• Ballon brun - Le Courrier
    https://lecourrier.ch/2019/12/16/ballon-brun

    De fait, le joueur ukrainien de 30 ans ne cache guère ses sympathies pour l’extrême droite et notamment son leader historique, Stepan Bandera. En 2015, Román Zozulya avait ainsi affiché sa ressemblance avec le collaborateur des nazis dans un tweet qu’il n’a jamais effacé. Ce « patriote », comme il se désigne, est aussi fondateur et financier d’une milice engagée au Donbass, baptisée Narodna Armiya (Armée du peuple), délicate référence à l’armée homonyme de Symon Petlioura, responsable de dizaines de milliers d’assassinats de juifs en 1919-1920.

    Un lourd passif qui n’empêche pas M. Zozulya d’apparaître en victime de la « violence » des supporters. Dans une communication digne de 1984, la Fédération espagnole de football (RFEF) a soutenu la décision arbitrale, en insistant sur sa « condamnation » du « racisme » et de la « xénophobie » dont aurait été victime le joueur ukrainien. Les dizaines de footballeurs de couleur jouant chaque week-end en Espagne sous les cris de singes des « supporters », sans que jamais un match n’ait été stoppé, apprécieront à sa juste mesure le plaidoyer fédératif. Dommage également que ces belles paroles n’aient jamais été appliquées aux chants ouvertement racistes (« quel dommage que ton canot n’ait pas crevé »), aux drapeaux fascisants, aux insultes homophobes et aux banderoles sexistes, qui polluent régulièrement les stades espagnols.