• Les accidents du travail et les maladies professionnelles en hausse, Catherine Quignon
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/12/12/hausse-des-accidents-du-travail-et-des-maladies-professionnelles_6022568_169

    Selon les chiffres de l’Assurance-maladie, la sinistralité au travail est repartie à la hausse en 2018. L’Association des accidentés de la vie (Fnath) dénonce un système en état de « mort cérébrale ».

    En plein débat sur la réforme des retraites et la prise en compte de la pénibilité, l’Assurance-maladie jette un pavé dans la mare. Dévoilé le 3 décembre, son rapport annuel révèle une hausse globale de la sinistralité au travail. Les accidents du travail ont augmenté de 2,9 % en 2018 : au total, 651 103 cas ont été reconnus comme tels, dont 551 accidents mortels.

    Tous secteurs confondus, ils résultent essentiellement de manipulations manuelles (50 %) et de chutes (28 %). L’augmentation est particulièrement sensible dans le secteur des services, notamment l’aide à la personne et l’intérim (+ 5 %), suivis par les industries du bois, de l’ameublement et du papier carton (+ 4,5 %). Les secteurs les plus touchés sont le BTP, le transport et l’alimentation.
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    « La reprise économique explique en grande partie cette tendance », avance l’Assurance-maladie en guise d’explication, tout en rappelant que par rapport à la population active, la sinistralité demeure à un niveau historiquement bas : autour de 34 accidents pour 1 000 salariés depuis cinq ans, contre 45 pour 1 000 il y a vingt ans. Ce sont donc les créations d’emploi qui expliqueraient en partie ce bilan, bien que les effectifs intérimaires soient en baisse depuis le début de 2018.

    Conditions météorologiques difficiles
    L’Assurance-maladie souligne aussi que la mise en œuvre progressive de la déclaration sociale nominative (DSN) a pu mécaniquement augmenter le nombre d’accidents recensés. Il s’agit toutefois d’un retournement inexpliqué par rapport à l’année précédente, marquée par un recul des accidents du travail.

    Les accidents de trajet bondissent de 6,9 % en un an, poursuivant une hausse continue depuis 2015. L’Assurance-maladie met en cause les conditions météorologiques difficiles de l’hiver dernier.

    Après trois années de baisse, le nombre de maladies professionnelles reconnues est aussi à la hausse (+ 2,1 %) avec 49 538 cas supplémentaires en 2018, dont 88 % pour des troubles musculo-squelettiques (TMS). Le nombre d’affections psychiques liées au travail poursuit aussi sa progression (+ 23 %), avec 990 cas reconnus. Cette forte augmentation s’explique sans doute par la mise en lumière plus vive de ces pathologies (dépression, troubles anxieux…) ces dernières années. Le nombre de cancers professionnels reconnus, lui, reste stable depuis 2015.

    « Naïveté », « cynisme »
    L’Association des accidentés de la vie (Fnath) a vivement réagi à ces résultats. La principale association d’aide aux victimes d’accidents du travail a dénoncé dans un communiqué un système en état de « mort cérébrale », qualifiant l’argument de la reprise économique, utilisé par les auteurs pour expliquer l’augmentation des accidents du travail, de « naïveté », voire de « cynisme ».

    Dans son rapport, l’Assurance-maladie met aussi en avant les actions de terrain des caisses régionales, qui ont effectué en 2018 des visites dans près de 50 000 entreprises. Afin de développer les actions de prévention dans les entreprises, 32 millions d’euros d’aides financières ont été accordés en 2018. La convention d’objectifs 2018-2022 de l’Assurance-maladie-Risques professionnels prévoit une montée en charge de ces aides, qui passeront au minimum de 50 millions à 85 millions d’euros.

    Enfin, autre changement notable depuis le 1er décembre : la procédure de reconnaissance des accidents du travail et des maladies professionnelles a été refondue pour plus de lisibilité. Dans cette nouvelle mouture, l’employeur n’a plus que dix jours francs pour formuler des réserves, et les délais d’instruction du dossier ont été rallongés. Des modifications qui ne seront sans doute pas sans conséquences sur les taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles reconnues.

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  • Le turnover des salariés pénalise la sécurité informatique
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/12/11/le-turnover-des-salaries-penalise-la-securite-informatique_6022404_1698637.h

    Fuite d’informations confidentielles, cyberattaques : le départ des collaborateurs peut exposer les données de l’entreprise à des risques majeurs. Dans le secteur de l’informatique, on les appelle les « comptes fantômes ». Ce sont des mails, des autorisations d’accès à telle ou telle application, attachés à des utilisateurs qui ne sont plus dans l’entreprise. Passés à travers les mailles du filet sécuritaire, certains sont toujours ouverts plusieurs années après le départ du collaborateur, sans que les (...)

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