• Migrants : les échecs d’un #programme_de_retour_volontaire financé par l’#UE

    Alors qu’il embarque sur un vol de la Libye vers le Nigeria à la fin 2018, James a déjà survécu à un naufrage en Méditerranée, traversé une demi-douzaine d’États africains, été la cible de coups de feu et passé deux ans à être maltraité et torturé dans les centres de détention libyens connus pour la brutalité qui y règne.

    En 2020, de retour dans sa ville de Benin City (Etat d’Edo au Nigéria), James se retrouve expulsé de sa maison après n’avoir pas pu payer son loyer. Il dort désormais à même le sol de son salon de coiffure.

    Sa famille et ses amis l’ont tous rejeté parce qu’il n’a pas réussi à rejoindre l’Europe.

    « Le fait que tu sois de retour n’est source de bonheur pour personne ici. Personne ne semble se soucier de toi [...]. Tu es revenu les #mains_vides », raconte-t-il à Euronews.

    James est l’un des quelque 81 000 migrants africains qui sont rentrés dans leur pays d’origine avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies et le #soutien_financier de l’Union européenne, dans le cadre d’une initiative conjointe de 357 millions d’euros (https://migrationjointinitiative.org). Outre une place sur un vol au départ de la Libye ou de plusieurs autres pays de transit, les migrants se voient promettre de l’argent, un #soutien et des #conseils pour leur permettre de se réintégrer dans leur pays d’origine une fois rentrés chez eux.

    Mais une enquête d’Euronews menée dans sept pays africains a révélé des lacunes importantes dans ce programme, considéré comme la réponse phare de l’UE pour empêcher les migrants d’essayer de se rendre en Europe.

    Des dizaines de migrants ayant participé au programme ont déclaré à Euronews qu’une fois rentrés chez eux, ils ne recevaient aucune aide. Et ceux qui ont reçu une aide financière, comme James, ont déclaré qu’elle était insuffisante.

    Nombreux sont ceux qui envisagent de tenter à nouveau de se rendre en Europe dès que l’occasion se présente.

    « Je ne me sens pas à ma place ici », confie James. « Si l’occasion se présente, je quitte le pays ».

    Sur les 81 000 migrants qui ont été rapatriés depuis 2017, près de 33 000 ont été renvoyés de Libye par avion. Parmi eux, beaucoup ont été victimes de détention, d’abus et de violences de la part de passeurs, de milices et de bandes criminelles. Les conditions sont si mauvaises dans le pays d’Afrique du Nord que le programme est appelé « retour humanitaire volontaire » (VHR), plutôt que programme de « retour volontaire assisté » (AVR) comme ailleurs en Afrique.

    Après trois ans passés en Libye, Mohi, 24 ans, a accepté l’offre d’un vol de retour en 2019. Mais, une fois de retour dans son pays, son programme de réintégration ne s’est jamais concrétisé. « Rien ne nous a été fourni ; ils continuent à nous dire ’demain’ », raconte-t-il à Euronews depuis le nord du Darfour, au Soudan.

    Mohi n’est pas seul. Les propres statistiques de l’OIM sur les rapatriés au Soudan révèlent que seuls 766 personnes sur plus de 2 600 ont reçu un soutien économique. L’OIM attribue cette situation à des taux d’inflation élevés et à une pénurie de biens et d’argent sur place.

    Mais M. Kwaku Arhin-Sam, spécialiste des projets de développement et directeur de l’Institut d’évaluation Friedensau, estime de manière plus générale que la moitié des programmes de réintégration de l’OIM échouent.

    « La plupart des gens sont perdus au bout de quelques jours », explique-t-il.
    Deux tiers des migrants ne terminent pas les programmes de réintégration

    L’OIM elle-même revoit cette estimation à la baisse : l’agence des Nations unies a déclaré à Euronews que jusqu’à présent, seul un tiers des migrants qui ont commencé à bénéficier d’une aide à la réintégration sont allés au bout du processus. Un porte-parole a déclaré que l’initiative conjointe OIM/EU étant un processus volontaire, « les migrants peuvent décider de se désister à tout moment, ou de ne pas s’engager du tout ».

    Un porte-parole de l’OIM ajoute que la réintégration des migrants une fois qu’ils sont rentrés chez eux va bien au-delà du mandat de l’organisation, et « nécessite un leadership fort de la part des autorités nationales », ainsi que « des contributions actives à tous les niveaux de la société ».

    Entre mai 2017 et février 2019, l’OIM a aidé plus de 12 000 personnes à rentrer au Nigeria. Parmi elles, 9 000 étaient « joignables » lorsqu’elles sont rentrées chez elles, 5 000 ont reçu une formation professionnelle et 4 300 ont bénéficié d’une « aide à la réintégration ». Si l’on inclut l’accès aux services de conseil ou de santé, selon l’OIM Nigéria, un total de 7 000 sur 12 000 rapatriés – soit 58 % – ont reçu une aide à la réintégration.

    Mais le nombre de personnes classées comme ayant terminé le programme d’aide à la réintégration n’était que de 1 289. De plus, les recherches de Jill Alpes, experte en migration et chercheuse associée au Centre de recherche sur les frontières de Nimègue, ont révélé que des enquêtes visant à vérifier l’efficacité de ces programmes n’ont été menées qu’auprès de 136 rapatriés.

    Parallèlement, une étude de Harvard sur les Nigérians de retour de Libye (https://cdn1.sph.harvard.edu/wp-content/uploads/sites/2464/2019/11/Harvard-FXB-Center-Returning-Home-FINAL.pdf) estime que 61,3 % des personnes interrogées ne travaillaient pas après leur retour, et que quelque 16,8 % supplémentaires ne travaillaient que pendant une courte période, pas assez longue pour générer une source de revenus stable. À leur retour, la grande majorité des rapatriés, 98,3 %, ne suivaient aucune forme d’enseignement régulier.

