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  • A Gaza, « l’hôpital américain » suscite la polémique
    Par Claire Bastier Publié le 31 décembre 2019
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/31/a-gaza-l-hopital-americain-suscite-la-polemique_6024472_3210.html

    Les premières infrastructures sont apparues au début du mois de décembre : des tentes de stockage en toile beige et d’immenses containers bleus, visibles depuis le long corridor grillagé qui relie le point de passage israélien d’Erez à la bande de Gaza. Près de ce campement logistique, des silhouettes s’activent pour ériger d’autres tentes sur le terrain sableux. Etablie à quelques dizaines de mètres du mur de béton séparant l’enclave palestinienne d’Israël, cette clinique mobile en cours de montage crée déjà la polémique chez les Palestiniens.

    Financé par une organisation chrétienne évangélique américaine, ouvertement pro-israélienne, le projet a reçu l’approbation de l’Etat hébreu et du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. Les autres factions politiques présentes à Gaza ainsi que l’Autorité palestinienne (AP) en Cisjordanie rejettent catégoriquement ce futur hôpital de campagne, le considérant comme une menace politique et sécuritaire de premier ordre.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Gaza, entente à risques entre Israël et le Hamas

    A Gaza, on ne sait pas grand-chose de « l’hôpital américain ». La date de son ouverture et la durée de son mandat sont inconnues tandis que le site, clôturé, est interdit au public. Les organisations humanitaires présentes à Gaza, locales et internationales, ignorent tout de l’association Friend Ships, qui est à l’initiative du projet. Dans la région, celle-ci était intervenue, en 2017, sur la partie du Golan occupé par Israël. Dans le cadre de l’opération « Bon voisinage », coordonnée par l’armée israélienne dès 2013, ses volontaires soignaient des civils syriens et des combattants de l’opposition armée syrienne soutenus par l’Etat hébreu.

    #Gaza

  • Incendies en Australie : des milliers de personnes prises au piège sur des plages
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/31/incendies-en-australie-des-milliers-de-personnes-prises-au-piege-sur-des-pla

    Un ciel rouge et des braises qui tombent du ciel. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux sont saisissantes. Des milliers de personnes ont en effet été contraintes, mardi 31 décembre, de fuir leur logement et de trouver refuge sur des plages du sud-est de l’Australie pour échapper aux violents incendies qui ravagent cette région très touristique.

    #Australie #climat #incendies

  • Le député néerlandais Geert Wilders relance son concours de caricatures de Mahomet
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/29/le-depute-neerlandais-geert-wilders-relance-son-concours-de-caricatures-de-m


    M. Wilders, chef du Parti pour la liberté (PVV), le 25 juin à Amsterdam.
    Eva Plevier / REUTERS

    Le député néerlandais d’extrême droite Geert Wilders a annoncé, samedi 28 décembre dans la soirée, qu’il allait relancer l’organisation d’un concours de caricatures du prophète Mahomet. Geert Wilders, connu pour ses positions anti-islam, a invité ses abonnés sur son compte Twitter à lui « envoyer des caricatures-Mahomet », des dessins satiriques mettant en scène le prophète. Le député souhaite organiser le concours dans les locaux du Parlement néerlandais, à La Haye, invoquant la liberté d’expression.

  • « Big Brother » : quand les Chinois se rebiffent
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/27/big-brother-quand-les-chinois-se-rebiffent_6024144_3210.html

    L’annonce d’une prochaine mise en place d’un système de reconnaissance faciale dans le métro de Pékin a suscité un réel débat dans le pays, jusque dans la presse officielle. Trop, c’est trop. L’annonce d’une prochaine mise en place d’un système de reconnaissance faciale dans le métro de Pékin a fait sortir Lao Dongyan de ses gonds. Professeure de droit à l’université de Tsinghua, la plus prestigieuse du pays, cette juriste a, malgré les risques pour sa carrière, rédigé fin octobre un long article sur les (...)

    #algorithme #CCTV #biométrie #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #enseignement #étudiants #surveillance (...)

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  • Coupure d’Internet en Iran à la veille de commémorations de la contestation
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/25/coupure-d-internet-en-iran-a-la-veille-de-commemorations-de-la-contestation_

    La hausse du prix de l’essence avait, à la mi-novembre, déclenché un fort mouvement de contestation contre le régime iranien. Le réseau internet avait alors déjà été coupé. L’accès à Internet a été coupé, mercredi 25 décembre, dans plusieurs provinces iraniennes à la veille de commémorations lancées sur les réseaux sociaux en hommage aux personnes tuées lors des manifestations de mi-novembre déclenchées par une hausse des prix de l’essence, a rapporté l’agence de presse Ilna. La restriction de l’accès à (...)

    #activisme #censure #surveillance #web

  • Vladimir Poutine inaugure le pont ferroviaire entre la Crimée et la Russie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/23/vladimir-poutine-inaugure-le-pont-ferroviaire-entre-la-crimee-et-la-russie_6


    Vladimir Poutine inaugure le pont ferroviaire reliant la ville de Kertch, en Crimée, à Taman, en Russie, le 23 décembre.
    ALEXEI NIKOLSKY / AP

    Le 15 mai 2018, pour inaugurer le très attendu pont de Kertch entre la péninsule criméenne et la Russie, Vladimir Poutine s’était glissé, blouson sur le dos et torse bombé, au volant d’un camion KamAZ orange vif.

