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  • Delevoye, BlackRock : oublis, lapsus et silences

    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/delevoye-blackrock-oublis-lapsus-et-silences

    Autant dire que personne ne croit à ""l’oubli"". Et si personne n’y croit, c’est parce que chacun peut comprendre que le secteur de l’assurance complémentaire retraite (autrement dit, la retraite par capitalisation) a mécaniquement tout à gagner à une réduction des pensions de retraite, comme la promet la réforme Macron-Delevoye à l’immense majorité des pensionnés.

    L’impact médiatique ravageur de ""l’oubli"" de Delevoye est d’ailleurs à rapprocher du silence de la presse sur une révélation du « Canard Enchaîné » de la semaine dernière : Odile Benyahia-Kouider révélait qu’un salon de l’Elysée avait été privatisé, une demi-journée entière, pour la délégation d’un fonds d’investissement américain, BlackRock, fonds extrêmement attentif aux opportunités des réformes du système des retraites en France. Déjeuner à Matignon avec Edouard Philippe, puis, à l’Elysée, topos de 45 minutes de Muriel Pénicaud, Bruno Le Maire, Elisabeth Borne et Benjamin Griveaux. Bref, ce matin, la réforme des retraites est nue. Sa part d’inavouable est à nu, exhibée à tous les regards, seulement protégée par les LBD de la police. Et il fait froid, en décembre.

    Toute la presse reprend, avec guillemets, le scoop du Parisien sur « l’oubli » de Delevoye. Elle était plus discrète sur le scoop du Canard enchainé sur #BlackRock. et pourtant, ils disent la même chose.

    • Ce gouvernement royal n’est pas corrompu. Il est la Corruption portée en principe de gouvernement.

      Et la transparence ?
      – Delevoye oublie de déclarer son lien avec le monde de l’assurance !
      – La première adresse de En Marche était chez un dirigeant d’Axa.
      – Un des frère de Lemaire et le frère Sarkozy sont assureurs.
      – Mme Woerth a fait carrière chez Rothschild.
      – Eric est mis en examen.

      Hugues Le Maire, frère du ministre de l’économie Bruno Le Maire, qui a porté la loi PACTE qui ouvre la voie aux fonds de pension, est gérant d’un fond d’investissement Diamant Bleu gestion, qui a intérêt à ce que son frère fasse des retraites un marché.
      Jean-François Cirelli patron de BlackRock France connaît très bien Bruno Le Maire, habitués tous les deux des cercles chiraquiens. Selon Mediapart les deux hommes se seraient rencontrés en 2018 pour insérer ces dispositions dans le projet de loi PACTE.

      Le schéma ressemble à celui d’ADP, une haute fonction publique qui ne sert plus le bien commun mais ses intérêts personnels, vendant le pays à la découpe : industrie, infrastructures, retraites.

      Family business !

      Et pour « clore toute polémique », #Delevoye a démissionné ce matin de ses fonctions d’administrateur de l’IFPASS !
      Il a démissionné !
      Mais pas de la fonction qui lui rapporte de l’argent public !
      Cela signe son homme.

    • Extraits du Parisien sur l’omission de Delevoye :

      « Il ne faut évidemment pas exclure cette hypothèse, car de nombreux anciens de Bercy travaillent dans de puissants établissements qui ont intérêt à ce que le système actuel évolue en ce sens. Ancien conseiller de François Hollande à l’Élysée, Jean-Jacques Barbéris est par exemple aller pantoufler chez Amundi, la gigantesque filiale du Crédit agricole, qui est devenu l’un des experts de la sortie en capital avec le Perco.

      Mais surtout, un tel basculement ferait les affaires des fonds de pension et gestionnaires d’actifs américains les plus puissants, à commencer par la multinationale américaine BlackRock, qui est plus puissante que de nombreux États, avec un portefeuille de plus de 5 000 milliards d’euros, et dont le PDG, Larry Fink, est une sorte de chef d’État privé.