    La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a admis à Euronews que « c’est un domaine dans lequel nous avons besoin d’améliorations ». Mme Johansson a déclaré qu’il était trop tôt pour dire quelles pourraient être ces améliorations, mais a maintenu que l’UE avait de bonnes relations avec l’OIM.

    Sandrine, Rachel et Berline, originaires du Cameroun, ont elles accepté de prendre un vol de l’OIM de Misrata, en Libye, à Yaoundé, la capitale camerounaise, en septembre 2018.

    En Libye, elles disent avoir subi des violences, des abus sexuels et avoir déjà risqué leur vie en tentant de traverser la Méditerranée. À cette occasion, elles ont été interceptées par les garde-côtes libyens et renvoyées en Libye.

    Une fois rentrées au Cameroun, Berline et Rachel disent n’avoir reçu ni argent ni soutien de l’OIM. Sandrine a reçu environ 900 000 fcfa (1 373,20 euros) pour payer l’éducation de ses enfants et lancer une petite entreprise – mais cela n’a pas duré longtemps.

    « Je vendais du poulet au bord de la route à Yaoundé, mais le projet ne s’est pas bien déroulé et je l’ai abandonné », confie-t-elle.

    Elle se souvient aussi d’avoir accouché dans un centre de détention de Tripoli avec des fusillades comme fond sonore.

    Toutes les trois ont affirmé qu’au moment de leur départ pour le Cameroun, elles n’avaient aucune idée de l’endroit où elles allaient dormir une fois arrivées et qu’elles n’avaient même pas d’argent pour appeler leur famille afin de les informer de leur retour.

    « Nous avons quitté le pays, et quand nous y sommes revenues, nous avons trouvé la même situation, parfois même pire. C’est pourquoi les gens décident de repartir », explique Berline.

    En novembre 2019, moins de la moitié des 3 514 migrants camerounais qui ont reçu une forme ou une autre de soutien de la part de l’OIM étaient considérés comme « véritablement intégrés » (https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/ENG_Press%20release%20COPIL_EUTF%20UE_IOM_Cameroon.pdf).

    Seydou, un rapatrié malien, a reçu de l’argent de l’OIM pour payer son loyer pendant trois mois et les factures médicales de sa femme malade. Il a également reçu une formation commerciale et un moto-taxi.

    Mais au Mali, il gagne environ 15 euros par jour, alors qu’en Algérie, où il travaillait illégalement, il avait été capable de renvoyer chez lui plus de 1 300 euros au total, ce qui a permis de financer la construction d’une maison pour son frère dans leur village.

    Il tente actuellement d’obtenir un visa qui lui permettrait de rejoindre un autre de ses frères en France.

    Seydou est cependant l’un des rares Maliens chanceux. Les recherches de Jill Alpes, publiées par Brot für die Welt et Medico (l’agence humanitaire des Églises protestantes en Allemagne), ont révélé que seuls 10 % des migrants retournés au Mali jusqu’en janvier 2019 avaient reçu un soutien quelconque de l’OIM.

    L’OIM, quant à elle, affirme que 14 879 Maliens ont entamé le processus de réintégration – mais ce chiffre ne révèle pas combien de personnes l’ont achevé.
    Les stigmates du retour

    Dans certains cas, l’argent que les migrants reçoivent est utilisé pour financer une nouvelle tentative pour rejoindre l’Europe.

    Dans un des cas, une douzaine de personnes qui avaient atteint l’Europe et avaient été renvoyées chez elles ont été découvertes parmi les survivants du naufrage d’un bateau en 2019 (https://www.infomigrants.net/en/post/21407/mauritanian-coast-guard-intercepts-boat-carrying-around-190-migrants-i se dirigeait vers les îles Canaries. « Ils étaient revenus et ils avaient décidé de reprendre la route », a déclaré Laura Lungarotti, chef de la mission de l’OIM en Mauritanie.

    Safa Msehli, porte-parole de l’OIM, a déclaré à Euronews que l’organisation ne pouvait pas empêcher des personnes de tenter de repartir vers l’Europe une fois revenues.

    « C’est aux gens de décider s’ils veulent ou non émigrer et dans aucun de ses différents programmes, l’OIM ne prévoit pas d’empêcher les gens de repartir », a-t-elle expliqué.

    Qu’est-ce que l’OIM ?

    A partir de 2016, l’OIM s’est redéfinie comme agence des Nations unies pour les migrations, et en parallèle son budget a augmenté rapidement (https://governingbodies.iom.int/system/files/en/council/110/C-110-10%20-%20Director%20General%27s%20report%20to%20the%20110). Il est passé de 242,2 millions de dollars US (213 millions d’euros) en 1998 à plus de 2 milliards de dollars US (1,7 milliard d’euros) à l’automne 2019, soit une multiplication par huit. Bien qu’elle ne fasse pas partie des Nations unies, l’OIM est désormais une « organisation apparentée », avec un statut similaire à celui d’un prestataire privé.

    L’UE et ses États membres sont collectivement les principaux contributeurs au budget de l’OIM (https://governingbodies.iom.int/system/files/en/council/110/Statements/EU%20coordinated%20statement%20-%20Point%2013%20-%20final%20IOM), leurs dons représentant près de la moitié de son financement opérationnel.

    De son côté, l’OIM tient à mettre en évidence sur son site web les cas où son programme de retour volontaire a été couronné de succès, notamment celui de Khadeejah Shaeban, une rapatriée soudanaise revenue de Libye qui a pu monter un atelier de couture.