    Un an et demi plus tard, les amateurs de poses viriles du président russe en sont pour leurs frais : pour ouvrir le pendant ferroviaire de ce pont érigé en symbole de la puissance russe retrouvée, M. Poutine s’est contenté, lundi 23 décembre, de la place du passager, dans la machine de tête de la petite navette spécialement affrétée. L’événement, retransmis en direct par trois télévisions, n’en fut pas moins « historique », « l’un des plus importants » de l’année, a renchéri le Kremlin.

    Durant les quelque vingt minutes qu’a duré la traversée entre la ville criméenne de Kertch et la russe Taman, les journalistes ont rappelé l’ampleur de l’exploit : ce pont de 19 km, le plus long d’Europe, a été construit en un temps record – quatre ans –, dans des conditions difficiles. Avant Vladimir Poutine, Nicolas II, Staline et Hitler avaient reculé face à la menace sismique, à celle des glaces hivernales et à l’instabilité des fonds de la mer d’Azov.

  • En Inde, l’arme de la coupure d’internet contre les manifs - Monde - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/monde/en-inde-l-arme-de-la-coupure-d-internet-contre-les-manifs-20-12-2019-12


    De jeunes manifestants qui réclament le déblocage d’internet.
    Photo EPA

    Pour limiter les manifestations contre une nouvelle loi controversée sur la citoyenneté, jugée discriminatoire pour les musulmans, l’Inde n’hésite pas à couper internet plusieurs heures.

    Grâce à l’accès à internet le moins cher au monde, les jeunes Indiens sont d’avides utilisateurs de réseaux sociaux. Mais lorsque ces derniers servent à organiser des manifestations, le gouvernement débranche la prise. Démocratie la plus peuplée du monde, l’Inde a aussi l’honneur douteux d’être le pays de la planète qui coupe le plus fréquemment internet à sa population.

    Vendredi, l’internet mobile était encore suspendu en de nombreux endroits du pays de 1,3 milliard d’habitants.

    Fait exceptionnel pour la capitale, les opérateurs téléphoniques ont dû interrompre leurs services plusieurs heures, jeudi matin, en divers endroits de New Delhi sur injonction du gouvernement. Au Cachemire indien, sept millions de personnes sont, elles, totalement privées d’internet depuis plus de quatre mois !

    En 2019, l’Inde a procédé à au moins 101 coupures d’internet, selon un décompte d’un site spécialisé. Car pour les manifestants indiens, particulièrement les jeunes, très présents dans les cortèges de ces derniers jours, les réseaux sociaux sont un porte-voix privilégié pour battre le rappel.

    « Nous utilisons la technologie pour amplifier notre message via des tweets, images, mots-dièse sur Twitter, Facebook, Instagram, WhatsApp et même Telegram pour appeler les gens à sortir en nombre pour manifester », explique Suvarna Salve, étudiante à Bombay. « Nous communiquons sur les réseaux sociaux avec des mots-dièse communs pour les garder dans le haut des tendances en Inde », dit-elle, racontant être inspirée par les méthodes des contestataires à Hong Kong.

    Mohammed Javed, 23 ans, a ainsi entendu parler des manifestations sur les réseaux sociaux. Jeudi après-midi, pour la première fois de sa vie, cet habitant de Bombay s’est rendu à une manifestation. « Lorsque j’ai vu mes amis partager des vidéos sur ce sujet sur TikTok et Instagram, j’ai senti que je devais être là », a-t-il raconté.

    Les coupures d’internet face aux mouvements de contestation ont valu à l’Inde d’être encensée par la presse étatique chinoise ! Les actions des autorités indiennes montrent « que couper l’internet dans une situation d’urgence devrait être une pratique normale pour les pays souverains », estimait cette semaine un éditorial du Quotidien du Peuple, principal organe de presse du parti communiste chinois.

    Pour le défenseur des libertés numériques indien Nikhil Pahwa, ce « compliment de la Chine met de fait l’Inde dans la même catégorie qu’un État autoritaire ». « Cela indique clairement que les protestations démocratiques sont réprimées dans ce pays », estime-t-il.

  • Au #Liban, Hassan Diab, soutenu par le Hezbollah, est nommé premier
    ministre
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/19/l-universitaire-et-ancien-ministre-hassan-diab-soutenu-par-le-hezbollah-est-

    mettant un terme à quasiment deux mois de tergiversations politiques.

    Mais ça ne met très certainement pas un terme aux manifestations, le premier ministre en question ayant déclaré avec un sourire radieux qu’il voulait englober tous les partis politiques dans son futur gouvernement, sans compter les partisans de Hariri qui sont en train d’exprimer bruyamment leur mécontentement de la nomination d’une « personne non représentative des sunnites » surtout, précisent certains, nommée par « les chiites ».

