Israël : Netanyahou sous la menace de l’affaire « des sous-marins allemands »
10 décembre 2019 Par René Backmann | Mediapart
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Déjà inculpé en Israël pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois dossiers distincts, Benjamin Netanyahou n’a pas démissionné de son poste de premier ministre, ni renoncé à se présenter aux prochaines élections législatives. Mais un nouveau dossier, dans lequel sept de ses proches viennent d’être inculpés, pourrait être plus dévastateur encore, selon un ancien magistrat anticorruption interrogé par Mediapart. Et mettre un point final à sa carrière.
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L’enquête sur le dossier 3000, appelée aussi « l’affaire des sous-marins allemands », a été formellement ouverte en février 2017 sur l’ordre du procureur de l’État Shai Nitzan. Mais les premières racines de l’affaire, aujourd’hui très encombrantes pour le premier ministre, remontent jusqu’à 2007, lorsque Benjamin Netanyahou, redevenu chef de l’opposition, après un premier passage au pouvoir, a acheté 1,6 % du capital de l’entreprise métallurgique texane Seadrift Coke, que dirigeait son cousin Nathan Milikowski, pour 600 000 dollars.
Première bizarrerie de cette affaire : Benjamin Netanyahou a bénéficié lors de cet achat d’un prix « d’ami », très inférieur à la valeur réelle des actions, ce qui lui a permis d’obtenir, lors de la vente des parts à son cousin, trois ans plus tard, une plus-value de 12 millions de dollars.
Entre-temps, Netanyahou était devenu premier ministre d’Israël et l’entreprise Seadrift Coke avait été achetée par la firme Graffech International. Basée dans l’Ohio, cette dernière était un fournisseur régulier du chantier naval allemand ThyssenKrupp, qui venait de livrer à la marine israélienne ses trois premiers sous-marins de haute technologie, le Dolphin, le Leviathan et le Tekumah, entrés en service opérationnel au début des années 2000. Trois autres sous-marins, du même type, compléteront la flottille entre 2012 et 2019. (...)