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    Comment fonctionne le processus d’aide à la réintégration ?
    Les migrants embarquent dans un avion de l’OIM sur la base du volontariat et retournent dans leur pays ;
    Ils ont droit à des conseils avant et après le voyage ;
    Chaque « rapatrié » peut bénéficier de l’aide de bureaux locaux, en partenariat avec des ONG locales ;
    L’assistance à l’accueil après l’arrivée peut comprendre l’accueil à l’aéroport, l’hébergement pour la nuit, une allocation en espèces pour les besoins immédiats, une première assistance médicale, une aide pour le voyage suivant, une assistance matérielle ;
    Une fois arrivés, les migrants sont enregistrés et vont dans un centre d’hébergement temporaire où ils restent jusqu’à ce qu’ils puissent participer à des séances de conseil avec le personnel de l’OIM. Des entretiens individuels doivent aider les migrants à identifier leurs besoins. Les migrants en situation vulnérable reçoivent des conseils supplémentaires, adaptés à leur situation spécifique ;
    Cette assistance est généralement non monétaire et consiste en des cours de création d’entreprise, des formations professionnelles (de quelques jours à six mois/un an), des salons de l’emploi, des groupes de discussion ou des séances de conseil ; l’aide à la création de micro-entreprises. Toutefois, pour certains cas vulnérables, une assistance en espèces est fournie pour faire face aux dépenses quotidiennes et aux besoins médicaux ;
    Chaque module comprend des activités de suivi et d’évaluation afin de déterminer l’efficacité des programmes de réintégration.

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    Des migrants d’#Afghanistan et du #Yémen ont été renvoyés dans ces pays dans le cadre de ce programme, ainsi que vers la Somalie, l’Érythrée et le Sud-Soudan, malgré le fait que les pays de l’UE découragent tout voyage dans ces régions.

    En vertu du droit international relatif aux Droits de l’homme, le principe de « #non-refoulement » garantit que nul ne doit être renvoyé dans un pays où il risque d’être torturé, d’être soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants ou de subir d’autres préjudices irréparables. Ce principe s’applique à tous les migrants, à tout moment et quel que soit leur statut migratoire.

    L’OIM fait valoir que des procédures sont en place pour informer les migrants pendant toutes les phases précédant leur départ, y compris pour ceux qui sont vulnérables, en leur expliquant le soutien que l’organisation peut leur apporter une fois arrivés au pays.

    Mais même lorsque les migrants atterrissent dans des pays qui ne sont pas en proie à des conflits de longue durée, comme le Nigeria, certains risquent d’être confrontés à des dangers et des menaces bien réelles.

    Les principes directeurs du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sur la protection internationale considèrent que les femmes ou les mineurs victimes de trafic ont le droit de demander le statut de réfugié. Ces populations vulnérables risquent d’être persécutées à leur retour, y compris au Nigeria, voire même d’être à nouveau victime de traite.
    Forcer la main ?

    Le caractère volontaire contestable des opérations de retour s’étend également au Niger voisin, pays qui compte le plus grand nombre de migrants assistés par l’OIM et qui est présenté comme la nouvelle frontière méridionale de l’Europe.

    En 2015, le Niger s’est montré disposé à lutter contre la migration en échange d’un dédommagement de l’UE, mais des centaines de milliers de migrants continuent de suivre les routes à travers le désert en direction du nord pendant que le business du trafic d’êtres humains est florissant.

    Selon le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés, une moyenne de 500 personnes sont expulsées d’Algérie vers le Niger chaque semaine, au mépris du droit international.

    La police algérienne détient, identifie et achemine les migrants vers ce qu’ils appellent le « #point zéro », situé à 15 km de la frontière avec le Niger. De là, les hommes, femmes et enfants sont contraints de marcher dans le désert pendant environ 25 km pour atteindre le campement le plus proche.

    « Ils arrivent à un campement frontalier géré par l’OIM (Assamaka) dans des conditions épouvantables, notamment des femmes enceintes souffrant d’hémorragies et en état de choc complet », a constaté Felipe González Morales, le rapporteur spécial des Nations unies, après sa visite en octobre 2018 (https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23698%26LangID).

    Jill Alpes, au Centre de recherche sur les frontières de Nimègue, estime que ces expulsions sont la raison principale pour laquelle les migrants acceptent d’être renvoyés du Niger. Souvent repérés lors d’opérations de recherche et de sauvetage de l’OIM dans le désert, ces migrants n’ont guère d’autre choix que d’accepter l’aide de l’organisation et l’offre de rapatriement qui s’ensuit.

    Dans ses travaux de recherche, Mme Alpes écrit que « seuls les migrants qui acceptent de rentrer au pays peuvent devenir bénéficiaire du travail humanitaire de l’OIM. Bien que des exceptions existent, l’OIM offre en principe le transport d’Assamakka à Arlit uniquement aux personnes expulsées qui acceptent de retourner dans leur pays d’origine ».

    Les opérations de l’IOM au Niger

    M. Morales, le rapporteur spécial des Nations unies, semble être d’accord (https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23698%26LangID). Il a constaté que « de nombreux migrants qui ont souscrit à l’aide au retour volontaire sont victimes de multiples violations des droits de l’Homme et ont besoin d’une protection fondée sur le droit international », et qu’ils ne devraient donc pas être renvoyés dans leur pays. « Cependant, très peu d’entre eux sont orientés vers une procédure de détermination du statut de réfugié ou d’asile, et les autres cas sont traités en vue de leur retour ».

    « Le fait que le Fonds fiduciaire de l’Union européenne apporte un soutien financier à l’OIM en grande partie pour sensibiliser les migrants et les renvoyer dans leur pays d’origine, même lorsque le caractère volontaire est souvent douteux, compromet son approche de la coopération au développement fondée sur les droits », indique le rapporteur spécial des Nations unies.
    Des contrôles insuffisants

    Loren Landau, professeur spécialiste des migrations et du développement au Département du développement international d’Oxford, affirme que le travail de l’OIM souffre en plus d’un manque de supervision indépendante.