    Deux faits remarquables,

    1) le candidat des #Etats-Unis, Nawaf Salam, n’a reçu qu’un nombre limité de voix (venues des groupes Joumblatt et Kataeb essentiellement), très peu de sunnites « pro-américains » (y compris le groupe parlementaire de Hariri) ayant voté pour lui (la plupart se sont abstenus, de même d’ailleurs que les « forces libanaises » de Geagea, ce dernier ayant pourtant annoncé il y a deux jours qu’il votera pour lui),

    2) le nouveau premier ministre a été élu à la majorité absolue.

  • Malte : d’étranges fuites dans l’enquête sur la mort de la journaliste Daphne Caruana Galizia
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/19/malte-d-etranges-fuites-dans-l-enquete-sur-la-mort-de-la-journaliste-daphne-


    Un homme brandit la photo de l’ancien chef de cabinet Keith Schembri étreignant le premier ministre maltais Joseph Muscat lors d’une manifestation demandant justice pour le meurtre du journaliste Daphne Caruana Galizia à La Valette, le 8 décembre.
    DARRIN ZAMMIT LUPI / REUTERS

    L’ex-chef de cabinet du premier ministre est soupçonné d’avoir dévoilé le contenu des investigations au commanditaire présumé du meurtre.

    L’inspecteur de police Keith Arnaud a entre les mains le dossier le plus sensible de l’histoire judiciaire maltaise : celui sur l’assassinat de la journaliste anticorruption Daphne Caruana Galizia dans l’explosion de sa voiture en octobre 2017. Le discret quadragénaire au crâne rasé sait que toute sa carrière, et même « sa vie », dépend de son enquête qui remonte désormais au plus haut niveau de l’Etat, comme il l’a assuré mardi 17 décembre au tribunal de La Valette, en livrant un témoignage glaçant sur le niveau de protection dont a bénéficié jusqu’à très récemment le commanditaire présumé du crime. Yorgen Fenech, 38 ans, a été formellement inculpé de complicité d’assassinat le 30 novembre.

    Avant sa mort, Mme Caruana Galizia avait commencé à enquêter sur les pots-de-vin que cet homme d’affaires, parmi les plus riches et les plus puissants de l’île, avait cherché à verser au chef de cabinet du premier ministre en marge du chantier de construction d’une nouvelle centrale électrique par une de ses entreprises.

    Devant les magistrats, l’enquêteur de police a révélé avoir compris, mi-novembre, que sa cible était informée en continu de l’avancée de ses investigations, très probablement par le même ex-chef de cabinet de ce petit Etat méditerranéen de 490 000 habitants. Nommé Keith Schembri, cet ami personnel de M. Muscat a été contraint à la démission le 26 novembre après que son nom est apparu dans le dossier. M. Muscat lui-même a ensuite annoncé, début décembre, sa démission d’ici janvier après une vague de protestation populaire historique.

    Un appel reçu le matin de son arrestation
    « C’était choquant », a lâché à la barre le policier en se remémorant le jour où il a compris qu’il y avait « des fuites ». « J’étais la personne la plus en danger parce que les personnes impliquées dans le meurtre savaient ce que je faisais. » Il a affirmé avoir fait cette découverte après avoir arrêté l’intermédiaire ayant servi à recruter les trois tueurs, un chauffeur de taxi au parcours trouble, organisateur de jeux d’argent illégaux, très proche de M. Fenech. Visiblement prudent, cet intermédiaire avait à sa disposition plusieurs enregistrements de ses discussions avec le directeur du Tumas Group, le conglomérat de la famille Fenech actif dans l’immobilier, les casinos et l’hôtellerie, jusqu’en France, où il est propriétaire d[…]

    #paywall

  • En #Europe_centrale, une « #alliance des villes libres » contre le populisme

    Les maires de #Budapest, #Varsovie, #Prague et #Bratislava ont signé un #pacte contre les dérives des gouvernements du #groupe_de_Visegrad.

    Ils ont la quarantaine ou presque, sont de fervents défenseurs de la #démocratie_libérale et fermement proeuropéens. A l’occasion d’une journée hautement symbolique, les maires de Prague, Varsovie, Budapest et Bratislava ont célébré, lundi 16 décembre dans la capitale hongroise, la naissance d’une « #alliance_des_villes_libres » destinée à contrecarrer les tendances populistes de leurs gouvernements respectifs.

    Dans ce « groupe de Visegrad » constitué de la #Pologne, la #Hongrie, la #République_tchèque et la #Slovaquie, qui fait régulièrement l’actualité pour ses dérives en matière d’Etat de droit et de refus des #valeurs_européennes, l’initiative des élus des quatre capitales montre que la #résistance_locale est réelle, même si elle est souvent encore minoritaire au niveau national.

    « Ilots de #liberté »

    « Nous venons de différents partis politiques, mais nous avons les mêmes #valeurs. Nos villes sont libres, progressistes, tolérantes et surtout proeuropéennes », a vanté le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, largement élu en 2018 contre un candidat ultraconservateur du parti Droit et justice, qui gouverne la Pologne depuis 2015 en multipliant les atteintes à l’indépendance des médias et de la justice.