      Or il se trouve que le PDG de BlackRock France, Jean-François Cirelli, connaît très bien Bruno Le Maire. Ancien conseiller économique de Jacques Chirac à l’Élysée, puis PDG de Gaz de France, il a longtemps navigué, comme l’actuel ministre des finances qui porte ce projet de loi, dans les cercles chiraquiens du pouvoir. À Bercy, il se murmure même que les deux hommes se sont rencontrés récemment et que cela n’est pas étranger à cette disposition insérée dans ce projet de loi. Avant la mise en ligne de cet article, nous avions cherché à joindre Jean-François Cirelli, qui n’avait pas donné suite à notre demande. Trois jours plus tard, il nous a fait savoir qu’il contestait notre récit et niait avoir rencontre Bruno Le Maire.

      On peut aussi relever que le frère de Bruno Le Maire, Hugues Le Maire, qui a fait ses classes chez Rothschild, est le cofondateur de la société Diamant Bleu Gestion, qui intervient précisément sur ce secteur.

      Quoi qu’il en soit, c’est donc une disposition très inquiétante qui se profile. Au premier examen, on peut certes en minimiser l’impact, puisque l’épargne supplémentaire représente moins de 5 % de l’ensemble des cotisations versées au titre des trois systèmes de retraite, et les prestations, pas beaucoup plus de 2 % de l’ensemble.

      Il faut prendre cette disposition pour ce qu’elle révèle : alors que le gouvernement dévoilera une réforme des retraites, elle suggère dans quel état d’esprit il est prêt à travailler, en connivence avec des milieux financiers peu soucieux des logiques de solidarité. Et puis, si les retraites de base et les retraites complémentaires devaient devenir de moins en moins généreuses, avec des baisses de pouvoir d’achat de plus en plus considérables quand les actifs basculent dans la retraite, ces systèmes de retraite supplémentaire risqueraient de fortement monter en puissance.

      Car c’est là qu’est, le plus souvent, la grande hypocrisie du débat public sur les retraites. La main sur le cœur, un gouvernement peut jurer ses grands dieux qu’il ne fera rien contre les régimes de retraite par répartition. Mais si, par la suite, ces systèmes deviennent de moins en moins généreux, la capitalisation ne peut que prendre de plus en plus d’importance. C’est ce que suggère cette réforme, partie pour faire la part belle aux grands fonds de pension anglo-saxons. »

      Le conflit d’intérêt est le mode de gouvernement du néolibéralisme managérial : l’Etat au service du marché et sous le contrôle de la sphère actionnariale. Quels sont les intérêts servis par la destruction du système de retraite ?

      Bingo !

    • La presse « mainstream » (celle qui nous a mis du Macron en tête de gondole pour les présidentielles de 2017) semble s’acharner sur ce « pauvre » Jean-Paul qui pourrait bien être le nouveau fusible de cette république à la ramasse.

      https://www.nouvelobs.com/politique/20191211.OBS22225/jean-paul-delevoye-va-rembourser-140-000-euros-au-think-tank-dont-il-etai

      Comme le rappelle « Libération », il est cependant revenu au sein du groupe en janvier 2018 comme président d’honneur d’un think tank hébergé par HEP Education, intégré à l’IGS, Parallaxe, et ce pour une rémunération de 5 300 euros nets par moi. Somme qu’il percevait en parallèle des 8 300 euros par mois depuis septembre 2017 pour son poste de haut-commissaire à la réforme des retraites.
      Delevoye n’étant à l’époque pas encore membre du gouvernement, un tel cumul ne posait alors pas problème. C’est le 3 septembre 2019 cependant, lorsque Jean-Paul Delevoye devient haut-commissaire aux retraites, délégué auprès de la ministre de la santé, qu’il entre au gouvernement, tout en conservant son poste au sein de Parallaxe. Ce cumul devient alors proscrit par l’article 23 de la Constitution, comme le souligne « Libération » qui a fait appel à deux experts pour analyser la situation.

      Encore un nouvel « oubli par omission ». Mais de là à nous faire croire que le « haut-commissaire » serait l’arbre pourri qui cache la forêt des maléfices. Quand même ! ... Sauf si on en croit ceci : https://seenthis.net/messages/815376