    « Il y a très peu de recherches indépendantes et beaucoup de rapports. Mais ce sont tous des rapports écrits par l’OIM. Ils commandent eux-même leur propre évaluation , et ce, depuis des années », détaille le professeur.

    Dans le même temps, le Dr. Arhin-Sam, spécialiste lui de l’évaluation des programmes de développement, remet en question la responsabilité et la redevabilité de l’ensemble de la structure, arguant que les institutions et agences locales dépendent financièrement de l’OIM.

    « Cela a créé un haut niveau de dépendance pour les agences nationales qui doivent évaluer le travail des agences internationales comme l’OIM : elles ne peuvent pas être critiques envers l’OIM. Alors que font-elles ? Elles continuent à dire dans leurs rapports que l’OIM fonctionne bien. De cette façon, l’OIM peut ensuite se tourner vers l’UE et dire que tout va bien ».

    Selon M. Arhin-Sam, les ONG locales et les agences qui aident les rapatriés « sont dans une compétition très dangereuse entre elles » pour obtenir le plus de travail possible des agences des Nations unies et entrer dans leurs bonnes grâces.

    « Si l’OIM travaille avec une ONG locale, celle-ci ne peut plus travailler avec le HCR. Elle se considère alors chanceuse d’être financée par l’OIM et ne peuvent donc pas la critiquer », affirme-t-il.

    Par ailleurs, l’UE participe en tant qu’observateur aux organes de décision du HCR et de l’OIM, sans droit de vote, et tous les États membres de l’UE sont également membres de l’OIM.

    « Le principal bailleur de fonds de l’OIM est l’UE, et ils doivent se soumettre aux exigences de leur client. Cela rend le partenariat très suspect », souligne M. Arhin-Sam. « [Lorsque les fonctionnaires européens] viennent évaluer les projets, ils vérifient si tout ce qui est écrit dans le contrat a été fourni. Mais que cela corresponde à la volonté des gens et aux complexités de la réalité sur le terrain, c’est une autre histoire ».
    Une relation abusive

    « Les États africains ne sont pas nécessairement eux-mêmes favorables aux migrants », estime le professeur Landau. « L’UE a convaincu ces États avec des accords bilatéraux. S’ils s’opposent à l’UE, ils perdront l’aide internationale dont ils bénéficient aujourd’hui. Malgré le langage du partenariat, il est évident que la relation entre l’UE et les États africains ressemble à une relation abusive, dans laquelle un partenaire est dépendant de l’autre ».

    Les chercheurs soulignent que si les retours de Libye offrent une voie de sortie essentielle pour les migrants en situation d’extrême danger, la question de savoir pourquoi les gens sont allés en Libye en premier lieu n’est jamais abordée.

    Une étude réalisée par l’activiste humanitaire libyenne Amera Markous (https://www.cerahgeneve.ch/files/6115/7235/2489/Amera_Markous_-_MAS_Dissertation_2019.pdf) affirme que les migrants et les réfugiés sont dans l’impossibilité d’évaluer en connaissance de cause s’ils doivent retourner dans leur pays quand ils se trouvent dans une situation de détresse, comme par exemple dans un centre de détention libyen.

    « Comment faites-vous en sorte qu’ils partent parce qu’ils le veulent, ou simplement parce qu’ils sont désespérés et que l’OIM leur offre cette seule alternative ? » souligne la chercheuse.

    En plus des abus, le stress et le manque de soins médicaux peuvent influencer la décision des migrants de rentrer chez eux. Jean-Pierre Gauci, chercheur principal à l’Institut britannique de droit international et comparé, estime, lui, que ceux qui gèrent les centres de détention peuvent faire pression sur un migrant emprisonné pour qu’il s’inscrive au programme.

    « Il existe une situation de pouvoir, perçu ou réel, qui peut entraver le consentement effectif et véritablement libre », explique-t-il.

    En réponse, l’OIM affirme que le programme Retour Humanitaire Volontaire est bien volontaire, que les migrants peuvent changer d’avis avant d’embarquer et décider de rester sur place.

    « Il n’est pas rare que des migrants qui soient prêts à voyager, avec des billets d’avion et des documents de voyage, changent d’avis et restent en Libye », déclare un porte-parole de l’OIM.

    Mais M. Landau affirme que l’initiative UE-OIM n’a pas été conçue dans le but d’améliorer la vie des migrants.

    « L’objectif n’est pas de rendre les migrants heureux ou de les réintégrer réellement, mais de s’en débarrasser d’une manière qui soit acceptable pour les Européens », affirme le chercheur.

    « Si par ’fonctionner’, nous entendons se débarrasser de ces personnes, alors le projet fonctionne pour l’UE. C’est une bonne affaire. Il ne vise pas à résoudre les causes profondes des migrations, mais crée une excuse pour ce genre d’expulsions ».

    https://fr.euronews.com/2020/06/22/migrants-les-echecs-d-un-programme-de-retour-volontaire-finance-par-l-u
    #retour_volontaire #échec #campagne #dissuasion #migrations #asile #réfugiés #IOM #renvois #expulsions #efficacité #réintégration #EU #Union_européenne #Niger #Libye #retour_humanitaire_volontaire (#VHR) #retour_volontaire_assisté (#AVR) #statistiques #chiffres #aide_à_la_réintégration #Nigeria #réfugiés_nigérians #travail #Cameroun #migrerrance #stigmates #stigmatisation #Assamaka #choix #rapatriement #Fonds_fiduciaire_de_l'Union européenne #fonds_fiduciaire #coopération_au_développement #aide_au_développement #HCR #partenariat #pouvoir

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    Ajouté à la métaliste migrations & développement (et plus précisément en lien avec la #conditionnalité_de_l'aide) :
    https://seenthis.net/messages/733358#message768702

    ping @rhoumour @karine4 @isskein @_kg_

  • Mort de neuf migrants après un #naufrage au large de l’île espagnole de #Lanzarote

    Neuf migrants ont été retrouvés morts au large de Lanzarote après le naufrage de leur embarcation prise dans une forte houle alors qu’ils tentaient de rejoindre cette île des Canaries. Deux autres personnes sont toujours portées disparues.

