• Sciences Po : dénouement fatal pour l’équipe dirigeante - Le Nouvel Observateur
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20121122.OBS0280/sciences-po-denouement-fatal-pour-l-equipe-dirigeante.html

    Sale temps pour deux grandes figures de l’establishment, en ce jeudi 22 novembre : Jean-Claude Casanova, éminent intellectuel, président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, et Michel Pébereau, icône de la haute finance, ancien président de BNP Paribas, président du Conseil de direction de Sciences Po, sont très sévèrement épinglés - même si ce n’est pas nominativement - par le rapport de la Cour des Comptes paru ce matin. Qui accable, sur plus de 100 pages, la « gestion défaillante » de Sciences Po. Dans la foulée, ils étaient conviés à s’expliquer devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale. Et alors qu’ils s’y trouvaient, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, publiait un communiqué annonçant que, prenant acte de ce rapport, elle allait nommer un administrateur provisoire à la tête de l’école.

    Le salaire mensuel d’un président d’université, a rappelé la Cour des Comptes, s’établit entre 6.000 et 9.000 euros par mois, celui de Descoings était de 44.000 euros. Pour Pébereau, Sciences Po c’est une entreprise. Et Descoings méritait des primes sur résultats comme un patron du CAC 40 dont le cours en bourse a monté. La Cour réplique vertement que la Fondation nationale des sciences politiques « est un organisme d’intérêt général à but non lucratif, ce qui impose une gestion désintéressée et transparente ».

    Mais surtout, la Cour a du finir par penser que #Sciences_Po se moquait d’elle, en se croyant protégé par de puissants appuis en haut lieu. Didier Migaud, a rappelé que Sciences Po avait été négocier sans vergogne son budget de façon totalement dérogatoire directement à Matignon en 2008, puis à l’Elysée en 2009. Puis il a rappelé que le précédent contrôle de la Cour, en 2003, avait déjà mis en évidence des irrégularités dans la gestion de Science Po, qui avaient entraîné des suites juridictionnelles, y compris pénales. A ceci près que Descoings avait, à l’époque, habilement étouffé celles-ci.