    Cette alliance a été rendue possible par la victoire historique d’un candidat de l’opposition à la mairie de Budapest le 13 octobre. Alors que la capitale hongroise était gouvernée depuis 2010 par le Fidesz, le parti du premier ministre nationaliste Viktor Orban, Gergely Karacsony, président d’un petit parti de centre gauche, a réussi à l’emporter avec 50,9 % des voix. Le Fidesz a aussi perdu à cette occasion le contrôle de six autres grandes villes du pays.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/17/en-europe-centrale-une-alliance-des-villes-libres-contre-le-populisme_602311
    #urban_matter #villes #résistance #populisme #pro-Europe #progressisme #tolérance

    ping @karine4

    via @mobileborders

  • Au Liban, l’élite politique reste sourde à la colère de la rue
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/17/au-liban-l-elite-politique-reste-sourde-a-la-colere-de-la-rue_6023177_3210.h

    De jeunes Libanais, clamant leur appartenance chiite et venus d’un quartier voisin qui est un réservoir du parti Amal et du Hezbollah, sont descendus, munis de pierres, vers le centre-ville.

    C’est archi-faux, le quartier voisin en question, (quartier du nom de « Khandak al Ramik »), n’est pas du tout un réservoir du Hezbollah.

  • Boeing se résigne à geler la production du 737 MAX
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/16/boeing-va-suspendre-la-production-du-737-max-a-partir-de-janvier_6023110_321

    Immobilisé depuis le mois de mars après deux accidents survenus à cinq mois d’intervalle en Indonésie et en Ethiopie, qui ont fait 346 morts, l’avion avait continué jusqu’à présent d’être produit au rythme de quarante-deux unités par mois.

    Ayant accumulé plus de 4 500 commandes, le géant aéronautique achetait les pièces nécessaires pour en fabriquer mensuellement dix de plus par mois, ce qui a généré une accumulation de plus de 400 avions, selon le Wall Street Journal.

    Des conséquences sur l’économie américaine

    Cette pause va peser à la fois sur l’entreprise et sur ses sous-traitants, notamment CFM International pour ce qui concerne les moteurs – une joint-venture entre General Electric et la société française Safran –, ainsi que Spirit AeroSystems, qui travaille sur le fuselage.

    L’arrêt de la production du 737 MAX était attendu. Le 12 décembre, Steve Dickson, patron de Federal Aviation Administration (FAA), l’autorité de l’aviation civile américaine accusée d’avoir eu des relations trop étroites avec Boeing, s’était montré particulièrement sévère vis-à-vis de l’avionneur qui a déjà perdu plus de 9 milliards de dollars (environ 8 milliards d’euros) avec l’immobilisation de son appareil.

    Dans une lettre adressée aux élus du Congrès, il avait « craint que Boeing ne continue de poursuivre un calendrier de retour en service irréaliste ». Steve Dickson avait jugé « plus inquiétant encore » le fait que « certaines des prises de position publiques [de l’avionneur] pouvaient donner l’impression de vouloir forcer la FAA à agir plus vite » pour autoriser le 737 MAX à reprendre ses vols.

    #Boeing #Régulation #Lobbying #Hubris

  • Elections au Royaume-Uni : Johnson réussit magistralement son pari, Corbyn subit une débâcle, les leçons d’un scrutin historique (Le Monde)
    https://www.crashdebug.fr/international/16799-elections-au-royaume-uni-johnson-reussit-magistralement-son-pari-co

    Une bonne nouvelle, aussi je félicite les Britaniques de rester droit dans leur bottes, par ce que ça fait quand même 3 ans que leur parlementaires font tout ce qu’ils peuvent pour empêcher la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/13/royaume-uni-victoire-historique-pour-les-conservateurs-aux-legislatives_6022

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : VOX POP : Brexit (Arte)

    Crashdebug.fr : C’EST CASH ! Brexit : le Royaume-Uni dans l’impasse ? (RT)

    Crashdebug.fr : Brexit - ou pas ? La propagande alarmiste. Maître en manipulation de l’opinion publique (Globalresearch)

    Crashdebug.fr : Brexit : le calvaire des européistes - Avec C. Gave et F. Asselineau (TV Libertés)

    Crashdebug.fr : Brexit (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

    • Royaume-Uni : les élections étaient le second référendum sur le Brexit
      http://www.entelekheia.fr/2019/12/13/royaume-uni-les-elections-etaient-le-second-referendum-sur-le-brexit

      Les travaillistes se sont rendus aux élections générales britanniques en promettant aux électeurs un second référendum sur le Brexit, sans se rendre compte que cette élection était le second référendum en question. Erreur fatale. 

      Il n’y avait pas d’autre enjeu, c’était l’élection du Brexit. La seule façon de gagner était de promettre de sortir la Grande-Bretagne de l’UE et de mettre fin au cirque sur le Brexit, mais Jeremy Corbyn (ainsi que les Libéraux-démocrates [1]) n’ont pas vu dans quel sens le vent soufflait.