    Neuf migrants sont morts après le naufrage au large de l’île espagnole de Lanzarote, aux Canaries, de leur embarcation renversée par de fortes vagues, ont indiqué jeudi 7 novembre les autorités de l’archipel. Deux autres migrants sont toujours portés disparus.

    Ce bilan s’est alourdi jeudi après la découverte de quatre nouveaux corps, ont indiqué les autorités locales. Mercredi, cinq corps avaient été retrouvés « en dépit des difficultés dues à la forte houle, responsable du renversement de l’embarcation", avait expliqué l’administration locale de Lanzarote, dans un communiqué.

    "Il y a neuf personnes décédées, en plus des quatre secourues en vie", a indiqué à l’AFP un porte-parole du gouvernement local de Lanzarote, île située au large des côtes marocaines, dans l’océan Atlantique. "Selon certains survivants, quinze personnes étaient à bord de l’embarcation et les services d’urgence continuent de fouiller la zone", a ajouté le porte-parole.

    Les recherches se poursuivaient jeudi avec deux hélicoptères et plusieurs bateaux, en dépit des conditions météorologiques très difficiles "avec des vagues de quatre ou cinq mètres", avait plutôt affirmé Isidoro Blanco, porte-parole des services d’urgence de Lanzarote.

    Selon le récit des rescapés, la quinzaine de personnes aurait pris la mer vendredi. Aucune information n’a été donnée sur leur pays d’origine ni leur identité.

    Selon les chiffres publiés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU, au moins 80 personnes sont mortes ou portées disparues, après avoir tenté de parvenir aux Canaries depuis le nord-ouest de l’Afrique en 2019.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/20690/mort-de-neuf-migrants-apres-un-naufrage-au-large-de-l-ile-espagnole-de
    #décès #migrations #réfugiés #Lanzarote #Atlantique #océan_atlantique #mourir_en_mer #Canaries #routes_migratoires #itinéraires_migratoires #route_atlantique

    • La côte atlantique, nouveau point de départ de jeunes marocains

      Ces dernières semaines, plusieurs embarcations transportant des jeunes marocains sont parties des villes de Salé, Casablanca, ou encore Safi, pour rejoindre le sud de l’Espagne ou les Canaries. Pour Ali Zoubeidi, docteur en droit public, spécialiste dans le trafic illicite de migrants au Maroc, les départs depuis ces villes situées sur la côte atlantique du pays sont nouveaux, et révèlent le désarroi d’une jeunesse qui, faute de perspectives, se tourne vers un « eldorado » européen.
      Entre fin septembre et début octobre, les corps de 16 personnes ont été repêchés au large de Casablanca, au nord-ouest du Maroc. Les victimes, tous de jeunes marocains, étaient montées à bord d’une embarcation pneumatique, espérant rejoindre le sud de l’Espagne par l’océan Atlantique. Sur la soixantaine de personnes qui se trouvaient à bord, seules trois ont survécu.

      Quelques semaines plus tard, une vidéo publiée sur les réseaux sociaux fait le tour de la presse marocaine. Elle montre Anouar Boukharsa, un sportif marocain détenteur de plusieurs prix de taekwondo régionaux et nationaux, lancer sa médaille à la mer depuis un bateau de fortune en direction des Canaries. Parti de la plage de Souira, au sud de la ville de Safi, avec une dizaine de jeunes marocains comme lui originaires de la région, il est arrivé le 23 octobre à Lanzarote, une île de l’archipel espagnol, après quatre jours de voyage.

      Si le Maroc est devenu ces dernières années une route migratoire majeure, avec des départs s’organisant le plus souvent depuis la côte méditerranéenne, ces deux événements illustrent la présence d’autres points de départ se situant du côté Atlantique. Ali Zoubeidi, docteur en droit public spécialiste dans le trafic illicite de migrants au Maroc, travaille sur l’émergence de ces nouvelles traversées. Il répond aux questions de la rédaction d’InfoMigrants.

      Les départs depuis la côte atlantique du Maroc sont-ils nouveaux ?

      La route atlantique depuis le sud du pays en direction des Canaries avait déjà été réactivée, avec des points de départ dans la région de Tiznit, ou près de Dakhla. On connaissait déjà aussi la route du nord, avec des embarcations qui partent des villes d’Asilah ou de Larache, sur la côte atlantique, pour rejoindre la mer Méditerranée puis le sud de l’Espagne.

      Mais ce que l’on voit émerger maintenant, et c’est très récent, ce sont des points de départ dans le centre, à partir de villes comme Safi - d’où est parti le champion de taekwondo - pour aller aux Canaries, ou de Salé et de Casablanca pour rejoindre la Méditerranée et ensuite le sud de l’Espagne. Ce sont des trajets de plusieurs jours, très dangereux, à bord d’embarcations de pêche traditionnelles ou de bateaux pneumatiques qui sont mis à l’eau sur des plages sauvages, par exemple à Souira, au sud de Safi.

