diligence de mauvaise qualité, lourde et lente. Il désignait aussi un douanier ou un membre de l’administration fiscale affecté à un navire de service, lui aussi appelé #patache.

    Les patachons, toujours en route, étant réputés mener une vie déréglée et boire beaucoup ; l’expression mener une vie de patachon est restée dans la langue française.

    NB : En #jargon_cheminot, un patachon était un train de marchandise non prioritaire.

  • Réforme des retraites : les syndicats policiers suspendent leur mouvement après une réunion au ministère de l’Intérieur
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/reforme-des-retraites-les-syndicats-policiers-suspendent-leur-mouvement

    Tous les policiers bénéficieront d’un régime spécifique, et pas uniquement ceux qui sont sur le terrain, affirment les syndicats policiers qui disent avoir obtenu des garanties. Le ministère de l’Intérieur doit confirmer ses engagements dans une lettre.

    #police #retraites

  • Réforme des retraites : Jean-Paul Delevoye démissionne d’une fonction d’administrateur dans le secteur des assurances qu’il n’avait pas déclarée
    https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/reforme-des-retraites-jean-paul-delevoye-n-a-pas-declare-sa-fonction-d-

    Ah ben voila, puisque son travail n’était pas rémunéré il était pas vraiment dirigeant de l’IFPASS, seulement un peu dirigeant de l’Institut de formation de la profession de l’assurance. Hé oui, Messieurs Dames qui vous apprêtez à faire grève pour défendre vos droits de travailleurs pour empêcher que d’autres mettent le grappin sur vos cotisations pour les faire fructifier, sachez que

    Chaque acteur de l’assurance prouve sa plus-value sur les marchés spécifiques…

    phrase extraite d’une vidéo IFPASS


    youtube.com/watch ?v=MlHGXY1VwF8

    plus besoin de salariés, vive les assurances et fonds de pension !

    Jean-Paul Delevoye faisait pourtant partie des dirigeants de l’IFPASS depuis le 14 décembre 2016, selon les documents consultables sur les sites societe.com et manageo.fr. Or, le secteur des assurances pourrait ressortir gagnant de la réforme des retraites défendue par le gouvernement.

    #conflit_d'intérêt #sans_vergogne

    Et comme le souligne @marielle le gars ne démissionne pas de son poste au gouvernement. #éhonté

    • Le 14 septembre 2017, il est nommé haut-commissaire à la Réforme des retraites. Le 3 septembre 2019, il entre au gouvernement d’Édouard Philippe en tant que haut-commissaire aux Retraites auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé.

      Fiche Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Delevoye fournit au paragraphe scandales (sauf que chez WP on ne dit pas #scandales mais polémiques … misère de la novlang) que je recopie donc

      Polémiques

      En 2015, le CESE commande un rapport pour évaluer le management du CESE après cinq années de présidence de Jean-Paul Delevoye : il est très critique, pointant du doigt une « crise de modernisation », une « augmentation du stress et des facteurs anxiogènes », une « dévalorisation des agents », une « confusion des missions et des moyens » ou encore une suspicion de conflits d’intérêts. Le rapport, d’un coût de 30 000 euros et qui devait être publié en 2014 est finalement enterré, à la demande de Jean-Paul Delevoye selon le cabinet d’expertise21.

      Sous la présidence de Jean-Paul Delevoye, le CESE a considéré « irrecevable sur le fond » la pétition de près de 700 000 personnes organisée par La Manif pour tous et présentée par Philippe Brillaut, maire du Chesnay en février 2013, selon l’argument qu’elle contiendrait une demande « anticonstitutionnelle » au CESE de donner son avis sur le projet de loi contesté22,23. Cette délibération du CESE est annulée par un jugement du 30 juin 2014 du tribunal administratif de Paris24. Ce jugement est toutefois annulé le 15 septembre 2017 par le Conseil d’État, au motif « que, si le CESE peut être régulièrement saisi par voie de pétition d’une question à caractère économique, social ou environnemental alors même qu’un projet de loi qui n’est pas sans lien avec celle-ci est soumis au Parlement, il ne peut être saisi aux fins de donner un avis sur un projet de loi que par le Gouvernement. »25.

      À la suite de la défection de Chantal Jouanno pour conduire le grand débat national organisé pour sortir de la crise des Gilets jaunes, Jean-Paul Delevoye est pressenti pour la remplacer26. Cette éventualité, comme les modalités envisagées pour ce débat, est accueillie avec scepticisme27,28.

      Le 10 septembre 2019, La Lettre A rapporte que le haut-commissaire aux retraites cumule son salaire mensuel de 10 135 euros bruts avec ses pensions de retraite du régime général, exceptée celle d’ancien parlementaire. La loi n’interdit pas cette double rémunération29,30.

      À partir de 2017, il reçoit un salaire supplémentaire de 5368 euros mensuels (soit 64.420 euros net par an) au titre de président du think tank de Help Education Parallaxe31, lequel a été créé par le groupe de formation IGS et le « réseau compétences et développement »32. Il a par ailleurs été payé 25 000 euros en 2016 et 40 000 euros en 2017 comme conseiller délégué général du groupe de formation IGS31.

      En novembre 2019, ses propos où il estime qu’il faudra « 50 millions de population étrangère pour équilibrer la population active en Europe en 2050 » et qui ainsi lient l’immigration au sauvetage des retraites sont condamnés par des élus politiques LR et du Rassemblement national33,34.

      Dans sa déclaration à la HATVP en date du 15 novembre 2019, il « oublie » de mentionner sa fonction bénévole d’administrateur au sein de l’un des principaux institut de formation de l’assurance, corporation intéressée au premier chef par la réforme des retraites10,35. Selon un ancien dirigeant de cet institut de formation, « Tous les assureurs y forment leurs salariés actuels et futurs » et « les liens avec Jean-Paul Delevoye sont précieux notamment parce que l’ensemble du secteur est très intéressé par la réforme »31. Par ailleurs, cet institut de formation IFPASS est détenu en majo­rité par IGS36, lequel a rémunéré Jean Paul Delevoye en 2016 et 2017 et cofondé le think tank de Help Education Parallaxe 31 qu’il préside depuis 2017.

      Allez, c’est la #phrase_fétiche du jour

      Chaque acteur de l’assurance prouve sa plus-value sur les marchés spécifiques…

    • Lobby des assurances ? « C’était un poste d’administrateur bénévole sur un organisme de formation. Je suis très impliqué dans la formation des jeunes, notamment dans les quartiers défavorisés » se défend Delevoye.

      Il y a celui qui n’aime pas le homard, celui qui n’a pas de compte en Suisse, celui qui a perdu son coffre etc etc...
      Et maintenant celui qui fait du bénévolat dans les cités !!! MDR !