      Les pauvres vieux Libéraux-démocrates ont perdu leur leader Jo Swinson. Elle n’a même pas réussi à obtenir assez de soutiens pour garder son propre siège, et encore moins accéder à Downing Street. Leur promesse d’annuler purement et simplement le Brexit était vouée à l’échec, mais pour la défense des Libéraux-démocrates, ils devaient essayer de se distinguer des deux principaux partis.

      Les travaillistes n’ont pas cette excuse, en premier lieu parce que ce sont leurs électeurs de la classe ouvrière qui ont voté pour quitter l’UE, et ensuite parce que tout y était pour définir les politiques nécessaires pour gagner le pouvoir, et qu’elles ont été ignorées. Le parti travailliste, le parti de la classe ouvrière, a perdu le vote de la classe ouvrière, une erreur de proportions historiques.

      Les Corbynites qui composent Momentum, le groupe qui dirige le Labour, étaient aveuglés par leur idéologie. Ils ont proposé un programme socialiste de subventions d’État et de nationalisations et ont menacé d’une razzia sur les comptes bancaires des milliardaires, mais leurs électeurs voulaient le Brexit, c’était aussi simple que cela. [2]

      L’orientation du Labour était attrayante pour l’élite urbaine jeune, des libéraux obsédés par les politiques identitaires qui accusent les partisans du Brexit d’être racistes, mais les électeurs de la classe ouvrière sont rebutés par ces gens. L’ancien ministre de l’Intérieur du Labour Alan Johnson les a qualifiés de « secte » jouant à de la « politique d’étudiants » dans un avant-goût de la guerre civile qui s’annonce dans le Labour, un parti maintenant clairement scindé en deux ailes (au moins) qui fait semblant de n’en former qu’un.

      A quel point les travaillistes se sont-ils trompés ? Nous en avons pour cinq ans de Boris Johnson à Downing Street, voilà à quel point. La campagne de Johnson a été truffée de mensonges et de tactiques de diversion flagrantes, prouvant une fois pour toutes que nous vivons à une époque où les politiciens mentent, et où les électeurs s’en fichent.

      De façon ironique, beaucoup de gens espèrent que Johnson a menti en disant qu’il était un fanatique de droite afin de préserver l’unité de son parti, et que maintenant, fort de sa nouvelle majorité parlementaire, il va devenir le politicien libéral unificateur dont tout le monde rêve. Bonne chance !

      Vous pouvez dire ce que vous voulez sur les Tories (allez-y, je vous mets au défi d’oser), mais ils savent gagner des élections. Ils ont réussi à remporter leur quatrième élection générale consécutive à une époque où ils ont divisé le pays à travers un référendum casse-cou sur l’adhésion à l’UE, tout en faisant avancer un programme d’austérité qui a laissé des dizaines de milliers de personnes sur la paille.

      Mais cela n’avait pas d’importance, car au moment crucial, ils ont réalisé que cette élection portait sur la question centrale d’un pays qui souffre d’épuisement quant au Brexit. Johnson ne s’est même pas donné la peine d’élaborer un programme politique parce que le simple slogan « Get Brexit Done » (« Menons le Brexit à bien ») était tout ce que les électeurs voulaient entendre.

      Bien sûr, ce n’est pas parce qu’il a promis de le faire qu’il le fera – après tout, ceci est de la politique.

      Traduction Entelekheia
      Notes de la traduction :
      [1] Les Lib Dems, Libéraux-démocrates, sont un parti britannique de centre-gauche.

      [2] Les promesses ultra-radicales des meneurs du Labour sont d’autant plus tombées dans l’oreille de sourds que pour les tenir, le Labour aurait d’abord dû mener le pays hors de l’UE, ce qu’il se refusait à envisager. En effet, l’Union interdit la majeure partie des mesures annoncées par Momentum. C’est cette schizophrénie sur l’UE qui a coûté la victoire aux travaillistes.
      Voir à ce sujet, en anglais, The gaping contradictions between Labour’s promises and its refusal to get Britain out of the EU sur Brexit Central.com.

  • Donald Trump signe un décret controversé pour élargir la définition de l’antisémitisme sur les campus
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/12/donald-trump-signe-un-decret-controverse-pour-elargir-la-definition-de-l-ant

    Alors que le décret présidentiel vise à défendre les étudiants juifs, les détracteurs de Donald Trump dénoncent une atteinte à la liberté d’expression.

    Le président américain se retrouve au cœur d’une nouvelle controverse. Donald Trump a signé, mercredi 11 décembre, un décret visant à lutter contre l’antisémitisme sur les campus américains. Ce texte élargit la définition de l’antisémitisme utilisée par le ministère de l’éducation lorsqu’il fait appliquer la loi sur les droits civiques de 1964. Il ordonne en particulier d’utiliser la définition de l’antisémitisme donnée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

    « C’est notre message aux universités : si vous voulez bénéficier des énormes sommes que vous recevez chaque année de la part de l’Etat fédéral, vous devez rejeter l’antisémitisme », a déclaré M. Trump à l’occasion d’une cérémonie à la Maison Blanche pour célébrer Hanouka, la fête des lumières. Avec ce décret, Donald Trump « défend les étudiants juifs » et « indique clairement que l’antisémitisme ne sera pas toléré », a insisté son gendre et conseiller Jared Kushner dans une tribune publiée dans le New York Times.