      Les points de départ au sud concernent à la fois des Marocains et des migrants originaires d’Afrique subsaharienne. Ces derniers se retrouvent pour certains au sud du pays après avoir été refoulés du nord par les autorités. [Les autorités marocaines avaient commencé en août 2018 à refouler de force des migrants vers le sud du pays afin de les « soustraire aux réseaux mafieux » du nord, NDLR.]

      Au centre, depuis Safi, Salé, ce sont surtout de jeunes marocains qui partent vers l’Europe.

      Comment expliquer ces départs de jeunes marocains ?

      Même s’il n’y a pas encore de chiffres et données précises sur les départs depuis ces nouvelles zones, ce que l’on observe, c’est vraiment le désespoir de la jeunesse marocaine. Ce sont souvent des jeunes qui décident de quitter le pays en trouvant l’issue la plus proche pour atteindre l’Europe, « l’eldorado ». Dans les vidéos qui sont apparues ces dernières semaines, on a vu plusieurs personnes originaires de Safi partir du sud de leur ville, dont des sportifs. Certains jettent à l’eau leurs médailles, d’autres leurs diplômes. C’est révélateur d’une absence de perspectives pour la jeunesse marocaine, tant au niveau économique, de la santé, qu’au niveau sportif et culturel. Ils savent qu’ils peuvent mourir pendant le trajet, mais ils ne se posent pas la question de ce qu’il pourra ensuite se passer une fois en Espagne.

      C’est vraiment présenté comme une aventure, un challenge entre jeunes. Ce sont aussi des jeunes qui souffrent de l’absence de voie légale d’immigration. Ils se voient refuser des visas pour des raisons économiques, même quand il s’agit pour eux simplement de faire du tourisme ou d’effectuer un déplacement temporaire. Et puis, il y a la mise en scène. On fait des vidéos pendant le passage irrégulier, on se vante pour montrer qu’on y arrive, on fait des dédicaces à sa famille, ses amis : c’est le moment où l’on peut dire « j’ai réussi quelque chose ». Et cela devient un facteur d’attraction pour d’autres. C’est aussi de la publicité dont se servent ensuite les réseaux mafieux.

      Comment s’organisent ces départs ? Quels sont les dangers ?

      Je dirais qu’il y a vraiment des réseaux criminels impliqués dans environ 85% des cas. Le reste étant des amateurs qui s’auto-organisent. Je soulignerais aussi l’importance de la communauté locale, des gens qui habitent sur la côte : dans les quartiers populaires, des pêcheurs sont impliqués. Il y a également des opportunistes, qui n’y connaissent rien, qui prennent contact avec des jeunes via les réseaux sociaux et les arnaquent. Début septembre, pour le cas du naufrage au large de Casablanca d’une embarcation qui se dirigeait vers le sud de l’Espagne, il s’agissait clairement d’une arnaque. Il est extrêmement compliqué de rejoindre les côtes espagnoles depuis Casablanca.

      Il y a également eu le cas de migrants qui avaient été mis dans une embarcation et emmenés d’une côte marocaine à une autre. On leur avait dit de rester cachés pour ne pas être repérés. Au-delà des arnaques, ce sont des routes très dangereuses, autant lorsqu’on part du centre vers les Canaries que du centre vers le sud de l’Espagne. Et, souvent, les jeunes qui partent n’ont pas le réflexe de penser à des numéros de secours qu’ils pourraient appeler en cas de détresse.

      La vidéo du champion de taekwondo, et deux jours avant la photo d’un ancien footballeur lors de sa traversée, sont des signaux d’alarme pour le pays. Le Maroc renforce ses capacités et forme des acteurs à lutter contre ces départs et ces réseaux. Mais il faudra aussi des programmes pour travailler sur les causes profondes qui poussent ces jeunes à partir.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/20425/la-cote-atlantique-nouveau-point-de-depart-de-jeunes-marocains

      #migrants_marocains #jeunes #jeunesse #Asilah #Larache #Salé #Casablanca #Safi

    • Casi 60 muertos en el naufragio de una patera que venía a Canarias

      Al menos 57 inmigrantes de varias nacionalidades han muerto tras naufragar este miércoles su embarcación en aguas del Atlántico a la altura de #Nuadibú (470 kilómetros al norte de Nuakchot), en Mauritania.

      Al menos 57 inmigrantes de varias nacionalidades han muerto tras naufragar este miércoles su embarcación en aguas del Atlántico a la altura de Nuadibú (470 kilómetros al norte de Nuakchot), en Mauritania, según fuentes policiales en esta ciudad.

      Otros 74 ocupantes de esa misma patera lograron salir con vida tras nadar hasta llegar a la costa de Mauritania, y fueron ellos los que dieron detalles del naufragio.

      La embarcación había partido el pasado jueves desde las costas de Gambia con destino a las Islas Canarias, llevando a bordo un total de 150 ocupantes de distintas nacionalidades.

      La embarcación, que al parecer viajaba siempre cerca de las costas, golpeó un arrecife y volcó; una vez en el agua, solo los que sabían nadar pudieron llegar hasta la costa y salvar la vida.

      Tras encontrar a los supervivientes, las autoridades mauritanas les llevaron hasta un lugar seguro de Nuadibú, donde les proporcionaron cuidados, víveres, ropa y mantas.

      No hay esperanza de encontrar a nuevos supervivientes, según las fuentes, pero continúa el rastreo para tratar de encontrar los cadáveres, que en algunos casos han sido arrojados a tierra por el oleaje.

