Voiture autonome : le rêve impossible d’une technologie sans intervention humaine
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Il est vrai que souvent les machines sauvent les humains de leurs défaillances. Le développement de la conduite assistée fait désormais preuve de son efficacité, par exemple en cas de nécessaire freinage d’urgence. Mais ce qui est fondamentalement problématique est la présupposition que l’humanité est faite d’un côté de « sachants » susceptibles de décider légitimement à l’avance pour les autres ce qui est leur bien et ce qui est leur mal, ou ce que sont bien et mal tout court, et de l’autre – de tous les ignorants (voire les imbéciles…) d’une manière ou d’une autre considérés comme « incapables » – dans tous les sens du terme, dont juridique.
Que certains se posent en « sauveurs » des autres, et fantasment consciemment ou non de les tenir – ces « autres » – sous contrôle, constitue l’une des problématiques politiques les plus archaïques de l’humanité. Il s’agit tout simplement de pouvoir et de domination. Il ne s’agit plus d’éthique ni d’efficacité et de sécurité des systèmes tout court. Or, c’est bien de cela qu’il s’agit, si l’on considère la puissance économique, politique, « culturelle » et sociale des entreprises les plus investies dans le développement actuel des nouvelles technologies. Leur puissance s’exprime par le conditionnement croissant le plus complet possible des goûts des usagers (sous la forme revendiquée de « liberté » et d’« expériences » de consommation, lesquelles sont dûment anticipées grâce aux « big data ») et par la réduction des possibles à ceux qui sont imaginés par les fournisseurs des dites technologies.