    Mais des défenseurs de la liberté d’expression redoutent qu’une définition trop large et trop vague de l’antisémitisme soit utilisée pour interdire tous les propos critiques envers la politique du gouvernement israélien.

    Pour Jeremy Ben-Ami, président de l’organisation progressiste juive J-Street, le décret présidentiel « semble moins destiné à combattre l’antisémitisme qu’à limiter la liberté d’expression et sévir sur les campus contre les critiques visant Israël ».

  • Bougainville, bientôt le plus jeune État du monde ?
    https://www.courrierinternational.com/article/independance-bougainville-bientot-le-plus-jeune-etat-du-monde

    L’#Océanie comptera-t-elle bientôt un nouvel État insulaire indépendant ? C’est ce que sont en train de décider les 200 000 électeurs de Bougainville via un référendum qui se tient jusqu’au 7 décembre. Cette île, qui porte le nom du navigateur français l’ayant explorée en 1768, a été colonisée par l’#Allemagne puis l’#Australie avant d’être intégrée en 1975 à la #Papouasie-Nouvelle-Guinée lorsque celle-ci est devenue indépendante.

    “Les habitants de #Bougainville se sont toujours sentis plus proches, culturellement et ethniquement, des îles Salomon, situées au sud, souligne le magazine indonésien Tempo. Pendant les années 1980, cette province était devenue la plus riche du pays grâce à ses mines d’or et de cuivre, dont les revenus représentaient 14 % du PIB. Seulement un quart des employés de ces mines étaient originaires de Bougainville, le reste étant des étrangers ou des Papous.”

    #référendum #indépendance

    • Injustices économiques et sentiment de spoliation donnent naissance en 1988 à l’Armée révolutionnaire de Bougainville, qui dynamite les exploitations minières et réclame la tenue d’un référendum. Une répression sanglante menée par les militaires de Papouasie-Nouvelle-Guinée dure plus de dix ans et fait plus de 20 000 victimes.

      … sur une population de 175 000 habitants (en 2000)
      (source : WP)

    • Mais les résultats de ce scrutin ne sont pas contraignants et ne changeront pas nécessairement le statut de Bougainville. Ils devront être entérinés par le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée via des négociations avec l’île. Un processus qui peut prendre des années.

      Un signe pour la Papouasie indonésienne ?
      En titrant “Bougainville, une nouvelle voisine”, le magazine Tempo semble aussi lancer un clin d’œil en direction des deux provinces indonésiennes de Papouasie. Elles pourraient bien, elles aussi, un jour, devenir de “nouvelles grandes voisines”.

      De nombreux parallèles peuvent être établis entre Bougainville et les deux provinces indonésiennes de l’île de Nouvelle-Guinée. Elles sont les plus riches d’Indonésie, et des revendications d’indépendance n’ont pas cessé depuis 1975.

      Ces derniers mois, un regain de tension contre le paternalisme de Jakarta vis-à-vis des Papous a entraîné des émeutes dans les deux provinces. De plus en plus de Papous réclament d’ailleurs un référendum. Affaire à suivre.

      #Papouasie-occidentale ex-#Irian-Jaya

    • Après le référendum, la longue route de l’île de Bougainville pour devenir un Etat
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/12/apres-le-referendum-la-longue-route-de-l-ile-de-bougainville-pour-devenir-un


      Des électeurs brandissent le drapeau de Bougainville, le 26 novembre.
      STRINGER / REUTERS

      Ils se sont exprimés à plus de 98 % en faveur de l’indépendance. L’ex-premier ministre irlandais Bertie Ahern, président de la Commission référendaire de Bougainville, a annoncé, mercredi 11 décembre, que 176 928 électeurs de l’île, l’une des plus grandes des îles Salomon, avaient voté massivement pour quitter le giron de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, un pas majeur vers la création d’un nouvel Etat de 300 000 habitants.

      A New York, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a salué « l’organisation réussie du référendum » et félicité les autorités et tous les électeurs « pour leur dévouement et la conduite pacifique du processus ». Il a appelé toutes les parties à s’assurer que la suite sera « inclusive et constructive », précise son communiqué.

      Ce vote historique, dont les résultats définitifs seront annoncés le 20 décembre, doit permettre de tourner définitivement la page d’une décennie de conflit armé qui a fait quelque 20 000 morts – soit 10 % de la population – avant le cessez-le-feu de 1998.

      Pourtant, c’est après le référendum que les choses vont se compliquer : le résultat du référendum étant non contraignant, le parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée doit en ratifier le résultat. Puka Temu, le ministre papouasien chargé des affaires de Bougainville, a déclaré que le premier ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, James Marape, ferait une déclaration dans les prochains jours sur la voie à suivre et a demandé que les électeurs de Bougainville « laissent suffisamment de temps au reste de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour absorber ce résultat ».