      Estos últimos serán enterrados esta misma noche en un lugar al exterior de la ciudad.

      https://www.laprovincia.es/sucesos/2019/12/04/60-muertos-naufragio-patera-iba/1233464.html
      #Mauritanie

    • Il naufragio di ieri al largo delle coste mauritane in cui 60 migranti hanno perso la vita mi ha riportato indietro al 2006, quando più di 50.000 migranti avevano intrapreso la rotta delle Canarie con un tragico bilancio di più di 5000 morti nell’Oceano Atlantico.
      In quegli anni andavo spesso alle Canarie per capire quello che succedeva. Su quelle isole e a Melilla, ho cominciato a lavorare sulle politiche di esternalizzazione.
      Che i migranti partano sempre più a sud, dal Gambia questa volta, sapendo che il viaggio é lunghissimo (più di 10 giorni di traversata) e pericolosissimo, si spiega anche con il tentativo di chiusura totale delle altre rotte, quella libica e marocchina, da parte della UE e per la presenza delle navi di Frontex al largo delle coste senegalesi e mauritane.

      https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10220667545986599&set=a.1478670974789&type=3&theater

      #Sara_Prestianni #Gambie

    • Mauritanian coast guard intercepts boat carrying around 190 migrants, IOM says

      A boat carrying around 190 migrants was intercepted by the Mauritanian coast guard on Friday, the UN migration agency said. This comes less than two days after 63 migrants drowned when their vessel sank in the same waters en route from The Gambia. The country’s president has vowed to crack down on people traffickers.

      After the recovery of five additional bodies, the death toll from last Wednesday’s sinking of a fishing boat rose to 63 over the weekend, according to news agencies AP and dpa. The boat was headed northward toward Spain’s Canary Islands from the small coastal town of Barra in the Gambia.

      The International Organization for Migration (IOM) said at least 150 people were traveling on the boat. According to one of the survivors, the boat may have been carrying up to 200 people, as rfi reported. Around 80 survived by swimming ashore.

      Separately, the Mauritanian coast guard on Friday intercepted a vessel carrying around 190 Gambian migrants headed for Spain’s Canary Islands, a Mauritanian security source told news agency AFP.

      Initial estimates said the boat was carrying between 150 and 180 migrants. They are in the process of being identified by the local authorities, said Laura Lungarotti, chief of the IOM in Mauritania.

      Uptick in attempted crossings

      The incidents are indicative of a resurgence in the number of people willing to risk the perilous and poorly monitored sea passage along West Africa’s coast to Spain’s Canary Islands, which was a major route for those seeking jobs and a better life in Europe until Spain stepped up patrols in the mid-2000s, Reuters writes.

      “It is part of this trend of an increasing number of people passing through this route because the central Mediterranean route has been stopped due to the Libya situation,” Lungarotti told Reuters.

      In Italy, the number of migrant arrivals dropped significantly after the Italian government focused its policies on stopping migration to its shores from Libya in 2016.

      From January to December this year, some 14,000 people arrived irregularly in Europe via the central Mediterranean route, down from nearly 25,000 in 2018.

      Recently, however, there has been a rise in migrant boats departing from Libya: In late November, at least 9 boats with more than 600 migrants on board were discovered on the central Mediterranean route in only 48 hours, according to IOM.

      The Canary Islands are located roughly 1,000 kilometers north of Mauritania’s capital on the Atlantic coast, Nouakchott, and some 1,600 kilometers north of the capital of The Gambia, Banjul.

      According to IOM, some 158 people are known to have died trying to reach the Canary Islands so far this year. That’s almost four times as many as last year, when 43 people died.

      ’National tragedy’

      “To lose 60 young lives at sea is a national tragedy and a matter of grave concern to my government,” Gambian President Adama Barrow said on national television. “A full police investigation has been launched to get to the bottom of this serious national disaster. The culprits will be prosecuted according to law,” AFP cited Barrow as saying.

      Last Wednesday’s sinking off Mauritania with at least 63 deaths was one of the deadliest incidents along this route in recent years. According to IOM, it is the largest known loss of life along the so-called western migration route this year, and this year’s sixth deadliest migrant capsizings globally.

      The boat was attempting to reach the Canary Islands when their boat hit a rock. 87 people survived the disaster by swimming ashore, IOM said.

      President Barrow further said funds had been sent to Mauritania to cater to the immediate needs of the survivors admitted to hospital and to finance their repatriation. According to IOM, more than 35,000 Gambian migrants left the small country of just over 2 million and arrived in Europe between 2014 and 2018.

      The Gambia to crack down on traffickers

      On Saturday, Barrow vowed to punish people traffickers as the country mourned the deaths of the Europe-bound migrants. Barrow pledged to “fast track prosecution of cases involving human trafficking.” Law enforcement officials were “instructed to increase surveillance and arrest... criminals involved in human trafficking,” he said.

      A 22-year oppressive rule of former President Yahya Jammeh, Barrow’s predecessor, adversely affected the country’s economy. This contributed to the high number of people trying to migrate to Europe, many of whom ended up stranded in Libya and Niger. Since Jammeh was forced to cede power in 2017, however, some Gambians have started to return.

      In regards to the boat intercepted by the Mauritanian coast guard on Friday, Barrow said “Arrangements have been made to transport them” back to Banjul.

      https://www.infomigrants.net/en/post/21407/mauritanian-coast-guard-intercepts-boat-carrying-around-190-migrants-i

    • Una patera con 26 personas llega a #Tenerife y otras 152 son rescatadas en Alborán y cerca de Gran Canaria

      Salvamento Marítimo traslada este sábado al puerto de Almería a 49 varones que habían quedado aislados dos días por el mal tiempo.

      Una embarcación de Salvamento Marítimo ha rescatado esta noche a una patera con al menos 26 inmigrantes a 50 millas (92 kilómetros) de la isla de Gran Canaria. El equipo de emergencias ha trasladado a los ocupantes de la embarcación precaria al puerto de Arguineguín, una localidad del municipio de Mogán (Gran Canaria) de unos 2.500 habitantes. En otra operación en el mar de Alborán han sido rescatadas 126 personas, de las que 49, todos varones, estaban aislados desde la tarde del pasado jueves en la isla de Alborán por el mal tiempo.