      Avant le référendum, James Marape s’est dit personnellement favorable à ce que Bougainville reste une province et certains élus de la Papouasie-Nouvelle-Guinée se sont vigoureusement opposés à l’indépendance, redoutant un effet de contagion dans un pays divisé entre plusieurs provinces (Papouasie, Hautes Terres, Momaes et Iles), avec plusieurs centaines de groupes ethniques et autant de langues.
      De son côté, le président du gouvernement autonome de Bougainville, John Momis, a déclaré qu’il pensait que James Marape était « intelligent (…) et prêt à écouter ».

  • Report of the fact-finding mission by Ambassador #Tomáš_Boček, Special Representative of the Secretary General on migration and refugees, to Bosnia and Herzegovina and to Croatia 24-27 July and 26-30 November 2018

    https://rm.coe.int/report-of-the-fact-finding-mission-by-ambassador-tomas-bocek-special-r/1680940259
    #Bosnie #Croatie #Bosnie-Herzégovine #asile #migrations #réfugiés #route_des_Balkans #Balkans #rapport #2018

    Commentaire reçu via la mailing-list Inicijativa Dobrodosli:

    Report by the Special Representative of the Secretary General on migration and refugees, Tomáš Boček, was published following his visit to Bosnia and Herzegovina and Croatia in 2018. In all areas covered by the Report; access to territory, access to asylum, reception, detention and returns, unaccompanied minors – numerous problems have been detected, followed by testimonies from refugees who have experienced violent pushbacks. Although the Report contains different data, contextual descriptions, perspectives of different actors and recommendations, the language of the Report is rather tepid and does not leave any impression of the urgency of resolving serious violations of human rights. The Report addressed, among others, violations concerning policy and practice of detaining children, specifically unaccompanied minors, the failure and unavailability of integration measures, seizing money for the purpose of covering expenses related to stay in detention center, the lack of access to legal aid and the lack of information about the grounds for detention.

    • La Bosnie, cul-de-sac pour les migrants

      Sur la route des Balkans, les demandeurs d’asile dénoncent la violence de la police croate aux portes de l’Union européenne.

      Le regard bute sur les montagnes, flanquées d’arbres pelés par l’hiver et recouvertes, à leur sommet, de nuages épais, si bien qu’on en discerne mal les contours. C’est vers cet horizon obstrué que s’engouffrent chaque jour des dizaines de personnes, dans l’espoir de passer, à pied, la frontière qui sépare la Bosnie-Herzégovine de la Croatie.

      La route migratoire qui traverse les Balkans a déporté ici l’une de ses étapes après que plusieurs États (dont la Hongrie et la Slovénie) aient fermé leurs frontières au nord de cet itinéraire. Depuis 2018, Afghans, Pakistanais, Syriens ou encore Algériens empruntent ce chemin après être arrivés en Europe par la frontière greco-turque, et être remontés par l’Albanie et le Monténégro ou bien la Macédoine du Nord et la Serbie. Les flux sont sans commune mesure avec ceux de 2015 mais l’application des Croates, pays candidat à l’entrée dans Schengen, à tenir leur frontière a transformé le nord-ouest de la Bosnie en cul-de-sac.

      « C’est une crise humanitaire créée de façon politique »

      Il y aurait entre 7 000 et 9 000 migrants dans le pays, essentiellement dans le canton d’#Una_Sana, limitrophe de la Croatie. Une partie vit dans des maisons ou des usines abandonnées, des gares, à la rue ou encore dans des bois. « C’est une crise humanitaire créée de façon politique », répète Peter Van der Auweraert, le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Bosnie. Le pays offre moins de 5 000 places de mises à l’abri, gérées par l’OIM et financées par l’UE.

      Dans la ville frontalière de Bihac, où les stigmates de la guerre civile balafrent encore les édifices du centre-ville, une ancienne usine de réfrigérateurs accueille par exemple 2 000 personnes, dont 400 mineurs non accompagnés, dans des containers. Il arrive que la police limite les sorties des migrants, sans d’autre raison apparente que celle de réduire leur présence en ville. François Giddey, coordinateur de Médecins sans frontières (MSF) en Bosnie, déplore « un espace humanitaire extrêmement restreint car toute structure d’aide est considérée comme un facteur d’attractivité ».

      Tous les soirs, des policiers font descendre des dizaines de migrants du train en provenance de Sarajevo, à son entrée dans le canton d’Una Sana, dans la petite gare du village d’Otoka Bosanska. Cette nuit-là, ils sont une quarantaine à être débarqués. L’ONG Danish Refugee Council est autorisée à leur donner un snack avant qu’ils ne soient montés dans un bus pour être déposés deux kilomètres plus loin, en rase campagne, à la limite de la République serbe de Bosnie. « Des passeurs nous feront rejoindre Bihac », sait d’avance un Marocain.

      A leur tour, lui et d’autres tenteront leur chance à travers la frontière, un jeu de piste sans joie surnommé « game » par les migrants, qui fait son lot de gagnants et de perdants. Un matin de décembre, on croise une quinzaine de personnes qui ont rebroussé chemin. Hadi Sayed, un Syrien de 30 ans originaire d’Idlib, voyage avec son fils de 10 ans. « On a marché six heures et on a dormi dans une vieille maison dans la montagne, raconte cet homme. Mais le matin, il neigeait, alors on a abandonné ». C’est déjà la troisième fois que Hadi Sayed échoue à passer en Croatie.
      Refoulements illégaux et violents récurrents

      « La première fois, la police croate nous a attrapés alors qu’on avait passé la frontière, rapporte-t-il. Ils ont menacé de tuer ceux qui avaient tenté de fuir. Avant de nous ramener à la frontière, ils nous ont pris nos téléphones, nos sacs et notre nourriture et ils ont frappé ceux qui avaient tenté de cacher leur téléphone ». Les témoignages de migrants qui dénoncent les refoulements illégaux et violents sont ici récurrents.

      Début décembre, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a fait état de sa « grave préoccupation ». « J’ai déjà abordé ce sujet avec le premier ministre de Croatie en octobre 2018. La situation n’a fait qu’empirer depuis ».

      Dans le camp de l’OIM à Bihac, Mohamed Bilal présente une jambe droite fracturée et plâtrée. « Lors de ma troisième tentative, les policiers croates nous ont ramenés à la frontière et nous ont fait sortir de leur véhicule un par un, explique le jeune pakistanais. On a dû passer entre deux rangées de policiers qui nous ont battus avec des bâtons ». Ismatullah Rahemi, lui, se déplace en fauteuil roulant car ses deux pieds sont bandés et l’un est encore boursouflé jusqu’à la cheville par une infection. Cet Afghan assure que la police croate lui a confisqué ses chaussures à la frontière, malgré la neige. « Ils ont pris nos sacs, nos téléphones, nos habits et nos chaussures, et ils les ont brûlés, confie-t-il. Ensuite, ils nous ont frappés, ils nous ont poussés dans la rivière jusqu’au torse et ils nous ont laissés en caleçon et en tee-shirt. On a marché douze kilomètres ».

      A Velika Kladusa, une autre ville frontalière, dans une maison abandonnée, comme le pays – touché par l’émigration de sa propre population – en compte en grand nombre, six Algériens attendent que le « game » leur sourit, serrés dans une pièce glaciale de leur squat, sans eau, sans électricité, et aux fenêtres béantes. Ils ont déjà tenté trois ou sept fois, ont été arrêtés par les Croates après sept ou dix jours de marche dans la forêt. « On ne nous a pas laissés demander l’asile », jure l’un d’eux. Ils décrivent les mêmes pratiques, leurs affaires incendiées, les coups, le passage obligatoire par la rivière… Ils évoquent des hommes en uniforme noir ou bleu marine, cagoulés.
      « Dérive » d’une unité spéciale de la police

      Il arrive que des refoulements aient lieu bien au-delà de la ligne frontalière. Hamza, un Algérien de 27 ans, affirme avoir été repoussé depuis la Slovénie. Alaa Asar, Ahmed Aser, Mohamed Eldeyasty et El-Sayed Elmezayen, quatre Egyptiens de 17 ans rencontrés à Bihac, assurent qu’ils ont été refoulés alors qu’ils étaient présents en Croatie depuis plus d’un mois, hébergés et même scolarisés à Split. « Des policiers nous ont arrêtés devant un supermarché et renvoyés Bosnie », témoigne Alaa Asar. Contactée, la directrice du centre de services communautaires de Split (une institution publique de protection sociale à destination des enfants), Marija Tešija, confirme au Monde que les quatre jeunes « sont restés au sein de [l’]institution pendant le mois d’octobre ». « On est dans une Union où de plus en plus de gouvernements ne font même plus semblant de respecter leurs engagements européens », déplore un fonctionnaire européen.

      Le directeur de cabinet du premier ministre croate, Zvonimir Frka-Petesic, considère au contraire que « la police croate fait un travail à la fois efficace et humain, et fournit beaucoup d’efforts pour rendre la frontière la moins poreuse possible ». « A chaque fois qu’il y a eu des accusations, des enquêtes ont été diligentées et il n’y a aucun fait avéré », ajoute-t-il.

      Le 9 décembre, le site d’information croate Net.hr a pourtant évoqué dans une enquête la « dérive » d’une unité spéciale de la police, Corridor, créée en 2017 pour lutter contre les migrations illégales. L’unité se concentrerait sur l’expulsion vers la Bosnie voisine de migrants, prenant de plus en plus la forme de groupes opérationnels mobiles sans commandement formel. M. Frka-Petesic dément « catégoriquement » la présence à la frontière de policiers cagoulés, tels que souvent décrits par les migrants. « Il n’y a pas de milice d’appoint qui joue les shérifs », évacue-t-il.

      Interviewée par Net.hr, la médiatrice croate Lora Vidovic – l’équivalent du Défenseur des droits en France – dit ignorer l’existence d’unités spéciales mais évoque les « nombreuses plaintes de migrants », corroborées par des témoignages anonymes internes aux forces de l’ordre. Les 16 et 27 novembre, la police croate a blessé par balles deux migrants dans la région de Gorski Kotar, limitrophe de la Slovénie. Dans le premier cas, la version officielle veut que le policier ait glissé et tiré accidentellement.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/30/en-croatie-on-ne-nous-a-pas-laisses-demander-l-asile_6024367_3210.html