      Según la agencia Efe, que cita fuentes del servicio 112 de Canarias, los rescatados cerca de Gran Canaria son 22 hombres y cuatro mujeres. Según Europa Press, que atribuye la información a fuentes de Cruz Roja, son 24 varones, uno de ellos menor de edad, y cuatro mujeres, entre las que hay una embarazada. Además, otra patera con 26 migrantes de origen subsahariano ha llegado esta madrugada al muelle de Los Abrigos de Granadilla de Abona, un municipio de Tenerife de unos 48.400 habitantes. De estos, nueve son hombres —hay un menor de 16 años— y 17 mujeres, entre las que hay una embarazada y una niña de cinco años.

      Una vez en tierra, el Servicio de Urgencias Canario (SUC) y Cruz Roja asistieron a los ocupantes de las dos pateras, todos en aparente buen estado de salud. Sin embargo, al menos cuatro personas de la patera rescatada a 50 millas de Gran Canaria han tenido que ser derivados a centros sanitarios por patologías leves. De la otra infraembarcación, tres inmigrantes han sido trasladados a ambulatorios por el mismo motivo.

      La operación en aguas de Alborán comenzó en la mañana de este sábado cuando la embarcación Salvamar Spica ha emprendido rumbo a la isla de Alborán para recoger a 49 varones, según ha informado un portavoz de Salvamento Marítimo a Efe . Estos hombres llegaron a la isla de Alborán en patera el pasado jueves sobre las 18.30 horas pero su traslado había sido imposible por el mal tiempo.

      Cuando la Salvamar Spica se dirigía en su búsqueda, el destacamento naval de la Armada en Alborán ha alertado al centro coordinador de Salvamento Marítimo del avistamiento de otra patera a media milla náutica (unos 900 metros) de la isla de Alborán.

      La Salvamar Spica ha recogido a 77 personas, entre ellas 21 mujeres y cuatro menores, de esta patera y posteriormente ha transbordado a los 49 varones llegados a la isla de Alborán y que fueron atendidos desde el jueves por el destacamento naval de la Armada.

      La embarcación de rescate se dirige hacia el puerto de Almería, al que está prevista su llegada sobre las 19.10 horas.

      El aumento de las llegadas de inmigrantes a Canarias ha llevado al colapso a los centros de acogida en esta comunidad. La falta de plazas en los albergues, dependientes de la Secretaría de Estado de Migraciones, ha llegado a tal punto que se han tenido que habilitar habitaciones en un hotel en Las Palmas para mujeres embarazadas y con niños pequeños. Solo hay 200 plazas de acogida en albergues temporales de Tenerife y Gran Canaria, pero en 2019, 1.470 inmigrantes han llegado a las islas.

      La media en los últimas cuatro meses se sitúa en 400 llegadas cada mes, muchas de ellas en pateras en condiciones pésimas. La cifra está muy lejos de los casi 40.000 que arribaron en esta comunidad entre 2005 y 2006 en la llamada crisis de los cayucos, pero existe un aumento con respecto al año pasado —de un 12%— que se debe al reforzamiento de la seguridad en el norte de Marruecos. La dificultad de realizar esa ruta ha aumentado el número de embarcaciones precarias que se dirigen a Canarias para tratar de llegar a territorio español o europeo.

      Este pasado miércoles, al menos 63 inmigrantes de varias nacionalidades murieron tras naufragar su patera en aguas del Atlántico a la altura de Nuadibú (470 kilómetros al norte de Nuakchot), en Mauritania, según confirmó la Organización Internacional para las Migraciones (OIM) en un comunicado. Entre los fallecidos había un niño y siete mujeres. Otros 83 ocupantes de esa misma patera lograron salir con vida tras nadar hasta llegar a la costa de Mauritania, y fueron ellos los que dieron detalles del naufragio. La embarcación precaria había partido el pasado jueves desde las costas de Gambia con destino a las islas Canarias, llevando a bordo entre 150 y 180 ocupantes.

      https://elpais.com/politica/2019/12/07/actualidad/1575708520_470358.html

    • 43 muertos en la patera hundida que venía a Canarias

      La oenegé Caminando Fronteras informa de que hay 21 supervivientes, que fueron rescatados por la marina marroquí - La embarcación se hundió a 24 kilómetros de la costa de Tan-Tan.

      Un total de 43 personas han fallecido al naufragar una patera que se dirigía al Archipiélago, según ha informado la periodista e investigadora en Migraciones y Trata de Seres Humanos, Helena Maleno, en su cuenta de Twitter. La oenegé Caminando Fronteras ha apuntado que 21 personas han sido rescatadas con vida por los servicios de rescate marroquí.

      La agencia Efe informaba esta tarde de que dos personas habían muerto y al menos 19 habían desaparecido al hundirse a unos 24 kilómetros de la costa de Tan-Tan, en Marruecos, una patera que se dirigía hacia Canarias, según explicó Salvamento Marítimo, con la información que recibió de los servicios de rescate de Rabat.

      España envió de urgencia esta mañana hacia la zona a una embarcación de rescate desde Lanzarote, a unos 200 kilómetros de distancia, la Salvamar Al Nair, tras recibir a través de las ONG llamadas telefónicas de socorro de los propios inmigrantes, que pedían auxilio porque su neumática se estaba hundiendo.

      La periodista amplió esta información y asegura que el número de fallecidos asciende a 43 y que sólo dos cadáveres habían sido recuperados.

      https://www.laprovincia.es/sucesos/2020/04/03/43-muertos-patera-diria-canarias/1271515.html